LA TRADITION HINDOUE Au-delà des apparences Nicole-Andrée Charbonneau Simon Deraspe en collaboration avec Madelyn Fournier Sous la direction de Jean-Marie Debunne LA TRADITION HINDOUE Au-delà des apparences Nicole-Andrée Charbonneau Simon Deraspe en collaboration avec Madelyn Fournier en Sous la direction de Jean-Marie Debunne La tradition hindoue Au-delà des apparences Auteurs Nicole-Andrée Charbonneau, enseignante à l’école secondaire Félix Leclerc (C.S. des affluents) Simon Deraspe, enseignant à l’école secondaire Mont-Bénilde en collaboration avec Madelyn Fournier, sociologue Directeur de la Collection Labyrinthes Conception graphique Révision linguistique Illustration Photographies Jean-Marie Debunne, professeur en éducation religieuse à l’Université Saint-Paul Les Éditions La Pensée inc. Colette Tanguay Louis-Gilles Tremblay Nelson Morneau, Suzie Bouchard, Nicole-Andrée Charbonneau, Mathieu Boisvert © Les Éditions La Pensée inc., 2002 Tous droits réservés. On ne peut reproduire, enregistrer ni diffuser aucune partie du présent ouvrage, sous quelque forme ou par quelque procédé que ce soit, électronique, mécanique, photographique, sonore, magnétique ou autre, sans avoir obtenu au préalable l’autorisation écrite de l’éditeur. Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, 2002 Bibliothèque nationale du Canada, 2002 Imprimé et relié au Québec ISBN 978-2-89458-291-6 Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’Aide au Développement de l’Industrie de l’Édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition. «Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC» LE «PHOTOCOPILLAGE» TUE LE LIVRE Table Des Matières Introduction L’Inde, berceau de la tradition hindoue • L’Inde, où est-ce sur la planète ? p. 4 • Un pays diversifié par le climat, la géographie et la langue p. 6 • Un personnage clé de l’histoire indienne – Gandhi p. 8 • Y a-t-il d’autres traditions religieuses en Inde ? p. 9 Où et quand commence l’histoire de la tradition hindoue • Une civilisation très ancienne – les « gens» de la vallée de l’Indus p. 12 • L’arrivée du conquérant aryen p. 13 La littérature sacrée : toute une bibliothèque ! • Les Veda – textes sacrés de l’hindouisme p. 15 • Autres écrits importants – les épopées p. 17 Quels sont les dogmes et croyances de la tradition hindoue ? • Une philosophie religieuse bien différente de celle du christianisme p. 20 • Le samsara ou réincarnation p. 21 • Le système des varna ou castes p. 21 • Le dharma – le devoir pour préserver l’ordre du monde p. 25 • Le karma – on récolte ce que l’on sème p. 26 • L’atman – l’essence véritable de l’homme p. 28 Un véritable océan de divinités ! • Qui sont les divinités du ciel hindou ? p. 31 • Les principaux dieux védiques p. 31 • La trinité hindoue – la Trimurti p. 32 • Autres divinités importantes p. 34 • La Grande déesse p. 38 Comment se vit la tradition hindoue ? • Les quatre stades de la vie – un parcours idéal p. 41 • Les pratiques religieuses p. 45 • Les rites de passage p. 52 Conclusion p. 56 Glossaire et bibliographie p. 58 II A u-d es appar d à en el ce s Nicole-Andrée Charbonneau Simon Deraspe En collaboration avec Madelyn Fournier L’hindouisme, une tradition religieuse dont les racines prennent naissance en Inde, est l’un des courants spirituels les moins familiers aux Occidentaux. Mais s’il est peu connu, ce mouvement religieux n’en intrigue pas moins et suscite même une certaine fascination. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette méconnaissance et cet intérêt de l’Occident à l’endroit de cette tradition. Nous pouvons ainsi croire que l’éloignement à la fois culturel et géographique de l’Inde y est pour beaucoup puisque la tradition hindoue s’est développée essentiellement sur le continent asiatique. L’intérêt pour l’hindouisme peut aussi s’expliquer par la nature même de cette spiritualité, entre autres pour ses dieux et sa doctrine. Une multitude de divinités, une conception de la vie et du monde complètement différente de nos façons traditionnelles de donner un sens …, autant d’interpellations qui invitent à la curiosité et au questionnement. 2 Photographe : Nicole-Andrée Charbonneau Introduction tIroduction roduction À travers le temps, et bien qu’éloignée de la culture nord-américaine, la spiritualité hindoue a tout de même rejoint celle de beaucoup d’Occidentaux qui auront intégré dans leur pratique spirituelle et dans leur philosophie de vie plusieurs des concepts de cette tradition. Pour n’en nommer que quelques-uns, la pratique du yoga, la croyance en un karma ou encore en une réincarnation, sont autant de concepts connus et intégrés à la philosophie de vie de plusieurs Occidentaux. Concepts fondamentaux de la pratique hindoue, comment toutefois les comprendre au quotidien? Quelle forme prennent-ils dans la pratique? Comment les définir sur la base de notre propre culture? L’Inde propose ses propres réponses. L’Inde est loin certes, très loin. Nous le savons pour l’avoir fait, ce voyage. L’Inde est loin, mais combien magnifique et mystérieuse à travers tant de richesses et de pauvreté. Refaisons-le ensemble ce voyage au bout de l’Asie. Au fil de ces pages, de ces photos et de ces anecdotes que nous avons rapportées, allons marcher dans les vieilles cités qui ont vu naître cette si étrange religion. À travers son histoire, allons rencontrer ses personnages et ses figures les plus fascinants. Un périple au cœur d’une magnifique culture, au cœur d’une tradition religieuse tout aussi passionnante, voilà ce que nous vous proposons à travers ce voyage. r e u q r a b m e ' v o us d 3 L'Inde, berceau de la tradition hindoue L’Inde est le berceau de l’hindouisme, une tradition religieuse pratiquée par plus de 80 % de la population de l’Inde, soit par environ 800 millions de personnes. Il importe donc, si l’on veut comprendre le contexte dans lequel évolue cette tradition religieuse, de faire connaissance avec ce pays fabuleux. Sachons déjà cependant que tous les Indiens ne sont pas hindous; ainsi, si les habitants de l’Inde se nomment tous Indiens, le nom « hindou » n’est donné qu’aux personnes qui adhèrent à l’hindouisme. Il y a donc, en Inde, des Indiens qui ne sont pas forcément hindous. L’Inde, où est-ce sur la planète ? ? Chine Pakistan Bhoutan Népal Ledo New Delhi Bangladesh Golfe du Bengale Océan Indien Une explosion démographique... La population de l’Inde aura, d’ici quelques années, dépassé celle de la Chine, et l’Inde deviendra ainsi le pays le plus peuplé du monde. Selon des hypothèses optimistes, les Indiens devraient être 1,5 milliard au milieu du 21e siècle. Cette situation est préoccupante si nous songeons à la grande pauvreté qui sévit déjà dans ce pays. 4 Située sur le continent asiatique, l’Inde baigne dans l’océan Indien; New Delhi en est la capitale. Au nord-est, le pays est bordé par la plus haute chaîne de montagnes du monde mais aussi parmi les plus célèbres, l’Himalaya. Ces montagnes, qui séparent l’Inde du Népal, départagent aussi les territoires de l’Inde de ceux de la Chine et l’Inde du Bhoutan. Un peu plus au centre-est, l’Inde voisine aussi avec le Bangladesh et le golfe du Bengale. À l’opposé, l’Inde est délimitée au nord-ouest par le Pakistan et un peu plus au centreouest par la mer d’Oman. L’Inde a une superficie de 3 165 596 km2, l’équivalent d’environ deux fois le territoire de la province de Québec. Mais ce territoire est beaucoup plus occupé que celui du Québec. Ainsi, alors qu’environ 7 500 000 personnes vivent au Québec, 1 milliard d’habitants vit en Inde, le deuxième pays du monde par la population après la Chine. Photographe : Nicole-Andrée Charbonneau 1 milliard de personnes peut parfois être une cause de congestion dans les rues de l’Inde! Une erreur qui a laissé ses traces chez nous... Au 15e siècle, l’Inde était réputée pour ses épices et plusieurs pays voulaient s’y rendre pour s’en procurer sur place à moindre coût. L’Espagne était un de ces pays et cherchait à se rendre sur cette terre en naviguant vers l’ouest. Un des explorateurs auquel l’Espagne a fait appel fut Christophe Colomb qui ignorait, à cette époque, qu’un autre territoire séparait l’Espagne de l’Inde. Personne encore ne savait rien de l’Amérique. Lorqu’en 1492, Christophe Colomb aperçoit de son bateau une terre à l’horizon, il se croit arrivé en terre indienne. S p o n t a n é m e n t , i l n o m m e « Indiens », les habitants de ce territoire. Il nomme aussi « blé d’Inde » ces premiers épis de maïs qu’il voit à son arrivée. Ce que Colomb ignorait, cependant, c’est qu’il venait de toucher le sol d’un nouveau continent, le sol de l’Amérique. Aujourd’hui, nous parlons des Amérindiens pour désigner les autochtones d’Amérique et le terme « blé d’Inde » est resté pour désigner les fameux épis de maïs dorés que nous dégustons chaque année ! 5 Un pays diversifié par le climat, la géographie et la langue L’ a g r i c u l t u r e se pratique pendant la saison sèche. Comme la majorité des agriculteurs indiens, cet homme sillonne ses champs selon la méthode traditionnelle. À la fin de l’été, certains signes, comme une grande humidité, annoncent déjà la saison prochaine, soit la saison des pluies. Durant cette saison, qui s’étend du mois de juin au mois d’octobre, le pays se retrouve dans la mousson. Bien que cette pluie soit attendue et fort appréciée par les habitants, elle amène aussi son lot d’inconvénients : chaque année, des inondations surviennent et font des ravages. La saison sèche de l’année La température redevient plus conforcomporte en effet deux parties, table atteignant environ 30 °C le jour. l’une plus froide et l’autre très chaude. Même si nous parlons de temps froid, les températures n’ont rien de comparable avec notre hiver québécois ! En effet, la saison froide, qui s’écoule de novembre à mars, a une température moyenne de 25 °C dans la capitale. Ensuite, survient la deuxième partie de la saison sèche de l’année, soit la saison chaude. Durant cette saison, qui s’étend du mois d’avril jusqu’au mois d’août, la chaleur y est à son comble et souvent insupportable. Les températures oscillent généralement autour de 35 °C, mais il n’est pas rare de ressentir des températures de 45 °C. Il arrive, assez régulièrement, que de graves sécheresses sévissent durant cette période. 6 Photographe : Mathieu Boisvert Photo : Nicole-Andrée Charbonneau Malgré la présence d’une diversité climatique sur le territoire de l’Inde, nous pouvons affirmer que ce pays possède essentiellement deux grandes saisons : une saison sèche partagée en deux parties et une saison des pluies, appelée « mousson ». Ce climat particulier régit le mode de vie des Indiens. S’il l’on remarque une diversité climatique importante en Inde, la variété des paysages y est tout aussi évidente sinon plus. En effet, alors qu’à l’extrêmenord du pays se dressent par exemple les montagnes de l’Himalaya coiffées de neiges éternelles, ailleurs, dans d’autres régions du pays, c’est tout autre chose et cela peut aussi être tout simplement un désert; un désert où des dromadaires servent encore au transport de certaines marchandises. Neige, désert, jungle aussi! Et faire un safari en Inde est certainement possible puisque la jungle occupe encore certains territoires. Mais s’il est encore faisable en Inde, il faut savoir que certains animaux font l’objet de programmes de sauvegarde. Le tigre, l’éléphant et le rhinocéros sont de ceux-là, et les safaris qui sont organisés tiennent compte de ces programmes. ?? Quelques mots de hindi ? Bonjour: Namaste Oui: Haan Non: Nahin Eau: Pani Thé: Chay Comment ça va ?: Aap Kaise hain? Photographe : Nicole-Andrée Charbonneau Saviez-vous que... l’histoire du Livre de la Jungle, avec son héros Mugli, se déroule dans les jungles de l’Inde ? Diversité climatique, variété de paysages, mais diversité de langues aussi. Sur le seul territoire de l’Inde, on a répertorié plus de 3000 langues mineures et dialectes, chaque région ayant sa propre langue, ses propres accents. Autant de langues, autant de dialectes et autant d’accents n’est certes pas pour faciliter les rapports entre Indiens, et, sans être la Tour de Babel, la communication y est parfois bien difficile. Cette multiplicité de langues a d’ailleurs forcé le gouvernement indien à reconnaître 18 langues officielles. La langue officielle majoritaire est l’hindi parlé couramment par 40 % de la population indienne. Une autre langue officielle est bien connue en Inde et très pratique pour les voyageurs : l’anglais. La langue anglaise s’est imposée en Inde comme langue de communication au temps des colons britanniques qui ont contrôlé le pays jusqu’en 1947, date où l’indépendance du pays fut proclamée. Le rickshaw ou taxi indien est le mode de transport le plus courant en Inde. 7 Un personnage clé de l’histoire indienne – Gandhi ( 1869-1948 ) quelques séjours en prison, ce qui sensibilisa davantage la nation à son combat. Gandhi était un tenant de la nonviolence et aspirait à un pays où tous seraient traités également. L Lorsque l’on s’arrête à l’histoire de l’Inde, on ne peut passer à côté d’un des plus grands personnages de ce pays : Gandhi. Cet homme, surnommé le Mahatma (grande âme), consacra une bonne partie de sa vie au service de la lutte pour l’indépendance de l’Inde, en prônant une « résistance passive » face aux Anglais. Par exemple, il réussit à convaincre des millions d’Indiens de boycotter les textiles importés de la Grande-Bretagne en les incitant à tisser eux-mêmes leurs vêtements, comme ils le faisaient avant l’arrivée au pays des Anglais. Afin d’interpeller les consciences face aux injustices, Gandhi pratiquait aussi le jeûne. Ces activités, visant à conscientiser la population, lui valurent 8 En effet, en plus de vouloir libérer l’Inde de la domination des Anglais, Gandhi voulait aussi délivrer les Indiens de certaines traditions séculaires qui brimaient la liberté individuelle de certains, comme celle de l’exclusion des hors-castes appelés « intouchables ». Nous parlerons de cette couche de la population indienne un peu plus loin dans le document. Gandhi estimait aussi que toutes les traditions religieuses se valaient, puisque toutes professaient les mêmes valeurs : l’amour, la compassion et la non-violence. L’influence de Gandhi sur la population fut considérable ; elle le fut aussi sur les dirigeants politiques de l’Inde. Il participa activement aux discussions qui ont mené à l’indépendance de l’Inde en 1947. La vie de Gandhi s’est terminée de façon tragique : ce pacifiste, qui prônait l’amour et la nonviolence, fut assassiné par un fanatique le 30 janvier 1948. Y a-t-il d’autres traditions religieuses en Inde ? Bien que la majorité des Indiens soient certains dogmes de l’hindouisme hindous, d’autres traditions religieuses majoritaire. se sont introduites au fil des siècles en Inde. Actuellement, en Inde, la deuxième religion la plus importante en nombre est l’islam. Cette tradition religieuse, fondée au 6e siècle en Arabie par Mahomet, fut introduite en Inde au 12e siècle. Certains Indiens fêtent même Noël. Des Indiens soulignent effectivement la naissance de Jésus, et ce, Photographe : Nelson Morneau depuis très longtemps, puisque le Pagode japonaise érigée à Rajgir, Inde. christianisme aurait été introduit en Inde dès le premier siècle par l’apôtre Thomas. Le bouddhisme est une de ces religions. Rappelons que cette tradition religieuse a été fondée au 6e siècle avant JésusChrist par Siddharta Gautama, devenu Le Bouddha. Elle emprunte quelques concepts fondamentaux de l’hindouisme dont celui de la renaissance, mais en rejette d’autres comme le système des castes, un régime qui donne le pouvoir spirituel à une minorité. Quelques chiffres... Pourcentage de la population indienne qui pratique... 2,34 % 2% 2% 12,2 % 82 % •l’hindouisme: 82 % •l’islam: 12,2 % •le christianisme: 2,34 % •le sikhisme: 2 % •le bouddhisme, le jaïnisme et le parsisme: 2 % Photographe : Nicole-Andrée Charbonneau À la même époque que le bouddhisme, le jaïnisme fut fondé par Mahavira et cette tradition est aussi, en quelque sorte, une réforme de l’hindouisme. Dans cette tradition, l’ahimsa, c’est-à-dire le prinL’islam et le christianisme sont aussi des cipe de non-violence, est poussé à traditions religieuses de l’Inde mais elles l’extrême : on ne doit sous aucun prétexte auraient été implantées par des étrangers. faire de mal aux autres entités vivantes. D’autres religions ont aussi pris nais- Cette règle s’explique par une concepsance en Inde mais surtout en réaction à tion fondamentale du jaïnisme qui Le Taj Mahal est un majestueux mausolée construit au 17e siècle en Inde par un empereur musulman pour son épouse. 9 Photographe : Nicole-Andrée Charbonneau Pèlerinage Jaïn. Le visage spirituel de l’Inde est donc multiple, mais l’hindouisme reste la tradition religieuse qui définit le mieux ce pays avec ses 800 millions de fidèles. Enfin, le sikhisme est une autre tradition religieuse à avoir été fondée en terre indienne en 1469 par Gourou Nanak. Les principes de base de cette tradition religieuse sont un amalgame de l’hindouisme et de l’islam. Les sikhs se caractérisent surtout par leur longue barbe et par le turban qu’ils portent autour de la tête et qui retient leurs cheveux. Sous ce turban, les sikhs portent leurs cheveux très longs. 10 Sikh. Photographe : Nicole-Andrée Charbonneau affirme que toutes les espèces vivantes sont solidaires et que faire souffrir une autre entité, équivaut à se faire souffrir soi-même. On doit, par conséquent, traiter tous les êtres vivants avec respect, même ceux qui sont imperceptibles et donc apparemment inanimés. Les jaïns vont ainsi porter un petit foulard devant leur bouche de manière à ne pas entraîner dans leur respiration les petits organismes qui pourraient se trouver à l’air libre. Les respirer équivaudrait à les tuer. Ce petit tissu les en préserve. ier 2000 r le 20 fév , y a b m o B tur e est a r é p m e t ! re uleux. La ur les amis b jo a n f o hoc à not s B c y » a d p n ! a e e r t c g s . us ns « Nama rrivée da t superbe ! Le pl i sévit dans le pays a e r t o n es depuis ébec ! Le décor es grande pauvreté qu pauvreté, ils sont n i a m e s x Déjà deu us douce qu’au Qu ut de constater la rent. Malgré leur e. La nourriture f f pl eur beaucoup éroport de Bombay les Indiens en souf illir dans leur dem urs bon ménage ue ujo l’a et arrivée à ation est évidente rs prêts à nous acc és ne font pas to à manger sans u ul al pic La surpop gentillesse et toujo et leurs mets très é ns tant bien que m ce de dormir le de s an no d’une gran érente de chez nou Aussi, nous appre ns aussi eu la ch aient les États rn vo ! iff est bien d estomac québécois ain droite. Nous a ces rois qui gouve hôtel de luxe, m , en e avec notr l’aide de la seule palais de maharaja alais, transformé ès bien r t c n o d p e à l n ustensiles nuit dans un ancie pays en 1947 . Ce Le voyage se dérou e u ! temps d’un t l’indépendance d un roi et une reine elles très bientôt ! an uv re indiens av é l’impression d’êt donnons de nos no et Simon e n y r n k o s ic u d o N v a s nous ant et nou n XXX e t in a m à ’ u q s ju 11 Oùet quand commence l' '' histoire De la tradition hindoue Grâce à l’archéologie, nous pouvons maintenant déterminer où se trouvent les principales cités érigées par ces populations ; les sites d’Harappa ou de Mohenjo-Daro seraient les plus connus de cette époque. D’après ces découvertes, la civilisation de la vallée de l’Indus Comme le Nouveau Monde (l’Amérique) a existé de 3100 à n’a été découvert qu’à la fin du 15e siècle, 1500 avant notre ère. les cinq cents ans d’histoire du Québec Cette société sédentaire Saviez-vous que... correspondent à une très courte période à possédait des connais- Le terme « hindou » l’échelle de l’histoire de l’humanité. À sances technologiques vient du mot perse l’inverse, si les origines de la présence assez avancées, notam- « hindu ». Il désigne humaine sur le sous-continent asiatique ment en urbanisme et le fleuve Indus, se perdent dans la nuit des temps, les en agriculture. On (coulant sur le affirme aussi qu’elle territoire du Pakistan traces de la première civilisation connue devait être pacifique, e actuel) ; le mot se remontent au 3 millénaire avant Jésuspuisqu’aucune arme rapporte aussi aux Christ. Et ce sont les « gens » de la vallée n’a été retrouvée sur habitants installés de l’Indus qui ont construit les premières les sites de recherche, sur les bords du villes en Inde. malgré des fouilles cours d’eau. archéologiques très Clin d’œil à la préhistoire ! poussées. Si l’absence d’armes peut indiquer Bien avant que les premiers hommes les valeurs de non-violence chez ces n’arrivent en Amérique par le détroit de « gens » de la vallée, la découverte de Béring (au cours de la dernière glaciacertaines petites statuettes de déesse tion, il y a environ 25 000 ans), des humains vivaient déjà sur le territoire retrouvées sur les sites, permet de de l’Inde. croire que ces habitants pratiquaient des cultes de fertilité ainsi que certaines En effet, la science nous confirme que formes de méditation, d’où le yoga, cette la présence de l’Homo erectus* en Asie remonterait à plus de 500 000 ans ! technique spirituelle très importante de Ainsi, les tribus indigènes, encore l’hindouisme. Une civilisation très ancienne – les « gens » de la vallée de l’Indus présentes en Inde, seraient les descendants d’hommes préhistoriques de type australoïde installés dans ce pays depuis un demi-million d’années... 12 *Les mots suivis d’un astérisque se retrouvent dans le glossaire. ?? C’est vers le milieu du 2e millénaire avant Jésus-Christ qu’un événement soudain a dû se produire, car, depuis, cette civilisation a complètement disparu. Deux hypothèses sont avancées pour expliquer cette fin brutale. Elle a été causée soit par le fait d’une catastrophe naturelle, soit à cause d’invasions étrangères. Quoi qu’il en soit, la disparition de la civilisation de la vallée de l’Indus coïncide avec l’arrivée des tribus aryennes, un événement majeur de l’histoire de l’Inde ancienne. avant Jésus-Christ, leur migration les mena dans le Nord-Ouest de l’Inde, par où ils pénétrèrent en passant par la Perse ( l’Iran actuel ). Ce peuple NE PAS guerrier possédait un mode CONFONDRE de vie opposé en tous points à celui des « gens » de l’Indus La théorie de la « race qui ne pouvaient rivaliser de aryenne », véhiculée force avec ces hordes de durant la Seconde Guerre conquérants. C’est pourquoi mondiale, n’était qu’une beaucoup d’hommesdel’Indus triste invention au service se sont enfuis au sud pour du nazisme. rejoindre les populations Adolf Hitler, influencé par dravidiennes (peuple autola philologie (étude poussée des langues), chtone dont l’existence est s’était approprié des plus ancienne encore que éléments historiques et la civilisation de l’Indus). les avait déformés au nom Aujourd’hui encore, nous de son idéologie raciste. D’origine indo-européenne, les Aryens pouvons percevoir des difféLa théorie nazie de la sont des tribus nomades venues des rences culturelles entre les « race aryenne » a évidemment été rapidement steppes du Sud de la Russie. Vers 1750 habitants du Nord et ceux du L’arrivée du conquérant aryen démentie par la science. VA L L’I N S Les conquérants aryens ED LÉ U D E chassent les «gens» de la vallée de l’Indus. 13 Sud. Comme il est courant dans les sociétés nomades, les Aryens se déplaçaient avec leurs troupeaux et faisaient l’élevage des chevaux. Contrairement à la pacifique civilisation de l’Indus qui était sans doute végétarienne, les arrivants étaient carnivores et la non-violence n’était pas dans leurs coutumes. D’ailleurs, les Aryens connaissaient l’art militaire, puisque les peuples indoeuropéens faisaient leurs conquêtes au moyen de chars de guerre. rencontre de différentes cultures religieuses qui se sont entrecroisées et influencées depuis plus de trois mille ans. De plus, la tradition hindoue ne débute véritablement qu’avec l’avènement de la littérature védique, c’est-à-dire les textes sacrés où les hindous puisent l’essentiel de leurs croyances. La spiritualité des Indo-Européens différait aussi énormément de celle des « gens » de l’Indus. Ainsi, alors que la religion de ces derniers était axée sur la recherche d’un état de paix intérieure par la pratique de la méditation, celle des Aryens se fondait sur des actes rituels comme le sacrifice d’animaux. Il importe aussi de retenir, pour bien comprendre les origines de l’hindouisme, que les Aryens ont apporté en Inde leurs principaux dieux et leurs textes sacrés : les Veda. Les Aryens (nom qui vient du mot « Arya », et qui signifie « noble » en sanskrit) ne constituent pas une race particulière mais un ensemble de peuplades partageant une langue similaire. Le groupe linguistique des Indo-Européens est à l’origine de la majorité des langues occidentales puisque le grec et le latin en découlent directement. En effet, les « Aryas » ne sont pas allés seulement en Inde : en descendant des plaines entre la mer Caspienne et la mer Noire, leur migration s’est faite en de multiples directions. Si une branche des tribus aryennes s’est effectivement rendue en Inde, d’autres ont pris la direction de la Mésopotamie ou des pays balkaniques comme la Grèce. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on retrouve beaucoup de ressemblances entre les mythologies grecque et indienne. Dans leur migration, les Aryens ont traversé l’Europe d’un bout à l’autre, ce qui explique l’influence considérable qu’ils ont eue sur l’ensemble de la culture européenne et dont nous sommes les héritiers. Avant d’aborder plus en profondeur le thème des principaux textes sacrés, il faut d’abord s’arrêter un peu plus longuement sur les origines de l’hindouisme. Il faut ainsi retenir que la tradition hindoue est davantage un amalgame de croyances religieuses rassemblées dans un tout que l’on nomme hindouisme, qu’une religion aux contours bien définis. C’est pourquoi la première chose qu’il faut savoir, est que, contrairement aux autres grandes traditions religieuses, l’hindouisme n’a pas de fondateur. En effet, la religion pratiquée par la majorité des Indiens n’a pas comme point de départ les enseignements d’une seule personne, tel un grand prophète. Elle s’est formée par la 14 Les Indo-Européens sont-ils également nos ancêtres ? LU S ! es Veda – Ltextes sacrés de l’hindouisme Photographe : Suzie Bouchard La littérature sacrée toute une bibliothèque! Ce sont les Aryens qui apportèrent les Veda en Inde. Le mot « veda » signifie « savoir »; c’est la science sacrée qui détermine les règles des croyances religieuses et des rituels sacrificiels. On peut comparer les Veda hindous à d’autres Cet homme étudie les textes sacrés. livres sacrés, tels que la Bible judéochrétienne ou le Coran musulman, dans n’a pas été « écrite » par quelqu’un, elle a plutôt été « entendue » par des sages. Au la mesure où ces écrits sont considérés fil du temps, on a écrit des livres qui commentent la révélation de la Saviez-vous que... Sruti. C’est l’autre partie des Le mot « hindouisme » est textes sacrés que l’on nomme : la Smriti. Smriti veut dire « ce qui est une appellation qui a été utilisée pour la première fois confié à la mémoire ». À l’instar de plusieurs autres traditions relien 1808 par un scientifique gieuses, les Veda ont été occidental d’origine longtemps transmis oralement britannique ! avant d’être enfin transcrits. ?? comme des révélations, d’inspiration divine, donc d’origine transcendante*. La partie la plus ancienne et la plus sacrée des écritures védiques se nomme «Sruti», ce qui veut dire « audition ». Pourquoi « audition » ? Parce que, comme son contenu est de nature divine, la sruti La Sruti : la Parole entendue par les sages La première partie des Veda est la plus importante et est constituée de quatre sections dont la rédaction, en langue sanskrite, s’échelonne entre 1500 et 800 avant notre ère. Ces sections sont : le Rigveda, le Samaveda, le Yajurveda et l’Atharvaveda. 15 B BiBibliographie bliographie BOISVERT, Mathieu. Un monde de religions, Tome I : Les Traditions de l’Inde, Québec, Presses de l’Université du Québec, 1997. BOWKER, John. Religions du monde : les grandes religions analysées et expliquées, Montréal, Libre Expression, 1998. DANIELOU, Alain. Le Polythéisme Hindou, Paris, Buchet Castel, 1975. DAS, Kalpana, et Robert VACHON. L’Hindouisme, Montréal, Guérin, 1987, coll. « Les grandes religions ». DELUMEAU, Jean. Des Religions et des Hommes, Desclée de Brouwer, Encyclopédie d’aujourd’hui, 1997. ELIADE, Mircea et Ioan P. COULIANO. Dictionnaire des religions, France, Plon, 1994. RENOU, Louis. L’Hindouisme, Paris, PUF, 1951, coll. « Que sais-je ? ». O TARDAN-MASQUELIER, Ysé. L’Hindouisme : des origines védiques aux courants contemporains, Paris, Bayard, 1999. Ouvrages généraux généraux Ouvrages Histoire des religions (tome I et tome III), France, Gallimard, 1976. LENOIR, F., et Y. TARDAN-MASQUELIER, Encyclopédie des religions, Paris, Bayard, 1997. 60 • La tradition chrétienne • La tradition bouddhiste • La tradition islamique • La tradition juive • Le phénomène religieux • Le guide des grandes religions DANGER LE PHOTOCOPILLAGE TUE LE LIVRE