Les propriétés des vaccins utilisés en France et leur rôle dans la

Lesproprsdes vaccinsutilisés en France
et leur le dans la prévention de la diffusionduvirus
PhilippeVannier(1),Christophe Chartier(2),Jean-Claude Rouby(3),Sphan Zientara(4)
(1)Afssa, Directeur de la santéanimaleetdubien-être desanimaux
(2)Afssa, Laboratoire d’études et de recherches caprines, Niort
(3)Afssa, Agencenationale du médicamentvétérinaire,Fougères
(4)Afssa, Laboratoire d’études et de recherches en pathologie animaleetzoonoses, Maisons-Alfort
Dans le contextpimiologiqueactuel etcomptetenudufait
queles mesuressanitairesnepeuventplutre efficacement
misesenplace auregard d’unnombre de foyerlevés,les
expertss’accordentsurlefaitqueles vaccins constituent
le meilleurmoyen de luttecontre une épizootie de FCO[1-4].
En glegénérale, lesvaccins utilisés reçoiventune Autorisation
de mise surlemarché(AMM) apsune évaluation
administrativeetscientifiquedundossier constituédungrand
nombre de dones, permettantde conntre avec précision
lesréelles propriétés duvaccivalué.
Cependant,lorsquelurgence de la situationnepermetpas
aux firmes pharmaceutiques de fournir undossier complet,les
Étatsmembres ontla possibilitéd’autoriser temporairement
l’utilisationdevaccins sans AMM, en fonctiondes éléments
scientifiques disponibles, etd’une analyse fice-risqueen
faveurdune vaccination(ATU).
Afin quedes garantiesminimales de qualité, d’innocuitéet
d’efficacitédeces vaccins puissentêtre obtenues surune base
commune en situationdurgence,des recommandations ont
étéélaboes parles autorités compétentes surles critères
àprendre en comptepourl’évaluationdeces vaccins [5]. Les
industrielsdoiventmettre en œuvre desessaispermettant
d’évaluer dans quelle mesure lesvaccins sontcapables de
prévenir la virémie chezlesanimaux vaccispuis infectés
exrimentalement.Ainsi,lorsdune épizootie de FCO, les
vaccins doiventjouer unrôlemajeurpourcouperles cycles de
transmissionduvirus.
Cetarticle reprendles donnéesd’innocuitéetd’efficacité
disponiblespubles dans la littérature concernantdifférents
vaccins disponiblesenFranceeten Europe ainsiquunvaccin
bivalentexrimental [6-9].
Cesvaccins sont:
Vaccin A-BLUEVAC®8,CZVeterinaria,Espagne;
Vaccin B-BTV PUAlsap8,Mérial, France;
Vaccin C-ZULVA8Ovis ouBovis,FortDodge, Pays-Bas;
Vaccin D-BOVILIS BTV8®, Intervet,France;
Vaccin Eexrimental -BTV4/BTV8,Mérial, France.
Tousces vaccins sontàvirusinactivé. Àl’exceptionduvaccinE,
tousles vaccins analyssontmonovalents(rotype 8).
RÉSULTATS D’INNOCUITÉ
Essais sur bovins et moutons[6]
Lesvaccins A, B, Contfaitl’objetd’une étude d’innocuitépar
Gethmann et al.[6]envaccinant1007moutonset893bovins
en Allemagne;638animaux ontétéutilisés commetémoins
(324moutonset314 bovins).
Dans cetttude,les bovinsontétévaccisdeux fois à21ou
28jours d’intervalle,selon lesindications desfabricants. Les
moutons ontétévaccisune fois avec lesvaccins AetB, ou
deux fois avec le vaccinC.
Globalement,les vaccins n’ontpasinduitune élévation
significativedelatemrature desbovinsvaccis. Par
oppositionaux jeunesbovinsvaccis, lesbovinsadultes
ontmontune plusgrandevariabilitédeleurtemrature
corporelle moyenne. Apslerappelvaccinal, 5bovinssur
39(vaccinA)et5bovinssur39(vaccinC)ontveloppé une
hyperthermie tstransitoire.LevaccinBainduitune action
thermiquesignificativeàpartir du7
ejouraprès le rappel
(9 bovinssur38) quiavaittotalementdisparu7jours plustard.
Chezlesmoutons,des hyperthermiestemporairesontété
observéesaprès le rappel avec le vaccinC,quin’ontduque
2jours.Des actions localesdegonflement(1 cm de
diamètre)ontétéobservéeschezunseuljeune bovin vacci
avec lesvaccins AetB. Tousles bovinsvaccis(A, B, C) ont
présentédes actions dumême type apslerappel, qui
ontdisparuaubout de 3jours.Les adultes ontagiplus
fréquemmentqueles jeunesbovinsavec la persistancede
gonflementsaupointd’injectionaprès la premre vaccination.
Des effetsanalogues ontétéobservés apslerappel.
Chezlesmoutons, lesjeunesontveloppé une petiteréaction
locale de 1cmdediatre (gonflementsetérythème) au
sited’injectionavec desréactions plusfquentes dans une
exploitationquedans l’autre.
Au21 ejouraprès la premre injection, lesnodulesontévolué
en abscheztrois sursixdesovinsvaccisavec le vaccinA.
Chezlesadultes,lapremièreinjectionn’a pasprovoquéde
actions localessignificatives.Après le rappel avec le vaccinC,
5animaux ontmanifestéungonflementdiffusaupoint
d’injection.
Lors de cetttude,221vachesontdonnaissanceàdes
veaux en bonne santé;aucunavortementni effettératogène
n’ontétéobservés.
Deux agneaux de mèresvaccies sontspmatument
mais sans significationstatistiquelorsdelacomparaison des
performances avantetapsvaccinationdans lesexploitations
conceres.Les productions laitresn’ontpatéaffectéespar
cesvaccinations.
Essais sur chevrettes [7]
Des étudesd’innocuitéontégalementétéconduites àl’Afssa
chezdeschevrettes avec lesvaccins DetE.
Le vaccinDaétéadministàdoubledose(2ml)àJ0etàdose
simple (1 ml)àJ14 etJ28(conditions anormalesdutilisation
susceptiblesd’amplifier desréactions secondairespotentielles)
ouàdosesimple(1ml) àJ0etJ14par voie sous-cutanée. Trois
24 -Bulletin épidémiologique 35/Hors-série/Spécial FCO
lotsde12chevrettes âgéesde3mois ontétéconstitués (le3 e
lotestconstituédechevrettes témoins).
L’élévationdetemrature apsvaccinationestde l’ordrede
0,2°C à0,7°C selon lesinjections dans lesgroupesvaccisavec
une élévationdetemrature la plulevée dans le lotsurdosé
etlors de la 3einjection. anmoins, quelques animaux ont
présentéune élévationdetemrature surieure à1°C (de1à
4chevrettes)ouà1,5 °C (1 chevrettedans chaquelot).
Selonleschémavaccinalindiqué(2injections de 1ml),des
actions localesontétéobservéeschez25%(1re injection)
et75% (2 einjection) deschevrettes vaccies, avec une
taillemoyenne de actionde1,3(1re injection) à2,8 cm²(2 e
injection).Ces actions ontétéobservéespendant3à4jours.
Àpartl’hyperthermie, aucune actiongénéralen’a été
observée.
Le vaccinbivalentEsurdoséaétéadministà1lotde 10
chevrettes âgéesde5mois avec une doubledosJ0etune
dose simple àJ14 etJ28par voie souscutanée(3injections).
Lesrésultatsontétécomparés àceux observés dans ungroupe
témoinde10chevrettes inocues avec dusérumphysiologique.
Unvationmoyennedetemrature de l’ordrede0,5 à
0,8 °C téobservée dans le lotvacci.4chevrettes sur10
ontprésentéune hyperthermiesurieure à1°C apsla2 eet
la 3 einjection. Aucune élévationdetemrature surieure à
1,Cn’a étéobservée.
Dans lesconditions forcéesdutilisationduvaccin(surdosage,
doubledoseàJ0etdose simple àJ14 etJ28), desréactions
localesontétéobservéeschez90à100 %des animaux
vaccisaprès chaqueinjectionavec une surfacemoyenne de
2,6à4,2cm².Àlafin de la rioded’observation(14 à21jours
apsladernièreinjection),lataillemoyenne desréactions
étaitaumaximumde1,6cm².
Àpartl’hyperthermie, aucune actiongénéralen’a été
observée etlescroissances n’étaientpasstatistiquement
différentes entre le lotvaccietle lottémoin.
RÉSULTATS D’EFFICACI
Essais en conditions exrimentales
chez lesmoutons [8]
Un essaiaétéentrepris en vaccinant17moutonsde6
à15mois environ,avec lesvaccins:A(6ovins),B(6ovins),
etC(5ovins),selon le schémarecommanparlefabricant
(1 à2injections à3semainesd’intervalle). Un lotde 6
moutonstémoins étaitinclusdans l’essai. Les23 moutons
ontétééprouvés, parvoie souscutanée, avec 4mldesangde
bovin (lui-même inocuparvoie intraveineuse avec dusang
virémique),9à12semaines apslaoulesinjections vaccinales.
Chez5des 6moutonstémoins, descopiesdegénome viral
ontétédétectéespar RT-PCR en temps réel dans le sang s
le 3ejouraprès l’épreuve. Le nombre de copies dunome a
atteintunpic 10jours apsl’épreuve, etdunome viral té
tectépendanttouteladuedelapériode d’observation(21
jours apsl’infection).Chezunseuldes 17moutonsvaccis
(vaccinA), descopiesdegénome viral ontétédétectéesdans
le sang apsl’épreuve(Ct<32)etce,pendanttoutelapériode
d’observation. Ce mouton estd’ailleurs le seulchezlequel
aucunanticorps antiVP7etneutralisantn’tédétectédans
sonsérumaprès vaccinationetavantépreuve, ce quilaisse
supposer quecemouton n’apas étécorrectementvacciné ou
quel’animal vaccin’apas présentéderéponse immunitaire.
Aucune copie de nome viral n’témiseevidence,après
épreuve, cheztousles autresmoutons vaccisavec les3
vaccins A, B, C. Aucunsigne cliniquen’a étéobservéaprès
épreuvechezlesovinsvaccis.
Bulletin épidémiologique 35/Hors-série/Spécial FCO-25
Essais terrain chez lesbovins[9]
96vachesgestantes, àdiversstades de gestationetprovenant
d’ulevagedevacheslaitresindemnes d’infectionpar le
virusdelaFCO (sérotype 8) ontétérépartiesen2lotsde
taillgale (48) de manièreaatoire.Toutes lesvachetaient
rogatives en but d’essai. Un premierlottévacci
àdeux reprises à28jours d’intervalle avec 1mldunvaccin
exrimental bivalent(vaccinE)contenantle rotype 8.
L’autre lotestresténon vacciettéutilisécomme témoin.
Cinqmois apslapremièrevaccination, le troupeaus’est
infecténaturellement.Lasuspicioncliniqueaétéconfirmée
paranalysessérologiques etRT-PCR.
La quasi-totalitédes vachesdulottémoin aséroconvertiet
descopiesdunome duvirusdelaFCO ontétédétectées
dans leursangpar RT-PCR.Aucune copiedunome duvirus
de la FCOn’a étédétectée dans le sang desvachesvaccies.
Survingt-quatre veaux sdes vachesdulottémoin,10étaient
positifsautestde RT-PCR,dans lespremiersjours apsla
naissance, suggérantune infectiontransplacentaire.
Aucune copiedunome viral n’tédétectée chezles21
veaux sdevachesvaccies etdontle sang téanaly
parRTPCR,dans lespremiersjours apslanaissance,pour
tecter une éventuelle virémie.
DISCUSSION
Lespremierstravaux publssurl’évaluationdes vaccins
utilisés contre la FCOsérotype 8sonttout àfaitintéressants
etcompmentairesdes dones collectéespar la pharma-
covigilance,tout aumoinspourles aspectsrelatifsàl’innocuité
de cesvaccins.
Auregard de l’innocuité, lesrésultatsexrimentaux sont
conformesàceux attenduspourles vaccins àvirusinactivéet
adjuvés àsavoirdes actions localespeuétendues etquelques
hyperthermiesd’intensitéfaibleetde courtedue. Ceseffets
secondaires, nonsystématiques, variables etd’intensitéfaible,
sontsimilairesàceux quisontobservés lors d’utilisationdes
vaccins àvirusinactivéclassiques chezlesruminants.
Comme cela téévoquéenintroduction, la préventionde
la plicationviralechezlesruminantsréceptifsestle facteur
cléquipermetde couperlecycled’infectionruminants
vecteurs ruminants. Or,les sultatsobservés avec les
différentsvaccins utilisés chezlesbovins, lesovinsetles
caprinssontconvergentsetprobants. Ilssemblentindiquer,
dans desconditions exrimentales vères etchezdesbovins
dans une exploitation, quune vaccinationréalieenmilieu
indemneempêche la multiplicationduvirusaprès infection
exrimentaleounaturelle, etprotègecliniquementtantles
adultes quetsprobablementlesfœtus.
Il estimportantde souligner queces sultatsontétéobtenus
pardes équipes différentes même si lesessaisexrimentaux
ontétéréalisavec la mêmesouched’épreuve. En effet,les
sultatspeuventvarierselon la sensibilitédelatechnique
RT-PCR utilisée,lavirulencedelasouched’épreuve, l’intervalle
entre lesinjections vaccinalesetl’infectionvirale.
D’une manièregénérale, l’AMMapporteune garantie plus
comptequune ATUquidonne desgarantiesminimales
relatives essentiellementàlaqualitéetàl’innocuitédunvaccin
etce niveaude garantie doitégalementêtre pris en compte
dans une analyse fice-risquedelutilisationdunvaccin.
Lesessaisexrimentaux constituentla rencepour
l’évaluationdel’efficacitédevaccins etlesrésultatsnesont
pastotalementextrapolables aux conditions duterrain dans la
mesure oùd’autresfacteurs peuventinterrerdans ce dernier
cas: étatraldes animaux conditionnantleurréponse,
présence d’une immunitépassiveàdes niveaux variables,
qualitédel’actevaccinal(conditions de l’injection),respect
de la chne dufroid, nombre d’animaux vaccis/nombre
d’animaux ceptifspsents(couverture vaccinale), efficience
desmoyens de contlesmis en œuvre pouvaluer le degré
de alisationdes mesuresdécidées. De tousces facteurs,
vadépendrelesuccès d’une campagne de vaccination!
BIBLIOGRAPHIE
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[2]Afssa, (2008), Avis 2008-SA-0033.Avis de l’Agencefraaise de sécurité
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[3]Afssa, (2009), Avis 2009–SA0155. Avis de l’Agencefraaise de sécurité
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26 -Bulletin épidémiologique 35/Hors-série/Spécial FCO
La FCOfut considérée en Francecomme une maladieexotique
jusqu’à la finduXXesiècle. De ce fait,aucunvaccincontre la
FCOn’avaitétéenregisten France. Mais l’apparitiondecette
pathologie en Corseen2000 aamené l’Agencenationale du
dicamentvétérinaire (Anmv)àautoriser desvaccins sousun
régimespécial, l’autorisationtemporaire d’utilisation(ATU).En
effet,lorsquelasituationsanitaire l’exige, etlorsquelebénéfice
de la vaccinationl’emportesurles risques encourus, lesautorités
compétentes peuventautoriser rapidementla mise surlemarché
de vaccins,même si cesderniers ne pondentpatoutes les
exigences glementairestellesquedécrites parl’arrêtédu
1 er septembre 2009.
C’estainsi quedes ATUontétédélives àdes vaccins,d’abord
vivants(en provenanced’Onderstepoort–AfriqueduSud) puis
inactivés, pourune utilisationàlafois surbovinsetovins: contre
le sérotype 2d’abord (BTVPURALSAP 2de Merial) puis contre
le sérotype 4(BTVPUR ALSAP4deMerial),etenfinunvaccin
contenantlesdeux sérotypes(BTVPUR ALSAP2-4 de Merial)
en mars 2006.Cedernieraétédéveloppé,probablementpour
faciliter la vaccinationsurleterrain.
La situationenmatière de FCOsemblaitstabilisée lorsque
le sérotype 8aémerde façoninattendueaux Pays-Basen
2006,pouratteindrerapidementlespaysalentour. Malgrédes
lais de développementetde contle tscourts, l’industrie
pharmaceutiqueapuproposer desvaccins inactivés contre le
sérotype 8dès décembre 2007 :des ATUontétédélives par
l’ANMV début janvier2008pourZULVAC8BOVIS de FortDodge
pourbovins;ontrapidementsuivides ATUpourZULVAC8OVIS
de FortDodge etSYVAZUL8deSyvapourovins, ainsiquepour
BTVPUR ALSAP8deMerialetBOVILISBTV 8d’Intervet,pourles
deux espèces àlafois.
Suitune conférenceorganisée parlaCommissioneuropéenne
le 16janvier2008àBruxelles, sixdossiers de vaccins contre la
FCOsérotype 8, dontcertains étaientautorisés en France
souslerégimedel’ATU,ontégalementétédéposésàl’Agence
européenne dumédicament(EMA), afin d’obtenir une autorisation
communautaire :l’intérêtd’une telle démarcherésidedans le
faitqueles vaccins ainsienregistssontidentiques d’unpays
àl’autre de l’Unioneuropéenne,cequifacilitelamiseeuvre
d’une prophylaxie vaccinale communautaire.LevaccinBTVPUR
ALSAP8aainsi obtenuune autorisationsouscirconstances
exceptionnelles en mars 2009, en applicationdes articles26(3)
de la Directive2001/82/EC et39(7)duglement(EC) 726/2004,
quipermettentl’octroi d’une AMMcommunautaire assortie de
conditions spécifiques;ZULVAC 8BOVIS etZULVAC 8OVISsont
en passed’obtenir une autorisationsimilaire slafin de l’année
2009;desdonnéessupplémentairessontencoreattendues pour
lesautresvaccins.
Cependant,dufaitde l’obtentiondune autorisationdemisesurle
marccommunautaire pourlundes vaccins (BTVPURALSAP 8),
lesautorisations temporairesdélives en Francepourlesérotype
8nepouvaientêtre maintenues, en applicationdel’article L.5141-
10duCode de la santépublique. Ellesontdontéretirées à
la findelacampagne vaccinale de l’été2009. Ceci permetde
comprendre pourquoi certains vaccins peuventdispartre du
marc,momentanémentoufinitivement,sans quecelamette
en cause leurinnocuitéouefficacité.
Àpeineles vaccins contre le sérotype taient-ils disponiblesque
le sérotype 1estapparu,d’aborddans la péninsule ibérique, puis
le suddelaFranceen2007,poursepropager rapidementdans
le quartsud-ouestduterritoire.L’industriepharmaceutiqueaalors
travailléàdévelopper desvaccins inactivés contre ce nouveau
sérotype.Des ATUontétédélives, une àcinqsemainesaprès
le dépôtdesdossiers correspondants, pourZULVAC1BOVINS
de FortDodge (pourbovins),ZULVAC1OVINS de FortDodge et
SYVAZUL1deSyva(pourovins),BLUEVAC 1deCZV etBTVPUR
ALSAP1deMerial(pourles deux espèces).
Lesautorisations n’ontétédélives qu’à desvaccins inactivés.
Car même si la livrancedune AMMdunvaccincontre la
FCOpourraitglementairementconcerner unvaccinvivant,
tiquementmodifouencoresous-unitaire, la nature même
de cesvaccins rend la démonstrationdel’innocuitébeaucoupplus
longueetlicate, eten conséquenceinadaptée aux situations
d’urgence.
En outre,depuis 2007,tousles vaccins contre la FCOautorisés
l’ontétésouslerégimedel’ATU.Toutefois,les dones de
pharmacovigilancerecueilliesauprès desvétérinairessurles
deux campagnesdevaccinationindiquentque, comparativement
aunombrededoses distribuées(plusdecentmillions), peu
d’effetsindésirables ontétéobservés.Eneffet,alors même
queces acteurs de terrain ontétésensibilisés àl’importance
de la pharmacovigilance, se traduisantparune augmentation
significativedunombrededéclarations concernantlesbovins
etlesovinsrecensées àl’Anmv(multipliéespar 5en2008
parrapportaux annéespdentes), environunmillier de
déclarations d’effetsindésirables ontétérues parl’ANMV,
soitunratio de 1animal sur10000 susceptible de agir suit
l’administrationdunvaccincontre la FCO.
L’apparitiondedifrentssérotypesenEurope aconduit
l’industriepharmaceutiqutravailler auveloppementde
vaccins contre la FCOcontenantd’emblée plusieurs sérotypes
dans le but de simplifier leurusage.Une ligne directrice facilitant
le dépôtde telsdossiers (dossiers ditmulti-souches ») esten
cours d’élaborationauniveaueuropéen,demanière àassurerun
compromissatisfaisantentre lescontraintes de développement
de telsvaccins d’une part,etla démonstrationdeleurinnocuité
etefficacitéd’autre part.
En effet,l’évolutiondelarépartitionmondialedelaFCO ne
permetpasd’exclure quelaFrancesoittouchée pard’autres
sérotypes:des24actuellementpertors, lessérotypes6,9et
16vissenten Europe,parfois ànos portes;l’intensification
dechangescommerciaux etle chauffementclimatique
constituentégalementdesfacteurs de risqueimportants
favorisantl’introductionsurleterritoiredenouveaux sérotypes.
me si l’industriepharmaceutiquevaprobablementpouvoir
pondreàlademande,ledéveloppement,lafabricationet
l’enregistrementde vaccins contre d’autressérotypesconstituent
undéfifinancier, scientifique, techniqueetglementaire majeur
pourtousles acteurs en matre de FCO.
Jean-ClaudeRouby
Afssa, Agence nationale du médicamentvétérinaire,Fougères
>> Quelsvaccins disponiblesenFranceen2009etquelles perspectives?
Bulletin épidémiologique 35/Hors-série/Spécial FCO-27
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