INTRODUCTION : ATHENES ET JERUSALEM.
Ces deux noms, avec celui de Rome, sont décisifs pour éclairer l’histoire de
la culture en Europe. Le philosophe Emmanuel Levinas définit même l’Europe
comme étant constituée par l’histoire des relations, complexes, souvent
conflictuelles, mais aussi sources d’enrichissement réciproque entre « la Bible
et les Grecs ».
La Bible, écrite en hébreu, et la philosophie écrite en grec sont en effet à la
source de la pensée européenne.
La Bible fut cependant très tôt traduite en grec, c’est ce qu’on appelle la
traduction de la Septante ; puis, plus tardivement, en latin, c’est ce qu’on
appelle, la traduction de la Vulgate. Le Nouveau Testament chrétien est écrit
en grec.
Il faut noter que, sauf rares exceptions (comme Spinoza ou encore Schelling),
les philosophes se réfèrent toujours à la Septante ou à la Vulgate. Très rares
sont ceux qui ont appris l’hébreu. Ce qui, comme on le verra, n’est pas sans
importance.
Le mot Bible est d’origine grecque, il signifie Livre, les juifs parlent plutôt de
la Torah, un mot qui, en hébreu signifie enseignement, ou encore de Miqra,
qui signifie appel, comme le mot arabe Coran formé sur la même racine
(l’hébreu et l’arabe étant deux langues sémitiques proches). En fait on trouve
dans la Bible plusieurs livres, écrits à des époques différentes et par des
auteurs différents, inspirés par Dieu selon les juifs et les chrétiens. Je
reviendrai sur le sens d’une telle idée.
Il y a 24 livres dans la Bible juive, les cinq premiers (le Pentateuque) sont
les plus importants, on les appelle aussi la Loi écrite, puis viennent les écrits
des prophètes, et les recueils de sagesse. Dans la Bible chrétienne, on
distingue 4 récits évangéliques, les actes des Apôtres, puis des épîtres de
différents apôtres et l’Apocalypse.
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