Les Dossiers du CSTC – N° 2/2010 – Cahier n° 2 – page 4
CT GROS ŒUVRE
cation n’est plus assurée, n’est par ailleurs pas
toujours évident.
6.2 Lutte Contre Les pénétrations d’eau
de pLuie par Les Maçonneries
Les pignons anciens en maçonnerie massive
(sans coulisse), tout comme les souches de
cheminée, sont rapidement saturés d’humidité
lors de pluies battantes. Lorsque les greniers
sont inoccupés, la présence d’humidité dans
ces maçonneries est rarement constatée par
les occupants, du fait des possibilités d’éva-
poration qui réduisent les risques de migra-
tion dans les locaux d’habitation. Il en va tout
autrement dès lors que l’on affecte des com-
bles en logement. Dans ce cas, il n’existe plus
de zone tampon, les murs du grenier étant di-
rectement revêtus de finitions plus ou moins
sensibles à l’humidité (enduits, peintures, pa-
piers peints, etc.).
En cas de pénétration d’eau dans les souches
de cheminée et les murs pignons, la solution
optimale consiste à réaliser un bardage, en pro-
fitant de l’occasion pour y apporter une isola-
tion thermique. La pose d’un enduit sur isolant
représente également une solution très efficace.
Si le bardage ou l’enduit ne peut être retenu
d’un point de vue architectural et/ou urba-
nistique, on peut envisager une réfection des
joints de maçonnerie extérieure, suivie d’un
traitement d’hydrofugation. Ce traitement, qui
présente l’avantage de ne pas modifier l’aspect
du bâtiment, conduit à une amélioration de la
situation, sans toutefois offrir de garantie to-
tale contre les risques d’apparition de taches
d’humidité sur les finitions intérieures.
Dans tous les cas, ces interventions seront
complétées par un contrôle des souches de
cheminée et des dépassants de toiture, ou par
la pose de solins et de contre-solins [11].
Si, après ces travaux, on note encore de légers
problèmes d’humidité, deux solutions pour-
ront être mises en place du côté intérieur :
• pose, sur l’ensemble des murs concernés,
d’une membrane de doublage, fixée méca-
niquement contre la maçonnerie et servant
de support aux enduits de finition
• pose d’un système de finition sur isolant ther-
mique totalement insensible à l’humidité;
cette technique offre l’avantage de cumuler
la protection des finitions intérieures contre
l’humidité capillaire et l’isolation thermique
des locaux. On veillera cependant à poser une
étanchéité à la vapeur d’eau du côté ‘chaud’
afin d’éviter les condensations internes.
Signalons que ces systèmes ‘intérieurs’ ne
protègent bien évidemment pas les maçonne-
ries contre la pénétration d’eau de pluie, ni les
éléments de bois qui y sont encastrés (poutres,
gîtages). Ces solutions doivent donc être mises
en œuvre de manière prudente, en veillant à ne
pas reporter les problèmes à d’autres éléments
(gîtes du plancher, par exemple).
Les techniques évoquées peuvent également
être retenues dans le cas de dégradations inté-
rieures des conduits de cheminée. Dans ce cas
précis, l’humidification résulte d’une conden-
sation interne à la cheminée. Ce phénomène se
produit durant les périodes les plus froides et,
de préférence, dans des locaux moins chauf-
fés au droit du passage d’une cheminée dans
l’environnement extérieur (situation typique
des combles). La condensation peut s’accom-
pagner de taches de bistre ou d’une dégrada-
tion des maçonneries (attaque acide, sulfates
expansifs). Il faut alors impérativement com-
biner la pose d’une barrière étanche ou d’une
finition sur isolant, avec le tubage de la che-
minée, en particulier dans l’hypothèse du pla-
cement d’une chaudière à haut rendement et,
a fortiori, d’une chaudière à condensation [2].
De manière générale, lorsque les pénétrations
d’eau restent importantes après rejointoie-
ment et hydrofugation des parois extérieures,
les solutions précitées sont à considérer avec
beaucoup de prudence, car elles risquent d’ac-
centuer l’humidification des finitions dans les
locaux des étages inférieurs. Dans ce cas, la
solution du bardage ou de l’enduit (voir ci-
avant) est à privilégier, surtout si elle est cu-
mulée avec la pose d’une isolation thermique.
Le bardage devra, si possible, concerner l’en-
semble de la souche de cheminée, du pignon
ou du dépassant de toiture considéré, afin
d’éviter de reporter les problèmes aux zones
voisines ou en contrebas.
6.3 interventions sur Les Charpentes
6.3.1 Adaptation des charpentes
Dans les anciens bâtiments, la présence de
charpentes traditionnelles en bois présentant
peu d’emprise au sol facilite en règle générale
l’aménagement des espaces sous toiture. Dans
certains cas, la valeur architecturale de la char-
pente incite même à des interventions minima-
listes visant à préserver, en tout ou en partie,
les structures apparentes. Pour ces charpentes,
l’attention portera en priorité sur le bon état
du bois et des assemblages, ainsi que sur les
réparations et les traitements éventuels (voir
§ 6.3.2 et § 6.3.3, p. 5).
Dans des bâtiments plus récents, la présence
de charpentes industrialisées complique sen-
siblement l’utilisation pratique des lieux, que
ce soit du fait d’une emprise au sol importante
et/ou de hauteurs libres limitées (voir figure 9).
Toute modification de ces charpentes nécessi-
tera la compétence d’entreprises spécialisées
et sera menée sur la base de calculs de stabi-
lité en fonction des options de transformation
souhaitées.
Dans tous les cas, quel que soit l’ancienneté
ou le principe constructif de la charpente, on
tiendra compte des surcharges éventuelles ré-
sultant des travaux, qu’il s’agisse de l’ajout
d’isolants, de panneaux de sous-toiture ou
d’un changement de matériaux de couverture.
6.3.2 Traitements curatifs
Après le diagnostic d’une dégradation par des
agents biologiques – insectes xylophages et
champignons lignivores (figure 10, p. 5) – et
après avoir traité les problèmes d’humidité
qui ont conduit à leur développement, des in-
terventions curatives spécifiques devront être
prises afin de remédier aux désordres :
• traitement des éléments en bois et, dans cer-
tains cas, également de la maçonnerie, au
moyen de produits insecticides et/ou fongi-
cides disposant, dans la mesure du possible,
d’un agrément technique. Les différents
systèmes de traitement sont détaillés dans
la Note d’information technique n° 180 [6]
• remplacement ou réparation de poutres
et/ou d’encastrements par des renforts en
bois, en profilés métalliques ou en résine
coulée in situ et armée.
Fig. 9 Charpente limi-
tant la hauteur libre.