Chapitre I: Bases standard et applications
1 Bases de Gr¨obner
Soit Kun corps et soit A=K[x1,...,xn] = K[x] l’anneau de polynˆomes `a nind´et´ermin´ees sur K. Soit
L=Pn
i=1 eiαi∈R[α1, . . . ,αn] une forme lin´eaire `a coefficients dans Ret soit <un bon ordre sur Nncompatible
avec la structure du semi-groupe de Nn. On consid`ere sur Nnle bon ordre <Lsuivant:
α <Lβssi L(α)< L(β) ou [L(α) = L(β) et α < β].
Dans cette Section, les coefficientes e1,...,ensont suppos´es dans R+. En particulier il n’existe pas de suite
infinie strictement d´ecroissante:
α0>Lα1>L. . . >Lαk...
Dans Nn. On dit que l’ordre <Lest Noeth´erien.
Soit f=Pαcαxαun ´el´ement non nul de A. On appelle Support de f, et on note Supp(f), l’ensemble
{α;cα6= 0}. On appelle L-ordre de f, et on note νL(f), l’´el´ement νL(f) = max{L(α); cα∈Supp(f)}. On
appelle forme initiale de f, et on note in(f), l’´el´ement in(f) = PL(α)=νL(f)cαxα. On appelle exposant
privil´egi´e de f, et on note exp(f), l’´el´ement α0= max<LSupp(f) = max<Supp(inf). On appelle monˆome
initial de f, et on note M(f), le monˆome cα0xα0.
Soit Iun id´eal diff´erent de (0) de A. On appelle id´eal initial de I, et on note in(I), l’id´eal engendr´e par
{in(f); f∈I−0}dans A; on note exp(I) = {exp(f); f∈I−0}. On appelle id´eal monomial de I, et on note
M(I), l’id´eal engendr´e par {M(f); f∈I−0}dans A.
On appelle base de Gr¨obner de I, tout syst`eme d’´el´ements f1,...,frde Itel que M(I) = (M(f1),...,M(fr)).
On v´erifie que M(I) = M(in(I)) et que:
{f1,...,fr}est une base de Gr¨obner de I⇐⇒ exp(I) = Sr
i=1 exp(fi) + Nn
Le r´esultat suivant est Du `a B. Buchberger ([14]).
Th´eor`eme 1.1 : Connaissant un syst`eme de g´en´erateurs de I, on peut calculer effectivement une base de
Gr¨obner de I.
L’ingr´edient principal de l’algorithme de construction d’une base de Gr¨obner est un th´eor`eme de division qui
g´en´eralise `a l’anneau Ala division euclidienne dans l’anneau de polynˆomes `a une variable. Rappelons bri`evement
ce r´esultat:
Soit {f1,...,fr}un ensemble de polynˆomes de A, tous non nuls et soit αi= exp(fi) pour tout 1 ≤i≤r.
On consid`ere la partition ∆, ∆ de Nn, relative `a f1, . . . ,fr, tel que ∆ = Sr
i=1 αi+Nnet ∆ = Nn−∆.
Soit fun ´el´ement de Aet posons α= exp(f). On d´efinit les suites fk, hk
j, j = 1,...,r et hkdans Apar
f0=f, h0
j= 0, j = 1,...,r,h0= 0 et ∀k≥0 :
(i) Si exp(fk)∈∆, soit 1 ≤ik≤rle plus petit entier tel qu’il existe βk∈Nnet ck∈Kv´erifiant
M(fk) = ckxβkM(fik). On pose:
fk+1 =fk−ckxβkfik, hk+1
ik=hk
ik+ckxβk, hk+1
j=hk
j, j 6=iket hk+1 =hk
(ii) Si exp(fk)∈∆, on pose:
fk+1 =fk−M(fk+1), hk+1
j=hk
j, j = 1,...,r et hk+1 =hk+ M(fk)
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