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Editorial
Comment mal gérer une institution de microfinance ? Quel est le «top ten»
des erreurs à commettre ? Quelles sont les mauvaises recettes pour mettre
en place une société de microassurance ? Voilà des titres «accrocheurs»,
qui attirent l’attention en cette fin d’année du microcrédit ! En effet, en
2005, on a plutôt entendu une autre voix, un discours plus lénifiant parant
le concept de microcrédit et mieux encore la microfinance de toutes les
vertus ! La lutte contre la pauvreté va désormais être «révolutionnée» grâce
à cet excellent outil qui a fait ses preuves un peu partout dans le monde,
au Sud comme au Nord, à l’Ouest comme à l’Est. Pour faire bref et comme
le dénonce Isabelle Guerin, « la microfinance serait capable de réduire la
pauvreté, promouvoir l’émancipation des femmes, favoriser l’éducation des
enfants et l’accès aux services de santé, tout en faisant preuve de rentabilité ».
Un
rêve en quelque sorte pour ceux qui s’occupent du développement depuis
plusieurs décennies ! C’est plutôt aller vite en besogne que de tenir un
discours aussi simpliste.
Revenons sur une question souvent débattue dans le cénacle microfinancier :
fonds publics / fonds privés, quelle approche privilégier pour développer
le secteur ? Par un bon dosage de ces deux types de ressources, toujours
activement recherchées d’ailleurs par les meilleures IMF. En effet, méfions
nous des pensées maximalistes et restons réalistes. L’illusion suprême, celle
qu’il faut éviter à tout prix, serait d’imaginer que seuls les investisseurs
privés sont aujourd’hui capables de « booster » le secteur et en référence au
nombre de nouveaux fonds d’investissement dédiés en partie ou en totalité
à la microfinance annoncés en 2005, on dirait que ce message constitue
désormais l’air du temps. Or, au-delà des effets d’annonce promettant monts
et merveilles aux investisseurs - on lutte contre la pauvreté, on développe le
marché et par la même occasion, on se donne bonne conscience, on relève
par contre très peu de débats sur la capacité d’absorption de toute cette
manne destinée aux IMF. Comme si cela allait de soi que tout offreur trouve
rapidement ou dans un délai raisonnable un preneur. Halte aux Fonds a-t-on
envie de crier fin 2005 ! Des nouvelles ressources sont certes nécessaires
mais ce n’est pas suffisant pour en faire un secteur durable. Quelle institution