« Alarme et
camouflage
»
Cahier pédagogique
relatif à l’exposition
Février 2002
Dossier rédigé par Olivier Decocq, chargé de projet au Centre de
culture scientifique, pour l’exposition « Alarme et camouflage »
couple de zygènes
le citron
Nous remercions M. Jean-Pierre
Verhaeghe pour son aide et sa relecture
attentive.
la salamandre terrestre
Avec le soutien de :
la Région wallonne – Ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle
la Communauté Wallonie-Bruxelles
Table des matières
1 Préambule : ce dont on (ne) parle (pas)
1.1 Notions intuitives
1.2 Définitions scientifiques
1.3 Les communications animales
1.4 Les communications visuelles
1.5 Les couleurs et leur perception
1.6 Les relations prédateurs-proies
1.7 Communications animales et évolution
2 Petit manuel de camouflage
2.1 Premier principe : adopter les couleurs et motifs colorés de son environnement
2.2 Deuxième principe : adopter des formes présentes dans l’environnement
2.3 Troisième principe : surveiller son comportement
2.4 Quatrième principe : utiliser des accessoires
2.5 Cinquième principe : masquer ses ombres
2.6 Sixième principe : casser sa silhouette
2.7 Septième principe : voiler son regard
2.8 Des camouflages convergents
2.9 Conclusion
3 L’alarme
3.1 L’apprentissage chez les prédateurs
3.2 Des couleurs qui frappent
3.3 Mimétisme ou pas mimétisme ?
3.4 Le mimétisme mullérien
3.5 Le mimétisme batésien
3.6 Conclusions
4 Effrayer un prédateur
5 Synthèse
6 De multiples autres mimétismes
6.1 Détourner l’acte de prédation
6.2 Attirer une proie
6.3 Attirer un pollinisateur
6.4 Passer inaperçu chez son hôte
Ce cahier pédagogique a été conçu pour aider l’enseignant qui désire exploiter les
notions abordées dans l’exposition « Alarme & camouflage », réalisée par le Vivarium du
Moulin de Lautenbach-Zell, en collaboration avec le Muséum de Nismes (France), et
présentée au Centre de culture scientifique de l’ULB de février à mai 2002.
Pour comprendre de manière approfondie comment ces deux types de
communications animales fonctionnent et ont pu se mettre en place, il faut faire appel à pas
mal de notions théoriques qui relèvent aussi bien de la physique (la nature des couleurs, donc
les ondes électromagnétiques…) que des mécanismes de l’évolution biologique (les
mutations, la sélection naturelle…). Nous avons cru bon de rappeler brièvement ces concepts
sous forme d’un préambule, qui permettra de situer le contexte aussi bien que le vocabulaire
utiles pour la suite.
Que cela ne rebute pas l’enseignant du Primaire, par exemple, qui ne peut pas compter
sur de tels prérequis chez ses élèves : beaucoup de ces notions peuvent aussi être abordées de
manière intuitive, ludique, ou expérimentale !
La seconde partie de ce document (points 2 à 4) suit grosso modo la trame de
l’exposition : elle explique et illustre la façon dont les animaux utilisent le camouflage,
d’abord, puis les colorations d’avertissement (l’« alarme ») et les mimétismes qui y sont liés.
Enfin, la troisième et dernière partie du cahier pédagogique sort du cadre de l’alarme
et du camouflage tels que nous les définirons, mais en constitue le prolongement naturel :
nous y présenterons les autres types de mimétismes.
À travers tout le cahier pédagogique, le contenu des sujets abordés est présenté sous
forme d’un texte continu, en page de droite ; des exploitations pédagogiques qui leur
correspondent sont proposées en page de gauche et en plus petits caractères.
En fonction de leur nature, les exploitations pédagogiques sont signalées par un sigle :
v activité de groupe : « jeu », mise en situation
1 activité basée sur l’observation : comparaison entre deux animaux…
article de revue scientifique qui peut être étudié (sous forme de travail personnel, avec
présentation orale…) par les élèves terminant le cycle Secondaire, où l’enseignant trouvera
des exemples ou pourra approfondir un sujet
site Internet proposant des illustrations, un complément d’informations…
1 PREAMBULE : CE DONT ON (NE) PARLE (PAS)
Le fil conducteur de l’exposition, celui qui unit ses deux thèmes : l’alarme et le
camouflage, c’est la communication animale, et plus particulièrement ici les
communications visuelles (car il existe des signaux d’alarme dans le règne animal qui
utilisent d’autres canaux sensoriels, mais ils ne sont pas traités dans l’exposition).
Autre point commun : ces signaux visuels trouvent tous leur origine dans les
relations qu’entretiennent proies et prédateurs. Ils ont pu se développer grâce au fait
qu’ils apportaient, à l’un ou à l’autre, un bénéfice ; élément déterminant dans le
mécanisme de l’évolution des espèces.
C’est tout ce contexte que nous allons explorer dans ce premier chapitre : en
quoi alarme et camouflage sont-ils des communications ?, comment prédateurs et
proies communiquent-ils ? comment la communication peut-elle évoluer ? Ce sont là
quelques-unes des questions auxquelles nous allons fournir des éléments de réponse.
1.1 Notions intuitives
« Alarme » et « camouflage » : voilà bien deux mots qui évoquent dans l’imaginaire
de l’homme moderne (et notamment de l’élève) de nombreuses réalités de la vie quotidienne.
Il est fondamental de les mettre à plat avant de se lancer dans l’utilisation du même
vocabulaire pour décrire les phénomènes observés dans la nature.
En ce qui concerne le camouflage, les notions intuitives risquent en effet d’entrer en
conflit avec la manière dont ce terme est utilisé dans l’exposition et dans la suite de ce
document, mais aussi au sein du domaine scientifique.
Prenons l’exemple d’un poisson, dont une nageoire s’est transformée pour prendre
l’aspect d’un petit ver, qui gigote, afin d’attirer d’autres poissons, proies du premier.
Dans le langage courant, on pourra dire que ce poisson porte un camouflage « en
ver », car la définition usuelle la plus large du camouflage inclut effectivement toute forme de
« déguisement ». Pour le biologiste par contre, c’est là tout le contraire du camouflage, car il
réserve ce terme aux imitations qui ont pour but de faire passer l’animal incognito dans son
milieu. Or, le leurre du poisson a précisément pour but de capter l’attention d’un autre
poisson et de l’attirer vers lui, soit la stratégie inverse.
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