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Domaine de recherche : l’environnement
Introduction et principaux concepts
En 1962, la publication du livre de Rachel Carson, Printemps silencieux (titre original : Silent Spring), est
souvent considérée comme l’événement qui a lancé le mouvement écologiste en Amérique du Nord et
partout dans le monde. Ce livre a sensibilisé les gens aux graves conséquences potentielles de
l’utilisation non contrôlée et à grande échelle de pesticides, non seulement sur les animaux, mais aussi
sur les êtres humains. Dix ans plus tard, en 1972, paraissait Halte à la croissance, un ouvrage qui
modélise les conséquences d’une rapide croissance démographique à l’échelle mondiale et de
l’extraction des ressources naturelles épuisables. Ce livre a eu un impact énorme sur l’idée que se
faisaient les dirigeants et les décideurs des enjeux environnementaux. La même année, les Nations
Unies accueillaient la Conférence sur l’environnement humain à Stockholm, en Suède, pour évaluer
l’état de l’environnement mondial, faire ressortir la nécessité de protéger les ressources renouvelables
et non renouvelables et établir un lien entre l’épuisement des ressources et la pauvreté. Enfin, toujours
en 1972, la très célèbre photographie de la terre captée par le vaisseau spatial Apollo 17 est rapidement
devenue le symbole du « vaisseau spatial Terre », notre demeure, fragile et finie, flottant dans un océan
de noirceur. Il est apparu évident que ce que nous faisions subir à notre environnement, c’est à nous,
ultimement, que nous le faisions subir.
Plus les enjeux environnementaux (par exemple, pollution de l’air et de l’eau et épuisement des
ressources) devenaient préoccupants à cause de l’essor de l’activité économique et de la croissance
démographique, plus l’attention se portait sur les répercussions d’origine anthropique sur d’autres
enjeux comme la santé et le bien-être, la pauvreté et le développement social et économique. Pour
étudier ces liens, les Nations Unies ont convoqué, en 1983, la Commission mondiale sur l’environnement
et le développement (CMED) qui a donné lieu à la publication Notre avenir à nous, un rapport riche
d’enseignements qui reconnaît la nature mondiale des problèmes environnementaux et la nécessité
d’atteindre notre objectif de développement durable, c’est-à-dire « un développement qui répond aux
besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre
aux leurs ». Le rapport s’appuie sur la notion des « besoins », en particulier ceux des pauvres, pour qui le
développement doit être une priorité si l’on veut répondre à leurs besoins; il est également fondé sur les
limites imposées par la technologie et l’organisation sociale.
Notre avenir à nous a préparé le terrain en vue du Sommet de la Terre de 1992, officiellement appelé la
Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement, qui a conduit à l’adoption
d’Action 21, un plan d’action global de lutte contre la pauvreté et d’élimination des causes profondes de
la dégradation de l’environnement, notamment le changement climatique, la désertification,
l’appauvrissement de la biodiversité et la saine gestion des produits chimiques toxiques et des déchets
dangereux. Action 21 affirme l’existence d’un lien étroit entre la pauvreté et la dégradation de
l’environnement, ajoutant que « si la pauvreté provoque en général certaines formes d'agression
environnementale, la cause principale de la dégradation continue de l'environnement mondial est un
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schéma de consommation et de production non viable, notamment dans les pays industrialisés, et
extrêmement préoccupant dans la mesure où il aggrave la pauvreté et les déséquilibres » (ch. 4.3). Il
était important de mettre l’accent sur ces modèles non durables de consommation et de production,
parce que c’est une façon de reconnaître que les changements climatiques, la rareté croissante d’eau
potable, la perte de biodiversité et de l’habitat animal, la diminution des terres agricoles productives, la
destruction irréversible des écosystèmes et les volumes croissants de déchets et de toxines sont des
symptômes de l’activité économique non viable l’humanité; c’est pour cette raison que nous ne
réussirons à réagir aux enjeux (impacts) environnementaux à long terme que si nous corrigeons les
modèles qui en sont à l’origine – notamment les comportements et les mentalités qui façonnent ces
modèles. Le Sommet de la Terre a également abouti sur l’adoption de certains principes fondamentaux,
notamment le principe de précaution (principe 15) agir de manière à éviter tout dommage grave ou
irréversible face aux risques pour la santé ou l’environnement et le principe des responsabilités
communes, mais différenciées (principe 7) tous les pays, riches et pauvres, doivent œuvrer pour le
développement durable, mais les pays développés doivent accepter la responsabilité particulière qui
leur incombe, compte tenu des pressions que leurs sociétés exercent sur l’environnement mondial et
des techniques et ressources financières dont ils disposent.
D’autres conférences et sommets ont eu lieu par la suite, notamment le Sommet du Millénaire (2000)
au cours duquel furent adoptés les Objectifs de développement du Millénaire, un plan d’action mondial
visant la réalisation des huit objectifs de lutte contre la pauvreté d’ici 2015, ainsi que le Sommet mondial
des Nations Unies sur le développement durable (2002), qui évaluait les progrès accomplis depuis la
conférence de Rio. Malgré ces efforts, les tendances écologiques se sont aggravées au lieu de
s’améliorer. L’utilisation non durable des ressources épuisables et non renouvelables de la planète par
l’homme et la destruction de « puits » a entraîné une « surchauffe écologique » à l’échelle du globe,
dans un contexte où près du tiers de l’humanité vit encore dans la pauvreté et n’a pas encore profité des
promesses de développement et de croissance économique. Selon la conclusion de l’Évaluation des
écosystèmes pour le millénaire des Nations Unies, « l’activité humaine exerce des pressions si fortes sur
l’environnement que nous ne pouvons plus présupposer de la capacité des écosystèmes de la planète à
soutenir les générations futures ». L’empreinte écologique, une mesure élaborée au Canada vers le
milieu des années 1990, pour calculer la pression exercée par l’homme sur la nature, indique que si la
population entière de la planète avait la même espérance de vie qu’un Canadien moyen, il faudrait trois
autres planètes comme la Terre pour soutenir leur mode de vie.
Le défi politique aujourd’hui consiste à mettre en œuvre des solutions d’une ampleur proportionnelle à
celle des problèmes environnementaux auxquels l’humanité est confrontée, afin que nous puissions
répondre aux besoins des pauvres du monde au moyen de la capacité écologique limite de la Terre. Un
obstacle important au changement est l’idée que l’environnement est « ailleurs », loin des êtres
humains et de leur économie, et que les systèmes sociaux et économiques peuvent exister
indépendamment de l’environnement. Le domaine interdisciplinaire de l’économie écologique, ou
écolonomie, analyse l’interdépendance et la coévolution des systèmes économiques humains et des
systèmes naturels et considère l’économie comme un sous-système du système écologique planétaire.
Cette perspective met en évidence l’importance de conserver les ressources naturelles, de protéger les
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écosystèmes et de juguler la croissance démographique, puisque c’est le fondement non seulement de
l’activité économique humaine, mais aussi de notre santé et bien-être.
Exploration des enjeux
L’environnement : Qu’est-ce que c’est? Comment fonctionne-t-il? Qu’apporte-t-il à l’homme (et aux
autres espèces?)
Fonctionnement des écosystèmes et importance de la biodiversité
Hypothèse Gaïa la terre en tant qu’organisme
Services fournis par l’environnement eau, air, nourriture et autres éléments
Valeurs esthétiques, culturelles et spirituelles dans la nature
Attitudes à l’égard de l’environnement l’anthropocentrisme par rapport à « l’écologisme
fondamental » ou d’autres doctrines
Notre impact sur l’environnement : comment agissons-nous sur notre environnement? Au Canada?
Dans le monde? Quelles sont nos hypothèses concernant notre lien avec l’environnement?
Moteurs de l’utilisation des ressources
Impacts environnementaux de la croissance économique et de la surconsommation et de la
sous-consommation
Empreinte carbone et empreinte écologique
Dépendance à l’égard des combustibles fossiles, changement climatique économie et politique
visant à prévenir le changement
Épuisement des ressources dépendance et foi dans la technologie, utilisation modérée des
ressources
Agriculture industrielle
Modes de consommation et de production non viables et gaspillage
Croissance démographique
Absence de lien entre l’environnement et notre vie quotidienne; perspectives culturelles et
sociales sur l’environnement et à nos modes de vie
Solutions environnementales et perspectives futures
Économie à faible consommation de carbone, réduction de notre dépendance à l’égard des
combustibles fossiles
Villes durables et design urbain
Modes de transport novateurs et propres
Changement de nos modes de production et de consommation, réduction des déchets durant la
durée de vie des produits
Énergies renouvelables solaire, éolienne, géothermique, biocombustibles et autres.
Aliments organiques produits localement, agriculture durable
Savoir environnemental traditionnel
Se reconnecter avec l’environnement et ce qu’il offre
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Façons de promouvoir les enjeux environnementaux avec différents acteurs ou intervenants
comme les gouvernements, les entreprises et la société civile (citoyens, organisations sans but
lucratif ou non gouvernementales et communautés autochtones)
Questions essentielles
L’environnement : Qu’est-ce que c’est? Comment fonctionne-t-il? Qu’apporte-t-il à l’homme?
Quel est le rôle de l’environnement dans notre vie quotidienne?
Que nous fournit-il?
D’où proviennent nos ressources et nos sources d’énergie?
Quel est le lien entre notre économie et l’environnement?
Comment fonctionne un écosystème? Que se passe-t-il lorsque nous perturbons un système?
Comment concevons-nous notre environnement? Quelles attitudes avons-nous à son égard?
L’environnement « appartient-il » à tout le monde?
Notre compréhension de l’environnement influence-t-elle notre manière de l’utiliser?
Notre impact sur l’environnement : comment agissons-nous sur notre environnement? Au Canada?
Dans le monde? Quelles sont nos hypothèses concernant notre lien avec l’environnement?
Quelle est l’incidence de nos modes de vie sur l’environnement? Nos modes de vie et leur
incidence sur l’environnement ont-ils changé au fil du temps?
Comment la croissance économique peut-elle se répercuter sur l’environnement? Quel pourrait
être l’effet de la croissance démographique mondiale sur l’environnement? Quel effet peut
avoir la technologie sur l’environnement?
Au Canada, quelles activités ont une incidence néfaste sur l’environnement? Quelle est
l’incidence de nos activités sur l’environnement dans d’autres parties du monde?
Quel est le lien entre la richesse et la dégradation de l’environnement? Entre la pauvreté et la
dégradation de l’environnement?
Selon vous, quelles sont les responsabilités du Canada à l’endroit des autres pays? Quelles sont
nos responsabilités dans la lutte contre les changements climatiques?
De quelles habitudes néfastes pour l’environnement sommes-nous incapables de nous
débarrasser et pourquoi avons-nous de la difficulté à nous en défaire? À la maison? Au Canada?
Dans le monde?
Solutions environnementales et perspectives futures
Que pouvons-nous faire pour promouvoir une meilleure connaissance l’environnement et ses
systèmes? Comment pouvons-nous intégrer notre connaissance de ces systèmes dans notre
quotidien?
Que pouvons-nous faire personnellement pour protéger l’environnement?
Quelles solutions pouvons-nous mettre en œuvre pour cesser de causer des dommages à
l’environnement?
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Les nouvelles technologies sont-elles la solution à nos problèmes environnementaux?
Quel est notre discours sur les enjeux environnementaux? Parmi les principaux décideurs,
lesquels peuvent provoquer un changement?
Que doivent faire les gouvernements, les entreprises et les citoyens pour mieux conjuguer leurs
efforts dans le but d’influer sur les forces à l’origine des problèmes environnementaux?
Le saviez-vous? Quelques faits au sujet de l’environnement
En moyenne, 27 déversements d’hydrocarbures se produisent chaque jour dans les eaux du monde et la
catastrophe de l’Exxon Valdez ne se classe même pas dans les 30 pires déversements de tous les temps.
- The National Academy of Sciences, 2009
Au cours des 50 dernières années, les humains ont consommé plus de ressources que durant toute
l’histoire qui a précédé.
- U.S. EPA (Agence de protection de l’environnement des É-U.), 2009, Sustainable Materials
Management: The Road Ahead
La moitié des forêts tropicales et tempérées du monde a disparu.
- U.S. EPA (Agence de protection de l’environnement des É-U.), 2009, Sustainable Materials
Management: The Road Ahead
75 % des zones de pêche en mer font actuellement l’objet d’une surpêche ou sont exploitées à pleine
capacité.
- U.S. EPA (Agence de protection de l’environnement des É-U.), 2009, Sustainable Materials
Management: The Road Ahead
De 1950 à 2005, la production mondiale de métaux a été multipliée par six, la consommation de pétrole
par huit et la consommation de gaz naturel par quatorze. Au total, on extrait chaque année 60 milliards
de tonnes de ressources soit 50 % de plus qu’il y a à peine 30 ans. Aujourd’hui, l’Européen moyen
consomme 43 kilogrammes de ressources par jour, comparativement à 88 kilogrammes pour l’Américain
moyen.
- Worldwatch Institute, 2010, State of the World 2010.
Du volume total d’eau douce non emprisonnée dans les calottes glaciaires ou les glaciers, quelque 20 %
se trouvent dans des régions trop éloignées pour que les êtres humains y aient accès; des 80 % restants,
près des trois quarts se trouvent au mauvais endroit au mauvais moment dans les moussons et les
inondations et ne sont pas toujours récupérés aux fins d’utilisation humaine. Il ne reste plus de 0,08 de
1 % du volume total d’eau sur la planète. Autrement dit, si toute l'eau de la Terre se trouvait entreposée
dans un bidon de 5 litres, l'eau douce disponible ne remplirait même pas une cuillère à café.
- L’eau : l’affaire de tout le monde, Conseil mondial de l’eau, 2000.
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