Programme complet

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atelier universitaire cinéma
« les noirs américains à l’écran »
partie 2 : des droits civiques à « l'ère
Obama »
du 12 janvier au 30 Mars
les jeudis à 13h30
Amphi Cassin (ou amphi A)
(Faculté des Sciences juridiques, politiques et sociales)
© Géry Meerschman
Louis De Carbonnières, Historien du droit à l'université de Lille2 et Nicolas
Martin-Breteau historien des États-Unis au CECILLE (Centre d'Etudes en Civilisation, Langues et Lettres Etrangères), Lille 3.
entrée libre et réservée aux usagers
de l’université de lille
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programme complet des films et
événements associés disponible à l’accueil de la bu ou
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◦ Jeudi 12/01 13h30 ◦ Droits civiques ◦
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LILLE
CRISIS : Behind a Presidential Commitment de ROBERT DREW
Documentaire, Etats-Unis, 1963, 53 minutes
suivi de SELMA Fiction de Ava Duvernay
C’est un classique du « cinéma direct ». En juin 1963, le journaliste
Robert Drew et ses cameramen de choc (Richard Leacock,
Don A. Pennebaker, Albert Maysles, tous futurs grands noms
du documentaire américain) ont pu suivre de l’intérieur une
crise politique majeure : le refus, par le gouverneur d’Alabama,
George Wallace, d’inscrire deux étudiants noirs à l’université
de Tuscaloosa. Comment le président Kennedy parviendra-til à faire respecter la loi fédérale tout en évitant de transformer
Wallace en martyr de la cause ségrégationniste ? C’est l’enjeu de
ces quelques jours de tension racontés comme un grand moment
de suspense politique.
Telerama
« Crisis » donne à voir, comme rarement, la complexe et subtile
mécanique d’un processus de prise de décision dans un lieu qui
incarne à lui seul tous les fantasmes liés au pouvoir - le bureau
ovale du Président des États-Unis - et la palette des moyens à
disposition. La Fratrie Kennedy se révèle fine tacticienne et reste
consciente des risques (ne pas s’aliéner l’électorat démocrate du
Sud des USA), mais demeure inflexible sur l’objectif à atteindre :
l’égalité raciale dans les faits.
(…) Drew se colle évidemment aux acteurs sur le terrain. Un
souple chassé-croisé entre les deux étudiants, déterminés mais
aussi un peu apeurés et leurs avocats, secondés par les conseillers
du Ministère de la Justice d’un côté et un Gouverneur forte tête qui
juge la ségrégation « naturelle » de l’autre.
http://pointculture.be/decouvrir/chroniques/films/robertdrew-primary-crisis-dvd_1045
◦ Jeudi 12/01 13h30 ◦ Droits civiques ◦
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lille
SELMA Fiction de Ava Duvernay
Etats-Unis, 2014, 2h08
Scénario: Paul Webb,
Avec : David Oyelowo, Tom Wilkinson, Carmen Ejogo ...
« CRISIS : Behind a Presidential Commitment
de ROBERT DREW
précédé de
Synopsis
Le film retrace la lutte historique du Dr Martin Luther King pour garantir le droit de vote à tous les citoyens. Une
dangereuse et terrifiante campagne qui s’est achevée par une longue marche, depuis la ville de Selma jusqu’à celle de
Montgomery, en Alabama, et qui a conduit le président Johnson à signer la loi sur le droit de vote en 1965.
Pour traiter de ce sujet historique, Ava Duvernay passe en revue de manière chronologique plusieurs dates clés. Entre
ces événements décisifs la réalisatrice développe les différents rapports et conflits nés en interne durant cette période.
Principalement avec le Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC, Comité de coordination non violent des
étudiants, fondé en 1960), déjà en place à Selma. Mais également avec Malcolm X qui rencontra Coretta Scott King , épouse
de King, tandis que ce dernier était en garde à vue, ou encore avec le président Johnson dont les relations avec le pasteur
seront souvent tendus. (…) Selma offre avant tout un regard important sur l’utilisation des médias. Car c’est bien la présence
des caméras des journalistes qui est essentielle, selon le pasteur King, pour faire avancer son combat sans violence. Sans les
caméras, l’horreur, la peur et la violence prévalent tandis que les manifestants de Marion subissent l’attaque de la police. Par
la suite un sentiment d’espoir se fait ressentir bien que les manifestants soient repoussés et traqués comme des bêtes sur le pont
Edmund Pettus, à l’extérieur de la ville, lors de la première des trois marches de Selma à Montgomery, par les forces de l’ordre
à coup de matraques et de gaz lacrymogène. Cette fois les caméras sont là.
Le blog du cinéma
A l’inverse du Majordome (2013), où le Mouvement des droits civiques était évoqué à travers des destins individuels
émouvants, Selma met en avant une objectivité factuelle qui s’appuie notamment sur les rapports d’agents du FBI, listant les
faits et gestes des activistes. C’est un moyen efficace pour rendre palpable un climat de crise : de la Maison-Blanche aux rues
de Selma, tout le monde essaie d’éviter le drame. Mais les adeptes de la non-violence savent que leur combat pour l’égalité ne
sera médiatisé que si des tensions éclatent...
Frédéric Strauss, telerama
◦ Jeudi 19/01 13h30 ◦ drots civiques ◦ accès usagers université lille
THE MURDER OF FRED HAMPTON DE HOWARD ALK ET MIKE GRAY
DOCUMENTAIRE ETATS-UNIS 1971, 1H28 MIN
suivi de
AMERICAN REVOLUTION 2 de Howard Alk et Mike Gray
Ce film relate en l’année 1968, à Chicago, l’assassinat du
charismatique -et parfois écrasant- leader de 21 ans des Blacks
Panthers de l’Illinois. Le film va permettre de confronter, par une
enquête, le point de vue de la police et celui des Blacks Panthers.
Fred Hampton était le messie tant attendu par le mouvement
révolutionnaire noir des Etats-Unis. Celui qui personnifiait la
liberté et la croyance en un modèle de société autre : plus aucune
injustice pour les Américains de tout poil et de toutes couleurs.
(…) La misère étant ce qui reliait et unissait les plus défavorisés
de l’Amérique des années soixante, la révolution ne pouvait
s’accomplir que par une unité totale derrière une cause et une
politique communes. Si cet homme représentait une menace
cohérente et spirituelle face à l’Amérique de Nixon, c’est qu’il
insistait sur les bases d’une société fondée sur l’éducation des
masses. (…)
De cet idéal, les réalisateurs Mike Gray et Howard Alk ont puisé un foisonnement et une richesse que seule la caméra portée pour
l’enquête sur le meurtre et l’enregistrement de ce qu’était cet animal politique, filmant au plus près des corps, pouvait matérialiser.
(…)
La justice y est caricaturée lors d’une séquence dans un tribunal fictif et inventé par les protagonistes du film, Fred Hampton en
tête. (,,,) les réalisateurs du film optent pour les deux tendances fondatrices et génériques du documentaire. A savoir celle de la
reconstitution (la pratique de Robert Flaherty), dans laquelle la mise en perspective de la construction dramatique est dévoilée
pour exprimer la vérité d’un conflit par une hétérogène construction filmique, et la technique du vif (pratique que l’on doit à Dziga
Vertov), comme cela fut souvent le cas lors des discours derrière un pupitre ou sur une estrade, de la part du leader affranchi. La
reconstitution du meurtre d’Hampton et le montage entre les allégations de la police, les paroles des Blacks Panthers, sont les écrins
de cette double détente, de ce double motif de construction, puisque les deux pratiques du documentaire sont les avocates d’un enjeu
fondamental, celui de la Vérité. Comme l’exprimait Marker, il faut utiliser les moyens de la vérité pour tenter de cerner la réalité.
http://www.iletaitunefoislecinema.com/dvd/2375/coffret-arte-dvd-black-panthers-collection-lautre-ameriquethe-murder-offred-hampton-et-american-revolution-2#sthash.lSSGKSYd.dpuf
◦ Jeudi 19/01 13h30 ◦ drots civiques ◦
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lille
AMERICAN REVOLUTION 2 de Howard Alk et Mike Gray
DOCUMENTAIRE, Etats-Unis, 1969, 1h15
précédé de
THE MURDER OF FRED HAMPTON DE HOWARD ALK ET MIKE
GRAY
Synopsis
Chicago 1968 : la ville accueille La Convention nationaldémocrate. Les émeutes qui suivent font se croiser deux
groupes disparates, les «Black Panthers» et les «Young
patriots», un groupement d’activistes se définissant
politiquement comme blancs, pauvres et «du sud». Les deux
groupes s’unissent dans la lutte contre l’injustice à Chicago.
American Revolution 2 (1969) est, sous un certain aspect,
ce que tentait de faire fructifier Hampton par des discours
égalitaires entre les Américains défavorisés, qu’ils soient noirs
ou blancs. En effet, le film montre la jonction dans la lutte
contre l’injustice à Chicago entre les « Black Panthers » et les
« Young Patriots ». Cette division devient néfaste, divisant les
forces en présence. Il s’agissait aussi d’une manière de combler
l’absence de leader charismatique qui tentait d’unir tous les
Américains autour d’une même et noble cause, après les
meurtres de Martin Luther King et de Bobby Kennedy.
(…) Le film en lui-même parvient à enregistrer concrètement
la toute puissance de discours souvent intelligents et parfois
décalés, la galerie de portraits se trouvant gorgée de différences,
de dissemblances et de personnages quelquefois pittoresques.
http://www.iletaitunefoislecinema.com/dvd/2375/coffretarte-dvd-black-panthers-collection-lautre-ameriquethemurder-of-fred-hampton-et-american-revolution-2#sthash.
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◦ Jeudi 26/01 13h30 ◦ droits civiques ◦
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FREE ANGELA & ALL POLITICAL PRISONERS DE SHOLA LYNCH
états-Unis, France - 2012 , 1h 37
Scénario: Shola Lynch
Avec Angela Davis, Eisa Davis …
Synopsis
Durant sa jeunesse, Angela Davis est profondément
marquée par son expérience du racisme, des humiliations
de la ségrégation raciale et du climat de violence qui règne
autour d’elle.
Féministe, communiste, militante du mouvement des
droits civiques aux États-Unis, proche du parti des
Black Panthers, Angela Davis s’investit dans le comité
de soutien aux Frères de Soledad, trois prisonniers noirs
américains accusés d’avoir assassiné un gardien de prison
en représailles au meurtre d’un de leur codétenu.
Accusée en 1970 d’avoir organisé une tentative d’évasion
et une prise d’otage qui se soldera par la mort d’un juge
californien et de 4 détenus, Angela devient la femme la
plus recherchée des Etats-Unis. Arrêtée, emprisonnée,
jugée, condamnée à mort, elle sera libérée faute de preuve
et sous la pression des comités de soutien internationaux
dont le slogan est FREE ANGELA !
Free Angela se regarde comme un thriller politique, où
s’enchevêtrent les luttes raciales, le militantisme noir et la
fierté nouvelle, les forces réactionnaires (Reagan, Nixon,
Hoover)
Télérama
◦ Jeudi 02/02 13h30 ◦ droits civiques ◦
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MALCOLM X de Spike Lee
États-Unis, 1992, 3h20 min
Scénario (D’après l’oeuvre de Alex Haley) : Arnold Perl, James Baldwin, Charles Fuller, David Mamet
Avec : Denzel Washington, Angela Bassett, Ossie Davis,Matt Dillon …
Synopsis
Une évocation de la vie de Malcolm X, leader du mouvement noir
américain Nation of Islam : son enfance difficile à Omaha, son séjour
en prison, son entrée dans l’organisation d’inspiration islamiste, son
mariage avec l’infirmière Betty Shabazz, son pèlerinage à la Mecque
et son assassinat le 21 février 1965 au cours d’un meeting.
C’est à Boston que Spike Lee récupère Malcolm X, au milieu d’une
extravaganza musicale qui rappelle, au passage, la formidable
créativité artistique des Noirs aux Etats-Unis. Or, au lieu de construire
un récit chronologiquement linéaire de sa vie, Spike Lee la brise, non
sans talent, en plusieurs petits morceaux qu’il éparpille tout au long
du film, selon la technique du collage qui caractérise sa production
cinématographique (cas, notamment, de Do the Right Thing et de
Jungle Fever ). Cela donne une oeuvre qui, d’un bout à l’autre, défie
les notions habituelles du récit et de la temporalité puisqu’au détour
de variations (,,,), il fait constamment conjuguer le présent au passé,
le passé au futur, et le futur à l’imparfait, la farce au tragique et,
pour couronner le tout, la fiction à la vérité autobiographique. Des
portions entières de la vie de Malcolm X se sifflent ainsi, se hèlent et
s’interpellent, comme autant d’échos, rendant finalement bien compte
du caractère prolifique d’une existence dont les excès et les superficialités n’enlevèrent rien au souffle créateur. (,,,)
Spike Lee procède par grosses tranches, n’offrant au spectateur que les saillies et ne laissant jamais la caméra plonger dans les
ténèbres psychologiques où se trament et se dénouent les luttes intérieures de ses personnages. Le refus de toucher le sous-sol
psychologique de Malcolm X et l’interminable balancement entre le comique, le tragique et l’ironique relèvent d’un choix
artistique que d’aucuns pourront contester.
Achille Mbembe, le monde diplomatique, février 1993
Pour aller plus loin :
Malcolm X, The Autobiography of Malcolm X As Told to Alex Haley , Ballantine Books, New-York, 1965.
◦ Jeudi 09/02 13h30 ◦ REPRéSENTATION DES NOIRS AMERICAINS AU
CINEMA ◦ accès usagers université lille
CLASSIFIED X de Mark Daniels
Documentaire, Etats-Unis, 1997, 52 min
suivi de A l’ombre
(1910-1950)
d’Hollywood : le cinéma noir indépendant
Classé X explore la représentation des Noirs-Américains dans l’histoire
du cinéma américain à travers le regard du réalisateur indépendant
Melvin Van Peebles, grand-père du cinéma noir moderne. Ce n’est pas
une enquête encyclopédique, mais une vision subjective de l’histoire du
cinéma américain vécue par un artiste noir. Melvin Van Peebles nous
guide à travers les images des films qui ont fait son éducation : images
de l’humiliation des noirs et de leur marginalité, omniprésentes dans
les grands courants du cinéma noir américain.
http://www.sebtheplayer.com/melvin-van-peebles/
et caricaturales des Afro-Américains.
A sa sortie en 1971, le film de Melvin Van Peebles « Sweet Sweetback’s
Baadasssss Song » fut classé «X» par la Motion Picture. Melvin Van
Peebles leur adresse une lettre où il précise : «En tant qu’artiste noir et
que producteur de films indépendants, je refuse de soumettre ce film,
réalisé dans une perspective noire pour les Noirs, à l’attribution par
la Motion Picture d’un code de classement qui serait applicable à la
communauté noire. [...] Je récuse à votre organisme de classement des
films le droit de dire à la communauté noire ce qu’elle doit voir ou
pas. Que le reste de la population se soumette à votre censure, c’est
son affaire mais les standards blancs ne doivent plus désormais être
imposés à la communauté noire.»
Non seulement Van Peebles se sert de ce classement, normalement
infamant, pour promouvoir son film mais il pose aussi la question
des stéréotypes véhiculés par Hollywood dans ses films, qui eux n’ont
jamais été censurés. En 1998, il développe cet argument en présentant
dans ce documentaire ces films et ces figures stéréotypées, offensantes
Malgré son amour pour le cinéma, il décrit la difficulté pour un jeune Afro-Américain du milieu du XXème siècle pour voir
des personnages noirs positifs. Partant il décortique l’imposition dans le cinéma hollywoodien des personnages noirs, objet
de dérision ou de peur, évoquant the Birth of a nation de D.W. Griffith et The jazz Singer. Il critique les minstrel shows et les
cartoons racistes aux Blancs grimés ou aux caricatures grossières de mangeurs de pastèques et autres musiciens génétiquement
programmés...
Plus rare, il parle aussi des «race movies» indépendants d’Oscar Micheaux et Spencer Williams. Puis vient la généralisation
de l’Oncle Tom moderne, le personnage noir sympathique et courageux... qui meurt donc le premier dans les films de guerre et
d’action ou s’avère le gendre asexué plus-que-parfait.
http://melvin-rated-x.blogspot.fr/2011/05/classified-x.html
◦ Jeudi 09/02 13h30 ◦ REPRéSENTATION DES NOIRS AMERICAINS AU
CINEMA ◦ accès usagers université lille
A l’ombre d’Hollywood : le cinéma noir indépendant(1910-1950)
France, 2014 , 40 minutes (sous réserves)
précédé de CLASSIFIED
X de Mark Daniels
C’est à partir de Naissance d’une Nation que
les Noirs américains décident de produire leurs
propres œuvres pour contrecarrer l’image négative
et stéréotypée de ce qui allait devenir le cinéma
hollywoodien.
C’est ainsi au lendemain de la Première Guerre
mondiale qu’apparaissent aux Etats-Unis ce que
l’on nomme les « race movies » (les « films raciaux
» à l’instar des « race records »), des œuvres faites
pour des Noirs et interprétées quasi-exclusivement
par des comédiens noirs (« All colored cast »
pouvait-on lire sur les affiches promotionnelles).
Des films de tous genres (du western à la
comédie musicale) produits et distribués de façon
entièrement indépendante (hors des circuits hollywoodiens) puisque Hollywood se refusait à montrer des Noirs autrement
que dans des rôles dégradants de serviteurs ou de sauvages africains.
La plupart de ces films ont aujourd’hui disparu. Quelques-uns ont cependant survécu et ont été redécouverts durant les
années 70 et 80 – au moment où les Afro-américains se mettent justement à écrire leur propre histoire via les black studies.
Un important lot de bobines est par exemple retrouvé en 1983 dans un entrepôt au Texas. Parmi les bandes, plusieurs pièces
précieuses sont identifiées : Murder in Harlem (1935) d’Oscar Micheaux, The Blood of Jesus (1941) de Spencer Williams
ou encore Souls of Sin de Powell Lidsay (1949). Ces œuvres rares sont aujourd’hui accessibles et font figure de précieux
documents sur une culture et une époque – celle de la ségrégation – et témoignent avec force de la longue marche des Noirs
à travers le 7e art de l’ombre à la lumière et de l’invisibilité à la reconnaissance.
http://www.dailymotion.com/video/x1t9oha_a-l-ombre-d-hollywood-le-cinema-noir-independant-1910-1950-de-regis-dubois-doc-2014-40_shortfilms
◦ Jeudi 16/02 13h30 ◦ le cinéma des noirs américains ◦
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USAGERS UNIVERSITE LILLE
SHAFT - LES NUITS DE HARLEM DE GORDON PARKS
États Unis, 1971, 1h40, Noir et blanc/Couleur
Scénario : John D.F. Black et Ernest Tidyman d’après le roman d’ Ernest Tidyman
Avec Richard Roundtree, Moses Gunn, Drew Bundini Brown
Musique de Isaac Hayes
Souvent aux limites de la légalité, ce privé, pur produit
des années 70, est la terreur de tous ceux qui sont passés
de l’autre coté de la loi…
Un des premiers films de studios confiés à un cinéaste noir,
le reporter-photographe Gordon Parks. C’est aussi le titre
étalon de la « Blaxploitation », avec Sweet Sweetback’s
Baad Asssss Song de Melvin Van Pebbles, réalisé la
même année. Ces titres séminaux représentent les deux
versants de la Blaxploitation, et leur succès phénoménal
au box-office va engendrer une horde de rejetons déviants.
Tandis que le brûlot de Van Pebbles est une production
indépendante très radicale dans son propos et sa forme,
reprenant l’héritage politique de Malcolm X pour proposer
une image rebelle et orgueilleuse de l’homme noir, et se réapproprier le langage cinématographique confisqué par Hollywood
et la suprématie blanche, Les Nuits rouges de Harlem offre une version « noire » du film de détective traditionnel, avec
son lot de conventions et de clichés. Shaft (interprété par Richard Roundtree, moins charismatique que Fred « Black
Caesar » Williamson) est donc l’alter ego noir de Mike Hammer et Sam Spade. Il est juste un peu plus viril et « cool ».
Une histoire d’enlèvement le fait croiser la police, la pègre de Harlem et les Black Panthers, qui unissent leurs efforts pour
empêcher l’infiltration de la mafia dans les quartiers noirs de New York. Aussi à l’aise dans les commissariats que les repaires
d’activistes, Shaft joue davantage les médiateurs que les justiciers. Il est du bon côté de la loi et de la morale, tandis que la
« Blaxploitation » érigera souvent en icônes subversives des tueuses (Foxy Brown), des gangsters (Black Caesar, le parrain
noir de Harlem) des maquereaux (The Mack) ou des dealers (Superfly), plus proche en cela du « message » de Van Pebbles.
Olivier Père, Arte
http://www.arte.tv/sites/olivierpere/2013/08/04/les-nuits-rouges-de-harlem-de-gordon-parks/
◦ Jeudi 23/02 13h00 ◦ le cinéma des noirs américains ◦
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USAGERS UNIVERSITE LILLE
JUNGLE FEVER DE SPIKE LEE
ÉETATS-UNIS, 1991, 2 H
RÉAL SCÉNARIO : SPIKE LEE
AVEC : WESLEY SNIPES, ANNABELLA SCIORRA, SPIKE LEE, ANTHONY QUINN, SAMUEL L. JACKSON, JOHN
TURTURRO
Suivi de BOYZ
IN THE HOOD DE JOHN SINGLETON
Synopsis
Flipper Purify, jeune architecte noir, a tout pour être
heureux. Il est marié, père d’une petite fille, vit dans
un quartier huppé et sa carrière au sein du cabinet qui
l’emploie s’annonce brillante. Fils d’un ancien pasteur
traditionaliste, Flipper passe son temps libre à lutter en
faveur des droits des Noirs. On lui impose une secrétaire
d’origine italienne, Angela. Flipper et Angela sont
attirés l’un par l’autre et deviennent amants. Mais leur
liaison provoque le scandale dans leurs communautés
respectives, extrêmement racistes. Flipper est mis à la
porte de la maison par sa femme, tandis qu’Angela subit
de violentes agressions au sein de sa famille. Le couple
décide de prendre un appartement...
« Lorsque l’on transgresse les barrières raciales, sociales ou sexuelles, il arrive que l’on se retrouve dans cet état de fébrilité
primitive appelé ‘jungle fever’ », affirme-t-il. Le tragique fait divers qui survient dans les années 80, au cours duquel le jeune
Afro-Américain Yusef Hawkins, new-yorkais abattu par un gang de jeunes Blancs, est une des sources d’inspiration du
film. Spike Lee affirme que : « Sans vouloir faire de référence précise à cet événement, il était indispensable de tourner en
extérieurs réels afin de bien montrer la différence entre les origines ethniques de Flipper et d’Angela. »
http://www.objectif-cinema.com/analyses/144b.php
Une scène de Jungle Fever (1991), que Spike Lee a dit largement improvisée, illustre également ce sentiment quand les
femmes dénoncent la tendance des hommes noirs à préférer les femmes à la peau claire et font le lien entre peau claire et
peau blanche : Drew (Lonette McKee) a invité ses meilleures amies pour une séance de réconfort ; son mari (Wesley Snipes)
l’a trompée avec une femme blanche (Annabella Scorria). La femme la plus foncée du groupe prend la parole : Savez-vous
ce que c’est que de ne pas être considérée belle ? (…) J’étais toujours la plus foncée de ma classe. Et vous savez très bien ce
que je veux dire. Tous les garçons s’intéressaient aux filles aux cheveux longs et raides, je n’avais aucune chance. Et c’est le
même genre de raisonnement qui ne nous laisse aucune chance face aux femmes blanches. Avant, les frères cherchaient des
soeurs comme toi, Drew, ou toi, Vera (Halle Berry), mais maintenant, avoir la peau claire ne suffit plus. Les frères veulent
de l’authentique, du vrai de vrai. C’est pour ça que Flipper est parti.
http://www.africultures.com/php/?nav=article&no=4363
◦ Jeudi 23/02 13h00 ◦ le cinéma des noirs américains ◦
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USAGERS UNIVERSITE LILLE
BOYZ IN THE HOOD DE JOHN SINGLETON
ÉETATS-UNIS, 1991, 1H47
SCÉNARIO JOHN SINGLETON
AVEC LARRY FISHBURNE, CUBA GOODING JR., ICE CUBE, MORRIS CHESTNUT...
Précédé de UNGLE
FEVER DE SPIKE LEE
Synopsis
Dans la banlieue sud de Los Angeles. Tre Styles, Ricky Baker et
Doughboy Baker sont des amis d’enfance. Inséparables, ils côtoient
depuis toujours la violence gratuite, les affrontements entre gangs
rivaux et le fléau du crack. Les rondes nocturnes et les rafles policières
humiliantes sont aussi leur lot quotidien. Tre, soutenu par son père
Furious, décide d’entreprendre des études. Doughboy et Ricky, moins
chanceux, sont livrés à eux-mêmes. Le premier prend la tête d’une
bande. Le second fait tout pour obtenir une bourse universitaire.
Aucun d’eux n’échappera à l’engrenage fatal de la violence.
Deux décennies après la vague blaxploitation (ces films de série B qui
mettent à l’honneur la communauté afro-américaine), Hollywood voit
naitre au début des années 90 la hoodploitation, soient ces films qui
mélangent chronique sociale des ghettos black et codes de la culture rap.
C’était la grande époque de la “hoodploitation”, ou “cinéma de ghettos”,
un courant cinématographique où s’entrechoquaient l’iconographie
gangsta, la culture reality rap et les aspérités de la chronique sociale.
La hoodploitation est l’héritière du mouvement seventies de la
blaxploitation, qui mettait en évidence le “black power” au gré d’icônes
funky de séries B, films d’exploitation et autres figures sulfureuses (Shaft,
Dolemite, le réalisateur Melvin Van Peebles, l’actrice Pam Grier) .
http://www.lesinrocks.com/2016/06/15/cinema/25-ans-apres-boyznthe-hood-toujours-emblematique-11846466/
À la différence de Spike Lee, qui tient constamment Harlem à distance, comme un décor où il nous promène, et non un
monde où il nous introduit, Singleton, se montre incroyablement complice du milieu qu’il nous peint. Son film fourmille
de détails sur la vie des ghettos, le réalisateur recréant ainsi l’environnement quotidien des jeunes Noirs . (…) L’intérêt de
Boyz’n the Hood réside surtout dans la tension qui se noue entre l’aspect dramatique du film et sa dimension didactique.
D’un côté, un drame, bouclé de main de maître, fidèle en tout point à la rhétorique du genre, sur l’adolescence meurtrie
d’un jeune Noir; et, en contrepoint, un discours, presque un commentaire sur les conditions mêmes dans lesquelles se joue
le drame. Portant un regard lucide sur la situation des Noirs en Amérique, le père de Tre incarne, à l’échelle familiale,un
Luther King laïc, qui entend - c’est ici que s’opère un profond renversement - désiller les yeux aux Noirs, et non plus aux
négrophobes obstinés. Par la voix de ce personnage, Singleton suggère que les ghettos peuvent se muer en territoires (comme
la province, en pays) le jour où ceux qu’on y a parqués, par la seule puissance des mots, en font leurs les frontières, les
protégeant comme si eux-mêmes les avaient tracées. (…) À la fois optimiste, parce qu’il célèbre la naissance d’un discours
noir authentique, et pessimiste, parce qu’il peint dans quel désert se prêche un tel discours, Boyz’n the Hood ouvre la voie
à un cinéma de la réconciliation. Pour un cinéaste comme Singleton, il ne s’agit plus de s’adresser à un public déchiré de
Noirs ou de Blancs.
Alain Charbonneau. Une fraternité démystifiée, Revue : 24 images, Numéro 56-57, automne 1991, p. 98-99, Boyz’n the
Hood de John Singleton
https://www.erudit.org/culture/images1058019/images1079597/22963ac.pdf
◦ Jeudi 02/03 13h00 ◦ le cinéma des noirs américains ◦
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UN FAUTEUIL POUR DEUX de John Landis +
avec Eddie Murphy, Dan Aykroyd, Ralph Bellamy ...
Etats-Unis, 1983, 2 h
Suivi de DEAR WHITE PEOPLE (comédies) de Justin Simien
Synopsis
Louis Winthorpe, qui gère avec doigté une grosse entreprise de
courtage, vit dans le luxe, tandis que Billy Valentine mendie et
couche dehors. Les patrons de Louis, Randolph et Mortimer
Duke, décident un jour d’inverser les rôles pour voir si Billy
ferait un bon homme d’affaires et si Louis s’accommoderait de
la mendicité. En effet, Randolph affirme que l’environnement
conditionne un destin, tandis que Mortimer soutient le contraire.
Les deux hommes décident que cette expérience leur permettra
d’infirmer ou de confirmer leurs hypothèses. Contre toute attente,
Billy Valentine réussit parfaitement. Louis Winthorpe s’enfonce
dans la misère...
À la suite d’un pari conclu entre deux frères milliardaires, tous
deux racistes, avares et sans moralité, mais dont l’un croit que
l’infériorité des Afro-descendants est inscrite dans leurs gènes,
tandis que l’autre pense que même un nègre est perfectible, un
Afro-Américain misérable mais débrouillard (Eddy Murphy)
devient un magnat de la finance et prend la place du gendre
modèle incarné par Dan Ackoyd qui lui, est métamorphosé en
clochard.
Sous des apparences bouffonnes, Trading Places est une satire philosophique très grinçante du racisme américain, propre
aux milieux conservateurs et au monde de la finance.
http://www.une-autre-histoire.org/un-fauteuil-pour-deux/
◦ Jeudi 02/03 13h00 ◦ Le cinéma dES NOIRS AMERICAINS AU
CINEMA ◦ accès usagers université lille
A DEAR WHITE PEOPLE (comédie) de Justin Simien
éTATS-UNIS, 2014, Fiction, 1 h 48 min
Avec Tyler James Williams, Tessa Thompson, Teyonah Parris
Prix spécial du jury du Festival de Sundance 2014
précédé de UN
FAUTEUIL POUR DEUX de John Landis
Synopsis
chacun sur ce que signifie qu’être noir.
http://www.premiere.fr/film/Dear-White-People
Etudiante métisse à l’université, Samantha White anime
une émission radio provocatrice et controversée appelée
«Dear White People» afin de dénoncer les stéréotypes
et les discriminations dont sont encore parfois victimes
les Afro-américains. Un jour, elle met au défi ses
auditeurs blancs : «Chers Blancs, le nombre d’amis noirs
nécessaire pour ne pas avoir l’air raciste vient d’être élevé
à deux». De son côté, la superbe Coco veut absolument
devenir blanche. Lionel, le petit nouveau à la coupe
afro improbable, ne sait pas vraiment où il se trouve et
n’arrive pas à affirmer son homosexualité. Troy Fairbanks
fils du doyen de l’université, décide de défier son père,
en postulant pour le journal humoristique blanc de la
faculté. Samantha, elle, n’assume pas de sortir avec un
Blanc... Mais personne à Winchester University ne s’est
préparé à la scandaleuse et outrancière soirée Halloween
organisée par « The Pastiche », dont le thème n’est autre
que « Libérez le Négro qui est en vous », affrontement
interculturel remettant en question les conceptions de
Alors que le film ne cesse de fustiger la représentation des Noirs dans la culture populaire, Dear White People est avant
tout un hommage au cinéma noir indépendant qui, à la fin des années 90, lança une vague de films sur la situation des
Noirs aux Etats-Unis. Les parallèles sont multiples avec Do The Right Thing (Spike Lee,1989) et Hollywood Shuffle (Robert
Townsend 1987), deux films auxquels Simien se réfère volontiers dans ses interviews. Dear White People reprend le ton de
confrontation permanente de Do The Right Thing qui exposait les relations raciales explosives d’un quartier de Brooklyn
jusqu’à la confrontation finale. (…) Dear White People reprend certains thèmes centraux du film de Spike Lee sur son
expérience dans une université noire, School Daze, notamment l’expression politique du cheveu, lisse ou naturel.
Comme dans Hollywood Shuffle, le ton est constamment satirique. Le héros d’Hollywood Shuffle, un jeune acteur noir
accablé par la politique de recrutement à Hollywood, se métamorphose ainsi en une série de stéréotypes tels que l’esclave
servile, le comique benêt ou enfin, Eddie Murphy. De même, Dear White People fait constamment le rapprochement entre
racisme et représentation, (…) Certaines prises de parole en regard caméra rendent directement hommage au style de Spike
Lee, comme la scène de la bande-annonce où des étudiants noirs se plaignent des rôles réservés aux Noirs au cinéma. (…)
Le cinéma et le monde auraient-ils changé ? Par certains aspects, bien sûr, mais ce que semble dire Simien, c’est que si les
stéréotypes ont la peau dure, c’est aussi parce que chacun s’en drape. Pourquoi Sam se cache-t-elle de sortir avec un Blanc ?
Pourquoi Troy n’assume-t-il pas qu’il regarde Star Trek ? Enfin, pourquoi les Blancs sont-ils autant fascinés par la culture du
ghetto, pourquoi veulent-ils être noirs ?
http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=12764
◦ Jeudi 09/03 13h30 ◦ Le cinéma dES NOIRS AMERICAINS ◦
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The Butler (LE MAJORDOME) de Lee Daniels
États-Unis 2013 2h 12
Scénario: Danny Strong
avec : Forest Whitaker, Oprah Winfrey, Mariah Carey, John Cusack, Jane Fonda, Lenny Kravitz, Vanessa Redgrave, Alan
Rickman ...
Synopsis
Le jeune Cecil Gaines, en quête d’un avenir
meilleur, fuit, en 1926, le Sud des États-Unis,
en proie à la tyrannie ségrégationniste. Tout en
devenant un homme, il acquiert les compétences
inestimables qui lui permettent d’atteindre
une fonction très convoitée : majordome de
la Maison Blanche. C’est là que Cecil devient,
durant sept présidences, un témoin privilégié
de son temps et des tractations qui ont lieu au
sein du Bureau Ovale... Un mélodrame élégant
qui retrace trente ans de l’Histoire américaine et
du combat de pour les droits civiques des AfroAméricains...
(…) À travers le regard de Cecil Gaines, le film retrace l’évolution de la vie politique américaine et des relations entre
communautés. De l’assassinat du président Kennedy et de Martin Luther King au mouvement des «Black Panthers», de
la guerre du Vietnam au scandale du Watergate, Cecil vit ces événements de l’intérieur, mais aussi en père de famille…
Au service de huit présidents à la Maison-Blanche, Eugene Allen (1919-2010) passa sa vie dans les coulisses de l’Histoire.
Rebap­tisé Cecil Gaines, il devient, en quelque sorte, l’ambassadeur de tout un peuple : les Noirs américains. Lee Daniels est
l’un d’eux et il n’hésite pas à politiser son propos. (...) Lee Daniels insiste sur la principale qualité d’un bon majordome : être
invisible. La clé d’une discrétion qui va de soi, mais aussi une règle de survie sociale : pour être tolérés par les Blancs, les Noirs
doivent éviter de se faire remarquer. Un principe contre lequel va s’élever le fils du majordome qui devient, lui, un héros de
la bataille des droits civiques, dans le sillage de Martin Luther King et Malcolm X.
Frédéric Strauss Telerama
Le Majordome, en plus de scénariser avec réussite l’Histoire américaine et la lutte pour l’égalité des droits entre Noirs et
Blancs, se déroule en deux temps. D’un côté, la vie à la Maison-Blanche face à ces présidents aux votes utiles, inutiles,
aux décisions politiques, aux manies privées parfois drôles. De l’autre, l’histoire intime d’un Américain, Cecil, marié - à
la surprenante Oprah Winfrey - et père deux enfants. Le couple traverse en trente ans toutes les crises, sentimentales,
parentales, émotionnelles. Leur fils aîné s’engage dans une lutte sans fin pour obtenir autant de droits que les autres, ce
malgré sa couleur de peau. Son père, au service des politiques à la peau blanche, le dégoûte. Mais c’est de leur confrontation
que le film de Lee Daniels prend tout son sens. (...) il parvient à faire du Majordome un kaléidoscope d’une durée de
trente ans sans mâcher ses mots ni ses images. Des évènements horribles, existants, sont reconstitués afin de donner à voir
aux spectateurs l’ambiance agressive de l’époque, qui faisait jadis la Une des journaux - les Black Panthers, mouvement
révolutionnaire afro-américain, ont leur place et sont l’objet d’une partie du film.
Le défi de mêler vie politique, vie personnelle et de confronter plusieurs groupes, plusieurs réactions et plusieurs époques, est
relevé. Non seulement Lee Daniels s’attaque à un sujet compliqué, le droit des Afro-Américains, mais il le traite sans en faire
trop. On pourra cependant lui reprocher une réalisation très lisse, très show à l’américaine…
http://www.iletaitunefoislecinema.com/critique/6074/le-majordome#sthash.5XJ9NS8z.dpuf
◦ Jeudi 16/03 13h30 ◦ Le cinéma dES NOIRS AMERICAINS ◦
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FRUITVALE STATION de Ryan Coogler
États-Unis, 1h25
Scénario: Ryan Coogler
Avec Michael B Jordan, Mélonie Diaz, Octavia Spencer ..
Synopsis
Primé à Sundance, Cannes et Deauville, ce film relate le
dernier jour d’Oscar Grant, un jeune Afro-Américain tué
en 2009 par un policier dans la station de métro Fruitvale,
San Francisco.
Le film du jeune réalisateur Ryan Coogler raconte les 24
heures qui ont précédé la mort du jeune homme. Sans ce
fait divers, personne n’aurait jamais connu le nom d’Oscar
Grant, ancien dealer d’herbe en pleine rédemption, père
aimant et compagnon pas tout à fait irréprochable. Les
heures qui ont suivi le procès du policier condamné à une
courte peine, des émeutes ont opposé des jeunes Noirs à
la police. Le réalisateur ne le montre pas. Il se contente
de nous raconter la vie de ce jeune homme comme il en
existe des milliers aux Etats-Unis. C’est à peine un héros,
il n’oublie pas l’anniversaire de sa mère (le 31 décembre
!), il arrête ce jour-là de trafiquer la marijuana, il est plein
d’attention pour les siens, sa femme, sa fille. Un quotidien
qui va s’achever brutalement aux premières heures de
l’année 2009 entre la station Fruitvale et l’hôpital.
La caméra de Ryan Coogler fait penser à celle de John
Cassavetes. Rapide, sans fioriture, allant toujours à l’essentiel,
elle suit Oscar et ses amis sans souci d’esthétique. L’image a du
grain, elle est vraie. Sans vouloir en faire un documentaire,
Coogler a pourtant utilisé dans son film des images tournées
sur le quai de la station par des passagers désireux de témoigner ultérieurement des violences policières auxquelles ils
assistaient impuissants. L’un des coproducteurs de Fruitvale station n’est autre que le comédien Forest Whitaker.
Le film a reçu le Grand Prix du festival de Sundance 2013, le plus grand évènement des Etats-Unis consacré au cinéma
indépendant américain, et le prix du public au Festival du Cinéma Américain de Deauville en septembre 2013.
http://culturebox.francetvinfo.fr/cinema/sorties/fruitvale-station-un-crime-raciste-dans-l-amerique-d-obama-147275
◦ Jeudi 23/03 13h30 ◦ LES NOIRS AMERICAINS DANS LES ARTS ET LE
SPORT ◦ accès usagers université lille
ALI de Michael Mann
Etats-Unis, 2001, 2h37 minutes
scénario : Michael Mann, Eric Roth, Stephen J. Rivele, Christopher Wilkinson
avec : Will Smith, Jon Voight, Jamie Foxx, Mario Van Peebles
Synopsis
En faisant preuve de détermination, d’endurance physique,
d’agressivité et d’intelligence, Muhammad Ali est devenu une
légende vivante de la boxe américaine. Belinda, son épouse,
Angelo Dundee, son entraîneur, Drew Brown, son conseiller,
Howard Bingham, son photographe et biographe, et Ferdie
Pacheco, son docteur, ont été les témoins privilégiés de sa
carrière à la fois brillante et mouvementée que ce soit sur ou
en dehors du ring.
L’ascension de Cassius Clay Jr. parmi les grands de la boxe
débute en 1960, année durant laquelle il remporte une médaille
d’or aux Jeux Olympiques. Débordant d’ambition, il passe
professionnel et vise le titre mondial. Ses chances de gagner
contre Sonny Liston, le tenant du titre, sont toutefois maigres.
En effet, ce dernier n’a jamais perdu un combat.
Will Smith et Muhammed Ali en personne ont préféré confier la
réalisation de ce long métrage dédié au célèbre boxeur à Michael
Mann plutôt qu’à Spike Lee. Dès la pré-production, les ambitions
du réalisateur sont claires et sans concession lorsqu’il annonce
qu’»Ali savait qu’il faudrait montrer ses échecs conjugaux, le
prix de son dévouement à la Nation de l’Islam, de sa naïveté,
du temps qu’il a mis à comprendre que sa fortune était dilapidée
par Herbert, le fils d’Elijah Muhammad.» Tout est mis en place
pour éviter ce que l’équipe nomme «le sentimentalisme larmoyant». Mais au-delà des questions essentielles sur la vie du
sportif, le film va brillamment brasser une multitude de problématiques qui jalonnent l’œuvre de Mann avec cohérence :
l’histoire de l’Amérique, à l’époque outrageusement va-t-en guerre, à laquelle s’ajoute cette fois les démons ségrégationnistes
des années transitoires. Embrassant ses problématiques les unes après les autres avec harmonie et un métissage symbolisant
le fond du propos, le long métrage prolonge l’obsession de son auteur sur la condition humaine. On sait qu’Ali s’est forgé son
image, d’homme et de sportif, en se tournant intégralement vers son public... Un thème et un sujet en or pour le prophète de
la transmutation métafilmique au cinéma, celle-ci étant ici induite par l’arrivée des nouvelles technologies. Michael Mann
profite ainsi de cette réalisation pour adopter partiellement la captation numérique, et faire de sa caméra le vecteur d’une
cohérence du propos remarquable.
http://www.avoir-alire.com/ali-la-critique-du-biopic-sur-le-sportif-hors-normes
◦ Jeudi 30/03 13h30 ◦ LES NOIRS AMERICAINS DANS LES ARTS ET LE
SPORT ◦ accès usagers université lille
NOIRE EST LA COULEUR (BLACK IS THE COLOR) de Jacques
Goldstein
France, 2016, 52 minutes
Auteurs : Jacques Goldstein et Daniel Soutif
La longue marche des artistes africains-américains pour
leur reconnaissance, dans une société marquée par la
ségrégation.
Il n’y a pas si longtemps, un visiteur du Metropolitan
Museum of Art à New York aurait eu bien du mal à
découvrir la peinture noire américaine. Ce n’est plus le cas
désormais puisqu’elle a enfin trouvé sa place aux cimaises
des plus grands musées des États-Unis. Quel regard les
artistes africains-américains portent-ils sur le monde par
rapport à leurs confrères blancs ? La spécificité de la peinture
noire apparaît sans conteste dans sa dimension politique.
Car l’acte de naissance de l’art africain-américain réside dans la représentation de l’émancipation du peuple noir, tandis que
sa maturité s’acquiert parallèlement à la lutte contre la ségrégation raciale et pour l’obtention des droits civiques. «Pour un
artiste africain-américain, créer est une déclaration politique», analyse ainsi le peintre Whitfield Lovell.
Aujourd’hui, Jean-Michel Basquiat (1960-1988) n’est plus le seul artiste africain-américain à être entré de son vivant dans
les grandes institutions américaines. Kerry James Marshall, Whitfield Lovell ou encore Ellen Gallagher sont également
célébrés, au même titre que cette étoile filante qui fit longtemps figure d’exception. À l’heure où la question raciale
enflamme à nouveau les États-Unis, ce film raconte à travers des archives rares et les voix d’artistes, d’historiens de l’art, de
collectionneurs et de galeristes la marche des artistes africains-américains pour se réapproprier leur image et la faire vivre.
http://boutique.arte.tv/f11300-noire_est_couleur
1969, l’exposition « Harlem on my mind » du Metropolitan Museum of Art de New York soulève une vive protestation :
censé refléter la vie du ghetto, elle ne présente aucune oeuvre d’artiste noir. En réaction, le plas­ticien Romare Bearden crée
The Block, fres­que vibrante et optimiste montrant la vie grouillante du quartier, qui sera exposée au « Met » en 2010. Hier
occultés, aujourd’hui célébrés, les artistes afro-américains ont lentement conquis la reconnaissance des institutions. Une «
marche vers les musées » dont ce film (à l’occasion de l’exposition « The color line », au musée du Quai Branly, à Paris (1) )
entend retracer les blocages et les malentendus, en regard de la lutte contre la ségrégation raciale. Le sujet, ample, s’articule
autour de cette dimension militante, exprimée ainsi par le peintre Whitfield ­Lovell : « Pour un artiste africain-américain,
créer est une déclaration politique. »
Selon un déroulé chronologique, le film s’attache, avec l’aide d’historiens de l’art, à analyser des oeuvres phares et à éclairer
fugacement quelques parcours emblématiques (Henry Ossawa Tanner, Jacob Lawrence, Jean-Michel Basquiat...), confrontés
à la nécessité impérieuse de s’approprier une image et un destin, de porter la voix des opprimés, et, in fine, de « transcender
l’acte politique ». Enjeux qui, loin des honneurs du monde de l’art, restent en 2016 d’une actualité brûlante... De ce tour
d’horizon, parcellaire et un peu sage, on ressort avec l’envie d’en voir et d’en savoir plus.
Isabelle Poitte, telerama
◦ Jeudi 30/03 13h30 ◦ LES NOIRS AMERICAINS DANS LES ARTS ET LE
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The cry of jazz de Edward Bland
Documentaire, 1959, 34 min
L’argument principal de ce court-métrage réalisé par le critique musical
Edward Bland, est d’affirmer que le jazz n’est pas que le divertissement
que l’industrie blanche s’est plu à présenter : il est aussi le témoignage de la
souffrance du peuple noir, son « cri de douleur ».
Le jazz est décrit comme étant le produit d’une dialectique entre la
contrainte et la liberté et le film montre comment cette logique est en fait à
l’oeuvre dans la vie même du Noir. (…) L’élément de liberté , la réponse à
cette contrainte , réside dans l’improvisation où le Noir doit sans cesse s’inventer lui-même s’il veut échapper au portrait déshumanisant que l’Amérique a fait de lui et à l’avenir sans issue qui lui est promis.
PARENT, Emmanuel. Jazz power. Anthropologie de la condition noire
chez Ralph Ellison. Paris : CNRS Editions, 2015. (CNRS histoire)
FEEL LIKE GOING HOME (DU MALI AU MISSISSIPPI) DE MARTIN
SCORSESE
États-Unis, 2003, 1h17
Scénario : Ahn Sang-Hoon, avec Ali Farka Touré, Corey Harris, Salif Keita, Otha Turner
Du Mali au Mississippi met à jour les ponts perdus et invisibles jetés
au-dessus de l’Atlantique, depuis l’âme africaine apportée par bateaux lors
des sombres heures de l’esclavage, jusqu’au delta du bayou. Comme une
mémoire longtemps enfouie, les vestiges de l’héritage africain sont retrouvés au travers du voyage de Corey Harris, musicien, bluesman et linguiste
émérite. Son parcours édifie la ligne nerveuse du documentaire, passant
de musiciens en cultures, de lieux en époques. La curiosité et l’érudition
de Harris – sa fonction d’universitaire jouant pour lui – deviennent l’éclairage révélant certains aspects méconnus du blues (on pensera notamment
à cette musique de flûtes et de percussions).
Nicolas Plaire , http://www.filmdeculte.com/cinema/film/Du-Mali-au-Mississippi-839.html
Une fois arrivé au Mali, Harris ouvre une nouvelle dimension. Sur ces
terres se trouve le secret du blues, ce mal être lié à l’exil forcé, cette marque
emportée par les esclaves, comme une figure identitaire.
http://www.itineraires-blues.com/black-music-des-chaines-de-fer-auxchaines-en-or-sur-arte/
Contact Action Culturelle :
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