L`astrolabe, l`univers antique en 2 dimensions

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COMMISSION des CADRANS SOLAIRES
de la
Société Astronomique de France
http://www.commission-cadrans-solaires.fr/
Contact direct : Philippe Sauvageot :
[email protected]
Domaine :
Mesure du temps par les astres
CADRANS SOLAIRES
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Activités :
- Inventaires
- Etudes, analyses, histoires, logiciels
- Réalisations
2 réunions/an
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Revue Cadran Info (170 pages) 2/an
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L’ASTROLABE
L’univers antique en 2 dimensions
L’univers est une sphère…..
LA MÉSOPOTAMIE
L’univers est une sphère……
Ce sont les babyloniens ( 2000 à 600 av JC) qui les premiers ont formulé
le concept de sphéricité de l’univers.
Hier
Aujourd’hui
L’univers est une sphère…..
LA GRÈCE
Les astronomes de l’Antiquité grecque ont repris le concept, notamment
avec Anaximandre (610 à 543 av JC).
Dans la conception d’ Anaximandre, la Terre au centre de l’univers est
immobile et c’est le ciel qui tourne autour.
Anaximandre est le premier à avoir enseigné que la Terre était le centre de
l’univers.
L’univers est une sphère…..
LA GRÈCE
Selon Aristote (384-322 av. JC), l’univers est constitué de sphères emboitées
les unes dans les autres, avec la terre immobile au centre.
L’univers et la terre, ont un centre et un axe communs.
C’est le ciel qui tourne autour de
la terre et de leur axe commun,
d’Est en Ouest, entraînant avec lui
les étoiles fixes.
Les orbites des planètes du soleil et
des étoiles sont circulaires
De plus, leurs mouvements se devaient
d’être parfaits, donc, circulaires et avec
une vitesse uniforme
Représentation de l’univers : la sphère armillaire
La sphère armillaire :
modèle réduit de l’univers
Armille = anneau
du latin armilla (cercle, bracelet),
Instrument pédagogique et instrument de mesure.
La sphère armillaire
Colure des solstices
Ecliptique
Méridien
Pôle nord
Cercle arctique
Equateur
Tropique Capricorne
Tropique Cancer
Table d’horizon
Cercle antarctique
Pôle sud
Colures : géographie/astronomie
grands cercles de la sphère qui coupent
l’équateur et l’écliptique en 4 parties égales
et qui servent à marquer les 4 saisons de
l’année.
Colure des équinoxes
La sphère armillaire
Les éléments fixes de la sphère (méridien et
horizon), correspondent à ce que l’on appelle la
sphère locale, tandis que les éléments mobiles,
l’ensemble des armilles, permettent de
reproduire la rotation apparente de la sphère
céleste autour de la terre.
L’instrument, permettant de modéliser la
configuration du ciel, il faut au préalable
incliner la sphère de façon à ce que l’angle
horizon/pôle nord corresponde à la valeur de
la latitude. Ensuite on oriente l’ensemble de
l’instrument selon l’axe nord/sud.
Lectures immédiates : hauteur de passage du soleil
au méridien sud, azimut de lever ou de coucher du
soleil, heure de lever et coucher du soleil…..
De la sphère armillaire à l’astrolabe
où comment passer de la sphère au plan
BNF, département cartes et plans
Caractéristiques de l’astrolabe :
son objet est de modéliser les mouvements du ciel et d’utiliser la régularité des
mouvements et des positions des astres (étoiles et soleil) afin de se repérer
dans le temps, par exemple pour lire l’heure solaire, mais également
géographiquement (directions cardinales)
il repose sur le principe de la projection stéréographique, principe qui est l’art
de représenter les solides sur un plan. Cette projection est dite « conforme »
elle conserve les angles.
Dans le cas de l’astrolabe on a une double projection :
- projection de la sphère céleste
- projection de la sphère locale
Sa fonction : mesurer la hauteur des astres
C’est Apollonius de Perge (-262 / -190) qui élabora les fondements de ce type de projection.
Cependant c’est Hipparque (-190 / -120) qui appliquera le principe à l’astronomie.
Les écrits permettant d’attribuer avec exactitude les contributions d’Apollonius et d’Hipparque faisant
cruellement défaut, il est très difficile d’avoir des certitudes quant à la genèse de l’invention de l’instrument.
Théon d’Alexandrie (335-405) a écrit un traité de l’astrolabe qui ne nous est pas parvenu mais qui est
mentionné dans d’autres ouvrages scientifiques
L’ouvrage complet le plus ancien qui nous soit parvenu est le Traité de l’astrolabe de Jean Philopon (490570) , dit Jean le Grammairien, ayant vécu à Alexandrie.
Quelques précisions sur l’étymologie et le sens du mot astrolabe
ASTRO LABE
ASTRON
LAMBANEIN
« Le preneur d’astres »
Les instruments de la famille des astrolabes se caractérisent par leur fonction
qui est de mesurer la hauteur des astres au dessus de l’horizon.
Principe de la projection stéréographique
Conception de l’univers dans l’Antiquité Grecque
N
Sphère céleste
Tropique Cancer
T
Écliptique
Équateur céleste
Tropique Capricorne
S
Principe de la projection stéréographique
Projection dans le plan de l’équateur
N
Sphère céleste
Équateur céleste
Plan de l’équateur
S
Principe de la projection stéréographique
Projection dans le plan de l’équateur
N
Sphère céleste
Eq
Plan de l’équateur
S
Plan de l’équateur
Principe de la projection stéréographique
Projection dans le plan de l’équateur
N
Sphère céleste
Tropique Cancer
Cancer
Eq
Plan de l’équateur
S
Plan de l’équateur
Principe de la projection stéréographique
Projection dans le plan de l’équateur
N
Sphère céleste
Cancer
Tropique Capricorne
Eq
Plan de l’équateur
Capricorne
S
Plan de l’équateur
Principe de la projection stéréographique
Projection dans le plan de l’équateur
N
Sphère céleste
Cancer
Eq
Plan de l’équateur
Capricorne
S
Plan de l’équateur
Principe de la projection stéréographique
Projection dans le plan de l’équateur
N
Sphère céleste
Cancer
Eq
Plan de l’équateur
Capricorne
S
Plan de l’équateur
Principe de la projection stéréographique
Projection dans le plan de l’équateur
N
Sphère céleste
Écliptique
Écliptique
Cancer
Eq
Plan de l’équateur
Capricorne
S
Plan de l’équateur
Principe de la projection stéréographique
Projection dans le plan de l’équateur
N
Sphère céleste
Méridien
Écliptique
Cancer
Eq
Plan de l’équateur
Capricorne
S
Plan de l’équateur
Principe de la projection stéréographique
Projection dans le plan de l’équateur
N
Sphère céleste
Écliptique
Nord
Cancer
Eq
Plan de l’équateur
Capricorne
S
Plan de l’équateur
Résultat de la projection
Cancer
Équateur
Écliptique
Capricorne
Résultat de la projection
Écliptique
Cancer
Équateur
Capricorne
Tracés reconstitués d’un astrolabe grec, d’après l’ouvrage de Jean Philopon
Le tympan : représentation de la sphère locale
Sud
Zénith
Cercles de hauteur
Est
Ouest
Heures inégales
Nord
Tracés reconstitués d’un astrolabe grec, d’après l’ouvrage de Jean Philopon
Le trône
Le limbe :
couronne extérieure
divisée en 360°
Tracés reconstitués d’un astrolabe grec, d’après l’ouvrage de Jean Philopon
L’araignée :
Écliptique
Tracés reconstitués d’un astrolabe grec, d’après l’ouvrage de Jean Philopon
Face avant complète
Tracés reconstitués d’un astrolabe grec, d’après l’ouvrage de Jean Philopon
La face arrière :
Limbe gradué pour mesurer
les hauteurs, encore appelé
échelle d’altitude
Alidade
ou dioptre à œilletons
Fin de l’histoire grecque, mais ce n’est pas la fin de l’histoire de l’astrolabe !!!!
Après les Grecs, les Arabes :
A partir de 632, extension de l’empire arabo musulman.
A la fin du 7ème siècle, les conquêtes de l’Égypte, de la Syrie et de la Perse par les
peuples de la péninsule arabique, vont développer les échanges culturels, et l’essor
des sciences arabes pendant plusieurs siècles.
Après les Grecs, les Arabes :
L’arrivée des arabes à Alexandrie, grand centre culturel depuis sa fondation par
Alexandre le Grand en – 331 av. JC, va être l’occasion d’un brassage des
connaissances assez impressionnant.
Après les Grecs, les Arabes :
Au début du 8ème siècle, ils s’installent en Espagne, où ils vont développer un
important foyer culturel à Cordoue.
A la même époque, le calife de Bagdad, Al Mamun, fonde les Maisons de la
Sagesse, sorte d’universités qui deviendront des foyers culturels et scientifiques
propices au développement des sciences. On voit également apparaître de
grands observatoires astronomiques.
Avec les Arabes, l’objet va prendre toutes ses dimensions,
scientifique, religieuse et esthétique.
Tympan des Grecs
Tympan des Arabes
Face avant complétée par les tracés Arabes
Axe Nord /Sud
Cercles d’azimut : permettent de s’orienter.
C’est à Al-Kwarizmi, d’origine Ouzbèk,
(780 – 850 ap. JC) que nous les devons.
Nous le connaissons tous, il est l’inventeur
de l’ « al-jabr » (algèbre).
Lignes de crépuscule : élaborées par
Al-Biruni, (973 – 1048 ap. JC) né en
Perse, permettent de déterminer le début
du crépuscule du matin et la fin du
crépuscule du soir.
Est
Il imaginera aussi, le tracé des courbes des
heures des prières musulmanes, et le tracé
de la Qibla, direction de la Mecque.
Cercles d’azimut
Lignes
crépuscule
Ouest
Du bon usage de la face arrière
Dos de l’astrolabe grec
Dos d’un astrolabe syrien – fin du 9ème s.
http://www.mhs.ox.ac.uk/
Du bon usage de la face arrière
Astrolabe en laiton - Guadalajara / Espagne - 1081
Échelle d’altitude
Calendrier zodiacal
Calendrier civil
http://www.mhs.ox.ac.uk/
Du bon usage de la face arrière
Échelle d’altitude
Calendrier zodiacal
Calendrier civil
Carré des ombres
Alidade
A partir du 11ème siècle, l’astrolabe va se décliner sous différentes formes
Astrolabe universel
11ème – Al Zarquali
Quadrans vetus
11ème – auteur inconnu
A partir du 11ème siècle, l’astrolabe va se décliner sous différentes formes
Astrolabe linéaire
Fin 12ème – Al Tusi
Quadrans novus
Fin 13ème – Profatius
A partir du 11ème siècle, l’astrolabe va se décliner sous différentes formes
Astrolabe nautique
15ème siècle– Portugais
Astrolabe universel
16ème siècle– Rojas
L’astrolabe : 2000 ans d’Histoire
Les Grecs :
astronomes, géographes,
géomètres, mathématiciens
Les Arabes : à partir du concept des Grecs,
les astronomes et mathématiciens Arabes vont
enrichir l’objet, tant au niveau de ses
fonctionnalités que de l’esthétique
Du 2ème s. av. JC
au 7ème s. ap. JC
A partir du 7ème s. ap. JC
jusqu’au 19ème s. ap. JC
Comment l’utilise-t-on ?
Cet instrument modélise les mouvements du ciel.
Cette modélisation va permettre :
1) De se repérer dans le temps, en lisant l’heure,
2) De repérer la direction des astres,
et donc par analogie, de se repérer géographiquement.
Au-delà de ces 2 fonctions, l’instrument est un outil pédagogique permettant de
visualiser la mécanique céleste.
Comment l’utilise-t-on ?
Se repérer dans le temps : lire l’heure
heure solaire
Le principe va consister à mesurer la hauteur des astres au dessus de l’horizon
(soleil ou étoiles)
C’est cette hauteur mesurée, associée à la longitude (position sur l’écliptique) du soleil,
qui va permettre de lire l’heure.
Se repérer dans le temps : lire l’heure
Paris, le 11 novembre, après midi, trouver la position du soleil sur l’écliptique
Dos de l’astrolabe
Calendrier zodiacal
Calendrier civil
Le 11 novembre
19° Constellation du Scorpion
ou 229° LE
Peser le soleil :
mesurer sa hauteur au dessus de l’horizon
Peser le soleil :
mesurer sa hauteur au dessus de l’horizon
Peser le soleil :
mesurer sa hauteur au dessus de l’horizon
La pointe de l’alidade
indique 20°
Les 2 informations nécessaires pour lire l’heure sont connues :
position du soleil sur l’écliptique : 19° Scorpion
hauteur du soleil au dessus de l’horizon : 20°
La face avant de l’astrolabe, araignée, limbe et tympan, vont nous permettre de lire l’heure
Repérer le point solaire
19° Scorpion
Quelle heure est-il, le 11 novembre, quand le soleil est à 20° au dessus de l’horizon sud ouest ?
Le point solaire va se situer
dans le quart sud ouest du tympan
Repérer le cercle de hauteur 20°
Le point solaire est amené
sur le cercle de hauteur 20°
La règle, appelée ostensor, est
amenée sur le point solaire
La pointe de l’ostensor indique :
13 h 40 min
Quelle heure est-il, le 11 novembre, quand le soleil est à 20° au dessus de l’horizon sud ouest ?
13 h 40 min
Heure solaire
Comparons avec l’heure de notre montre :
3 corrections à apporter :
Heure légale :
+ 1h ou + 2h
Longitude :
Obs. Paris = 2° 20’ Est soit -9 min 20 sec
Equation du temps : - 16 min
Soit :
13 h 40 min + 1h – 25 min 20 sec =
14 h 14 min 40 sec
Bibliographie :
L’Astrolabe histoire théorie et pratique – Raymond d’ Hollander – Institut Océanographique
Traité de l’Astrolabe – Jean Philopon – Traduction de Alain Philippe Segonds
Les instruments astronomiques du Moyen Age – Emmanuel Poulle
Les instruments de l’astronomie ancienne – Philippe Dutartre – Vuibert
Instruments scientifiques à travers l’histoire – E. Hébert – V. Hauguel - Ellipses
Astronomie en terres d’Islam – Émile Biemont - Burillier
Sites Internet :
http://www.mhs.ox.ac.uk/astrolabe/
http://dutarte.perso.neuf.fr/instruments/
http://www.shadowspro.com
Merci pour votre attention
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