Les grands bassins fluviaux L’eau douce représente 3 % des stocks d’eau de la planète. Les lacs, fleuves Essentielle à la survie des hommes et au développement des sociétés, cette eau est inégalement répartie sur la planète. souterraine, et de la fonte des glaciers s’écoulent vers un exutoire commun, un océan, une mer ou un lac. Les stocks les plus importants se situent en zone intertropicale où les pluies sont les plus abondantes. Les précipitations, et donc les débits des cours d’eau, peuvent être très variables au sein d’un bassin versant. C’est un territoire où les eaux provenant de la pluie, des nappes d’eau Le bassin versant porte le nom du fleuve principal, cours d’eau alimenté par de nombreux affluents de l’amont vers l’aval. Il existe toute taille de bassins versants, les plus importants étant ceux de l’Amazone, du Congo, du Mississippi et du Nil. et rivières, dont la ressource est facilement 1 ne représentent que 1 à 2 % de cette eau douce. 5 11 9 mobilisable par l’homme, 4 6 2 PRINCIPAUX BASSINS VERSANTS SUR TERRE 3 10 8 7 6. Niger 1. Mississipi Superficie : 3,2 millions de km². Débit moyen : 13 000 m3/s. Longueur : 3 780 km. 2. Orénoque Superficie : 1 million de km². Débit moyen : 35 000 m3/s. Longueur : 2 140 km. 3. Amazone Superficie : 6 millions de km². Débit moyen : 206 000 m3/s. Longueur : entre 6 300 et 6 800 km. 4. Rhône Superficie : 0,1 million de km². Débit moyen : 1 700 m3/s. Longueur : 810 km. 5. Danube Superficie : 0,8 million de km². Débit moyen : 6 300 m3/s. Longueur : 3 020 km. Superficie : 1,2 million de km². Débit moyen : 5 600 m3/s. Longueur : 4 184 km. 7. Congo Superficie : 3,5 millions de km². Débit moyen : 40 000 m3/s. Longueur : 4 700 km. 8. Nil Superficie : 3 millions de km². Débit moyen : 2 800 m3/s. Longueur : entre 6 400 et 6 700 km. 9. Gange-Brahmapoutre Superficie : 1,5 million de km². Débit moyen : 30 800 m3/s. Longueur : 2 896 km. 10. Mékong Superficie : 0,8 million de km². Débit moyen : 21 000 m3/s. Longueur : 4 350 km. 11. Yangzi Jiang Superficie : 2 millions de km². Débit moyen : 30 000 m3/s. Longueur : 6 380 km. LE SAVIEZ-VOUS ? Le Nil et l’Amazone ont presque la même longueur, 6 700 km environ. Cependant, l’Amazone, avec un bassin plus grand et des pluies plus abondantes, est nettement plus puissant avec un débit moyen 25 fois plus important ! Fleuves, lacs et rivières offrent un indispensable moyen de communication entre les hommes 2 Des fleuves sous influence Les fleuves et rivières ne sont pas figés dans le temps et dans l’espace. Il existe de subtils liens entre les cours d’eau et les reliefs L’eau choisit toujours la pente la plus importante. Le parcours d’un fleuve est donc lié à la topographie, elle-même héritée de l’histoire géologique du bassin. comme les sécheresses ou les fortes pluies, accentuent l’érosion et donc le transport de matière, qui façonnent en retour les cours de l’eau. Mais l’eau façonne les paysages, en altérant par dissolution les roches et en transportant dans les cours d’eau les produits de cette altération vers l’aval. Ainsi, les blocs, galets, sables, limons, produits de cette érosion, se déposent et s’accumulent dans le lit et sur les berges, perturbant et détournant le parcours des rivières et des fleuves. Les évènements climatiques extrêmes, Depuis le XIXe siècle, l’homme a profondément modifié les fleuves. Ses aménagements détournent les bras, modifient les rives, réduisent le débit, créent des retenues d’eau, perturbent les écoulements et la vie dans les cours d’eau. Mais ils apportent aussi des services aux populations : alimentation en eau des villes et des champs, production d’électricité, création d’aires de loisirs... Équateur Espagne France dans lesquels ils évoluent. Mais, le changement climatique, et surtout les aménagements Vallée du Rio Pastaza. De torrent dans les zones montagneuses à forte pente, il devient plus large, plus profond et plus lent vers l’aval dans les plaines. Bolivie Barrage d’Aldeadávila. Les réservoirs créés par les barrages servent à alimenter les villes en eau et électricité et irriguer les cultures. De nombreux projets de barrages géants sont prévus sur les fleuves tropicaux. Les centrales thermiques (ou nucléaires) utilisent les fleuves pour refroidir leurs installations. L’augmentation de 2 à 3 °C de la température de l’eau qui en résulte perturbe les écosystèmes fluviaux. Maroc Russie humains depuis presque 200 ans, ont profondément et rapidement modifié ces milieux. Glacier sur la montage Huayna Potosí. Les glaciers de Colombie, d’Équateur, du Pérou et de Bolivie, qui alimentent les cours d’eau andins, se sont réduits de 30 à 50 % depuis la fin des années 70, confirmant l’accélération du changement climatique à la fin du XXe siècle dans cette région du monde. Rivière Léna. Lorsqu’un fleuve se divise en plusieurs chenaux, certains ne sont alimentés que pendant les crues, d’autres sont définitivement coupés du fleuve, mais encore en eau et riches en biodiversité. Les effets du changement climatique sont fluctuants dans le temps, avec de fortes sécheresses une année, et d’importantes inondations la suivante ; mais aussi dans l’espace avec, au même moment, un déficit en pluie dans une zone et de fortes précipitations dans une autre. LE SAVIEZ-VOUS ? Certaines rivières modifient le paysage au point de creuser leur lit profondément dans la roche. C’est le cas du Colorado aux états-Unis qui « sculpte » le Grand Canyon depuis 7 millions d’années. Les méandres évoluent sous l’effet de l’érosion et de la sédimentation dues au courant 3 Réchauffement climatique : faits et méfaits D’après le GIEC*, la température moyenne Sans changement majeur et rapide dans les émissions de gaz à effet de serre, le thermomètre mondial subira en moyenne une hausse de 3,7 à 4,8°C d’ici à 2100. L’objectif de la communauté internationale est de tout faire pour la limiter à 2°C, défi encore réalisable selon les experts. Les conséquences de la hausse de la température moyenne sont multiples. Parmi elles, le changement du régime des pluies avec une fréquence plus importante des évènements extrêmes, qu’il s’agisse de fortes précipitations ou de sécheresses, entrainant des crues et des étiages sévères sur pratiquement l’ensemble des grands bassins fluviaux, en régions tempérées comme en régions tropicales. de la Terre a grimpé de 0,85°C depuis 1880. Il est « extrêmement Le CO2 est de loin le plus problématique des gaz à effet de serre avec 76 % des émanations. Leurs sources principales : production d’énergie, agriculture, industrie et transports. C’est depuis 1950, date à partir de laquelle l’industrie s’est fortement développée, que l’augmentation de température est la plus importante jamais enregistrée : +0,6°C. Si l’on considère la température moyenne de la Terre, 5°C seulement différencient les périodes glaciaires des périodes chaudes, où les calottes polaires étaient quasi inexistantes. probable » que cette hausse soit liée, en majeure partie, aux activités Si les gaz à effet de serre ne diminuent pas d’au moins 40 % avant 2050, les scientifiques prévoient des bouleversements profonds. Dans l’hypothèse la plus pessimiste, en Inde et au Bangladesh, les pluies de la mousson, génératrice d’inondations, seront amplifiées d’environ 20 % en 2100, et de plus de 50 % un siècle plus tard. humaines**. Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat. * ** Rapport 2013-2014. À l’inverse, le bassin méditerranéen, le Sahel, le sud de l’Afrique et une partie de l’Amazonie verraient leurs précipitations diminuer de 10 à 20 % en 2100, et même de plus de 50 % d’ici à 2200. En France, le changement climatique induirait une baisse de 20 à 30 % des débits des cours d’eau, dès 2050, avec des sécheresses plus fréquentes et plus longues. LE SAVIEZ-VOUS ? Selon le scénario à +4,8°C, les fleuves, rivières, lacs, zones humides subiront de plein fouet le changement climatique. La réduction des apports en eau aggravera la concurrence entre les quatre principaux usages de l’eau : domestique, agricole, industriel et environnemental. La désertification menace 40 % des terres émergées de la planète, dans 110 pays, surtout en Asie et en Afrique 4