Source : Field
MERE LOCHE ou LOCHE RONDE
Epinephelus malabaricus (Bloch et Schneider, 1801)
Famille : Epinephelidés (loches)
ELÉMENTS-CLÉS DE DISTINCTION
Corps massif assez cylindrique.
Tête et corps brunâtres à gris avec de nombreux petits points noirs légèrement
plus gros et nombreux sur la tête que sur le reste du corps. Deux à trois petits
traits noirs sous l’opercule. Nageoires en général avec des petits points noirs.
Tête et corps avec des points blancs disséminés.
ESPECES PROCHES
Elle ressemble à la mère-loche de mangrove (Epinephelus coiodes) qui a des
tâches oranges plus grosses, l’oeil vert et aucune tâche blanchâtre. Cette
dernière est plus souvent trouvée en zone côtière alors que la mère-loche
préfère les zones récifales.
MENSURATIONS
Moyennes : 70 cm à 1,10 m.
Maximales : plus de 1,20 m et plus de 25 kg.
ALIMENTATION
Elle se nourrit surtout de poissons, de crustacés mais aussi des céphalopodes.
Elle chasse à l’affût.
CROISSANCE ET MORTALITÉ
Sa croissance n’est pas connue. Elle serait assez rapide jusque vers 70 cm.
REPRODUCTION
Sexualité : elle est d’abord femelle puis mâle en vieillissant. Il est cependant
probable que certains individus naissent mâles.
Taille à maturité : entre 65 et 70 cm en NouvelleCalédonie, soit 4 à 5 kg.
Comportement de ponte : entre octobre et mi-décembre, elles se rassemblent
à certains endroits, comme les passes ou l’Aiguille de Prony, pour pondre. La
fécondation a lieu en pleine eau.
COMPORTEMENT
Elle se déplace peu. En général, elles sont observées posées sur le fond ou
nageant lentement près du fond.
Les plus grands individus sont fréquemment accompagnés par les petites
carangues jaunes et noires, Gnathanodon speciosus.
Comme la plupart des loches, elle a une activité crépusculaire.
Vie sociale : en dehors de la période de reproduction, elle est en général
solitaire mais peut être observée en petits groupes de 2 à 5 individus.
Migration : aucune connue en dehors de celle de la reproduction.
Caractères distinctifs complémentaires : D XI 14-16 ; A III 8 ; P 18-20 ; LL 54-64,
Mâchoire avec des bandes de dents fines. Petites canines antérieures. Le coin arrondi du
préopercule proéminent avec trois à cinq « plis ». Ecailles cycloïdes couvrant la tête et
le corps, une partie d’écailles cténoides sur le corps. Les écailles antérieures des grands
adultes avec des tubules. Ecailles latérales du corps dures, avec des écailles auxiliaires.
Ligne latérale indistincte chez l’adulte, courbée légèrement suivant le contour de la
dorsale. Epines sur la nageoire anale. Le bout des nageoires pectorales, dorsale, anale et
caudale arrondis. Corps allongé chez les juvéniles avec cinq barres sombres obliques et
larges sur le corps qui tendent à bifurquer au niveau du ventre et pouvant contenir des
grands points pâles. Bandes bien distinctes chez les juvéniles alors qu’elles deviennent
diffuses et couvertes de petits points bruns noirs de plus en plus denses avec l’âge.
Source : Randall
ECOLOGIE
Distribution
Indo-Pacifique : de la Mer Rouge jusqu’aux îles Tonga et du nord du Japon au sud de l’Australie
Nouvelle-Calédonie : sur l’ensemble du Territoire. Plus abondante dans le Nord.
Biotopes
Juvéniles : ils habitent les zones littorales et les estuaires.
Adultes : ils vivent dans des habitats variés, des eaux côtières jusqu’à la pente externe. Ils sont présents dans les
fonds sablo-vaseux des estuaires, des sorties de rivière et des zones de mangrove.
Domaines de profondeur
En général à moins de 150m, parfois jusqu’à 300 m, .
USAGES ET RISQUES
Intérêt
Pêche commerciale : elle est capturée sur l’ensemble de son aire de répartition. Elle est fréquente sur le marché de
Nouméa.
Aquaculture : elle est recherchée pour le grossissement en cage flottante en Asie du sud-est. Capturées jeunes
(moins de 30 cm) quand elles sont dans les estuaires et mangroves, elles sont mises en cage jusqu’à ce qu’elles
atteignent 50 à 70 cm.
Pêche plaisancière et vivrière : c’est une des cibles préférées de la chasse sous-marine et de la pêche à la ligne. Sa
capture par les plongeurs n’est pas un exploit car elle est assez peu farouche et peut se rencontrer dans peu d’eau.
Sa capture à la ligne, bien que spectaculaire, ne représente guère une performance puisqu’elle est peu combative.
Captures
Engins : principalement à la ligne et au fusil sous-marin, également au chalut, à la palangre de fond et à la nasse.
Etat de la ressource
Les mères-loches sont très vulnérables pendant la reproduction car elles se rassemblent en groupes importants.
Comme beaucoup de loches, cette espèce a besoin d’un nombre minimum d’individus pour que la reproduction
s’enclenche. La surpêche des lieux de reproduction présente de nombreux dangers : 1- diminution des concentrations sous un seuil qui rend la ponte peu efficace ; 2- disparition
des plus gros individus, presque exclusivement des mâles, d’où risque de sous-fécondation ; 3- baisse rapide des stocks.
Monde : elle est la cible de plusieurs pêcheries. La forte demande pour le marché des poissons vivants, avec des individus de taille souvent inférieure à celle de la maturité,
pourrait la rendre vulnérable.
Nouvelle-Calédonie : les stocks de cette espèce sont en chute libre et la taille des individus a tendance à diminuer (les
poissons de plus de 1,10 m sont rares). Dans le lagon sud-ouest, en dehors des concentrations de reproduction, elle est
devenue extrèmement peu fréquente.
Autres remarques
Les très grosses (plus de 90 cm) devraient, dans la mesure du possible, être relâchées vivantes car elles sont souvent
toxiques et leur chair est très grasse et filandreuse.
Les plus grosses mères-loches peuvent être agressives et des cas de morsures ont été rapportés.
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