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Chapitre 14
La liberté
RÉSUMÉ
Terminale ES
Philosophie
La liberté
On peut d'abord souligner une évidence de la liberté : chacun fait l'expérience de sa propre liberté. Pourtant, il
est difficile de définir précisément cette liberté : s'agit-il d'un pur exercice du choix, ou bien de choix réalisés en
connaissance de cause ? Par ailleurs, dans de nombreux cas, l'Homme se croit libre alors qu'il est déterminé par
des causes qu'il ignore : la liberté peut-elle être illusoire ? Enfin, l'Homme vivant en collectivité, il est possible de
se demander si la liberté n'est pas de fait toujours restreinte par l'existence des lois.
I
L'existence de la liberté
A
L'évidence de la liberté
1
Définition de la liberté
Étymologiquement, l'Homme libre s'oppose au serf, à l'esclave. L'Homme libre, c'est
celui qui dispose librement de sa personne et de ses biens.
Mais il faut distinguer différents niveaux pour penser la liberté :
Le niveau physique : c'est la liberté comprise comme absence de contrainte physique.
Le niveau moral : c'est la liberté comprise dans un contexte politique et social.
Le niveau métaphysique : c'est la liberté comme exercice de la volonté et capacité d'être
auteur de ses choix.
Souvent, on assimile la liberté à la possibilité de faire tout ce que l'on veut sans limite
naturelle ou conventionnelle.
2
La liberté comme absence de contrainte
En un premier sens, l'expérience de la liberté est celle de l'absence de contrainte à la
réalisation d'une action. Ainsi, être libre signifie ne pas être soumis à une volonté
autre, ni à une contrainte extérieure, qu'elle soit légitime ou illégitime.
L'esclave n'est pas libre, car tout ce qu'il peut faire dépend de la volonté de son
maître.
La liberté individuelle peut donc être définie comme la possibilité de faire tout ce que l'on a
la puissance physique et mentale de faire. C'est une définition négative de la liberté : il
s'agit de ne pas être empêché. C'est une définition proche qu'adopte le philosophe anglais
Hobbes.
D'après le sens propre (et généralement admis) du mot, un HOMME LIBRE est
celui qui, s'agissant des choses que sa force et son intelligence lui permettent de
faire, n'est pas empêché de faire celles qu'il a la volonté de faire.
Hobbes
Léviathan
1651
I N T E R P R É TAT I O N
Pour le philosophe Hobbes, la liberté est donc absence d'obstacle à la réalisation de ce que
ma force et mon intelligence peuvent réaliser. Autrement dit, la liberté correspond au fait
de ne pas être empêché de faire une chose qu'on a le pouvoir de faire. Pour Hobbes, la
liberté n'est que la liberté de mouvement.
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Chapitre 14
La liberté
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La liberté
DÉFINITION
Volonté
La volonté est le pouvoir d'un sujet d'aller contre ce que ses désirs lui prescrivent.
User de sa volonté est une forme d'effort, de force : c'est la capacité de s'en tenir à
nos résolutions, parfois en dépit de nos envies.
B
Le problème des déterminismes
1
DÉFINITION
Le fatalisme
Fatalisme
Le fatalisme est la croyance selon laquelle tous les événements sont fixés à l'avance
par le destin.
Croire au destin, au fait que tous les événements sont écrits à l'avance, traduit le sentiment
d'une absence totale de liberté. C'est une croyance que l'on retrouve en particulier dans
l'Antiquité grecque : l'Homme ne peut échapper à son destin, malgré tous ses efforts pour
changer sa destinée. La liberté n'est alors qu'une illusion, car l'Homme est en fait le
jouet des dieux.
L'histoire d'Œdipe, dans la tragédie de Sophocle, illustre bien le fatalisme. Alors que
l'oracle a prédit à Œdipe qu'il tuerait son père et épouserait sa mère, celui-ci met
tout en œuvre pour échapper à son destin. Mais toutes ces tentatives pour changer
sa destinée ne font que précipiter la réalisation de la prophétie de l'oracle.
Dans cette perspective, l'existence humaine est tragique. Mais la question que pose cette
idée de destin est de savoir si l'Homme doit se résigner à tout accepter, et n'avoir
aucun pouvoir sur sa vie. C'est le risque de l'argument paresseux : puisque tout est écrit,
il ne sert à rien d'agir.
2
DÉFINITION
L'idée de déterminisme
Déterminisme
Le déterminisme est une conception selon laquelle tout arrive en vertu d'une chaîne de
causes et d'effets. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.
Si l'eau est chauffée à 99,98 C°, elle entre en ébullition. Cette loi est nécessaire
: chaque fois que de l'eau est chauffée à 99,98 °C, elle bout.
Le plus souvent, le déterminisme désigne la causalité naturelle : tous les phénomènes
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La liberté
Le plus souvent, le déterminisme désigne la causalité naturelle : tous les phénomènes
naturels sont régis par des lois nécessaires. En ce sens, la liberté humaine est limitée :
l'Homme est un être vivant, il est donc lui aussi soumis aux lois de la nature.
Mais la question du déterminisme devient un véritable problème pour la liberté dès lors que
l'on met en évidence d'autres types de déterminismes :
Des déterminismes sociaux
Des déterminismes psychologiques
Une certaine idée du déterminisme s'oppose donc à la liberté. Si l'Homme est soumis au
déterminisme, cela veut dire que ses actions ne sont que les effets de causes dont il est le
plus souvent inconscient.
Pour le philosophe Marx, la pensée de chacun est déterminée par les "conditions
matérielles d'existence", c'est-à-dire la société dans laquelle il vit.
Pour Freud, elle est déterminée par l'inconscient qui résulte par exemple de troubles de
l'enfance.
Cependant, il ne faut pas en rester au constat de l'existence de ces déterminismes. Au
contraire, l'Homme doit les connaître afin de les prendre en compte dans son action.
La cure psychanalytique consiste à prendre conscience des déterminismes liés aux
pulsions intérieures, afin de reconnaître les manifestations de l'inconscient. Ce travail
permet une meilleure connaissance de soi, ce qui a pour conséquence une meilleure
maîtrise de soi et donc une plus grande liberté.
Le déterminisme, s'il restreint la liberté, ne s'y oppose donc pas nécessairement : il
lui donne un cadre, par exemple les lois de la nature, et des limites.
C
La liberté dans la nécessité
Il faut donc penser une autre forme de liberté, consciente des déterminismes et inscrite dans une
recherche d'adhésion avec soi-même. Une fois l'existence des déterminismes mise en évidence, il
n'est plus possible pour l'Homme de penser que la liberté consiste à faire ce que l'on veut.
C'est ce que souligne le philosophe Spinoza. Celui-ci explique que cette idée de la liberté est une
illusion : l'Homme se croit libre car il ignore les causes qui le déterminent dans ses actions
et ses désirs.
Les hommes se croient libres pour cette seule cause qu'ils sont conscients de leurs actions
et ignorants des causes par où ils sont déterminés.
Spinoza
Éthique
1677
I N T E R P R É TAT I O N
La conception commune de la liberté selon laquelle l'Homme est libre de faire ce qu'il désire est
erronée. C'est une conception illusoire de la liberté : elle marque l'ignorance des causes qui
déterminent un sujet à agir.
Spinoza illustre cette idée par l'image de la pierre : si une pierre qui tombe avait une conscience,
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La liberté
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La liberté
Spinoza illustre cette idée par l'image de la pierre : si une pierre qui tombe avait une conscience,
elle se croirait libre de faire cette action. L'Homme est comme une pierre qui tombe : il se croit
libre uniquement parce qu'il a conscience de son mouvement, sans avoir conscience des causes qui
le poussent à suivre un tel mouvement.
C'est pourquoi Spinoza énonce que "l'Homme n'est pas un empire dans un empire" : l'Homme
appartient à la nature et il ne peut donc pas s'extraire de cet ordre. Néanmoins, pour acquérir une
liberté effective, l'Homme doit comprendre ce qui détermine un sujet à agir.
Il faut donc connaître à la fois les lois de la nature, qui conditionnent l'action, et les lois de
la nature de l'Homme, qui conditionnent les raisons qui le poussent à agir d'une façon ou
d'une autre.
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La liberté
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Philosophie
La liberté
II
Les caractères de la liberté
La liberté a jusqu'à présent été définie négativement : c'est une capacité d'action qui n'est pas empêchée,
et qui s'exerce dans un cadre délimité par les déterminismes. Il importe maintenant de tenter de définir
positivement la liberté.
A
La liberté comme choix
Si l'action humaine s'inscrit dans le cadre des lois de la nature, il est aussi possible de distinguer un
aspect de l'action humaine qui sort l'Homme de cette condition : l'usage de sa raison.
Contrairement aux animaux, l'Homme possède la capacité de choisir. Il faut donc interroger ce
pouvoir de choix comme liberté.
1
L'acte gratuit
Une façon de définir la liberté positivement pourrait être de montrer que l'Homme a la
possibilité d'agir sans aucune détermination ni aucune raison. Contrairement aux
animaux dont le comportement semble entièrement dicté par l'instinct, l'Homme pourrait
agir sans que rien ne l'y pousse. Pouvoir agir sans motivation serait une preuve de la liberté
humaine.
André Gide appelle ce type d'acte un "acte gratuit", c'est-à-dire désintéressé. Alors que
l'animal est purement narcissique (il agit selon ses intérêts ou au mieux selon ceux de sa
famille, qu'il protège instinctivement), l'Homme est capable d'avoir des activités
désintéressées.
EXTRAIT
J'ai longtemps pensé que c'est là ce qui distingue l'Homme des animaux, une action
gratuite. Et comprenez qu'il ne faut pas entendre par là une action qui ne rapporte rien,
car sans cela... Non mais gratuit, un acte qui n'est motivé par rien. Comprenez-vous ?
Intérêt, passion, rien... L'acte désintéressé ; né de soi ; l'acte aussi sans but ; donc sans
maître ; l'acte libre, l'acte autochtone.
André Gide
Le Prométhée mal enchaîné
1979
I N T E R P R É TAT I O N
L'acte gratuit serait donc cet acte réalisé dans le seul but de prouver notre liberté.
Dans Les Caves du Vatican, de Gide, le personnage principal, Lafcadio, décide, pour
prouver sa liberté, de tuer sans motif un vieillard qu'il rencontre dans un train. En
effet, tuer ce parfait inconnu sans raison, allant ainsi à l'encontre du principe moral
qui interdit le meurtre, prouverait sa capacité à s'affranchir de toutes les règles qui
pèsent sur lui.
Si l'on peut ainsi prouver notre liberté, on peut néanmoins s'interroger sur la valeur d'une
telle forme de liberté.
2
La question des motifs
Définir la liberté comme possibilité de réaliser un acte gratuit pose d'abord un problème
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La liberté
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Philosophie
La liberté
Définir la liberté comme possibilité de réaliser un acte gratuit pose d'abord un problème
moral : quelle valeur accorder à une liberté qui, pour s'éprouver, transgresse toute forme de
règle ?
Mais surtout, une telle définition de la liberté n'est peut-être pas juste : ce n'est pas parce
qu'on ignore les motifs qui poussent à agir un individu que son action est pour autant
dénuée de tout motif.
Pour reprendre l'exemple du personnage de Lafcadio dans Les Caves du Vatican, on peut
montrer qu'il ignore le motif qui le pousse à agir : la volonté d'agir sans motif.
Alors, pour comprendre la liberté, il faut comprendre que nos choix sont réalisés en
fonction de motifs.
B
Le libre arbitre
DÉFINITION
Libre arbitre
Le libre arbitre est la capacité pour un individu de choisir ses actes sans y être contraint par
aucune force extérieure.
Si l'Homme est doté du libre arbitre, celui-ci ne doit pas être confondu avec l'indifférence. En
effet, si la liberté s'éprouve comme choix, plus les motifs qui conduisent à prendre une décision
sont grands, plus la liberté elle-même le sera. Autrement dit, plus la volonté sera déterminée à
décider une chose plutôt qu'une autre, plus elle exprimera un haut degré de liberté. Il y a donc des
degrés différents de liberté.
Descartes insiste fortement sur cette idée de degrés de la liberté. Pour lui, la liberté
d'indifférence est le plus bas degré de la liberté car le choix n'est motivé par aucune raison
réfléchie.
EXTRAIT
Cette indifférence que je sens, lorsque je ne suis point emporté vers un côté plutôt que vers un
autre par le poids d'aucune raison, est le plus bas degré de la liberté, et fait plutôt apparaître un
défaut dans la connaissance, qu'une perfection dans la volonté ; car si je connaissais toujours
clairement ce qui est vrai et ce qui est bon, je ne serais jamais en peine de délibérer quel jugement
et quel choix je devrais faire ; et ainsi je serais entièrement libre, sans jamais être indifférent.
Descartes
Méditations métaphysiques
1641
I N T E R P R É TAT I O N
Dans ce type de situation, l'usage que l'on fait de notre liberté est réduit, car exercer pleinement
notre liberté c'est au contraire faire un choix justifié.
Pour Descartes, le pouvoir de la volonté est un pouvoir infini. En ce sens, il est en théorie possible
de choisir de faire l'exact contraire de ce que la raison nous prescrit. Toutefois, si la liberté
s'éprouve comme choix, plus les motifs qui conduisent à prendre une décision seront grands, plus
la liberté elle-même le sera. Autrement dit, plus la volonté sera déterminée à décider une
chose, plus elle exprimera un haut degré de liberté.
Par exemple, je fais un plus grand usage de ma liberté lorsque je choisis de faire une action
bonne, comme aider une personne âgée à traverser la rue, que lorsque je choisis de faire
quelque chose au hasard, comme tourner à droite plutôt qu'à gauche au cours d'une
promenade.
C'est donc lorsque nos choix sont accompagnés de la connaissance du bien ou de la vérité que
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La liberté
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Philosophie
La liberté
C'est donc lorsque nos choix sont accompagnés de la connaissance du bien ou de la vérité que
nous faisons un plus grand usage de la liberté.
L'essentiel, pour Descartes, est l'idée que c'est grâce au libre arbitre que l'Homme est
cause première de ses actions.
C
L'acte libre
Si l'Homme est cause première de ses actes, comment peut-on dès lors décrire l'acte libre ?
Il est possible de dire, avec Bergson, que la liberté, comme acte libre, est l'adhésion à soi-même.
L'Homme libre est en accord avec lui-même et sait ce qu'il veut, par opposition à l'Homme aliéné
qui ne sait pas ce qu'il veut et ne se reconnaît pas dans ses actes.
Pour Bergson, l'acte libre n'est pas nécessairement celui qui est le plus réfléchi, ou dont les motifs
sont les plus rationnels. Pour lui, l'acte libre exprime quelque chose de plus profond : la
personnalité entière de celui qui agit.
Bref, nous sommes libres quand nos actes émanent de notre personnalité entière, quand ils
l'expriment, quand ils ont avec elle cette indéfinissable ressemblance qu'on trouve parfois
entre l'œuvre et l'artiste.
Bergson
Essai sur les données immédiates de la conscience
1889
I N T E R P R É TAT I O N
Ainsi comprise, la liberté est donc cette capacité d'exprimer dans un acte toute notre personnalité,
c'est-à-dire ce que nous sommes le plus profondément.
La liberté serait donc l'expression du libre arbitre, s'incarnant dans des choix dont le plus
emblématique serait l'acte libre, c'est-à-dire l'expression de notre personnalité. Mais cette
définition de la liberté est peut-être trop centrée sur l'individu : comment comprendre la liberté en
situation de vie en collectivité ?
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La liberté
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La liberté
III
La liberté en situation
A
La liberté politique
Dans la mesure où l'Homme vit en société, il importe de se poser la question de l'exercice de sa
liberté au milieu de ses semblables. En effet, si la liberté est la capacité de se déterminer
entièrement à agir, cette capacité ne rencontre-t-elle pas comme obstacle la liberté des autres
individus ? À première vue, il semble que la loi, qui impose des droits et des devoirs, soit une
entrave à la liberté individuelle.
Le proverbe "la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres" illustre bien ce problème
: pour vivre en société, il faut poser un certain nombre de limites à l'exercice de la liberté. En
effet, ce sont les lois qui encadrent et rendent possible la coexistence d'une pluralité de libertés
individuelles.
Si l'on considère que la liberté est la possibilité d'agir selon la loi, c'est parce que les lois sont en
fait la condition de la liberté collective. Il existe plusieurs explications à ce constat :
Il est logiquement impossible de considérer que la liberté individuelle doit être illimitée : dans le
cas où un homme agirait uniquement selon ses désirs, alors il détruirait la liberté individuelle
d'autrui. Une liberté infinie annihilerait la liberté.
De plus, la loi assure la sécurité aux hommes car elle limite la liberté de tous : c'est le but du
contrat social. La sécurité est la condition de la liberté : comment être libre si l'on ne peut pas
sortir de chez soi sans risquer sa vie ?
Hobbes défend cette idée que les lois rendent possible l'exercice de la liberté.
EXTRAIT
Hors de l'état civil, chacun jouit sans doute d'une liberté entière, mais stérile ; car, s'il a la liberté
de faire tout ce qu'il lui plaît, il est en revanche, puisque les autres ont la même liberté, exposé à
subir tout ce qu'il leur plaît. Mais, une fois la société civile constituée, chaque citoyen ne conserve
qu'autant de liberté qu'il lui en faut pour vivre bien et vivre en paix, de même les autres perdent
de leur liberté juste ce qu'il faut pour qu'ils ne soient plus à redouter. Hors de la société civile,
chacun a droit sur toutes choses, si bien qu'il ne peut néanmoins jouir d'aucune. Dans une société
civile par contre, chacun jouit en toute sécurité d'un droit limité. Hors de la société civile, tout
homme peut être dépouillé et tué par n'importe quel autre. Dans une société civile, il ne peut plus
l'être que par un seul. Hors de la société civile, nous n'avons pour nous protéger que nos propres
forces ; dans une société civile, nous avons celles de tous. Hors de la société civile, personne n'est
assuré de jouir des fruits de son industrie ; dans une société civile, tous le sont. On ne trouve enfin
hors de la société civile que l'empire des passions, la guerre, la crainte, la pauvreté, la laideur, la
solitude, la barbarie, l'ignorance et la férocité ; dans une société civile, on voit, sous l'empire de la
raison, régner la paix, la sécurité, l'abondance, la beauté, la sociabilité, la politesse, le savoir et la
bienveillance.
Hobbes
Du citoyen
1642
I N T E R P R É TAT I O N
Ce n'est que dans l'état civil que la liberté peut s'exercer, car son usage est réglé, contrairement à
l'état de nature, c'est-à-dire l'état pré-social, où chacun, étant libre de faire ce qu'il veut, est en
même temps en perpétuel danger de mort violente.
En outre, Hobbes souligne que si les lois définissent un ensemble de choses que nous ne devons pas
faire, elles laissent une grande liberté d'action relativement à tout ce sur quoi elles ne statuent
pas. D'une part, les lois ne s'intéressent qu'aux actions, les citoyens sont donc libres de penser ce
qu'ils veulent. C'est la liberté de conscience. D'autre part, la liberté réside aussi dans le silence de
la loi, c'est-à-dire dans les actes auxquels les lois ne s'intéressent pas.
Finalement, les lois sont la condition nécessaire à la vie en société, et la liberté de l'Homme
se trouve renforcée par le cadre fixé par les lois.
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La liberté
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Philosophie
La liberté
B
La responsabilité
Un autre élément est déterminant pour penser l'exercice de la liberté en communauté : c'est la
question de la responsabilité. En effet, dire que l'Homme est libre, même si cette liberté s'exerce
dans le cadre d'un État régi par des lois, signifie qu'il est tenu responsable de ses actes.
La liberté est donc essentielle pour fonder la responsabilité morale et pénale.
L'existentialisme de Sartre est probablement la philosophie qui défend la conception de la
responsabilité la plus radicale. Pour comprendre cette conception, il faut en premier insister sur le
fait que Sartre pense que l'Homme est un être indéterminé.
L'existence précède l'essence.
Sartre
L'existentialisme est un humanisme
1946
I N T E R P R É TAT I O N
Ce qui définit l'Homme, c'est d'abord le fait d'exister. Il n'y a donc pas d'autre nature humaine
que le fait d'exister et de pouvoir librement choisir sa vie. C'est pourquoi l'existence est première
par rapport à l'essence, c'est-à-dire à la nature de l'Homme, qui n'est que le résultat de ce qu'il
fait de sa vie.
La liberté humaine est totale et inaliénable, mais elle comprend des conséquences inévitables, à
commencer par la responsabilité. Cette idée de la responsabilité, Sartre l'exprime en disant que
l'Homme est "condamné à être libre". En effet, c'est parce que sa liberté est entière que l'Homme
ne peut justifier ses manquements à la morale.
Ainsi nous n'avons ni derrière nous, ni devant nous, dans le domaine lumineux des valeurs,
des justifications ou des excuses. Nous sommes seuls, sans excuses. C'est ce que
j'exprimerai en disant que l'Homme est condamné à être libre.
Sartre
L'Existentialisme est un humanisme
1946
I N T E R P R É TAT I O N
L'Homme ne se définit pas par son essence, ni par un inconscient, ni par des déterminismes, ni par
un destin ou une volonté divine, mais uniquement par son existence. Il est donc entièrement libre,
puisqu'il est déterminé par ce qu'il fait et non ce qu'il est. C'est pourquoi l'Homme est responsable
de chacun de ses actes.
C
L'indépendance et l'autonomie
1
L'indépendance : la liberté stoïcienne
Si la liberté s'exerce dans le cadre de la collectivité, mais que l'Homme reste dans toutes
les situations entièrement libre, comment rendre compte des situations caractérisées par
une privation de liberté comme dans l'esclavage ?
Dans ce type de situation, on peut invoquer la liberté intérieure, ou indépendance : c'est
l'idée selon laquelle l'Homme est libre car ses volontés et représentations ne dépendent que
de lui-même.
C'est cette conception de la liberté comprise comme indépendance que défendent les
stoïciens. Pour eux, même si le monde est régi par une stricte nécessité, l'Homme est libre
des jugements et des représentations qu'il fait sur le monde. Pour être heureux, ils
préconisent d'ailleurs de modifier ses désirs plutôt que le monde extérieur. L'Homme aurait
ainsi une entière liberté de penser et de vouloir.
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La liberté
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La liberté
EXTRAIT
Si tu crois soumis à ta volonté ce qui est, par nature, esclave d'autrui, si tu crois que
dépende de toi ce qui dépend d'un autre, tu te sentiras entravé, tu gémiras, tu auras l'âme
inquiète, tu t'en prendras aux dieux et aux hommes. Mais si tu penses que seul dépend de
toi ce qui dépend de toi, que dépend d'autrui ce qui réellement dépend d'autrui, tu ne te
sentiras jamais contraint à agir.
Épictète
Le Manuel
IIe siècle après J.-C.
I N T E R P R É TAT I O N
Épictète, par ces conseils, entend apprendre aux hommes à discerner ce qui dépend d'eux
de ce sur quoi ils ne peuvent pas agir. C'est en apprenant à faire cette distinction qu'ils
apprendront à être libres, indépendamment des circonstances extérieures.
Être libre, selon les stoïciens, reviendrait en fait à distinguer ce qui dépend de nous ou
non. Se retrouver entravé à cause de quelque chose que l'on reconnaît comme indépendant
de notre volonté n'entache en rien notre liberté. La liberté serait donc l'indépendance de
l'esprit face au monde extérieur.
2
L'autonomie
La solution stoïcienne permet de penser une liberté intérieure indépendante du monde
extérieur. Mais cette solution n'est pas entièrement satisfaisante, car elle ne permet pas de
penser une coïncidence entre la vie en collectivité et la liberté individuelle. En effet, les lois
ne font-elles pas plus que donner un cadre à la liberté ?
Il faudrait voir que sans loi, il est impossible de parler de liberté, sinon avec le risque de
confondre la liberté et la licence, c'est-à-dire la capacité de faire tout ce que l'on veut sans
rencontrer de limites. Mais ce terme est péjoratif : il comporte l'idée d'une décadence du
point de vue moral.
À l'inverse, si l'on veut comprendre la liberté comme ce qui détermine l'Homme et le rend
responsable de ce qu'il est et de ce qu'il fait, il faut alors penser la liberté comme respect
de la loi que l'on s'est donnée. Cette liberté comme respect de la loi que l'on s'est donnée
s'appelle autonomie.
DÉFINITION
Autonomie
L'autonomie, c'est le fait de se donner à soi-même sa propre loi, ou de trouver en soimême sa propre loi, à l'aide de la raison.
L'autonomie peut se comprendre à deux niveaux :
Au niveau moral, l'autonomie consiste à respecter la loi morale.
Au niveau politique, l'autonomie s'exprime dans le fait que chacun participe à
l'élaboration des lois. La liberté consiste alors à respecter ces lois décidées ensemble.
Au niveau moral, l'autonomie signifie que l'Homme peut par lui-même saisir ce qu'il doit
faire : il lui suffit de faire usage de sa raison pour comprendre ce qu'il doit faire. Il n'a pas
besoin de se référer à une instance extérieure à lui, il ne reçoit pas les règles de quelqu'un
d'autre. Pour Kant, l'Homme trouve en lui une idée immédiate de la loi morale grâce à un
certain usage de sa raison.
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La liberté
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La liberté
La raison pure est pratique par elle seule et donne à l'Homme une loi universelle que
nous nommons la loi morale.
Kant
Fondements de la métaphysique des mœurs
1785
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Chaque homme peut donc trouver en lui l'énoncé de la loi morale, en faisant usage de sa
raison.
Quelle est la loi morale qui doit alors guider l'action ? Kant énonce l'impératif catégorique,
qui est un commandement absolu devant gouverner chacun de nous. Il repose sur une
logique simple : le sujet doit se demander s'il souhaite que le principe de son action (ou la
maxime de son action) devienne une loi universelle. Si et seulement si la réponse est oui, il
s'agit d'un acte moral.
Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps
qu'elle devienne une loi universelle.
Kant
Fondements de la métaphysique des mœurs
1785
I N T E R P R É TAT I O N
La première formulation de la loi morale que propose Kant est donc de toujours se
demander si ce qui motive une action pourrait être érigé en règle pour tous les hommes.
L'impératif catégorique, dans la philosophie de Kant, indique à l'Homme ce qui doit être
fait inconditionnellement et sans autre justification. Seules les actions qui suivent ce
principe sont morales.
On le voit, c'est en trouvant en lui le principe de son action que l'Homme peut être libre :
en agissant selon la loi morale que lui dicte sa raison, il s'arrache ainsi à ses penchants
naturels, et affirme sa liberté.
Au niveau politique, l'autonomie s'incarne dans la démocratie. Rousseau a pensé les termes
de cette liberté rendue possible par les lois grâce au concept de volonté générale.
EXTRAIT
"Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la
personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse
pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'avant ?" Tel est le problème fondamental
dont le contrat social donne la solution. […] Si donc on écarte du pacte social ce qui n'est
pas de son essence, on trouvera qu'il se réduit aux termes suivants : chacun de nous met
en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté
générale ; et nous recevons en corps chaque membre comme partie indivisible du tout.
Rousseau
Du contrat social
I N T E R P R É TAT I O N
La seule forme légitime de l'obéissance à la loi est donc que chaque citoyen en soit en
partie l'auteur. Ainsi, se soumettre à la loi d'un pays est en même temps se soumettre à la
loi que l'on s'est donnée.
Dans l'autonomie, on ne doit obéir qu'à soi-même : cette forme de liberté est supérieure à
la liberté naturelle, c'est-à-dire la possibilité de faire tout ce que l'on veut, car elle trouve
son origine dans la raison. C'est le cœur de la liberté politique : en obéissant à la volonté
générale, chaque citoyen n'obéit qu'à lui-même.
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Chapitre 10
La vérité
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Philosophie
La vérité
RÉSUMÉ
Si l'on peut définir la vérité comme l'adéquation entre un jugement et la réalité dont il rend compte, cette
adéquation peut être définie selon de multiples critères. Se pose donc le problème de la recherche de la vérité, et
de la méthode à mettre en œuvre pour l'établir. En outre, il est possible de s'interroger sur la valeur de la vérité,
en particulier du point de vue moral.
I
Comment définir le vrai ?
A
Définition générale de la vérité
Il est possible de produire une définition simple de la notion de vérité : il s'agit del'adéquation
entre ce qui est pensé et ce qui est. Autrement dit, la vérité est correspondance entre un
discours sur un objet, ou une représentation de cet objet, et l'objet dont il s'agit de rendre
compte. Le caractère vrai ou faux concerne toujours un jugement, jamais une réalité.
Par exemple, on ne dira pas d'un arbre existant qu'il est vrai, mais qu'il est réel. À l'inverse, on dit
qu'il est vrai qu'il s'agit d'un chêne : dans ce cas, c'est bien le jugement sur l'arbre qui peut être
vrai ou faux (qu'il s'agit d'un chêne). En ce sens, la vérité ne tolère pas d'écart entre ce qui est
pensé et la réalité.
DÉFINITION
Vérité
La vérité est l'adéquation entre un jugement et la réalité dont il rend compte.
S'intéresser aux notions contraires de la vérité permet de montrer d'autres significations. Ainsi, si
la vérité s'oppose au faux, comme ce qui ne correspond pas à ce qui est, elle s'oppose aussi au
mensonge ou bien à l'inauthenticité. La notion de vérité possède aussi une dimension morale.
B
Les qualités qui accompagnent le vrai
L'une des qualités qui accompagnent le vrai est la certitude. La certitude peut être définie comme
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Chapitre 10
La vérité
Terminale ES
Philosophie
La vérité
L'une des qualités qui accompagnent le vrai est la certitude. La certitude peut être définie comme
adhésion du sujet à ce qu'il pense : être certain, c'est tenir quelque chose pour vrai.
Mais il faut être attentif à l'ambiguïté de la notion de certitude : dire que la certitude accompagne
la vérité, cela ne signifie pas que la certitude entraîne la vérité. Lorsque l'on tient quelque chose
pour certain, on présuppose que cela est vrai : cela n'est pas toujours vérifié. La certitude est
avant tout une forme de croyance.
La relation de la certitude à la vérité est inverse : c'est la découverte de la vérité qui
entraîne la certitude. Il importe donc de s'interroger sur les critères qui permettent de distinguer
la simple croyance de la connaissance.
Il faut donc distinguer l'opinion de la vérité. La vérité est ce qui s'oppose à la croyance, ou à
l'opinion (la doxa), car croire que l'on sait, comme dans la croyance ou l'opinion, empêche de
questionner ses certitudes, et donc de rechercher la vérité.
Platon, dans sa condamnation de l'opinion, insiste fortement sur le fait que les hommes, attachés
à leurs opinions et croyant détenir la vérité, s'empêchent ainsi de la découvrir. L'opinion
constitue un obstacle à la découverte de la vérité : en rester à l'opinion, c'est se satisfaire d'une
apparence de savoir. Car l'opinion est relative, et dépend notamment des lieux et des hommes,
ce qui n'est pas acceptable, puisque la vérité est universelle.
Mais il faut ajouter que l'opinion, même vraie, se distingue de la vérité. Détenir la vérité, ce n'est
pas l'énoncer au hasard, mais savoir pourquoi ce que l'on dit est vrai. La justification est donc
l'une des qualités qui accompagnent le vrai.
Platon souligne cela dans le Ménon. S'interrogeant sur ce qui différencie l'opinion correcte, ou
vraie, de la connaissance, Socrate met en évidence que la connaissance, contrairement à l'opinion
vraie, est assurée par un raisonnement. Ainsi, alors que l'opinion est changeante, jamais assurée
d'elle-même, la connaissance sait pourquoi elle est vraie : on peut produire des raisons, des
justifications à ce que l'on avance.
EXTRAIT
Une opinion vraie n'est pas un moins bon guide, pour la rectitude de l'action, que la raison. [...]
Mais ces opinions ne consentent pas à rester longtemps en place, plutôt cherchent-elles à s'enfuir
de l'âme humaine ; elles ne valent donc pas grand chose, tant qu'on ne les a pas reliées par un
raisonnement qui en donne l'explication.
Platon
Ménon
IVe siècle avant J.-C.
I N T E R P R É TAT I O N
Ce qui manque à l'opinion droite pour constituer un savoir, c'est une justification. Connaître, c'est
pouvoir rendre raison de ce que l'on tient pour vrai.
Platon ne condamne pas l'opinion droite, c'est-à-dire l'opinion qui est dans le vrai : dans le
domaine de l'action, elle se révèle très utile. Néanmoins, elle n'a pas la même valeur que la
connaissance, car celui qui a une opinion vraie ne la possède pas comme il possède un savoir. La
question qui se pose alors est de déterminer la façon dont on peut produire cette justification.
C
Rôle de la démonstration
Pour s'assurer de la vérité de ce que l'on pense, il importe de pouvoir justifier ce que l'on dit. En
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La vérité
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Philosophie
La vérité
Pour s'assurer de la vérité de ce que l'on pense, il importe de pouvoir justifier ce que l'on dit. En
ce sens, la démonstration peut jouer le rôle de modèle dans l'élaboration de la vérité. Au sens
large, la notion de démonstration se rapporte à tout type de preuve qu'une personne peut fournir
pour appuyer ce qu'elle avance. Elle peut donc avoir le sens de justification.
Mais cette notion connaît aussi un usage plus restreint : il s'agit de la démonstration telle qu'elle
est pratiquée dans les mathématiques. La démonstration est une forme de raisonnement
caractérisée par le fait qu'elle se présente comme un système dont toutes les propositions sont
démontrées et cohérentes entre elles.
Plus précisément, la démonstration est une forme de raisonnement qui tire des conclusions à partir
de prémisses (points de départ du raisonnement) selon des modalités strictes. Les résultats de la
démonstration sont nécessaires : ils ont été prouvés à l'intérieur du système.
On pourra se demander si la démonstration, telle qu'elle se pratique dans les mathématiques, peut
servir de modèle pour l'établissement de la vérité dans tous les domaines du savoir et de l'action.
Autrement dit, se demander si le raisonnement démonstratif est le seul moyen de garantir la vérité
des connaissances, ou bien si d'autres sources de connaissance sont acceptables.
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La vérité
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La vérité
II
La recherche de la vérité
A
Le raisonnement déductif
1
Induction et déduction
Si la démonstration doit être le modèle de l'établissement de la vérité, il importe de
s'intéresser plus avant à son mode d'établissement des propositions vraies.
La démonstration s'appuie sur un type de raisonnement particulier : le raisonnement
déductif. Celui-ci doit être distingué d'un autre type de raisonnement : l'induction. Ces
deux formes de raisonnement se différencient en fonction du lien établi entre les prémisses
et la conclusion.
DÉFINITION
Prémisse
Une prémisse est une proposition, considérée comme évidente par elle-même ou
démontrée dans un autre raisonnement, sur laquelle on base un raisonnement et une
conclusion.
Dans un raisonnement inductif, c'est-à-dire dans une induction, on part d'observations pour
établir une conclusion dont la vérité est probable. Je dis par exemple que tous les corbeaux
observés jusqu'à présent sont noirs, et j'en tire la conclusion que tous les corbeaux sont
noirs. Cette conclusion n'est que probable : il se peut qu'un jour on rencontre un corbeau
blanc. L'induction part de la répétition de phénomènes particuliers pour en tirer une loi
générale, mais pas nécessaire.
La déduction suit le cheminement inverse : partant de prémisses générales, elle les applique
à un cas particulier. Ainsi, dans une déduction, si les prémisses sont vraies, alors la
conclusion est nécessairement vraie. Aristote a défini le syllogisme comme le modèle du
raisonnement démonstratif.
DÉFINITION
Syllogisme
Le syllogisme est un raisonnement formel qui établit une conclusion nécessaire déduite
à partir des prémisses.
La phrase suivante est un syllogisme classique : tous les hommes sont mortels
(prémisse majeure) ; or Socrate est un Homme (prémisse mineure) ; donc
Socrate est mortel (conclusion).
Un syllogisme se fait en trois étapes : une prémisse majeure, une prémisse mineure, et une
conclusion qui se déduit des deux prémisses. Pour qu'il soit valide, il faut :
Un terme moyen qui est sujet de la prémisse majeure et objet de la prémisse mineure
(hommes).
Un terme majeur qui est objet de la prémisse majeure et objet de la conclusion
(mortels).
Un terme mineur qui est sujet de la prémisse mineure et sujet de la conclusion
(Socrate).
2
Les limites du raisonnement déductif
Le syllogisme peut être détourné pour constituer des faux raisonnements, les sophismes et
les paralogismes. Ce sont des raisonnements qui ont l'apparence de la validité mais qui ne
sont en fait pas valides logiquement. Les prémisses sont vraies, mais la conclusion ne l'est
pas.
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La vérité
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Philosophie
La vérité
DÉFINITION
Sophisme
Un sophisme est un raisonnement qui, partant de prémisses vraies et obéissant aux
règles de la logique, aboutit à une conclusion inadmissible.
Par exemple, on trouve dans la pièce Rhinocéros de Ionesco un sophisme
célèbre. Le logicien dit en effet au vieux monsieur : "tous les chats sont mortels.
Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat." On peut voir que le
raisonnement n'est pas valide (il ne s'agit pas d'un syllogisme), car le terme
moyen et le terme majeur ne sont pas à leurs places habituelles.
DÉFINITION
Paralogisme
Un paralogisme est un raisonnement faux qui apparaît comme rigoureux.
Contrairement au sophisme, dans lequel le locuteur a une volonté de tromper, dans le
paralogisme le locuteur est de bonne foi.
Par exemple, le syllogisme suivant : "Tous les chats ont cinq pattes. Gros minou
est un chat. Donc Gros minou a cinq pattes." Ce raisonnement est valide du
point de vue de la logique, mais il s'appuie sur des prémisses fausses.
Le terme "sophisme" est issu des sophistes qui, dans la Grèce antique, enseignaient
l'éloquence et l'art de la persuasion (généralement sans souci de la vérité). C'est
précisément pour démasquer leur rhétorique parfois fallacieuse que les philosophes comme
Aristote et Platon ont posé les bases de la logique.
Le raisonnement déductif est le type de raisonnement logique qui caractérise la
démonstration. Mais il reste à déterminer comment fonctionne la démonstration
mathématique.
B
Le modèle démonstratif mathématique
La démonstration, comme système qui produit des propositions vraies grâce à des conclusions
nécessaires, permet d'établir la vérité. Elle constitue un modèle dans la recherche de la vérité.
C'est pourquoi Descartes a l'idée de faire une "mathématique universelle" : le raisonnement
logique est applicable quels que soient les objets de connaissance, il permet donc à l'esprit
d'accéder à toutes les vérités. Le modèle mathématique ne se cantonne plus aux connaissances
mathématiques : il devient un modèle universel de la connaissance. Descartes va ainsi appuyer
sa méthode de recherche de la vérité sur la méthode des mathématiques, ce qui produit le
caractère certain des propositions qu'il avance.
Mais il reste à éclaircir un point du fonctionnement de la démonstration : si celle-ci permet
d'établir de façon certaine la vérité à partir d'axiomes, ces axiomes eux-mêmes peuvent-ils être
démontrés ?
La difficulté est la suivante : si l'on tente de démontrer les théorèmes utilisés, on est alors conduit
à remonter de principes en principes jusqu'aux premiers fondements d'une théorie, ses premiers
principes (ses axiomes).
En fait, au sein des mathématiques, il y a un certain nombre de propositions qui sont avancées
sans être démontrées : la démonstration ne peut pas remonter à l'infini, il faut qu'elle ait un
point de départ. Ce sont les axiomes : il s'agit de propositions dont aucun esprit sain ne peut
douter. Hormis ces premiers principes, chaque terme introduit doit être rigoureusement défini, et
chaque proposition avancée doit être démontrée.
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La vérité
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Philosophie
La vérité
EXTRAIT
Chaque théorème se trouve ainsi relié, par un rapport nécessaire, aux propositions dont il se déduit
comme conséquence, de sorte que, de proche en proche, se constitue un réseau serré où,
directement ou indirectement, toutes les propositions communiquent entre elles. L'ensemble forme
un système dont on ne pourrait distraire ou modifier une partie sans compromettre le tout.
Blanché
L'Axiomatique
1955
I N T E R P R É TAT I O N
Blanché met ici en évidence le fait que la démonstration permet de bâtir un système de
connaissances au sein duquel les propositions, toutes démontrées, sont liées les unes aux autres.
C
Les limites de la démonstration
1
Le statut des axiomes
Un axiome désigne une vérité indémontrable qui doit être admise comme vraie. Les axiomes
constituent donc la limite de la démonstration : ils ne peuvent pas être démontrés.
Descartes souligne ainsi que ces propositions premières indémontrables sont
immédiatement connues par l'esprit : leur vérité se voit d'elle-même. Ce sont donc des
évidences, des "intuitions".
Les premiers principes ne peuvent être connus que par intuition ; et au contraire les
conséquences éloignées ne peuvent l'être que par déduction.
Descartes
Règles pour la direction de l'esprit
1628
I N T E R P R É TAT I O N
Descartes souligne donc que les premiers principes, c'est-à-dire ceux sur lesquels va être
bâtie une théorie, ne peuvent être démontrés : ils font l'objet d'une saisie immédiate.
Ici, l'intuition ne désigne pas l'intuition sensible, c'est-à-dire le fait d'appréhender le monde
extérieur grâce aux cinq sens (car celle-ci peut nous induire en erreur), mais l'intuition
intellectuelle, c'est-à-dire l'acte par lequel l'esprit saisit immédiatement, sans
intermédiaire, le vrai. Comme saisie immédiate du vrai, l'intuition n'a besoin ni d'être
démontrée, ni d'être prouvée par l'expérience.
On ne voit pas comment on pourrait démontrer les axiomes eux-mêmes, étant donné que
les axiomes sont les principes les plus élémentaires d'une théorie. Qu'est-ce qui permet
alors d'affirmer la vérité des axiomes si on ne peut pas les démontrer ?
En tant que principes les plus élémentaires d'une théorie, les axiomes n'ont pas à être
démontrés. Il importe alors de déterminer ce qui permet d'en affirmer la vérité. Pour cela, il
est possible, comme le fait Pascal, de distinguer deux ordres de connaissance : celle de la
raison et celle du cœur, qui donne accès à des vérités évidentes par elles-mêmes.
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La vérité
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La vérité
EXTRAIT
Chaque théorème se trouve ainsi relié, par un rapport nécessaire, aux propositions dont il se déduit
comme conséquence, de sorte que, de proche en proche, se constitue un réseau serré où,
directement ou indirectement, toutes les propositions communiquent entre elles. L'ensemble forme
un système dont on ne pourrait distraire ou modifier une partie sans compromettre le tout.
Blanché
L'Axiomatique
1955
I N T E R P R É TAT I O N
Blanché met ici en évidence le fait que la démonstration permet de bâtir un système de
connaissances au sein duquel les propositions, toutes démontrées, sont liées les unes aux autres.
C
Les limites de la démonstration
1
Le statut des axiomes
Un axiome désigne une vérité indémontrable qui doit être admise comme vraie. Les axiomes
constituent donc la limite de la démonstration : ils ne peuvent pas être démontrés.
Descartes souligne ainsi que ces propositions premières indémontrables sont
immédiatement connues par l'esprit : leur vérité se voit d'elle-même. Ce sont donc des
évidences, des "intuitions".
Les premiers principes ne peuvent être connus que par intuition ; et au contraire les
conséquences éloignées ne peuvent l'être que par déduction.
Descartes
Règles pour la direction de l'esprit
1628
I N T E R P R É TAT I O N
Descartes souligne donc que les premiers principes, c'est-à-dire ceux sur lesquels va être
bâtie une théorie, ne peuvent être démontrés : ils font l'objet d'une saisie immédiate.
Ici, l'intuition ne désigne pas l'intuition sensible, c'est-à-dire le fait d'appréhender le monde
extérieur grâce aux cinq sens (car celle-ci peut nous induire en erreur), mais l'intuition
intellectuelle, c'est-à-dire l'acte par lequel l'esprit saisit immédiatement, sans
intermédiaire, le vrai. Comme saisie immédiate du vrai, l'intuition n'a besoin ni d'être
démontrée, ni d'être prouvée par l'expérience.
On ne voit pas comment on pourrait démontrer les axiomes eux-mêmes, étant donné que
les axiomes sont les principes les plus élémentaires d'une théorie. Qu'est-ce qui permet
alors d'affirmer la vérité des axiomes si on ne peut pas les démontrer ?
En tant que principes les plus élémentaires d'une théorie, les axiomes n'ont pas à être
démontrés. Il importe alors de déterminer ce qui permet d'en affirmer la vérité. Pour cela, il
est possible, comme le fait Pascal, de distinguer deux ordres de connaissance : celle de la
raison et celle du cœur, qui donne accès à des vérités évidentes par elles-mêmes.
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La vérité
Une géométrie ne peut pas être plus vraie qu'une autre ; elle peut seulement être
plus commode.
Poincaré
La Science et l'Hypothèse
1902
I N T E R P R É TAT I O N
Ce qui explique que l'on retienne un cadre théorique valide plutôt qu'un autre n'est pas
qu'il est plus vrai, mais qu'il est plus commode − c'est-à-dire plus pertinent, plus efficace.
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La vérité
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Philosophie
La vérité
III
La valeur de la vérité
A
Vérité, croyance, opinion
1
Jugement objectif et jugement subjectif
Si les mathématiques proposent un modèle d'accès au vrai dans l'ordre de la connaissance,
elles ne permettent pas d'appréhender la façon dont un sujet se rapporte à ce qu'il tient
pour vrai. Il faudrait pour cela procéder à des distinctions afin de préciser les différentes
manières dont un sujet se rapporte à ces jugements. Kant propose ainsi de distinguer entre
l'opinion, la foi et le savoir.
EXTRAIT
L'opinion est une croyance qui a conscience d'être insuffisante subjectivement aussi bien
qu'objectivement. Quand la croyance n'est suffisante que subjectivement, et qu'en même
temps, elle est tenue pour objectivement insuffisante, elle s'appelle foi. Enfin celle qui est
suffisante objectivement s'appelle savoir.
Kant
Critique de la raison pure
1781
I N T E R P R É TAT I O N
Dans cet extrait, Kant distingue trois façons qu'a le sujet de tenir pour vrai quelque chose
:
L'opinion : dans ce cas, le sujet sait que son jugement est insuffisant objectivement et
subjectivement.
La foi : dans ce cas, le sujet sait que son jugement est insuffisant objectivement mais
suffisant subjectivement.
Le savoir : dans ce cas, le sujet sait que son jugement est suffisant objectivement et
subjectivement.
La différence majeure entre ces trois manières de tenir quelque chose pour vrai passe entre
l'objectif et le subjectif : d'un côté des certitudes non justifiées objectivement (l'opinion et
la foi), de l'autre une certitude justifiée objectivement et subjectivement (le savoir).
Il est donc possible de tenir pour vrais des jugements de différentes manières, bien que
seule la certitude justifiée objectivement et subjectivement puisse prétendre être une
connaissance.
2
Les différents types de vérités
Il est aussi possible de distinguer différents types de vérités, selon ce à quoi elles se
rapportent. Leibniz propose ainsi une distinction entre les vérités de raison et les vérités de
faits :
Dans les "vérités de raison", la vérité se dit d'un énoncé qui est vrai en lui-même, par
les relations logiques entre ses termes. On y accède donc par la démonstration. Les
vérités de raison sont nécessaires : leur opposé est impossible.
Dans les "vérités de fait", la vérité se dit d'un énoncé qui est vrai car il correspond au
réel qu'il décrit. On y accède donc par l'expérience. Les vérités de faits sont
contingentes : leur opposé est possible.
DÉFINITION
Contingent
Est contingent ce qui pourrait ne pas être, ou être autrement. Ce qui est contingent
s'oppose à ce qui est nécessaire, c'est-à-dire qui ne peut pas ne pas être.
Cette distinction entre vérité de raison et vérité de fait met en évidence un autre mode
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La vérité
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Philosophie
La vérité
Cette distinction entre vérité de raison et vérité de fait met en évidence un autre mode
d'accès à la vérité : l'observation et l'expérience. L'empirisme se fonde sur cette idée
que l'expérience est au fondement de toute connaissance. Cette philosophie est théorisée
par John Locke dans son Essai sur l'entendement humain (1690). Elle peut être résumée
par le principe "il n'existe rien dans l'entendement qui n'ait auparavant été dans les sens".
DÉFINITION
Empirisme
L'empirisme est une doctrine philosophique qui fait de l'expérience sensible l'origine de
toute connaissance.
L'expérience est le fondement de toutes nos connaissances, et c'est de là qu'elles
tirent leur première origine.
Locke
Essais sur l'entendement humain
1690
I N T E R P R É TAT I O N
L'expérience est la première étape de la connaissance. Avant elle, l'esprit est comme une
page blanche : il n'y a donc pas de connaissances innées.
3
Le vrai comme efficacité
Il serait possible d'envisager une autre façon de rendre compte de la vérité d'un énoncé, en
s'intéressant à son utilité. C'est ainsi que, pour le philosophe pragmatique William James,
la vérité n'est pas une valeur en soi, mais dépend de la réussite de l'énoncé.
Pour lui, l'efficacité sur le monde de l'action permise par une idée ou discours vrai suffit à
prouver leur vérité. Le vrai correspond alors à une adéquation réelle entre la pensée ou le
discours et l'action efficace. Est donc vraie l'idée qui rend possible une action efficace.
B
La valorisation du vrai : une illusion ?
1
La position sceptique
La recherche de la vérité constitue une sorte d'exigence, d'idéal que toute entreprise
philosophique devrait poursuivre. Néanmoins, est-il si certain qu'il soit possible d'accéder à
une vérité certaine, absolue ? Cette recherche de la vérité n'est-elle pas vaine, parce
qu'infinie ? C'est en tout cas ce que soutiennent les sceptiques.
DÉFINITION
Scepticisme
Le scepticisme (du grec skepsis, "examen") est une doctrine philosophique selon
laquelle la pensée humaine ne peut déterminer aucune vérité avec certitude.
Le scepticisme est fondé par Pyrrhon d'Élis au IVe siècle avant J.-C. Son objectif n'est pas
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La vérité
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La vérité
Le scepticisme est fondé par Pyrrhon d'Élis au IVe siècle avant J.-C. Son objectif n'est pas
de nous faire éviter l'erreur, mais d'obtenir la quiétude de l'âme (ataraxie). En effet,
admettre qu'il est impossible d'établir la vérité permet d'éviter les conflits de dogmes et la
douleur que l'on peut ressentir en découvrant de l'incohérence dans ses certitudes.
Les sceptiques proposent deux arguments majeurs :
Le premier argument affirme que l'Homme n'a affaire qu'à des apparences, c'est-à-dire
des phénomènes sensibles. Il est donc impossible de connaître les choses elles-mêmes,
c'est-à-dire ce qu'elles sont au-delà de l'apparence sous laquelle elles apparaissent. La
conséquence est qu'on ne peut affirmer de vérité ou de fausseté concernant les choses,
mais seulement décrire la façon dont elles apparaissent ou dont elles nous affectent.
Le second argument affirme qu'à chaque thèse il est possible d'opposer une thèse
contraire équivalente, sans posséder les moyens de trancher en faveur de l'une ou de
l'autre. La conséquence est qu'il est impossible de ne rien affirmer avec certitude.
Le but n'est pas de dire que les choses n'existent pas, ou que l'Homme doit abandonner
l'action, mais de souligner qu'il ne peut rien affirmer de certain ni de vrai. Le scepticisme
invite à la suspension du jugement (apoché) : on ne doit pas se prononcer sur la vérité ou
la fausseté des choses.
2
Le vrai comme consolation
On peut également penser que la vérité n'est qu'une illusion, inventée dans le but de se
consoler. Ce reproche concerne surtout la vérité religieuse : croire en une vérité
transcendante (un dieu ou un esprit) est une manière de se consoler des désillusions
causées par la réalité, souvent source de déception. Nietzsche propose ainsi de concevoir la
vérité comme une consolation nécessaire. En fait, la vérité ne serait qu'une invention de la
métaphysique et de la religion. Les hommes, las de souffrir et incapables d'agir, se
réfugieraient dans une croyance rassurante : celle d'un monde immuable permanent, qui
correspond au monde des Idées chez Platon ou à "l'autre monde" de la religion. La vérité
serait donc une "nécessité vitale".
Nietzsche critique cette vérité qui rassure mais qui maintient en quelque sorte dans
l'illusion. Il ne faut pas vouloir la vérité, il faut au contraire assumer l'absence de vérité (car
il n'y a ni vérité ni mensonge). Il y a uniquement la vie. Ce n'est pas parce que la vérité
"sauve" qu'elle est vraie.
C
Faut-il toujours dire la vérité ?
Il s'agit alors de s'interroger sur le statut du mensonge. Car si la vérité revêt une valeur morale
(l'exigence de ne pas occulter ou transformer la vérité, au risque d'abuser de la confiance
d'autrui), on peut se demander s'il s'agit d'un devoir inconditionnel.
Le proverbe "toute vérité n'est pas bonne à dire" indique que certaines choses doivent être tues :
on ne peut pas dire toujours la vérité, n'importe quand et à n'importe qui. La vérité peut en effet
avoir des conséquences importantes : elle peut blesser et faire souffrir. L'occultation de la vérité
peut ainsi être plus bénéfique : c'est le cas du domaine du secret d'État.
C'est notamment ce que défend Benjamin Constant, qui s'oppose à Kant au sujet "d'un prétendu
droit de mentir par humanité".
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La vérité
EXTRAIT
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La vérité
Le principe moral que dire la vérité est un devoir, s'il était pris d'une manière absolue et isolée,
rendrait toute société impossible. Nous en avons la preuve dans les conséquences directes qu'a
tirées de ce premier principe un philosophe allemand, qui va jusqu'à prétendre qu'envers des
assassins qui vous demanderaient si votre ami qu'ils poursuivent n'est pas réfugié dans votre
maison, le mensonge serait un crime.
Benjamin Constant
Des réactions politiques
1797
I N T E R P R É TAT I O N
Pour Constant, la vérité est certes un devoir, mais celui-ci ne doit pas être appliqué sans
considération pour les circonstances particulières dans lesquelles on se trouve. Ici, puisqu'il s'agit
de nuire à un individu, Constant souligne que l'on n'a pas de devoir de vérité envers la personne
qui veut nuire à autrui.
Si la vérité est une exigence morale, elle peut parfois exiger qu'on la dévoile avec toutes les
précautions nécessaires à la situation particulière dans laquelle on se trouve. Il ne s'agit pas de
faire du mensonge une exigence, mais de souligner que la vérité ne doit pas toujours être dévoilée
sans intelligence de la situation.
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Chapitre 14
La liberté
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La liberté
QUESTION
Quelle définition simple donne Hobbes de la liberté ?
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Quelle définition simple donne Hobbes de la liberté ?
CORRECTION
Pour Hobbes, la liberté est simplement liberté de
mouvement.
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La liberté
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La liberté
QUESTION
Que représente la liberté d'indifférence pour Descartes ?
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QUESTION
Que représente la liberté d'indifférence pour Descartes ?
CORRECTION
Pour Descartes, la liberté d'indifférence représente le plus bas degré de la
liberté.
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La liberté
Terminale S
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La liberté
QUESTION
Quel est le risque de la croyance au destin ?
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QUESTION
Quel est le risque de la croyance au destin ?
CORRECTION
Le risque de la croyance au destin est l'argument paresseux : ne plus agir car tout serait écrit à
l'avance.
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La liberté
Terminale S
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La liberté
QUESTION
Qu'est-ce que la causalité naturelle ?
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QUESTION
Qu'est-ce que la causalité naturelle ?
CORRECTION
La causalité naturelle correspond au fait que tous les phénomènes naturels sont régis par des lois
nécessaires.
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La liberté
Terminale S
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La liberté
QUESTION
Quels types de déterminismes limitent la liberté humaine ?
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QUESTION
Quels types de déterminismes limitent la liberté humaine ?
CORRECTION
Les déterminismes qui limitent la liberté humaine sont les déterminismes naturels, sociaux et
psychologiques.
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La liberté
Terminale S
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La liberté
QUESTION
Qu'est-ce que le libre arbitre pour Spinoza ?
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QUESTION
Qu'est-ce que le libre arbitre pour Spinoza ?
CORRECTION
Pour Spinoza, le libre arbitre est une
illusion.
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La liberté
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La liberté
QUESTION
Qu'est-ce qu'un acte gratuit ?
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QUESTION
Qu'est-ce qu'un acte gratuit ?
CORRECTION
Un acte gratuit est un acte fait sans aucune
justification.
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Chapitre 14
La liberté
Terminale S
Philosophie
La liberté
QUESTION
Selon Bergson, qu'exprime l'acte libre ?
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QUESTION
Selon Bergson, qu'exprime l'acte libre ?
CORRECTION
L'acte libre est un acte qui exprime toute la personnalité de celui qui le
fait.
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La liberté
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La liberté
QUESTION
Que signifie l'idée de Sartre selon laquelle "l'existence précède l'essence" ?
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QUESTION
Que signifie l'idée de Sartre selon laquelle "l'existence précède l'essence" ?
CORRECTION
Cette idée signifie que l'Homme n'est pas déterminé : il est ce qu'il
fait.
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QUESTION
Qu'est-ce que la liberté selon les stoïciens ?
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QUESTION
Qu'est-ce que la liberté selon les stoïciens ?
CORRECTION
Pour les stoïciens, la liberté est l'indépendance vis-à-vis du monde
extérieur.
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La liberté
QUESTION
Qu'est-ce que l'autonomie ?
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QUESTION
Qu'est-ce que l'autonomie ?
CORRECTION
L'autonomie, c'est le fait de se donner à soi-même sa propre loi, ou de trouver en soi-même sa propre loi à
l'aide de la raison.
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La vérité
Terminale ES
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La vérité
QUESTION
Quels sont les deux types de vérités pour Leibniz ?
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QUESTION
Quels sont les deux types de vérités pour Leibniz ?
CORRECTION
Les deux types de vérités pour Leibniz sont les "vérités de raison" et les "vérités de
fait".
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La vérité
QUESTION
Comment appelle-t-on la doctrine philosophique selon laquelle la pensée humaine ne peut déterminer aucune
vérité avec certitude ?
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QUESTION
Comment appelle-t-on la doctrine philosophique selon laquelle la pensée humaine ne peut déterminer aucune
vérité avec certitude ?
CORRECTION
Le scepticisme est la doctrine philosophique selon laquelle la pensée humaine ne peut déterminer aucune vérité
avec certitude.
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La vérité
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La vérité
QUESTION
Qui considère que "dire la vérité est un devoir" ?
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QUESTION
Qui considère que "dire la vérité est un devoir" ?
CORRECTION
C'est Kant qui affirme que "dire la vérité est un
devoir".
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QUESTION
Qui a écrit "il n'existe rien dans l'entendement qui n'ait auparavant été dans les sens" ?
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QUESTION
Qui a écrit "il n'existe rien dans l'entendement qui n'ait auparavant été dans les sens" ?
CORRECTION
Locke a écrit "il n'existe rien dans l'entendement qui n'ait auparavant été dans les sens" dans sonEssai sur
l'entendement humain.
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QUESTION
Pourquoi aurait-on inventé l'idée de vérité selon Nietzsche ?
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QUESTION
Pourquoi aurait-on inventé l'idée de vérité selon Nietzsche ?
CORRECTION
Nietzsche considère que la vérité n'est qu'une illusion, inventée dans le but de se consoler des désillusions
causées par la réalité physique.
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La vérité
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La vérité
QUESTION
Comment s'appelle un raisonnement formel qui établit une conclusion nécessaire déduite à partir de prémisses
?
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QUESTION
Comment s'appelle un raisonnement formel qui établit une conclusion nécessaire déduite à partir de prémisses
?
CORRECTION
Un raisonnement formel qui établit une conclusion nécessaire déduite à partir de prémisses est un
syllogisme.
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QUESTION
Qu'affirme Benjamin Constant contre Kant ?
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QUESTION
Qu'affirme Benjamin Constant contre Kant ?
CORRECTION
Contre Kant, Benjamin Constant défend le droit de mentir : on ne peut pas dire toujours la vérité car cela
"rendrait toute société impossible".
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La vérité
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La vérité
QUESTION
Quel exemple de syllogisme trouve-t-on dans la pièce Rhinocéros de Ionesco ?
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QUESTION
Quel exemple de syllogisme trouve-t-on dans la pièce Rhinocéros de Ionesco ?
CORRECTION
On trouve dans la pièce Rhinocéros de Ionesco le syllogisme célèbre : "Tous les chats sont mortels. Socrate
est mortel. Donc Socrate est un chat." (le logicien au vieux monsieur).
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QUESTION
Qu'est-ce qu'un axiome ?
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QUESTION
Qu'est-ce qu'un axiome ?
CORRECTION
Un axiome est une vérité non démontrée qui doit être admise comme
vraie.
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QUESTION
Qu'est-ce qui distingue la connaissance de l'opinion vraie selon Platon ?
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QUESTION
Qu'est-ce qui distingue la connaissance de l'opinion vraie selon Platon ?
CORRECTION
Pour Platon, la connaissance se distingue de l'opinion vraie car la première est enchaînée dans l'esprit par un
raisonnement qui en donne l'explication.
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