Dès 1517, les Saadiens, originaires du Hijaz depuis longtemps installés au Sahara, conquièrent le Sud du Maroc
et prennent Marrakech pour capitale. Ils libèrent ensuite les villes côtières du joug portugais excepté Tanger,
Mazagan et Sebta, puis repoussent les Ottomans de l'Ouest du pays unifié après la prise de Fès en 1549. Ils sont
incapables de prendre Tlemcen aux Ottomans mais, commandés par Abd Al Malik, infligent une défaite
cinglante au roi du Portugal Don Sebastien et à Mohamed le Saadien déchu au cours de la Bataille des Trois Rois
ou de Oued Al Makhazine, en 1578.
Le Maroc, sous ses frontières actuelles, s'affirme ainsi indépendant de toute convoitise ou agression extérieure,
qu'elle vienne du nord (Espagnols et Portugais) ou de l'est (Ottomans).
Le frère et héritier de Abd Al Malik, Al Mansour Ad-Dahabi, conquiert le Soudan, s'accapare son or et son sel, et
le pays jouit de beaucoup de prestige durant son règne. Le morcellement vient cependant de l'intérieur du pays,
car au XVIIe sc., le pouvoir central, manquant de ressources, s'affaiblit, et les Saadiens gardent Fès pour capitale.
Dès 1635, les Alaouites, chérifs cousins des Saadiens, conquièrent puis réunifient le Maroc actuel en 1671. Le
sultan Ismaïl (1672-1727) prend Meknès pour capitale et forme des armées puissantes et organisées grâce aux
esclaves du Soudan et leurs descendants.
Mohamed III (1757-1790) modernise résolument le pays (gouvernement, administration, décentralisation,
diplomatie, affaires étrangères, commerce extérieur) et reconnaît le premier les Etats-Unis d'Amérique. S'il libère
Mazagan, il échoue dans sa tentative de reprendre Mellilia de la main des Espagnols, comme son successeur
Sebta des Portugais.
Le XIXe sc. apporte son lot de pressions extérieures, particulièrement de la part de la France ; en effet, dès
qu'elle occupe l'Algérie, le sultan Abderrahman se fait fort d'aider l'émir Abdelkader dans sa lutte contre
l'occupant. Se réfugiant au Maroc fréquemment à partir de 1843, l'émir provoque plusieurs interventions
françaises, ce qui amène le sultan à signer la convention de Lalla Maghnia en 1845 définissant des frontières
algéro-marocaines bien imprécises. Dans la deuxième moitié du siècle, les Français puis les Anglais et les
Espagnols exercent des pressions militaires puis économiques qui leur permettent de s'ingérer d'abord dans le
commerce puis la politique des sultans alaouites, notamment après la conférence de Madrid en 1880.
Le Maroc dans l'antiquité Premier Millénaire après J.C. Le Maroc au Moyen-Age Le Maroc
indépendant
Le Maroc sous le protectorat
Au début du XXe sc., le Maroc s'endette de plus en plus envers l'Europe et particulièrement la France qui
provoque par ailleurs des affrontements au niveau des frontières algéro-marocaines.
L'acte d'Algésiras met le pays sous protection internationale en 1906 avant que la découverte de gisements de
phosphates accroisse son intérêt.
La mainmise sur le Maroc provoque des révoltes populaires dans le Nord, amenant la France à occuper Meknès,
Fès et Rabat ; l'empereur allemand Guillaume II proteste alors en bombardant Agadir en 1911.
En 1912, le sultan Abdelhafid signe le traité du protectorat (accord de Fès, alors capitale) qui divise le pays en
zone française, espagnole au Rif, au Sahara et à Ifni, et internationale à Tanger.
Pendant son protectorat, la France crée d'abord un grand besoin d'endettement qui tue peu à peu l'économie.
Elle impose plusieurs réformes qui visent en premier lieu à affaiblir l'impact de l'islam dans le pays, notamment
chez les populations berbérophones (Dahir berbère en 1930) et rurales, en supprimant ou en diminuant les lois de
l'islam tout en leur substituant une justice à la française ou encore en l'accusant d'anti-démocratie. Il en résulte
une assimilation de l'islam et des rites locaux, en grande partie païens, et de ce fait, un éloignement progressif
des enseignements de l'islam et ce faisant, de la langue arabe. De même, les écoles musulmanes sont fermées ou
laissées à l'abandon et les enfants sont majoritairement analphabètes.