celles-ci, c’est la coordination de la production et du marché (Savy, 2006). Elle permet une
gestion optimale des flux grâce à une parfaite connaissance des circuits empruntés par les
marchandises et les transformations qu’elles subissent tout au long de la chaîne (Keutgen,
2005).
Les circuits logistiques se sont complexifiés ces dernières décennies pour répondre à
l'internationalisation croissante des échanges, à l'introduction de nouvelles technologies de
l'information et de la communication et à la modification des structures organisationnelles et
spatiales de la production (Wackermann, 2005).
Suite à la mondialisation de l’économie, les entreprises multinationales ont eu tendance à
éclater leur production entre différents sites, à utiliser des sous-traitants et à délocaliser leur
production de base dans des pays à coûts salariaux plus faibles et comportant des marchés
potentiels attrayants, comme l’Asie orientale. Leur production est donc répartie dans le
monde entier, les sites de fabrication peuvent être très éloignés des lieux de consommation,
les fournisseurs très loin de chaînes de montage.
L'économie mondiale actuelle est marquée par les échanges entre les lieux, et
particulièrement les flux intra sectoriels ; du fait de la division spatiale des activités, on
estime que le tiers du commerce international est interne aux firmes multinationales, qu'il
s'effectue entre filiales (OMC, 2006).
Selon l'OMC, entre 1950 et 2003, le volume de la production industrielle mondiale a été
multiplié par 7, celui des produits manufacturés par 11, alors que le volume du commerce
mondial a lui été multiplié par 23, et par 46 pour les biens manufacturés. Les trafics ont cru
en volumes, mais aussi en distance, suite à la globalisation des marchés (Stratec, 2004).
La logistique doit permettre l'intégration des entreprises dans l'économie mondiale, elle
coordonne la division spatiale du travail et la recherche d'une adéquation des firmes aux
technologies nouvelles du transport et de la communication.
Durant la même période, on est entré dans une économie « post industrielle », basée sur
les services ; les consommateurs dont les besoins changent rapidement ne veulent plus de
produits trop standardisés et ils commandent des produits sur Internet, les marchés doivent
donc être très flexibles. La mondialisation n'a pas entraîné une uniformisation du marché de
consommation, l'espace reste très diversifié, aussi pour qualifier ce phénomène certains
auteurs parlent-ils de « Glocalisation », globalisation de l'économie et des échanges et
maintien et renforcement des identités locales. Les biens de consommation doivent s’adapter
rapidement et être variés pour suivre les désirs des consommateurs. Les stocks sont
handicapants pour les entreprises, ils coûtent cher et augmentent les temps de réaction de
ces dernières face aux volontés du marché. La logistique remplit dès lors un rôle très
important dans la chaîne de distribution des entreprises : en optimisant son fonctionnement,
elle permet d'accélérer les transferts, de réduire les stocks et de faire correspondre le mieux
possible l'offre à la demande, de rendre les entreprises plus flexibles. On est passé d'une
économie de stock à une économie de flux (Wackermann, 2005).
L'espace économique de production et de consommation est éclaté et discontinu, et la
logistique doit permettre de gérer les multiples connexions entre les acteurs.
Face à cette complexité, les firmes industrielles et commerciales ont tendance à externaliser
la fonction logistique, comme les autres activités annexes, pour les confier à des spécialistes.
Dans le marché logistique européen, le quart des activités est sous-traité et la tendance est
à la poursuite de ce mouvement (Tractebel, 2004). Les prestataires logistiques deviennent
donc des acteurs très importants dans la chaîne de production (Savy, 2006). La logistique
participe à plus de 2/3 à l'activité économique impliquant le transport dans les pays
développés, les transporteurs routiers intègrent de façon croissante des activités logistiques,
sources de valeur ajoutée dans leurs entreprises (Avendaño Moreno, 2005).
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