Les reines - Collections

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LA PRESSE
MONTRÉAL
JEUDI
17
NOVEMBRE
2005
ARTS & SPECTACLES
5
lllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll
MARC CASSIVI
M
Des nouvelles de Marie-Josée
arie-Josée Croze prend
tout son temps au bout
du fil. Et pour cause. La
comédienne profite ces
jours-ci d’une première pause
prolongée depuis quelle s’est
installée à Paris, en 2003. Propulsée à l’avant-scène grâce à son
prix d’interprétation au Festival
de Cannes pour Les Invasions barbares, elle a enfilé les tournages
(huit films) et vient de terminer sa
première pièce de théâtre, sous la
direction de Jacques Lassalle.
Avant de reprendre en janvier
son rôle de Temple Drake dans
Requiem pour une nonne d’Albert
Camus (d’après William Faulkner), Marie-Josée Croze s’accorde
un répit de quelques semaines.
Celle que le magazine L’Express a
désignée récemment comme l’une
des actrices « à surveiller en
2006 », sera très présente au
grand écran au cours des prochains mois. Pas moins de cinq de
ses films prendront l’affiche : Ne le
dis à personne de Guillaume Canet,
Jacquou le croquant de Laurent
Boutonnat, Les Oiseaux du ciel
d’Éliane de Latour, Mémoires bridées de Pilar Anguita-MacKay et
Munich de Steven Spielberg.
Au cours des derniers mois,
l’actrice a fait la navette entre Paris, la Suisse, la Hongrie et la
Roumanie, pour ces différents
tournages et son premier rôle au
théâtre, au prestigieux Théâtre de
l’Athénée. La critique de Requiem
pour une nonne a été plutôt favorable, mais l’expérience a laissé Marie-Josée Croze échaudée. Ses
rapports avec Jacques Lassalle, un
metteur en scène reconnu pour
son intransigeance, ont parfois été
difficiles. « Au théâtre, c’est le
maître qui décide. Par moments,
ce fut un minicauchemar », dit-elle en riant, consciente des aspérités de son propre caractère.
En désaccord avec certaines des
libertés prises par Lassalle dans le
aucun doute au théâtre, même si
elle s’y est parfois sentie « moins
artiste que sur un plateau de cinéma ».
Marie-Josée Croze a en revanche été ravie par son expérience
de tournage avec Steven Spielberg, dont le film autour de la prise d’otages des Jeux de Munich
doit prendre l’affiche peu avant
Noël. « Spielberg vit dans un
monde qui n’est pas le même que
tout le monde, dit-elle. Sa drogue,
c’est le cinéma. J’ai eu l’impression de tourner un court métrage
na, Daniel Craig, Mathieu Kassovitz et Geoffrey Rush. Marie-Josée Croze, qui a passé huit jours à
Budapest avec l’équipe de Spielberg, y tient le rôle d’une espionne française. « J’ai deux scènes.
Ce n’est pas un grand rôle, prévient l’actrice. Mais je l’ai fait avec
le plus grand plaisir. »
La Parisienne d’adoption s’est
investie davantage dans le long
métrage de l’acteur et cinéaste
Guillaume Canet, polar dans lequel elle fonde beaucoup d’espoir. Comme dans le film d’Éliane de Latour, pour lequel on
a dit, à tort, qu’elle avait sa« Spielberg vit dans un monde qui n’est pas le
crifié un rôle dans Match
Point de Woody Allen. « La
même que tout le monde. Sa drogue, c’est le
vérité, c’est qu’à deux secinéma. J’ai eu l’impression de tourner un court
maines du tournage, on m’a
offert un casting avec Woométrage avec un jeune cinéaste hyper-allumé. Il
dy Allen que j’ai dû décliest vraiment au service de ses acteurs. »
ner. Ça ne veut pas dire que
j’aurais eu le rôle. »
texte de Faulkner (adapté par Ca- avec un jeune cinéaste hyper-alluMarie-Josée Croze ne nourrit
mus), gênée vis-à-vis de ses collè- mé. Il est vraiment au service de pas, de toute façon, ce genre de
gues d’avoir obtenu ce rôle dès sa ses acteurs. »
regrets. Elle vit très bien avec ses
première expérience théâtrale, la
Munich, dont le scénario a été choix de carrière, « même si, en
comédienne n’a pas débuté sur les entouré du plus grand secret, trai- faisant un film, on peut en louper
planches dans les meilleures dis- te de l’opération du Mossad con- d’autres qui en valent la peine ».
positions. « J’entretenais des fan- tre le groupe terroriste palestinien Elle ne regrette surtout pas, deux
tasmes ridicules sur le théâtre », responsable de l’enlèvement et ans plus tard, de s’être exilée en
admet-elle. L’échange privilégié l’assassinat de 11 membres de la France. « Il y a beaucoup plus de
avec le public, au terme d’un long délégation olympique israélienne boulot intéressant ici pour moi
processus de création (un mois de en 1972. Le film, qui soulève déjà qu’à Montréal, dit-elle. Je suis
répétition), a cependant eu raison la controverse aux États-Unis et très sélective. Je n’aurais jamais
de ses réserves. On la reverra sans en Israël, met en vedette Eric Ba- pu travailler autant au Québec
qu’en France sans faire de compromis. C’est la principale raison
pour laquelle je suis partie. »
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Pourquoi ?
Ce week-end, les nouveaux producteurs de Loft Story, synonyme
de qualité à la télévision québécoise, vont rencontrer 150 candidats
qui rêvent de devenir les nouveaux
rats de laboratoire de la téléréalité
bien de chez nous. Pardon, les producteurs vont rencontrer les 150 finalistes de Loft Story II. Depuis la miseptembre, quelque 4000 personnes
ont fait savoir leur volonté d’être
humiliés quotidiennement et publiquement sur les ondes de TQS (qui,
avouons-le, ne prend pas du
mieux). Parmi eux, 60 % d’hommes
— que l’on imagine assez désespérés —, ainsi que les jumelles Leclaire, mieux connues comme la
« bitch » de Loft Story I et sa soeur
hystérique. Vous avez bien lu : la
« bitch » de Loft Story, après avoir été
stigmatisée — comment dire ? —
comme « bitch » dans sa vie quotidienne, espère être de nouveau la
« bitch » de Loft Story II. Sachant que
la gagnante de la première saison a
songé au suicide, une question nous
vient à l’esprit : pourquoi ?
COURRIEL
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Ce soir
19h30
1900, la vie de
château
À bas la hiérarchie!
PHOTO FOURNIE PAR LE THÉÂTRE LEANOR ET ALVIN SEGAL ©
Le metteur en scène Ben Barnes a décidé de laisser la pièce The Importance of Being Earnest parler d’elle-même, pour ne pas dire
chanter d’elle-même, tant sa langue est d’une musicalité qui ravit l’oreille comme l’esprit.
THÉÂTRE/The Importance of Being Earnest
Splendide théâtre d’époque
ÈVE DUMAS
Le Théâtre Leanor et Alvin Segal a quelque chose de muséal. On peut y voir,
conservés dans le formol, de grands
chefs-d’oeuvre de la dramaturgie mondiale comme The Glass Menagerie, Who’s
Afraid of Virginia Woolf, Hedda Gabler et A
Doll House (cet hiver). En ce moment, le
théâtre du Centre Saidye Bronfman présente une version parfaitement intacte et
tout à fait jouissive de The Importance of
Being Earnest, d’Oscar Wilde.
Il s’agit d’une coproduction du Théâtre
Segal et de la Soulpepper Theatre Company de Toronto. La mise en scène est
de l’Irlandais Ben Barnes, qui revient
régulièrement à Montréal depuis 1999,
c’est-à-dire depuis qu’il a monté un
Waiting for Godot acclamé, à la Centaur
Theatre Company. L’ancien directeur artistique du Abbey Theatre, à Dublin, a
également travaillé au TNM (Danser à
Lughnasa).
Dans le programme de The Importance of
Being Earnest, il fait part de ses hésitations quant à l’approche qu’il devait
adopter face à cette oeuvre monumenta-
20 h
le. « Que reste-t-il à dire d’une des pièces les plus appréciées et les plus souvent montées du répertoire anglais ? »
s’est-il demandé. Il aura finalement décidé de laisser la pièce parler d’elle-même, pour ne pas dire chanter d’elle-même, tant sa langue est d’une musicalité
qui ravit l’oreille comme l’esprit.
Ce joyau de l’époque victorienne, époque dont Wilde se moque allègrement,
s’attarde à démontrer l’artificialité d’une
société dans laquelle la valeur d’une
personne n’a rien à voir avec ses qualités humaines, mais tout avec son statut.
L’auteur pousse cette situation à l’extrême en imaginant deux hommes qui prétendent s’appeler Earnest (nom qui, en
anglais, signifie « sérieux » et « sincère ») afin de courtiser deux demoiselles
qui n’ont d’oreilles que pour ce nom.
Vous pouvez imaginer la série de quiproquos, de déceptions et de réconciliations qui en découlent.
Les décors changeants, faits de panneaux vitrés et d’un mobilier élégant, figurent des intérieurs (et un extérieur)
bourgeois. On a pris soin, toutefois, de
ne pas surcharger le plateau tout en lar-
geur du Saidye, pour donner aux comédiens la liberté d’aller et venir d’un bon
pas. Les déplacements, comme les
échanges verbaux, sont allègres et rapides, mettant en valeur la vivacité de ce
texte truculent.
Les comédiens, costumés avec le plus
grand chic, semblent prendre un malin
plaisir à cette reconstitution d’une Angleterre mythique. Mais toutes révolues
qu’elles puissent paraître, les sages leçons de la pièce se répercutent aussi sur
l’époque qui est la nôtre. Toujours au
goût du jour, l’artificialité et le mensonge s’immiscent encore bien souvent
dans nos rapports sociaux. Comprendrat-on un jour l’importance d’être
constant ?
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THE IMPORTANCE OF BEING EARNEST d’Oscar Wilde. Mise en scène : Ben
Barnes. Avec : Damien Atkins, Kevin Bundy,
Ben Carlson, Oliver Dennis, Samantha Espie,
Patricia Fagan, Nancy Palk et Brenda Robins.
Décors : Peter Hartwell. Costumes : David
Boechler. Éclairages : Luc Prairie. Son : Troy
Slocum. Au Théâtre Leanor et Alvin Segal
jusqu’au 27 novembre.
UBU compagnie de création présente, en coproduction avec le
Théâtre français du Centre national des Arts (Ottawa), le
Théâtre d’Aujourd’hui (Montréal) et le Théâtre du Nord (Lille)
Les reines
15 novembre 76,
20 h 40
La victoire mémorable
du Parti québécois.
Normand Chaurette // Denis Marleau
Louise Bombardier • Sophie Cattani • Louise Laprade • Ginette Morin • Christiane Pasquier • Béatrice Picard
Stéphanie Jasmin • Michel Goulet • Daniel Fortin • Lucie Bazzo • Nancy Tobin • Angelo Barsetti
« En un mot, le texte est brillant, avec des zones de cynisme suaves. » — Dominique Lachance, Journal de Montréal
« La lecture qu’a faite Denis Marleau de ce texte grave est d’une limpidité fort appréciable. »
— Caroline Barrière, Le Droit (Ottawa)
« Une redécouverte magnifique. D'autant que le metteur en scène a mis en valeur la dimension ludique
de cette œuvre pleine d'étrangeté et d'humour acéré. » — Marie Labrecque, Le Devoir
« C’est bien fait, c’est ciselé, c’est beau, c’est magnifique, c’est bien joué, je n’ai que du bon à dire,
j’ai été transportée. » — Rafaële Germain, Je l’ai vu à la radio
« Royalement jouée ! » — André Ducharme, Desautels
Télé-Québec
Jusqu’au 26 novembre au Théâtre d’Aujourd’hui
www.theatredaujourdhui.qc.ca 514-282-3900
En partenariat avec
3352065
telequebec.tv
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