2 Les trois temps de Ia penséefrancophone en économie du développement' PhilippeHucoN La pensée francophone a joué un rôle pionnier en économie du développementet elle continue, tant par son champ de rechelstls qus par son questionnement, à avoir une place originale dans la théorie du développement2. Or de nombreux indices montrent que son rayonnementtend à se réduire (Jacquemot 1981, Hugon 1989). Il existe, au-delàdes débatsinternes à chacuned'elles, rles spécificités des penséesfrancophones et anglo-saxonnes.La tradition économique anglo-saxonneest pragmatique, empiriste ou théeds6-smpirique ; elle privilégie I'individualisme méthodologique et les tests empiriqueset se méfie des grands systèmes; elle s'intéressedavantage au comment qu'au pourquoi et à I'analyse du fonctiopement qu'aux mutations structurellesdes sociétés. version développee de ce texte est parue dans la Revue d'économie politique (lc)gl). *,^.-l-..Unt à remercier les membres du GEMDEV et nos collègues G. Abraham-Frois, E. Assiilous-Ûe_nons U. Beaud, Ph. Coury, P. Llau, B. Lassudrie Duchêne, S. Quiers-Valette et M. Vernières lon' pour.leurs précieuses rema.rques.Nous restons bien entendu responsabledes erreurs que ce texte condendrait. 2- Faut-il rappeler que A. Sauvy est I'inventeur du terme Tiers monde : Car enfin ce Tiers * " exploite, méprisé comme le Tiers État veut lui aussi être quelque choç , (L,obserilÏl*'.ig$., vareur l4l08/54), que Perroux a joué un rôle pionnier dans la conceptualisation du développeque les économisres ingénieurs ont élaboré des méthodes originales de plmi;1sa1i6n 5 Ïïtt' " ouoç.tt" lL ". de comptabilité nationale ou de choix de projet ou encore que I'OR,5161V1çq15ulue une structure orisinale de recherche de terra.in. 44 Érer nes sAvoIRSsuR LE oÉvnr-oppeMENT Au contraire, I'arrière-plan culturel de la pensée francophone est davantage marqué par le cartésianisme, par une tradition philosophique privilégiant le sens et se méfiant de I'empirisme (de Althusser à Lévi-Strauss en passantpar Barthes, Bachelard ou Foucault). La démarcheholiste s'intéresseaux systèmeset aux structureset elle cherche à replacer les évolutions dans une perspectivehistorique. Dans la tradition colbertiste, I'Etat est l'agent premier du développement et le marché n'est pas supposéêtre autorégulateur.Enfin, I'histoire coloniale a créé un capital spécifique de connaissanceslié aux monographies des administrateurs, aux enquêtesde terrain ou aux assistances techniquesdans les anciennescolonies. L'ensemble de ces facteurs conduit à une pensée relativement spécifique. Comparée à l'école anglo-saxonne,la tradition économiquefrancophone est davantage critique et philosophique (trouver un sens au développement), holiste (avoir une vision intégrée), tout en étant hypothético-déductive (cartésianisme). Les différentes écoles francophones sont toutefois largement fragmentées. Le pôle théorique global et analytique domine dans les instances universitaires. Le pôle théorico-empirique se trouve chez les ingénieurs-économistes, les planificateurset les experts. Le pôle anthropologique chez les chercheursde I'ORSTOM, les ONG et les développeurs de terrain. Tout en demeurant spécifique, la pensée économique francophone a évolué en relation avec les avancéesthéoriques de la discipline et en liaison avec les principales transformationsde l'économie mondiale, des sociétésdu Tiers monde et des relations Nord-Sud. Nous différencions, en fonction de ces critères, trois périodes3. L'essentiel du corpus théorique de l'économie du développement a été forgé au lendemain de la SecondeGuerre mondiale. Les théoriciens néo-classiqueset keynésiensréduisent les problèmes de développement à la théorie de la croissance, aux imperfections des marchés ou au champ de l'économie internationale.Les constructeursde l'économie du développement, notarnment francophones, partent au contraire de la spécificité des économies sous-développéespour forger un corpus différent. Les débats sont alors théoriques et conceptuels. Vers les années soixante, on constate dans un contexte de décolonisation de I'Afrique, de guerres de libération nationale, de luttes ou 3. La periodisation est liée aux grandes transformations, telles la reconstruction d'apÈs-guerre, la décolonisation, la crise des années 70, mais également aux histoires spécifiques de I'Afrique et des anciennes colonies francophones. Si certains débats liés aux conflits idéologiques sont pennanents, ils émergent sur le devant de la scène en fonction dês arrières-plans socio-historiques. Cette périodisation est évidemment simplificatrice et de nombreux travaux chevauchent les périodes. LA PENSÉE FRANCOPHONE EN ÉCONOVTIS 45 de guérillas internes, une radicalisationde l'économie du développement. A I'inverse, les épigones réduisent les hypothèsesfondatrices des théories du développement à la modélisation. Les affrontements deviennent davantage idéologiques. Puis dans le contexte de la " crise " du milieu des annéessoixantedix et de la priorité donnée aux questions de gestion, on note un certain rapprochement théorique des courants sur des questions concrètes ; par contre sur le plan de la politique économique, I'universalisme des modèles libéraux contraste avec le particularisme des modèles alternatifs. Les enjeux sont surtout de politique économique (Assidon, 1989). On peut différencier trois grandes périodes permettant de caractériser l'évolution de la pensée: - le temps de la construction : le débat théorique entre l'économie orthodoxe et les structuralistes(1945/50-1960165); - le temps de la radicalisation : les affrontements idéologiques (r960t65-1975180) ; - le temps de la gestion : le débat entre la politique orthodoxe et le développementalternatif (1975/80-1990). 1. Le temps de la construction (1945/50-1960165) Les annéesd'après-guerreont conduit à la construction de l'économie du développement.Sur le plan international, le processusde décolonisationtouche I'Asie et I'Afrique ; les Institutions de Bretton Woods se mettent en place ; les Nations unies abordent les questions de la croissancedes pays attardés, de leur industrialisationou de la stabilité des prix des matières premières ; de nouvelles institutions régionales, telle la CEPAL, traitent de I'intégration régionale et d'une stratégie alternative protectionniste et industrialiste. - La pensee economique dominante anglo-saxonned'après-guerre était keynésienneou classico-keynésienne lsynthèseentre la macrô-économie keynésienneet la micro-économie néo-classiquede Hicks, Hansen, Samuelson...); plusieurs travaux du développémentse situent dans le cadre des modèles d'accumulation classique et des modèles postkeynésiensde croissance.Mais de nombrèux ouvrages abordeni les spécificités structurelles des pays sous-développés; les principaux apports concernent le dualisme (Boeke, Lewis), la croissancedéséquilibrée (Hirschman, Nurske), les effets de remous et de propaga- 46 Érer oes sAvoIRs suR LE oÉvnloppeMENT tion (Myrdal), la grande pousséeet les seuils (RosensteinRodan, Leibenstein, Rostow). L'économie du développementse constitue à partir de certaines : contributionsfondatrices, s'opposantà la synthèseclassico-keynésienne tels l'excédent structurel de I'offre de travail, la divergenceentre les prix du marché et les coûts sociaux, le rôle des institutions dans les comportements, I'importance des séquencesentraînanteset des déséquilibres dans le processusde croissance,les effets d'asymétrie dans la spécialisationinternationale... Le courant institutionnel anglo-saxonse forge dans un univers académique où domine l'économie pure. L'économie du développement francophoneprolonge ces travaux (mais dans un univers académique intégrant les institutions). Elle s'élabore en opposition avec (ou en méconnaissance de) l'orthodoxie officielle, en considérantque les sociésont désarticuléeset extraverties.L'économie est partie tés dualistes intégrantedes systèmessocioculturels; les institutionsjouent un rôle essentiel; les pouvoirs et les conflits sont au cæur des processuséconomiques ; le développementéconomiqueest un processushistorique déséquilibré.Dès lors, le formalisme universel doit céder la place à des analysesplus prochesdes conditions reelles des économiesen développement, de leurs norrnes, de leurs valeurs et de leurs structures. Les spécificités de Ia pensée francophone La penséefrancophonea occupé une place originale dans la construction du corpus théorique de développement. Les empires coloniaux constituent alors I'essentiel du champ de référenceet les économistesparticipent au débat lié à la préparation de I'indépendance,à la mise en place d'instrumentsde politique économique au sein des administrations(comptabilité nationale, services statistiques)et aux possibilités de mise en valeur ou de développement économique des colonies. [æs principales questionsportent sur : le rôle de I'aide, la suppressiondes préférencesimpériales, l'assimilation des " indigènes", la stabilisation des matières premières, le plan FIDES, la zone franc ou le plan. Les principes de l'économie du développement se sont substituésà ceux de l'économie coloniale (Harroy, Moreux, Sarrault...) mais ils ont poursuivi les recherchessur la question coloniale, la mise en valeur ou la coopération. Les courants libéraux et marxistes sont peu développés.La pensée dominante est alors celle du keynésianismede la synthèsequi attribue à l'État un rôle interventionnisteen vue de pallier les défaillan- LA PENSÉEFRANCOPHoNE EN ÉCONoTrIm 47 ces ou I'inexistencedes marchés. Cette approchejoue un rôle central au CEPE (Gruson, Malinvaud, Boiteux) ; l'école de la planification à la française (Monet, Masse) conduit à la mise en place dans les colonies des synthèsesde comptabilité nationale, de modèles postkeynésienset de tableaux d'échangesinter-industrielsqui permettent la régulation étatique. La Caisse centrale de coopération économigue favorise la constitution d'une economiemixte ou d'un capitalismed'Etat (Postel VinaY). Sur le plan international, la penséedominante francophone est non libérale (cf. les positions sur l'aide et le prix des matières premières de Mendès France, Philip, Uri) contre la position " Trade Not Aid ". La tradition universitaire est humanisteet instin-rtionnaliste(cf. Byé, Lebret, Perroux, Philip, Weiller). Analytiquement elle est proche d'un keynésianismerenouvelé (Byé et Perroux de la généralisation de la privilégie le rôle des structures et des dyna" general theory "). Elle miques d'encadrement dans le processusde développement; elle considère que les institutions ont un rôle régulateur face au caractère instable de l'économie de marché. La pluridisciplinarité et la vision globale du développement - Plusieurs éclairagesdisciplinaires conduisent à élargir le champ de l'économie orthodoxe classique, néo-classiqueet keynésienne. Dans la tradition de Landry, A. Sauvy (1952) et les démographes de I'INED mettent en relation le développèmentéconomiqueet les facteurs démographiques.Ils découvrent le concept de transition démographique.Ils fondent la démo-économieen modélisantles relationsentre les variablesdémographiqueset économiquesen statique(modèle d'optimum) et en dynamique en analysantles interactions èntre les variables. __, !..l9.9pologie rompt avec l'ethnologie coloniale empirique qui privilégiait l'étude des mentalitésprimitivès ; elle recherchèles structures et met en relation les facteuri économiques et les relations sociales, noûan'ïnentles systèmesde parenté (c. Levi-strauss). L'ORSTOM Joue' au lendemainde la SecondeGuerre mondiale, un rôle original au.niveaudes recherchesde terrain et de la mise en place d'une anthroDe nombreux chercheurssoulignentI'historicité lll"gi..9.:nomique. les-.. dynamiquesdu dedans er fondùt une anthropolIjî"if,qr, " togle urbaine (cf. Bourdieu ou Balandier) en articulant les dynami" dedans, et du . dehors,, celles qui agissentà l,intérieur :::t^^d" u€s structures et les réactions externes qui affecient iê devenir des socié- rcs. 48 Érar oes sAVoIRs suR LE oÉvBLoppnMENT LA PENSÉEFRANCOPHONE EN ÉCONOUIN Dans la tradition des Annales (Bloch, Febvre, Braudel), les travaux sur le développementprivilégient la longue période et le rôle des facteurs économiqueset de la qualification (cf. chez Bairoch dans une démarche d'Histoire comparative); la perspectivehistorique se démarque des évolutions unilinéaires des Historistes ou de Rostow (du moins dans sa vulgarisation). En rupture avec la théorie néo-classiquea-spatiale,l'école de l'économie régionale française analyse le développement comme un processusde polarisation dans un espaceasymétrique.Dès lors qu'il existe des inégalités structurelles, les relations de marché amplifient les inégalités et ne peuvent être autorégulatrices. L'univers sous-développéest marqué par la coexistencede sousespaceshétérogènes,par des coûts élevés de transaction (coûts de recrutement, d'acquisition de l'information). La théorie du développement est une théorie des structures. L'ambition de conceptualisationde Perroux va au-delà de I'institutionnalisme.Il s'agit, dans une approchetopologique, de .. formalien relations asymétriqueset irréversibles durant ser des sous-ensembles une période donnée". Les principaux conceptsutilisés sont ceux d'asymétries, de domination, d'irréversibilité, de régulation ou de polarisation. L'analyse " structuraliste ,> et la synthèsede Penoux (1955, 1962) 2. Le temps de la radicalisation (1960/65-1975/S0) Dans le prolongementde l'institutionnalisme,le courant < structuraliste " français privilégie les transformationsstructurellesa. Le développementse situe dans la longue durée des structures, des dynamiquesd'encadrement; celles-ci sont liées aux progrès techniques et aux forces démographiques mais également aux règles du jeu social et politique et aux mentalités. Les économistesfrancophonesdu développementse situent, pour l'essentiel, dans une démarchepluridisciplinaire et refusent le monoéconomisme; ils intègrent la démographiecomme une variable endogène, ils se situent dans la longue periode historique ; ils ont une représentation relativiste des sociétés ; ils traitent I'espace comme hétérogène et privilégient les dynamiquesspatiales.L'essentiel des travaux s'inscrivent dans une vision progressive du sous-développementoù l'État peut jouer un rôle central pour promouvoir le dévèloppement. Les préférences nationales de structures sont des tendancesde longue durée observables par les Nations. Ce courant " structuraliste" francophones'est constitué après-guerre à côté des écoles latino-américainesde la CEPAL (Prebisch), suédoise (Myrdal) et américaine (Hirschman). A la suite de Bandounget du non-alignement(1955), les indépen_ dancesde I'Afrique, de certains pays asiatiqueset des cara'ibescon{uis:1t à une globalisation des problèmes et à l'émergence de la notion de Tiers monde ou de périphérie. La pensée dével,oppementalistese radicalise alors sous le nom de tiers-mondisme autoùi des questions de l'impérialisme, de l'échange inégal, des exploitations dei classes par les bourgeoisies ou les féodalitéi et des luites sociales, avec une focalisation sur I'Amérique latine (courant dépendantiste). Les guerres liées à la décolonisationet la révolution chinoise vônt jouer un rôle important dans la penséefrancophone (cf. Fanon, Sartre, fo. Uur_ pero). A côté de ce courant émergeant,demeure en France la division entre la tradition analytico-institu-tionnaliste ou < structuraliste , des travaux-universitaireset les recherchesformalisées, techniqueset économétriques des économistes ingénieurs. affrontements idéologiquL Jouti.rent alors à l,éclatement de t,,^,lit obJet de l'économie du dévâoppement. 4. La pensée humaniste et structuraliste française va notamment se diffrrser au sein de I'ISEA (Cahiers de I'ISEA) (1944) puis de I'IEDES (Revue du Tiers monde 1960 dirigé par Laugier puis par Perroux) et de I'IRFED (Développement et Civilisation, Lebret). Le terme structuraliste est utilisé ici pour désigner le courant resituant le fonctionnement des économies dans leur contexte structurel et analysant le développement en termes de changement institutionnel. Il se différencie des courants anthropologiques ou marxistes dits structuralistes. Début 60 sont créées des organisations d'aide au développement (CCFD, Terre des Homrnes, Frères des Hommes). 49 La pensée radicale : néo-marxisme et dépendantisme l#ffir***r*l**:ç 50 Éter oes sAvorRs suR LE oÉvnLoppsMENT LA PENSEEFRANCOPHONE EN ÉCONOUM les bourgeoisies" compradores". Elle dénonceégalementle discours dominant des bourgeoisies périphériques sur le volontarisme étatique, I'analyse privilégiant la politique, le culturel, les mentalitésou le cadre national et oubliant les luttes des classes. La pensée francophone est influencée (cf. le rôle de Furtado à I'IEDES) par le courant latino-américain; celui-ci, issu de Prebisch, privilégie I'intégration au capitalisme comme facteur déterminantdu sous-développement; il rejette généralement le projet de modernisation pour celui de rupture avec I'intégration au marché international et de substitution des importations. A la périphérie, I'accumulation du capital sous dépendancetechnologique favorise la concentration des revenus au profit des capitalistes; il en résulte des distorsionssectorielles favorables aux biens de luxe et biens d'équipement; les activités fortement capitalistes conduisent à un chômage urbain, à une hypertrophie du tertiaire et à un manque de débouchés. Le sous-développement n'est plus défini comme un retard ou un écart du développementmais comme un produit du développementcapitaliste. Il n'est plus interprété comme une histoire qui se répète (sousdéveloppementretard) ou qui est comparée (sous-développementécart) mais comme une histoire qui s'impose avec violence. Sousdéveloppement et développement ne sont que les deux faces d'une même réalitê: I'accumulationdu capital à l'échelle mondiale, l'impérialisme, l'économie mondiale capitaliste. Trois principaux axes sont développés,dans le cadre des catégories marxistes : celui externe ou mondialiste qui privilégie I'accumulation mondiale et I'insertion de la périphérie dans l'économie mondiale ; celui interne ou anthropologiquequi privilégie une analyse en termes de spécificité des modes de production et de leur articulation et celui praxéologiqueen terme de sectionnementde I'appareil productif et de planification de I'accumulation. Les travaux de Bettelheim sur l'Inde, sur la planification et le surplus ont joué un rôle pionnier. Dans la tradition des travaux de planification marxistes (Mahalanobis,Feldman) et des analysesen terrne de surplus (Baran, Sweezy), un courant marxiste privilégie les régimes d'accumulation à partir d'un découpagedu systèmeproductif en sections productives. De Bernis, dans ses travaux sur I'Algérie, prolonge les travaux de Perroux tout en renouant avec la tradition marxiste, avec le schéma d'industrie industrialisante(De Bernis, 1966). L'æuvre de Samir Amin constitue une synthèsefrancophone de ces courantsdépendantistes(Amin, l97l) qui fait le pendantde Prebisch pour le monde latino-américain.Dans le cadre de I'accumula- tion à l'échelle mondiale, il y a blocage de l'accumulation à la périphérie et écart croissantentre le centre, lieu d'accumulationdu capital, et la periphérie bloquée dans son accumulation.Au centre la croissanceest développement,c'est-à-dire qu'elle intègre ; à la périphérie la croissancen'est pas développementcar elle désarticule(Amin, l97l). 51 La permanence des écoles de la première génération A côté de la penséeradicale qui domine la scènedans les débats tiers-mondistes,la pensée francophone du développement reste largement segmentéeautour des clivages anciens. A. Emmanuel (1969), auteur hétérodoxe,va toutefois brouiller les cartes en rejoignant, audelà du langage marxiste, la tradition classiqueen lançant un débat dans Ie cadre néo-ricardien sur l'échange inégal tout en renouant avec H. Denis avec la question des débouchéspréalables. Le maintien de la tradition universitaire o structuraliste , et analytico- i ns titu tionnal i ste Le < structuralisme à la française ' domine dans les manuels universitaires(cf. Austruy 1965, Freyssinet 1966, penouil 1979, Gendarme 1963, Lambeft lg74). pour Austruy (1965), le développemenr ne peut être compris que comme un enchaînement structurei dont le est Ie pouvoir. Selon Freyssinet (1966) l,économie sous_ L:r9.t oevetoppéeest caractériséepar la coexistence durable de deux sec_ non intégrès : un secteur traditionnel qui résulte de Ï:":r,T3q"nistes ra qeslntégrationdu système pré-capitariste et un secteur moderne, excroissancedes éconômies câpitalistesdominantes. Les travaux de terrains, notamment ceux consacrésà l'Afrique, lu.traditionperrouxienne tout en intégrantl,anthropo_ i:"i:1ïl^gul: rvË'rc er les aDDorts du dualisme(cf. en France,Geirdarmeen 1959 en't'gog ou en Belgiqueles travauxde l,université 3,1-Huson de Louva'n poftantpour l'essentier'ru. r" congo Belge (Dupriez, staevagnen,Bezy,Pèemans)). un apportàriginài.on""rne l,étudeen longue p";;;;t, (H. Dupri#, le marchédu rravail et le f,T,T.,j..rprix (G. Dupriez,Lux) dans'r"" ;d;a;à d. ,"gn,.ntarioner de dua_ #:" usme structurel. la penséeéconomiquesur le développement est domi"..11_9*Oec, er t" .Ëto.rir*e les i.àuuu* ; théoriques ài*::..t-t^stirutionnalisme us .rô$t,* se situent davantagedans la tradition structuraliste. En 52 Érer oSS SAVOIRSSURLE PÉVBLOPPTMENT Suisse,dominent les travaux de terrain (G. Étienne en [nde, Gern en Afrique). En Algérie les travaux de Benissad ou de Temar ou, en Afrique au Sud du Sahara,ceux de Ndjeunde ou de Yondo se situent dans la ligne perrouxienne. Les économistes ingénieurs Les économistesingénieursde I'ENSAE, du CEPE, de la SEMA ou de la SEDES développent une approche modélisée et approfondissent les catégories keynéso-classiquesà partir des travaux de comptabilité nationale, de planification, d'allocation des ressourceset de choix des projets. Les modèles de planification utilisés sont alors dans la tradition Keynes-Leontief; le systèmede quantités est invariant aux modifications de prix. Dans les modèles de programmation linéaire d'allocation des ressources,les prix duals ne sont pas nécessairement des prix d'équilibre. 3. Le temps de la gestion (1975-80/1990) Dans un contexte de crise, I'on note une remise en question des schémasglobaux et des analysesen termes réels. L'épuisement des modèles de régulation étatique, la rupture des tendancesde croissance, la prise en compte des organisationsà petites échelles et flexibles conduisent à de nouvelles questions économiques. D'un côté, les visions linéaires d'un temps fléché cèdent la place à des analyses de cheminementsmultiples marqués par des réversibilités de tendanceset des involutions. Les déterminantsstructurelsapparaissentsecondairesface aux rôles des acteurs, aux structurationssociales anomiques, aux dérives par rapport à des normes (désordre) ou aux incertitudes. De I'autre, dans un contexte de crise financière, la penséeanglosaxonneet les Institutions de Bretton Woods exercent un leadership doctrinal. La montée des instabilités, l'autonomisation de la sphère financière ou la gestion de la dette conduisentà privilégier les équilibres macro-financierset les ajustementsdu court terme aux dépens des projets de développementde longue période. On constatel'échec ou I'utopie de Nouvel ordre économique international' EN ÉCONOTT'TIB LA PENSÉEFRANCOPHONE 53 L'économie du développementtend à éclater en plusieurs champs conduisant à un approfondissementanalytique et réduisant sa spécificité par rapport à l'économie en généralAu niveau international, la France continue certes d'avoir une posidon moins libérale que celle des pays anglo-saxons; au sein de la CEE, elle met I'accent sur les handicapsstructurels,le rôle des aidesDroiets, les mécanismesfinanciers à caractèreconcessionnel,les nécessaiies soutiensaux prix agricoles ou sur la nécessitéde mécanismes stabilisateurs(Stabex, Sysmin). Elle préconise dans la politique bilat&ale de coopération la méthode des effets, I'appui aux filières et continue de soutènir un capitalismed'État. On constatetoutefois, au sein de I'administration, une montée en puissancedes économisteslibéraux et des financiers du Trésor et une position en retrait vis-à-vis des Institutions de Bretton Woods. Les différenciations croissantes au sein du Tiers monde ou de la périphérie conduisent à un éclatement de I'objet lié à I'hétérogénéité des terrains, des institutions, des cultures et des pratiques des acteurs et à l'étude des Tiers Nations singulières(cf. De Bandt, Hugon, 1989). Les débatsse focalisent sur la réussitedes nouveauxpays industriels (Judet 1986), sur le rôle joué par les stratégiesd'ouverture et sur les transformations des hiérarchies internationales (cf. Grellet 1982, Jacquemot 1980, Sid Ahmed 1983). Il y u, à la fin de la décenniequatre-vingt, effondrement des systèmes socialisteset fin de la guerre froide dans le Tiers monde, renouveau des nationalités et montée des semi-puissancesrégionales au sein du monde arabe ou en Afrique (rôle de I'Afrique Ou SuO). I-a penséefrancophone est influencée par ces ruptures. Il y a rapprochement des universitaires et des économistes-ingénieuri.L'on observe un déclin de I'approche globale du développément (courant marxiste, structuraliste et dépendantiste)et de I'anthiopologie économique du développement.Le; < gourous >, porteurs de messige et donnant un sens au développement,cèdent la place à des travaux analytiques plus formalisés, reposant sur une mèthodologie précise et une délimitation de son champ de validité à partir de decoiupage de la réarité en .éléments simples ; ils se .approôh"nt en ce sens des études anglo-saxonnes. champ de la recherchefrancophones'est progressivementélargi F ^. est et sorti du pré-carré colonialt. L'économie àu développemenr sub-salarienne fait I'objet de travaux théorico-empiriques(Assidon, Blardonne, ,"^j.^-St l'tlnq* Hugon. Grellet. Guillaumonr, Martens, Penouil, peemani, ptatteau), I'Amérique latine ::T)-t-T9j, wrr cruolê€ souvent en liaison avec les théories dépendantistes ou régulationnistes (Iionicoff, 54 ÉtRr oes sAvorRS suR LE oÉvpLoppeMENT s'est égalementlargement déglobaliséeet a été approfondie autour des principaux champsu. L'émergence ou la découverte de la pensée orthodoxe Le milieu de la décennie soixante-dix est marqué par un recadrage des analyseset des procéduresde gestion. Il demeurecertesune pensée keynésienneoriginale autour du circuit (Barrère, Parguez, Poulon) mais I'effondrement de I'hégémonie keynésiennecorrespond à l'épuisement du Welfare state et de I'Etat providence ; la disqualification du marxisme est liée aux échecs des socialismesen acte. Il y a remise en cause des fondementsthéoriques de ces deux systèmes; I'incohérenceentre la macro-économiekeynésienne(expliquantles déséquilibres par la rigidité des prix) et la micro-économie(supposantla flexibilité des prix permettant I'allocation des ressources)conduit à un rejet de la macro-économiekeynésienneet à une réécriture en termes de comportementsindividuels, de marchésparticuliers et d'anticipation rationnelle (Mahieu, 1990). Dans les pays africains du Maghreb et au sud du Sahara, il y a émergencede nouveaux économistes,souvent formés dans les PHD nord-américainset qui s'opposentaux économistesdépendantistesde la première génération.Au Québec et en Belgique domine également I'influence nord-américaine.L'économie du développementdevient, pour de nombreux économistes,une simple applicationdu corpus orthodoxe universel aux économiesen développement(Economie et prévision, 1991). Dès lors que le marché acquiert un statut d'universalité, que l'ordre spontanéI'emporte sur I'ordre décrétéet que la rationalité substantielle devient 1'axiomatique,l'économique s'autonomiseet l'économie Humbert, Ominami, Salama). L'Asie, notammentdu Sud-Est, a fait I'objet de travaux des écoles de Grenoble (Judet, Chaponnière),de Paris I (Vernières), de Paris X (Tissier), de Genève (Étienne). Iæ Moyen-Orient (Chatelus). Iæ Monde mediterranéenet le Maghreb (Bernard, Courlet, Morrisson). 6. Notons plus s@ialement les travaux dans les domaines suivants : Education (mP, IREDU, Deblé, Vinokur), Emploi (Bartoli, Bernard, Caire, Charmes, Freyssinet, Lachaud, Lautier, Vernières, Vincent), Agriculture (Badouin, Biays, CERED, Couty, Rosier), Industrie (Bellon, De Bandt, Chevalier, CERNEA, LATAPSES), Santé (BrunerJailly), Répartition (Lecaillon, Morrisson), Monnaie (De Boissieu, S. Guillaumont, Sandretto), Informel (Azama, Hugon, Lachaud, Irlan, kspes, Penouil, Pourcet, Servet), Espace (Aydalot, Perrin), Intemational (Andreff, Beaud, Dockes, Henner, Lassudrie Duchesne, Madeuf, Michalet, Tiano), Politique économique (Coussy, Greffe, Grellet, Hugon, Fontaine, Jacquemot, Salama), Urbain (Prudhomme).'. LA PENSÉEFRANCOPHONE EN ÉCONOÀ,TE 55 jouer un du développementperd sa spécificité. Le marché est censé (Koulibaly, stabilisateur 1992). rôle autorégulateur et Le leadership doctrinal joué par les Institutions de Bretton Woods aboutit à la mise sur le devant de la scène,d'une penséelibérale privilégiant la rationalité substantielle et la coordination des comportements individuels par le marché. Celui-ci est présentécorlme la norme et I'optimum indépendammentdes histoires et des structures propres. Les institutions, les règles et les normes sociales sont assimiléesà des distorsionsentravant le marché, ou à des relations contractuellesentre volontés individuelles (théorie des prix incitatifs, réduction des coûts de transactionentre firmes...). La tradition des écoles d'ingénieurs avait mis en place au lendemain de la guerre des modèles post-keynésiensou dualistes. Il y a développementd'approches modélisées soit dans le cadre keynésoleontief, soit dans le cadre de modèles d'équilibre général calculable qui introduisent les prix relatifs (cf. Bourguignon, Morrisson 1989, Martens ; Bousselmi et aL. 1989). Les modèles d'économie dépendante (ex. du syndromehollandais), ceux du déséquilibreet de l'économie du rationnement et surtout les modèles de croissance endogène constituent des apports essentiels.ces derniers introduisent les externalités, les économies d'échelle et le rôle du capital humain et renouent ainsi avec les fondateurs de l'économie du développement (cf. Abraham Frois, Azam, D'Autume, Laffargue, Leenhardt, Mazier, Sudrie...). L'intégration de la sphère réelle et financière L'essentiel des travaux francophones sur le développementétaient traditionnellement élaborés en termes réels. La prioriié accordée aux déséquilibresfinanciers, au poids de la dette, ou à la montée des inflatiols ont conduit à privilégier la sphère monétaire et financière et à qeDattreautour de la libéralisation financière (Shaw, Mac Kinnon). n.i.n.ip3ux débats portent sur les effets d,éviction (Llau), sur la f_1 repressionf,rnancière,sur I'endettement optimal (Cohen), ,ur'1", tuu* sur le cycle de la vie de la dette, sur I'impact ll^.|*S"-O'équilibre, financiers, sur la croissance(Kessler, Strauss_Khan,Djon_ :::lr"* qang)' ou sur l'économie d'endettement(Renversez).Si de nombreux auteurs ont cherché à intégrer les variables financières et les variaotesréelles(Aglietta, De Boissieu.Renversez),on peut noter I'émer_ 8ênce d'un courant monéthriste(autour du Trésor ou de s. Guillaumont). L'OFCE, le CEptr, I,IFRI ou la Direction de lp prévision jouent 56 ÉrRT ons SAVOIRSsUR LE oÉvBLoppnMENT un rôle important dans la prise en compte de la sphère monétaire et financière dans les modèles de développement. Les travaux théorico-empiriques De nombreux economistesdu développementont développeun courant de recherche davantage en correspondanceavec la tradition des travaux théorico-empiriques anglo-saxonset les recherchesmenées au sein des organisationsinternationales.L'école du CERDI, sous I'impulsion de P. et S. Guillaumont (1985), joue un rôle central en ce domaine en privilégiant l'Afrique subsaharienneet en utilisant une méthode proche de celle de Chenery Syrquin, tout en approfondissantd'un point de vue théorique de nombreux champs (ajustement, zorre franc, stabilisation.. .). L'économie informelle et le déveloPpementalternatif A l'opposé de ces avancéesthéoriques,la critique de l'économie du développement(libérale, structuralisteet marxiste) résulte d'un courant privilégiant : les enjeux pluriculturels, le jeu des représentations et de I'imaginaire, le rôle du local et du particulier, de l'informel et du non-institutionnel ; ce courant préconise la lutte contre la pauvreté et la satisfactiondes besoins essentiels,la protection de I'environnement et des ecosystèmeset propose la voie du développementendogène' Le développementest global, endogèneet autodéterminé,il suppose une coopérationinternationale,la prise en compte de I'environnement, un nouvel ordre social juste et équitable et un processusde choix démocratique. Le développementendogènepermet de retrouver les vitalités culturelles et les créativités autonomes.L'accent mis sur la relativité culturelle peut aboutir au refus du développement(Latouche 1986), " imaginaire occidentalet imposition de son projet sociétal". A la suite des travaux de Hart et du BIT, Deblé, Hugon, Charmes, Lachaudet Penouil (1985), Lautier, ont montré l'importance économique des activités dites informelles. L'économie souterraine,les économies non officielles ou parallèlesconstituentune contribution économique essentielle. Elles sont interprétées, selon les paradigmes' comme une revanche des acteurs contre I'Etat (courant libéral et autogestionnaire)ou comme des inventionssocialesdans un univers précaire. La question de l'environnement et du développementdurable est au cæur d'une réflexion. continuant les travaux du Club de Rome, EN ÉCOT'TOUIP LA PENSÉEFRANCOPHONE 57 /c f)urnont ou de Jouvenel. Elle est mise en Guvre au sein des ONG (Sachs 1980) vise à réaliiJf.-eNpn, 6RET). L'éco-développement objectifs sociaux et écoles économiques, entre L unr harmonisation Le nouet alimentaire énergétique. la sécurité privilégie il i"niou.r ; qui mal-développement, supau s'oppose développement, de uËu ,tyt" de décision, la satisfaction autonomie une endogène, -r" un modèle ies besoins et la prudence écologique' Vers un renouveau de l'école " structutaliste " francophone ? Audelà des travaux de la longue periode et du débat entre I'holisme de l'école régulationniste et la nouvelle école des conventions qui se situe dans le cadre de l'individualisme méthodologique,il y a renouveau de l'école " structuraliste> par intégration des modèles d'action et des variables financières et volonté de théoriser les institutions. Les courants théoriques connaissentune certaine convergence par intégration des paramètres structuralistes, des conventions et du nonmarchand pour le courant néo-classiqueet par la prise en compte des variables monétaires et financières et des comportements micro des acteurspour le courant structuraliste.A I'encontre des analysesmondialisantes, de nombreux auteurs mettent en avant la hiérarchie du systèmeproductif, les relations de domination et resituent le national dans l'économie internationaleet mondiale. L'économie nationale se définit aujourd'hui dans un cadre mondial mais les économies nationales dominantesstructurent l'économie mondiale (Beaud 1987). A l'encontre des analysesréduisantl'État à des agentspréleveurs de, rentes ou créateurs de distorsions, de nombreux iut"uri abordent I'Etat pro (promoteur, prospecteur, protecteur, producteur) comme un ag€nt central du développement(Judet, Sautter, Vernières, IREP). D'autres étudient les lienJ conflictuels entre les contraintes de I'environnementinternational et le rôle des politiques économiquesnationales(importance des représentations,jèu de dissimulationet instabilltes des mesurescréant des effets pervers, cf. Coussy). Les polltisen avant les acteursdu bas et la sociétécivile contre l'Etat 91m!ftent (cf. CEAN, CERD. travaux des historiens (Braudel, Coquery-Vidrovitch) et des ,_,^Ft "P.lsÉmologuesdes sciencessociales(Balandiei, B-oudon)montient que économiquess'éloignent des mécaniqueshorlogèrès, ::t" uesl?ul.tents schémasévolutionnistêset des déterminismes.L'histoire est bourg-eonnement. Dans les multiples cheminementspossibles,l,un d,entre eux devient histoire. La dynamique est nécessairementstochastique. 58 Érer ons sAvorRS suR LE oÉveLopprMENT Les périphériesdominéesont été façonnéespar leur histoire ; il y a diversité et spécificité des configurationssocialeset des trajectoires; le progrès techniques'inscrit dans la matrice sociale. La pluralité des cheminementspermet de comparer le développementambigu (ex : Taïwan), le mal développement(ex : Brésil) et le développementdu sousdéveloppement(ex : Sahel) (Dockes, Rosier 1988). Le mouvement est un processusde déstructuration créatrice (Schumpeter), de déstructuration/restructuration, de dialectique de I'ordre et du désordre. Les structuresdissipativesou le désordre sont créateurs de nouvelles organisationsau sein des systèmescomplexes.Dès lors, les processushistoriques ne sont pas linéaires. Les sociétéssont des systèmesouverts, élémentsen inter-relationoù interviennent: des incertitudes ou des indéterminations(temps non probabiliste), des polycausalitéset des acteurs innovants (cf. théories du chaos). L'école française de la régulation et le retour à I'institutionnalisme Dans la lignée de Perroux et des institutionnalistes,deux écoles régulationnistesabordentdes sociétéssous-déveloplees: l'école de Grenoble (De Bernis) et l'école de Paris (CEPREMAP). La régulation vise à une plus grande interaction entre histoire et théorie, cadres sociaux, institutions et régularités économiques.Elle met en relation les régimes d'accumulation (mode de réallocation systématique du surplus garantissantsur une période prolongée une certaine adéquation entre les transformations des conditions de la production et les transformationsde la consommation)et les formes ou configurationsinstitutionnelles(monnaie, formes de concurrence,rapport salarial, Etat, mode d'insertion dans l'économie internationale). L'école de la régulation a pour champ principal les sociétésindustrielles salariales mais certains auteurs régulationnistesont pris en compte les sociétés" periphériques" semi-industrialisées(Lipietz 1986, Ominami 1986, Salamaet Tissier 1982).Ils montrent avec Lipietz comment les sociétéssont des configurations de rencontres spécifiques. Ainsi en Corée, au Brésil et au Mexique, les Etats ont constitué un bloc hégémoniquecaractérisépar le taylorisme primitif puis par le fordisme périphérique. LA PENSÉEFRANCOPHONE EN ÉCONOUrc 59 I.a rationalité relativisée, les règles et les organisations De nombreux travaux sur les organisationsou sur l'économie des conventions rejoignent les préoccupations des économistes du développement et sont transposésaux pays en développement (cf. Faverâû in Hugon et al- 1993)' L'équilibre gén&al supposeune information parfaite ou du moins symétrique,or dans les marchésdécentralisésI'information est réduite ei les coûts de transactionsont élevés.Dans le cas d'informations asymétriques,des substitutsau marché apparaissentsous forme de relations hiérarchiquesou de contrats ; ceux-ci limitent les coûts de transaction. Les fondements micro-économiques de la macro, les analysesdes informationsasymétriques,des marchés segmentésen déséquilibreou des rationnementsaboutissent ainsi à des questions proches de celles posées par les économistes du développement. En Afrique, l'appartenance à des communautés crée des droits et des obligations (cf. Mahieu 1990), des habitudes alimentaires (cf. Requier-Desjardins).Il n'y a pas de correspondanceentre les groupe! de consommation,d'acquisition des revenus et de production (Gastellu). En situation de précarité, de risque et d'incertitude, les agenrs o.l! un: forte préférence pour la liquidité et ont des logiques de diversification des portefeuilles,. Le courant néo_institu-tionnaliste joue " un.rôle important en Belgique (cf. les travaux des universités de Louvain, de Namur), en Francè (cf. les travaux de Lyon II ou d'orléans sur la finance informelle : Lelart, Lespès). I a pensée contemporaine a progresiiue-ent intégré les variables monétaires et financièies ; elle â piis en compte dei comportements et est devenu" plu, formalisée ; elle a T]ïo,-fcgnomiques iour ambi_ .d. lier les régimes historiques d'accumulation er dôs modèles ïP," u actlon des acteurs. Certains exemples peuvent être cités : prise en compte des liens entre comportements !u microqr^onomlques et groupes d'appartenance,entre calcùl utilitaire et nor"^^_^_ urçs soclales(cf. AMIRA, Couty l9gl, ORSTOM). La modélisation macro-économiqué intégrant lés variables struc- I de prise en compte des prii reratifs et du financement dans fllles,ou les analysesde filières. - L'analyse des effets sociauxdes politiquesd'ajustementprenant ^en compte la diversité des relations econoàiqu., Lt liant variables macro-économiques et logique des acteurs. E_-- .L'etude de la segmentationdu marché du travail (Bernard, rreyssinet, Lachaud, vJrnières). généralisation.desprogrammesd,ajustement dans les pays du .,^_!u rters monde a conduit à uïeiéflexion plui ou moins critique permet- 60 ÉrRr ons SAVoIRSsuR LE oÉvBr-oppeMENT tant la prise en compte des rigidités structurelles et articulant les séquen(cf. Assidon, Blardone, Coussy, Duruflé, ces finance-économie-social Fontaine, Grellet, Guillaumont, Hugon, Jacquemot,Salama, Sandretto). L'analyse en termes de filières ou méso-dynamique(cf. De Bandt, Hugon, Humbert 1988) se veut dynamique et ne peut être réduite à un noircissement de la matrice Leontieff. Elle repère la pluralité des effets de liaison partant de la production (amont et aval) et de la consommation(substitutiond'importations). Au-delà des relationstechnoéconomiques,elle prend en compte les stratégiesdes acteurs. Il importe de relier les structures et les stratégies d'acteurs permettant de définir plusieurs régimes de croissanceou d'accumulation. La compréhensiondes dynamiquesproductivessupposeun double registre, celui de I'appartenanceà des branchesou filières mondiales et celui de I'appartenance à des structures productives et à des régulations nationales(cf. les travaux du CEREM/LAREA ou du CERNEA de Nanterre et de l'économie industrielle de I'IREP de Grenoble, du GERDIC de Rennes, du LATAPSES de Nice ou de Beaud sur le système national/mondial hiérarchisé). La penséeéconomique francophone du développementparaît ainsi et les analyaujourd'hui er,latee.L,estravaux des economistes-ingénieurs ses théorico-empiriques,situés dans la tradition anglo-saxonne,ont acquis une place centrale et souvent une certaine reconnaissanceinternationale. Par contre les travaux davantagesitués dans la tradition francophone sont devenusplus marginaux ; non accessiblesaux discours dominants, ils ont un statut de confidentialité internationale,même s'ils demeurent accessiblesaux autres disciplines francophonesdes sciences sociales. Malgré les efforts de regroupement (cf. le GEMDEV à Paris), les centres de recherchesen économie de développementdemeurent éclatés : marqués par I'individualisme des chercheurs, les forces centripètes des organismesinternationaux, ils ont du mal à atteindre le seuil leur permettant de se positionner sur la scène internationale. 4. Quel bilan de la pensée francophone en économie du développement? La périodisationde la penséefrancophonenous a permis de différencier trois temps : celui de la construction, correspondantà un projet développementaliste ; celui de la radicalisation,lié à un projet iiers-mondisteet celui enfin de la gestion où domine le libéralisme. EN ÉCONOUTB LA PENSÉEFRANCOPHONE 6I permanence des courants. La question se I y a toutefois également qui demeure aujourd'hui de la spécificité de cette ce ooie de savoir quelle base sur elle se reconstruit en période de voir oenséeet de >' . crise du déveloPpement Cette questionrenvoie à une interrogation plus large sur la spécificitê de l'économie du développement. Y a+-il différence de degré ou de nature quant aux méthodes et à l'objet de l'économie du développement par rapport à la théorie conventionnelle ou standard élarsie? La crise a-t-elle réduit ou accru les différences? Le débat n'est ias clos. Pour de nombreux économistes,il y a spécificité du champ géographique(les pays en développement)mais non de la discipline. Il nous paraît évident que l'approfondissement analytique a réduit à la fois la spécifrcité de l'économie du développementet celle de la pensée francophone. L'économiste du développement intègre aujourd'hui la spécialisationdisciplinaire et les progrès analytiques. Au niveau internationalle déclin de l'économie du développement, souventaffirmé (Hirschmann, Seers), ne semble pas confirmé par la proliférationdes travaux et des périodiques.La discipline s'est déglobaliséeet s'est décomposéeen sous-ensembles disciplinaires lui permettant de s'appuyer sur les avancées théoriques propres aux différentes disciplines; elle a égalementperdu de son originalité. Au fur et à mesureque les divergencesgrandissententre les Tiers Nations, les écarts entre l'économiJ du développement et le corpus écolomique généralsont apparuessouvent plus dËïegré que de nature. principalesquestionsqu'elle posait ont été trânspàséespar des ^-_Ft, errets. de boomerang dans les sociétésindustrielles (dualisme non marcnand, segmentationdes marchés, informalité, non-cohérence des systèmes productifs en économie ouverte...) et à l,Est (transition;. L'économie du développement,notamment francophone, u a décou_ y:n > le.squestionsque se posentaujourd'hui les sociétésindustrielles. n'est pas le mode exclusif ni même parfois dominant de coori.Ytni économiques. Les modèies d' action reposent sur ;:':j:.",1_.:: :.li"^ll différenres. Les logiques accumulativesdes organisations ;i,:::t"^î3ltés 'ruusrrlelles' ou sécuritairesdes unités domestiquesse font-en déconnexion_plus ou moins prononcéeavec les relations marchandes. du développementretrouve, inversement, le dilemme *.,"rt'*_*,9miste r-"v p4r \eynes entre les logiques des investisseurs,qui supposent dans le ron! ierme et donc une stabilité des relall-:ttlYt.taiculé -'"rro1Ër qes logioues sécuritairesou de rentabilité à court terme sur tesrnarchés. Uàis^il nous semble que l,économie du développement, particulier, est un ôorpu, construit autour d;un objet lt}ÏTll::-,en, -' s urr€ methode propre : spécificité des relations Nord/sud. des rési- 62 ETAT DES SAVOIRSSUR LE DÉVELOPPEMENT mes d'accumulation, des modèles organisationnelsau sein des Tiers Nations et des transformationsde long terme qu'implique le développement. Que reste-t-il de la spécificité relative de I'école francophone ? La pensée francophone est évidemment au cæur du débat sur Ie statut de l'économie du développement. Elle est également influencée par la crise du développementet de ses modèles qui concerne au premier chef son terrain privilégié d'investigation : I'Afrique. Comme nous I'avons vu, sa spécificité tend à s'estomper. Au niveau du champ d'investigation, l'ancrage tropicaliste et colonial est moins marqué dans le domaine des sciencessocialesen général, et économique en particulier. La recherche francophone se " tiers mondialise> ou se mondialise : de nombreux chercheursintériorisent les nouveaux marchésporteurs > notammentde l'Est ou sont incités " à délocaliserleurs centresd'intérêt (cf. les recherchesde I'ORSTOM, de I'Université ou du CNRS). Il en résulte un développement-dela méthode comparativemais égalementun éloignementdu terrain en profondeur et en longue durée. Sur le plan méthodologique,les progrès de traitement de I'information, un souci de plus grande formalisation et une conceptionplus instrumentalede l'économie conduisentégalementà une certaine normalisation et standardisationde la recherche. Enfin, une meilleure connaissancedes travaux scientifiquesinternationaux(notammentdu fait de la maîtrise de I'anglais ou de la traduction d'ouvrage), accompagnée d'une plus grande spécialisationpar grands champs disciplinaires, conduit à une internationalisationde la pensée (ou à une plus grande dominante anglo-saxonne)gommant certaines originalités de l'école francophone. Il demeure toutefois une spécificité non négligeabletânt sur le plan formel qu'analytique et politique de la penséefrancophone. Sur le plan formel, la construction logique et cartésiennedes principaux ouvrages et manuels francophones contraste avec la présentation apparemment non ordonnée des ouvrages anglo-saxons.La tradition plus polémique abordant les débats de fond, mais égalementparfois de censure intellectuelledes auteurs francophones,contrasteavec I'humour distancié des études anglo-saxonnes.Les premiers énoncent avec force des certitudes, tout en posant des questionsde fond sur le pourquoi Les secondsprésentent,avec un scepticisme du sous-développement. de bon ton, cachantun sentimentintime de supériorité, des résultats limités sur le comment du fonctionnementde l'économie. LA PENSÉE FRANCOPHONEEN ÉCONOUTN 63 ces différencesde forme et de ton, traduisantdes divergencesculflrelles, renvoient à des questionsde fond, sur l'universalisle ou non descatégoies économiques, sur la prise en compte de l,histoire ou des dynamiquesspatia-lesou sur le niveau de découpageanalytique auquel il importe de se situer. Pour la penséeorthodoxe dominânte-,l'économie du développement.traduitdavantage des différences de degré que de natureavec la théorie.conventionnel\e ; sa spécificitéapparaî-tquânt à son champ d'investigation. Dans ra tràditionlnstitutionnaliste,l'éco_ nomie du développementrenvoie au contraire à des différences de nature. cette pensée,malgré une certaine convergencevers la théorie standard, continuede privilégier les questionsqui définissentl'économie du déve_ loppementen tant que corpus spécifique. Elle prend en compte la spé_ cificité des unités élémentaireset de leur architecture elle se situe ; dans la perspectivede la longue durée et aborde l'épaissÉurhisiorique des sociétés.Elle prend en-compteles asymétriesspatiareset les àynamiques. Enfin, au-delà de la monrée du ribéralismè et des divertÉnces idéo_ logiquesà chaquecourant, il y a spécificité des p.opori ionr-potiriqu". , - marché et État vont de pui. pou. des raisons à la fois théorique et pratique; - un protectionnismeminimum et des mesuressérectivespar firiè_ res sont nécessairescompte tenu des asymétriesinternationares,des vulnérabilités internes et des effets d,apprentissage; - les investissements en ressourcesÈumaineset la couverture des * coûtsde I'homme ' sont desconditionsindissociable.o" aè"i"pp"menr - les lois économiques ; et I'efficience des réformes (ex. des pro_ grammes d'ajustement) supposent la prise en compte des environne_ ments structuraux et des iègimes O,âccuniutation; - la planification indicùve un- reorcteur d,incertitude elle * évite la myopie ; du marché et "., la dictature de l,instant , (Masse) ; le processus de.développ"-"nir"-ritue dansl;;;"".;ériode. ^. : ues lors, les exorications structur"il".-uu niveau des enchaînemenrs et des séquences jgnificatives entraînunt"s ,;t;il; que les analyses ;:3:::Tï:les - sesiruantau niveaudesmàcanism", o"'iàn"iionnement l'économie es1 pslilique. ifi.H1i:#i. ffi ;:r"r..., ?lmil*:.*:nr*i:;i:#,X Le développementne peut être mis - il faut desoreanisation. a., in.titutions :-dèsrors que re futur doit être trinsformé "t -utc€rlâin te rcmpshistoriquen,est "rpù;i;'que p-uuLirisabledesmodèresstandard. ""t ITu1t au tempshomogène "i o",o'i"f îil,îJff r,"iï:ï"ï,ïî'#jiï:ffft îlfiiii.ii::3;l 64 ÉrRr ons SAVoIRSSURLE oÉvBLoppnMENT tions matérielles actuellesinterdisent l'émergence d'un courant suffisamment original. La tradition francophonerappelle qu'une interrogation scientifique sur le-développement-économique est liée à une intèrrogationéthique et philosophique. celle-ci porte sur les sens que les agents donnènt à ce processus,qu'ils maîtrisentou qu'ils subissentet où ils sont participants ou exclus. Il y a toutefois dans la nouvelle économiedu développementaccord pour intégrer les avancéesthéoriques de la discipline, élaborer des maquettes,permettantde dégagerdans le réel complexe des relations simples et significatives,bénéficier des apports de la formalisation et de l'économétrie et recourir à la richessede |axiomatique des théories orthodoxes. La démarchescientifique supposed'élaboier des hypothèses vérifiées et de mettre en Guvre des tests d'efficience. Les conflits entre I'universalismede I'analyse économiqueorthodoxe et le particularismede l'économie institutionnelle sont aujourd'hui davantagedes clivages entre générationsd'économistesfranôophones qu'un phénomènelié à une spécificité de la pensée francophone. souRcEs BTBLTOGRAPHTQUES sources bibliographiques sont évidemment très sélectives et donc subjectives. Il est .Ces toujours dangereux de mettre des auteurs dans des cases ou sous des chapeiux figés alors que les pensées se situent sur des registres différents et sont évolutives. Cè classeÀenr renvoie aux paradigmesdominants des auteurs dans leurs principaux ouvrages. Ouvrages et articles généraux ALBAcLI C., Économie du développement,paris, Litec, 1991. AsstooN 8., Les théories économiquesdu développemenf, paris, La Découverte, 1992. BLAUG M., Economics in Retrospecf, (traduction française), paris, Economica, 1982. BoILLor J.-J., in Histoire des pensées économiques : Les contemporains, Paris, Sirey, pp. 401-409, 1990. 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CERDI Centre d'études et de recherches en développement inter_ national (Université de Clermont-Ferrand). CERED/LAREA Centre d'études et de recherchesen économie du dévelop_ pement (Université de Paris X). 74 ETAT DES SAVOIRS SUR LE DÉVELOPPEMENT CEREM/LAREA Centre d'études et de recherchessur I'entreprise multinationale (Université de Paris X). CERNEA Centre d'études et de recherchepour une nouvelle économie appliquée (Université de Paris X). CIRAD Centre international de recherche agronomique pour le développement. CNRS Centre national de la recherche scientifique. DSA Département systèmes agraires (département du CIRAD). ENDA Environnement et développement africain. ENSAE École nationale de statistiquesappliquéesà l'économie. FIDES Fonds d'investissement et de développement économique et social. GEMDEV Groupementd'intérêt scientifique (GIS) économie mondiale, Tiers monde, développement. GERDIC Groupe d'économie et de recherche en développement industriel comparé (Université de Rennes). GRET Groupe de recherche en technologie. IEDES Institut d'études du développement économique et social (Université de Paris I). IFRI Institut français de recherches internationales. INED Institut national d'études démographiques. INRA Institut national de la recherche agronomique. IRAT Institut de recherche agronomique tropicale (départementdu CIRAD). IREDU Iùstitut de recherche sur l'économie de l'éducation (Université de Dijon). IREP Institut de recherche en économie et planifïcation (Université de Grenoble). IRFED Institut de recherche et de formation en développement. ISEA Institut de scienceséconomiquesappliquées. LAREA Laboratoire de recherche en économie appliquée. LATAPSES Laboratoire de techniques appliquées aux sciences économiques et sociales (Université de Nice). MAB Man and Biosphere. OFCE Office français des conjonctureséconomiques. ORSTOM Office de la recherche scientifique et technique outre-mer (devenuofficiellement Institut français de recherchescientifique pour le développement en Coopération, mais I'acronyme IFRSDC n'est jamais utilisé). SAD Systèmes agraires et développement (Départementde I'INRA). SEDES Société d'études de développement économique et social. SEMA Société d'études de mathématiquesappliquées. STABEX Système de stabilisation des recettesd'exportation (système appartenantà la Convention de Lomé signée entre la CEE et les pays ACP (Afrique, Cara'ibe, Pacifique)). SYSMIN Système de stabilisation des recettes minières (système appartenantà la Conventionde Lomé).