La tradition hindoue

publicité
LA TRADITION
HINDOUE
Au-delà des apparences
Nicole-Andrée Charbonneau
Simon Deraspe
en collaboration avec Madelyn Fournier
Sous la direction de
Jean-Marie Debunne
LA TRADITION
HINDOUE
Au-delà des apparences
Nicole-Andrée Charbonneau
Simon Deraspe
en collaboration avec Madelyn Fournier
en
Sous la direction de
Jean-Marie Debunne
La tradition hindoue
Au-delà des apparences
Auteurs
Nicole-Andrée Charbonneau,
enseignante à l’école secondaire Félix Leclerc
(C.S. des affluents)
Simon Deraspe,
enseignant à l’école secondaire Mont-Bénilde
en collaboration avec Madelyn Fournier, sociologue
Directeur de la Collection Labyrinthes
Conception graphique
Révision linguistique
Illustration
Photographies
Jean-Marie Debunne,
professeur en éducation religieuse à l’Université Saint-Paul
Les Éditions La Pensée inc.
Colette Tanguay
Louis-Gilles Tremblay
Nelson Morneau, Suzie Bouchard,
Nicole-Andrée Charbonneau, Mathieu Boisvert
© Les Éditions La Pensée inc., 2002
Tous droits réservés.
On ne peut reproduire, enregistrer ni diffuser aucune partie du présent ouvrage,
sous quelque forme ou par quelque procédé que ce soit, électronique, mécanique,
photographique, sonore, magnétique ou autre, sans avoir obtenu au préalable
l’autorisation écrite de l’éditeur.
Dépôt légal
Bibliothèque nationale du Québec, 2002
Bibliothèque nationale du Canada, 2002
Imprimé et relié au Québec
ISBN 978-2-89458-291-6
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du
Programme d’Aide au Développement de l’Industrie de l’Édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
«Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC»
LE «PHOTOCOPILLAGE» TUE LE LIVRE
Table
Des
Matières
Introduction
L’Inde, berceau de la tradition hindoue
• L’Inde, où est-ce sur la planète ? p. 4
• Un pays diversifié par le climat, la géographie et la langue p. 6
• Un personnage clé de l’histoire indienne – Gandhi p. 8
• Y a-t-il d’autres traditions religieuses en Inde ? p. 9
Où et quand commence l’histoire de la tradition hindoue
• Une civilisation très ancienne – les « gens» de la vallée de l’Indus p. 12
• L’arrivée du conquérant aryen p. 13
La littérature sacrée : toute une bibliothèque !
• Les Veda – textes sacrés de l’hindouisme p. 15
• Autres écrits importants – les épopées p. 17
Quels sont les dogmes et croyances de la tradition hindoue ?
• Une philosophie religieuse bien différente de celle du christianisme p. 20
• Le samsara ou réincarnation p. 21
• Le système des varna ou castes p. 21
• Le dharma – le devoir pour préserver l’ordre du monde p. 25
• Le karma – on récolte ce que l’on sème p. 26
• L’atman – l’essence véritable de l’homme p. 28
Un véritable océan de divinités !
• Qui sont les divinités du ciel hindou ? p. 31
• Les principaux dieux védiques p. 31
• La trinité hindoue – la Trimurti p. 32
• Autres divinités importantes p. 34
• La Grande déesse p. 38
Comment se vit la tradition hindoue ?
• Les quatre stades de la vie – un parcours idéal p. 41
• Les pratiques religieuses p. 45
• Les rites de passage p. 52
Conclusion p. 56
Glossaire et bibliographie p. 58
II
A u-d
es appar
d
à
en
el
ce s
Nicole-Andrée Charbonneau
Simon Deraspe
En collaboration avec Madelyn Fournier
L’hindouisme, une tradition religieuse dont les
racines prennent naissance en Inde, est l’un des
courants spirituels les
moins familiers aux Occidentaux. Mais s’il est peu
connu, ce mouvement religieux n’en intrigue pas moins et suscite
même une certaine fascination.
Plusieurs raisons peuvent expliquer cette
méconnaissance et cet intérêt de
l’Occident à l’endroit de cette tradition.
Nous pouvons ainsi croire que l’éloignement à la fois culturel et géographique
de l’Inde y est pour beaucoup puisque la
tradition hindoue s’est développée essentiellement sur le continent asiatique.
L’intérêt pour l’hindouisme peut aussi
s’expliquer par la nature même de cette
spiritualité, entre autres pour ses dieux et
sa doctrine.
Une multitude de divinités, une
conception de la vie et du monde
complètement différente de nos
façons traditionnelles de donner un
sens …, autant d’interpellations qui
invitent à la curiosité et au
questionnement.
2
Photographe : Nicole-Andrée Charbonneau
Introduction
tIroduction
roduction
À travers le temps, et
bien qu’éloignée de la
culture nord-américaine,
la spiritualité hindoue a
tout de même rejoint
celle de beaucoup
d’Occidentaux qui
auront intégré dans leur
pratique spirituelle et
dans leur philosophie de
vie plusieurs des
concepts de cette
tradition.
Pour n’en nommer que quelques-uns, la
pratique du yoga, la croyance en un
karma ou encore en une réincarnation,
sont autant de concepts connus et
intégrés à la philosophie de vie de
plusieurs Occidentaux. Concepts fondamentaux de la pratique hindoue, comment
toutefois les comprendre au quotidien?
Quelle forme prennent-ils dans la
pratique? Comment les définir sur la base
de notre propre culture? L’Inde propose
ses propres réponses.
L’Inde est loin certes, très loin. Nous le
savons pour l’avoir fait, ce voyage. L’Inde
est loin, mais combien magnifique et
mystérieuse à travers tant de richesses et
de pauvreté. Refaisons-le ensemble ce
voyage au bout de l’Asie. Au fil de ces
pages, de ces photos et de ces anecdotes
que nous avons rapportées, allons
marcher dans les vieilles cités qui ont vu
naître cette si étrange religion. À travers
son histoire, allons rencontrer ses
personnages et ses figures les plus
fascinants.
Un périple au cœur
d’une magnifique
culture, au cœur
d’une tradition
religieuse tout aussi
passionnante, voilà
ce que nous vous
proposons à travers
ce voyage.
r
e
u
q
r
a
b
m
e
'
v o us d
3
L'Inde,
berceau de la tradition
hindoue
L’Inde est le berceau de l’hindouisme, une
tradition religieuse pratiquée par plus de
80 % de la population de l’Inde, soit par
environ 800 millions de personnes. Il
importe donc, si l’on veut comprendre le
contexte dans lequel évolue cette
tradition religieuse, de faire connaissance
avec ce pays fabuleux. Sachons déjà
cependant que tous les Indiens ne sont
pas hindous; ainsi, si les habitants de
l’Inde se nomment tous Indiens, le nom
« hindou » n’est donné qu’aux personnes
qui adhèrent à l’hindouisme. Il y a donc,
en Inde, des Indiens qui ne sont pas
forcément hindous.
L’Inde, où est-ce
sur la planète ?
?
Chine
Pakistan
Bhoutan
Népal
Ledo
New
Delhi
Bangladesh
Golfe du Bengale
Océan Indien
Une
explosion
démographique...
La population de l’Inde aura, d’ici
quelques années, dépassé celle de la
Chine, et l’Inde deviendra ainsi le pays le
plus peuplé du monde. Selon des
hypothèses optimistes, les Indiens
devraient être 1,5 milliard au milieu du
21e siècle. Cette situation est
préoccupante si nous songeons à
la grande pauvreté qui sévit
déjà dans ce pays.
4
Située sur le continent asiatique, l’Inde
baigne dans l’océan Indien; New Delhi en
est la capitale. Au nord-est, le pays est
bordé par la plus haute chaîne de montagnes du monde mais aussi parmi les plus
célèbres, l’Himalaya. Ces montagnes, qui
séparent l’Inde du Népal, départagent
aussi les territoires de l’Inde de ceux de la
Chine et l’Inde du Bhoutan. Un peu plus
au centre-est, l’Inde voisine aussi avec le
Bangladesh et le golfe du Bengale. À
l’opposé, l’Inde est délimitée au nord-ouest
par le Pakistan et un peu plus au centreouest par la mer d’Oman.
L’Inde a une superficie de 3 165 596 km2,
l’équivalent d’environ deux fois le
territoire de la province de Québec. Mais
ce territoire est beaucoup plus occupé que
celui du Québec. Ainsi, alors qu’environ
7 500 000 personnes vivent au Québec,
1 milliard d’habitants vit en Inde, le
deuxième pays du monde par la
population après la Chine.
Photographe : Nicole-Andrée Charbonneau
1 milliard de personnes peut parfois
être une cause de congestion dans les
rues de l’Inde!
Une erreur qui a
laissé ses traces
chez nous...
Au 15e siècle, l’Inde était réputée
pour ses épices et plusieurs pays
voulaient s’y rendre pour s’en
procurer sur place à moindre coût.
L’Espagne était un de ces pays et
cherchait à se rendre sur cette
terre en naviguant vers l’ouest. Un
des explorateurs auquel l’Espagne
a fait appel fut Christophe Colomb
qui ignorait, à cette époque, qu’un
autre territoire séparait l’Espagne
de l’Inde. Personne encore ne
savait rien de l’Amérique.
Lorqu’en 1492, Christophe Colomb
aperçoit de son bateau une terre à
l’horizon, il se croit arrivé en terre
indienne. S p o n t a n é m e n t , i l
n o m m e « Indiens », les habitants
de ce territoire. Il nomme
aussi « blé d’Inde » ces premiers
épis de maïs qu’il voit à son
arrivée. Ce que Colomb ignorait,
cependant, c’est qu’il venait de
toucher le sol d’un nouveau
continent, le sol de l’Amérique.
Aujourd’hui, nous parlons des
Amérindiens pour désigner les
autochtones d’Amérique et le
terme « blé d’Inde » est resté pour
désigner les fameux épis de maïs
dorés que nous dégustons
chaque année !
5
Un pays diversifié
par le climat, la
géographie et la
langue
L’ a g r i c u l t u r e se
pratique pendant la
saison sèche. Comme
la majorité des agriculteurs indiens, cet
homme sillonne ses
champs selon la méthode traditionnelle.
À la fin de l’été, certains signes, comme
une grande humidité, annoncent déjà la
saison prochaine, soit la saison des
pluies. Durant cette saison, qui s’étend du
mois de juin au mois d’octobre, le pays se
retrouve dans la mousson. Bien que cette
pluie soit attendue et fort appréciée par
les habitants, elle amène aussi son lot
d’inconvénients : chaque année, des inondations surviennent et font des ravages.
La saison sèche de l’année La température redevient plus conforcomporte en effet deux parties, table atteignant environ 30 °C le jour.
l’une plus froide et l’autre très
chaude. Même si nous parlons
de temps froid, les températures n’ont rien de comparable
avec notre hiver québécois !
En effet, la saison froide, qui
s’écoule de novembre à mars,
a une température moyenne de
25 °C dans la capitale.
Ensuite, survient la deuxième
partie de la saison sèche de
l’année, soit la saison chaude.
Durant cette saison, qui s’étend
du mois d’avril jusqu’au mois
d’août, la chaleur y est à son
comble et souvent insupportable. Les
températures oscillent généralement
autour de 35 °C, mais il n’est pas rare de
ressentir des températures de 45 °C. Il
arrive, assez régulièrement, que de graves
sécheresses sévissent durant cette
période.
6
Photographe : Mathieu Boisvert
Photo : Nicole-Andrée Charbonneau
Malgré la présence d’une diversité
climatique sur le territoire de l’Inde, nous
pouvons affirmer que ce pays possède
essentiellement deux grandes saisons :
une saison sèche partagée en deux
parties et une saison des pluies, appelée
« mousson ». Ce climat particulier régit le
mode de vie des Indiens.
S’il l’on remarque une diversité
climatique importante en Inde, la variété
des paysages y est tout aussi évidente
sinon plus. En effet, alors qu’à l’extrêmenord du pays se dressent par exemple les
montagnes de l’Himalaya coiffées de
neiges éternelles, ailleurs, dans d’autres
régions du pays, c’est tout autre chose et
cela peut aussi être tout simplement un
désert; un désert où des dromadaires
servent encore au transport de certaines
marchandises. Neige, désert, jungle
aussi! Et faire un safari en Inde est
certainement possible puisque la jungle
occupe encore certains territoires. Mais
s’il est encore faisable en Inde, il faut
savoir que certains animaux font l’objet
de programmes de sauvegarde. Le tigre,
l’éléphant et le rhinocéros sont de ceux-là,
et les safaris qui sont organisés tiennent
compte de ces programmes.
??
Quelques mots
de hindi ?
Bonjour:
Namaste
Oui: Haan
Non: Nahin
Eau: Pani
Thé: Chay
Comment ça va ?:
Aap Kaise hain?
Photographe : Nicole-Andrée Charbonneau
Saviez-vous que... l’histoire
du Livre de la Jungle, avec
son héros Mugli, se déroule
dans les jungles de l’Inde ?
Diversité climatique, variété de paysages,
mais diversité de langues aussi. Sur le
seul territoire de l’Inde, on a répertorié
plus de 3000 langues mineures et
dialectes, chaque région ayant sa propre
langue, ses propres accents. Autant de
langues, autant de dialectes et autant
d’accents n’est certes pas pour faciliter
les rapports entre Indiens, et, sans être la
Tour de Babel, la communication y est
parfois bien difficile. Cette multiplicité de
langues a d’ailleurs forcé le gouvernement indien à reconnaître 18 langues
officielles. La langue officielle majoritaire
est l’hindi parlé couramment par 40 % de
la population indienne. Une autre langue
officielle est bien connue en Inde et très
pratique pour les voyageurs : l’anglais. La
langue anglaise s’est imposée en Inde
comme langue de communication au
temps des colons britanniques qui ont
contrôlé le pays jusqu’en 1947, date où
l’indépendance du pays fut proclamée.
Le rickshaw ou taxi indien est le mode de transport le plus courant en Inde.
7
Un personnage clé
de l’histoire indienne –
Gandhi ( 1869-1948 )
quelques séjours en prison, ce qui
sensibilisa davantage la nation à son
combat. Gandhi était un tenant de la nonviolence et aspirait à un pays où tous
seraient traités également.
L
Lorsque l’on s’arrête à l’histoire de
l’Inde, on ne peut passer à côté d’un des
plus grands personnages de ce pays :
Gandhi. Cet homme, surnommé le
Mahatma (grande âme), consacra une
bonne partie de sa vie au service de la
lutte pour l’indépendance de l’Inde, en
prônant une « résistance passive » face
aux Anglais. Par exemple, il réussit à convaincre des millions d’Indiens de
boycotter les textiles importés de la
Grande-Bretagne en les incitant à tisser
eux-mêmes leurs vêtements, comme ils le
faisaient avant l’arrivée au pays des
Anglais. Afin d’interpeller les consciences face aux injustices, Gandhi pratiquait
aussi le jeûne. Ces activités, visant à
conscientiser la population, lui valurent
8
En effet, en plus de vouloir libérer l’Inde
de la domination des Anglais, Gandhi
voulait aussi délivrer les Indiens de
certaines traditions séculaires qui
brimaient la liberté individuelle de
certains, comme celle de l’exclusion des
hors-castes appelés « intouchables ».
Nous parlerons de cette couche de la
population indienne un peu plus loin dans
le document. Gandhi estimait aussi que
toutes les traditions religieuses se
valaient, puisque toutes professaient les
mêmes valeurs : l’amour, la compassion
et la non-violence.
L’influence de Gandhi sur la
population fut considérable ; elle
le fut aussi sur les dirigeants
politiques de l’Inde. Il participa
activement aux discussions qui
ont mené à l’indépendance de
l’Inde en 1947. La vie de Gandhi
s’est terminée de façon
tragique : ce pacifiste, qui
prônait l’amour et la nonviolence, fut assassiné par un
fanatique le 30 janvier 1948.
Y a-t-il d’autres
traditions
religieuses en
Inde ?
Bien que la majorité des Indiens soient certains dogmes de l’hindouisme
hindous, d’autres traditions religieuses majoritaire.
se sont introduites au fil des siècles en
Inde. Actuellement, en Inde, la deuxième
religion la plus importante en nombre est
l’islam. Cette tradition religieuse,
fondée au 6e siècle en Arabie par
Mahomet, fut introduite en Inde au 12e
siècle. Certains Indiens fêtent même
Noël. Des Indiens soulignent effectivement la naissance de Jésus, et ce,
Photographe : Nelson Morneau
depuis très longtemps, puisque le
Pagode japonaise érigée à Rajgir, Inde.
christianisme aurait été introduit en Inde
dès le premier siècle par l’apôtre
Thomas.
Le bouddhisme est une de ces religions.
Rappelons que cette tradition religieuse
a été fondée au 6e siècle avant JésusChrist par Siddharta Gautama, devenu
Le Bouddha. Elle emprunte quelques
concepts fondamentaux de l’hindouisme
dont celui de la renaissance, mais en
rejette d’autres comme le système des
castes, un régime qui donne le pouvoir
spirituel à une minorité.
Quelques chiffres...
Pourcentage de la
population indienne
qui pratique...
2,34 %
2%
2%
12,2 %
82 %
•l’hindouisme: 82 %
•l’islam: 12,2 %
•le christianisme: 2,34 %
•le sikhisme: 2 %
•le bouddhisme,
le jaïnisme et
le parsisme: 2 %
Photographe : Nicole-Andrée Charbonneau
À la même époque que le bouddhisme, le
jaïnisme fut fondé par Mahavira et cette
tradition est aussi, en quelque sorte,
une réforme de l’hindouisme. Dans cette
tradition, l’ahimsa, c’est-à-dire le prinL’islam et le christianisme sont aussi des cipe de non-violence, est poussé à
traditions religieuses de l’Inde mais elles l’extrême : on ne doit sous aucun prétexte
auraient été implantées par des étrangers. faire de mal aux autres entités vivantes.
D’autres religions ont aussi pris nais- Cette règle s’explique par une concepsance en Inde mais surtout en réaction à tion fondamentale du jaïnisme qui
Le Taj Mahal est un majestueux
mausolée construit au 17e siècle en
Inde par un empereur musulman pour
son épouse.
9
Photographe : Nicole-Andrée Charbonneau
Pèlerinage Jaïn.
Le visage spirituel de l’Inde est
donc multiple, mais l’hindouisme
reste la tradition religieuse qui
définit le mieux ce pays avec ses
800 millions de fidèles.
Enfin, le sikhisme est une autre
tradition religieuse à avoir été fondée en
terre indienne en 1469 par Gourou
Nanak. Les principes de base de cette
tradition religieuse sont un amalgame
de l’hindouisme et de l’islam.
Les sikhs se caractérisent
surtout par leur longue barbe et
par le turban qu’ils portent
autour de la tête et qui retient
leurs cheveux. Sous ce turban,
les sikhs portent leurs cheveux
très longs.
10
Sikh.
Photographe : Nicole-Andrée Charbonneau
affirme que toutes les
espèces vivantes sont
solidaires et que faire
souffrir une autre
entité, équivaut à se
faire souffrir soi-même.
On doit, par conséquent,
traiter tous les êtres
vivants avec respect,
même ceux qui sont
imperceptibles et donc apparemment
inanimés. Les jaïns vont ainsi porter un
petit foulard devant leur bouche de
manière à ne pas entraîner dans leur
respiration les petits organismes qui
pourraient se trouver à l’air libre. Les
respirer équivaudrait à les tuer. Ce petit
tissu les en préserve.
ier 2000
r
le 20 fév
,
y
a
b
m
o
B
tur e est
a
r
é
p
m
e
t
!
re
uleux. La
ur les amis
b
jo
a
n
f
o
hoc à not
s
B
c
y
»
a
d
p
n
!
a
e
e
r
t
c
g
s
.
us
ns
« Nama
rrivée da t superbe ! Le pl i sévit dans le pays
a
e
r
t
o
n
es depuis ébec ! Le décor es grande pauvreté qu pauvreté, ils sont
n
i
a
m
e
s
x
Déjà deu us douce qu’au Qu ut de constater la rent. Malgré leur e. La nourriture
f
f
pl
eur
beaucoup éroport de Bombay les Indiens en souf illir dans leur dem urs bon ménage
ue
ujo
l’a
et
arrivée à ation est évidente rs prêts à nous acc és ne font pas to à manger sans
u
ul
al
pic
La surpop gentillesse et toujo et leurs mets très é ns tant bien que m ce de dormir le
de
s
an
no
d’une gran érente de chez nou Aussi, nous appre ns aussi eu la ch aient les États
rn
vo
!
iff
est bien d estomac québécois ain droite. Nous a ces rois qui gouve hôtel de luxe,
m
,
en
e
avec notr l’aide de la seule palais de maharaja alais, transformé
ès bien
r
t
c
n
o
d
p
e
à
l
n
ustensiles nuit dans un ancie pays en 1947 . Ce Le voyage se dérou
e
u
!
temps d’un t l’indépendance d un roi et une reine elles très bientôt !
an
uv
re
indiens av é l’impression d’êt donnons de nos no
et Simon
e
n
y
r
n
k
o
s
ic
u
d
o
N
v
a
s
nous
ant et nou
n
XXX
e
t
in
a
m
à
’
u
q
s
ju
11
Oùet quand commence
l'
'' histoire
De la tradition hindoue
Grâce à l’archéologie, nous pouvons
maintenant déterminer où se trouvent
les principales cités érigées par ces populations ; les sites d’Harappa ou de
Mohenjo-Daro seraient les plus connus
de cette époque. D’après ces découvertes,
la civilisation de la vallée de l’Indus
Comme le Nouveau Monde (l’Amérique) a existé de 3100 à
n’a été découvert qu’à la fin du 15e siècle, 1500 avant notre ère.
les cinq cents ans d’histoire du Québec Cette société sédentaire
Saviez-vous que...
correspondent à une très courte période à possédait des connais- Le terme « hindou »
l’échelle de l’histoire de l’humanité. À sances technologiques vient du mot perse
l’inverse, si les origines de la présence assez avancées, notam- « hindu ». Il désigne
humaine sur le sous-continent asiatique ment en urbanisme et
le fleuve Indus,
se perdent dans la nuit des temps, les en agriculture. On
(coulant sur le
affirme
aussi
qu’elle
territoire du Pakistan
traces de la première civilisation connue
devait
être
pacifique,
e
actuel) ; le mot se
remontent au 3 millénaire avant Jésuspuisqu’aucune
arme
rapporte aussi aux
Christ. Et ce sont les « gens » de la vallée
n’a
été
retrouvée
sur
habitants
installés
de l’Indus qui ont construit les premières
les
sites
de
recherche,
sur les bords du
villes en Inde.
malgré des fouilles
cours d’eau.
archéologiques très
Clin d’œil à la préhistoire !
poussées. Si l’absence
d’armes peut indiquer
Bien avant que les premiers hommes
les valeurs de non-violence chez ces
n’arrivent en Amérique par le détroit de
« gens » de la vallée, la découverte de
Béring (au cours de la dernière glaciacertaines petites statuettes de déesse
tion, il y a environ 25 000 ans), des
humains vivaient déjà sur le territoire
retrouvées sur les sites, permet de
de l’Inde.
croire que ces habitants pratiquaient des
cultes de fertilité ainsi que certaines
En effet, la science nous confirme que
formes de méditation, d’où le yoga, cette
la présence de l’Homo erectus* en Asie
remonterait à plus de 500 000 ans !
technique spirituelle très importante de
Ainsi, les tribus indigènes, encore
l’hindouisme.
Une civilisation
très ancienne –
les « gens » de la
vallée de l’Indus
présentes en Inde, seraient les descendants d’hommes préhistoriques de type
australoïde installés dans ce pays
depuis un demi-million d’années...
12
*Les mots suivis d’un astérisque se retrouvent dans le glossaire.
??
C’est vers le milieu du 2e millénaire avant
Jésus-Christ qu’un événement soudain a
dû se produire, car, depuis, cette civilisation a complètement disparu. Deux
hypothèses sont avancées pour expliquer
cette fin brutale. Elle a été causée soit par
le fait d’une catastrophe naturelle, soit à
cause d’invasions étrangères. Quoi qu’il
en soit, la disparition de la civilisation de
la vallée de l’Indus coïncide avec l’arrivée
des tribus aryennes, un événement
majeur de l’histoire de l’Inde ancienne.
avant Jésus-Christ, leur migration les
mena dans le Nord-Ouest de l’Inde, par où
ils pénétrèrent en passant par la Perse
( l’Iran actuel ). Ce peuple
NE PAS
guerrier possédait un mode
CONFONDRE
de vie opposé en tous points
à celui des « gens » de l’Indus
La théorie de la « race
qui ne pouvaient rivaliser de
aryenne », véhiculée
force avec ces hordes de
durant
la Seconde Guerre
conquérants. C’est pourquoi
mondiale, n’était qu’une
beaucoup d’hommesdel’Indus
triste invention au service
se sont enfuis au sud pour
du nazisme.
rejoindre les populations
Adolf Hitler, influencé par
dravidiennes (peuple autola philologie (étude
poussée des langues),
chtone dont l’existence est
s’était approprié des
plus ancienne encore que
éléments
historiques et
la civilisation de l’Indus).
les avait déformés au nom
Aujourd’hui encore, nous
de son idéologie raciste.
D’origine indo-européenne, les Aryens pouvons percevoir des difféLa théorie nazie de la
sont des tribus nomades venues des rences culturelles entre les
« race aryenne » a évidemment été rapidement
steppes du Sud de la Russie. Vers 1750 habitants du Nord et ceux du
L’arrivée du
conquérant aryen
démentie par la science.
VA
L
L’I
N
S
Les
conquérants
aryens
ED
LÉ
U
D
E
chassent les
«gens» de la vallée
de l’Indus.
13
Sud. Comme il est courant dans les
sociétés nomades, les Aryens se déplaçaient avec leurs troupeaux et faisaient
l’élevage des chevaux. Contrairement à la
pacifique civilisation de l’Indus qui était
sans doute végétarienne, les arrivants
étaient carnivores et la non-violence
n’était pas dans leurs coutumes.
D’ailleurs, les Aryens connaissaient l’art
militaire, puisque les peuples indoeuropéens faisaient leurs conquêtes au
moyen de chars de guerre.
rencontre de différentes cultures
religieuses qui se sont entrecroisées et
influencées depuis plus de trois mille ans.
De plus, la tradition hindoue ne débute
véritablement qu’avec l’avènement de la
littérature védique, c’est-à-dire les textes
sacrés où les hindous puisent l’essentiel
de leurs croyances.
La spiritualité des Indo-Européens
différait aussi énormément de celle des
« gens » de l’Indus. Ainsi, alors que la
religion de ces derniers était axée sur la
recherche d’un état de paix intérieure par
la pratique de la méditation, celle des
Aryens se fondait sur des actes rituels
comme le sacrifice d’animaux. Il importe
aussi de retenir, pour bien comprendre les
origines de l’hindouisme, que les Aryens
ont apporté en Inde leurs principaux
dieux et leurs textes sacrés : les Veda.
Les Aryens (nom qui vient du mot
« Arya », et qui signifie « noble »
en sanskrit) ne constituent pas
une race particulière mais un
ensemble de peuplades partageant
une langue similaire. Le groupe
linguistique des Indo-Européens
est à l’origine de la majorité des
langues occidentales puisque le
grec et le latin en découlent
directement. En effet, les « Aryas »
ne sont pas allés seulement en
Inde : en descendant des plaines
entre la mer Caspienne et la mer
Noire, leur migration s’est faite en
de multiples directions. Si une
branche des tribus aryennes s’est
effectivement rendue en Inde,
d’autres ont pris la direction de la
Mésopotamie ou des pays
balkaniques comme la Grèce. C’est
d’ailleurs la raison pour laquelle on
retrouve beaucoup de
ressemblances entre les
mythologies grecque et indienne.
Dans leur migration, les Aryens ont
traversé l’Europe d’un bout à
l’autre, ce qui explique l’influence
considérable qu’ils ont eue sur
l’ensemble de la culture
européenne et dont nous sommes
les héritiers.
Avant d’aborder plus en profondeur le
thème des principaux textes sacrés, il
faut d’abord s’arrêter un peu plus longuement sur les origines de l’hindouisme. Il
faut ainsi retenir que la tradition hindoue
est davantage un amalgame de croyances
religieuses rassemblées dans un tout que
l’on nomme hindouisme, qu’une religion
aux contours bien définis. C’est pourquoi
la première chose qu’il faut savoir, est
que, contrairement aux autres grandes
traditions religieuses, l’hindouisme n’a
pas de fondateur. En effet, la religion
pratiquée par la majorité des Indiens n’a
pas comme point de départ les enseignements d’une seule personne, tel un
grand prophète. Elle s’est formée par la
14
Les Indo-Européens sont-ils
également nos ancêtres ?
LU S !
es Veda –
Ltextes
sacrés de
l’hindouisme
Photographe : Suzie Bouchard
La littérature sacrée
toute une bibliothèque!
Ce sont les Aryens qui apportèrent les
Veda en Inde. Le mot « veda » signifie
« savoir »; c’est la science sacrée qui
détermine les règles des croyances religieuses et des rituels sacrificiels. On peut
comparer les Veda hindous à d’autres Cet homme étudie les textes sacrés.
livres sacrés, tels que la Bible judéochrétienne ou le Coran musulman, dans n’a pas été « écrite » par quelqu’un, elle a
plutôt été « entendue » par des sages. Au
la mesure où ces écrits sont considérés
fil du temps, on a écrit des livres
qui commentent la révélation de la
Saviez-vous que...
Sruti. C’est l’autre partie des
Le mot « hindouisme » est
textes sacrés que l’on nomme : la
Smriti. Smriti veut dire « ce qui est
une appellation qui a été
utilisée pour la première fois confié à la mémoire ». À l’instar de
plusieurs autres traditions relien 1808 par un scientifique gieuses, les Veda ont été
occidental d’origine
longtemps transmis oralement
britannique !
avant d’être enfin transcrits.
??
comme des révélations, d’inspiration
divine, donc d’origine transcendante*.
La partie la plus ancienne et la plus
sacrée des écritures védiques se nomme
«Sruti», ce qui veut dire « audition ».
Pourquoi « audition » ? Parce que, comme
son contenu est de nature divine, la sruti
La Sruti : la Parole entendue par
les sages
La première partie des Veda est la plus
importante et est constituée de quatre
sections dont la rédaction, en langue
sanskrite, s’échelonne entre 1500 et 800
avant notre ère. Ces sections sont : le
Rigveda, le Samaveda, le Yajurveda et
l’Atharvaveda.
15
B
BiBibliographie
bliographie
BOISVERT, Mathieu. Un monde de religions, Tome I : Les Traditions de l’Inde,
Québec, Presses de l’Université du Québec, 1997.
BOWKER, John. Religions du monde : les grandes religions analysées et expliquées,
Montréal, Libre Expression, 1998.
DANIELOU, Alain. Le Polythéisme Hindou, Paris, Buchet Castel, 1975.
DAS, Kalpana, et Robert VACHON. L’Hindouisme, Montréal, Guérin, 1987,
coll. « Les grandes religions ».
DELUMEAU, Jean. Des Religions et des Hommes, Desclée de Brouwer,
Encyclopédie d’aujourd’hui, 1997.
ELIADE, Mircea et Ioan P. COULIANO. Dictionnaire des religions, France, Plon,
1994.
RENOU, Louis. L’Hindouisme, Paris, PUF, 1951, coll. « Que sais-je ? ».
O
TARDAN-MASQUELIER, Ysé. L’Hindouisme : des origines védiques aux courants
contemporains, Paris, Bayard, 1999.
Ouvrages généraux
généraux
Ouvrages
Histoire des religions (tome I et tome III), France, Gallimard, 1976.
LENOIR, F., et Y. TARDAN-MASQUELIER,
Encyclopédie des religions, Paris, Bayard, 1997.
60
• La tradition chrétienne
• La tradition bouddhiste
• La tradition islamique
• La tradition juive
• Le phénomène religieux
• Le guide des grandes religions
DANGER
LE
PHOTOCOPILLAGE
TUE LE LIVRE
Téléchargement