PRESENTATION ON LOAN PRICING

publicité
Banque africaine de développement
ÉVALUATION DU RISQUE DE MARCHÉ
Pagei
Juillet 2011
TABLE DES MATIÈRES
RÉSUMÉ ANALYTIQUE
iv
I.
1
INTRODUCTION
II. LE CONTEXTE DES ACTIVITÉS DE GESTION DU RISQUE DE MARCHÉ DE
LA BANQUE
2
Cartographie générale du risque financier de la Banque .......................................................................2
Les risques de marché structurels ..........................................................................................................3
Risques induits par l’environnement externe .........................................................................................5
III. OBJECTIFS, STRATÉGIES ET EFFICACITÉ DE LA GESTION DES RISQUES
5
Cadre de gouvernance des risques applicables aux risques de marché .................................................5
Efficacité des stratégies de gestion du risque ........................................................................................7
Gestion du risque de change ..................................................................................................................7
Gestion des risques de taux d’intérêt .....................................................................................................9
Gestion du risque de contrepartie ........................................................................................................13
Gestion du risque de liquidité ..............................................................................................................17
IV. CAS SPÉCIFIQUE DU FAD
19
Cadre de gouvernance du risque du FAD ............................................................................................19
Ecart opérationnel structurel ................................................................................................................19
Gestion du risque de taux d’intéret ......................................................................................................21
Gestion du risque de change ................................................................................................................21
Gestion du risque de contrepartie ........................................................................................................22
Gestion du risque de liquidité ..............................................................................................................22
ANNEXE 1 : Résumé des paramètres essentiels des directives de gestion actif-passif de la BAD
ANNEXE 2 : Les risques les plus importants
GLOSSAIRE
23
Pagei
V. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
L’évaluation du risqué de marché a été préparé par l’équipe du complexe finance tel
qu’indiqué ci-dessous :
Kodeidja Diallo
Directrice
FFMA
Patrick Kei-Boguinard
Chef de Division
FFMA.1
Trevor De Kock
Chef de Division
FFMA.3
Jacques Djofack
Chargé en chef de Risques Financiers
FFMA.1
Jacques Archange Akenou
Chargé Supérieur de Risques Financiers
FFMA.1
Nadine Ahononga
Chargée Supérieur de Risques Financiers
FFMA.1
Riadh Belhaj
Chargé Principal de Risques Financiers
FFMA.1
Mahmoud Ly
Chargé Principal de Risques de Trésorerie
FFMA.3
Mamadou Ouattara
Chargé Principal de Risques de Crédit
FFMA.2
Pageii
Les membres de l’équipe de la revue des risques de marché:
LISTE DES ABRÉVIATIONS
ABS – Titre adossé à des actifs
ALCO – Comité de gestion actif-passif
FAD – Fonds africain de développement
ALM – Gestion actif-passif
CSA - Crédit Support Annexe
EQB – Portefeuille adossé aux fonds propres
HTM – Portefeuille de titres détenus jusqu’à leur échéance
IASB – Conseil international des normes comptables (IASB)
IFRS - Normes internationales d’information financière
ISDA – International Swaps and Dérivatives Association,
MBS – Titres adossés à des hypothèques
NIM – Marge d’intérêt nette
DTS – Droit de tirage spécial
Pageiii
VLR – Taux prêteur variable
RÉSUMÉ ANALYTIQUE
Dans le cadre de ses activités, la Banque est exposée à un certain nombre de risques, dont les
principaux sont le risque de crédit de ses engagements liés au développement ainsi que les
risques de marché et de contrepartie portant sur ses activités de trésorerie. La quasi-totalité
des activités de la Banque est soumise au risque que les prix du marché et les taux
(principalement d'intérêt et de change) varient et se traduisent par des profits ou des pertes.
La Banque ne cherche pas à réaliser des profits en essayant de prédire ou d'anticiper le niveau
futur ou le sens de variation des taux d’intérêt ou de change mais s’efforce plutôt à limiter les
expositions à ces risques de marché, tout en gagnant un rendement raisonnable sur ses actifs
de trésorerie.
Alors que le risque de marché a généralement été un risque relativement limité dans le
contexte des opérations de la Banque, la crise financière a mis en exergue le paradigme du
changement. La volatilité des prix des actifs incertains, la solvabilité des contreparties, les
augmentations des coûts de financement et des problèmes de liquidité ont affecté la Banque
tout comme les autres BMDs. Il s’avère ainsi que les risques de marché consomme plus de
ressources en capital qu’auparavant et, bien qu’étant un risque accessoire, nécessite une
gestion active.
Reconnaissant l'importance croissante de ces risques dans les opérations de la Banque, la
Direction revoit et renforce régulièrement les processus et les procédures pour mesurer et
gérer ces risques, tout en assurant des contrôles internes et des ressources en capital adéquats
pour faire face à ces risques.
À cet égard, les stratégies de la Banque en matière de gestion des risques de marché ont été
récemment révisées pour refléter ces nouveaux développements. Des mesures ont également
été prises par la Direction pour surveiller l’évolution des VLR, améliorer l’allocation de la
dette et l'efficacité de couverture, en plus de la révision du processus d'évaluation des
placements de trésorerie et du renforcement de la gestion de l'exposition au risque de marché.
Ces mesures sont intégrées dans les activités quotidiennes de gestion financière,
soigneusement contrôlées et leur efficacité évaluée régulièrement dans le cadre d’ALCO.
Pageiv
Malgré un environnement de marché financier externe susceptible de rester difficile dans le
futur, les stratégies de la Banque en matière de gestion du risque ont jusqu'à présent été
largement efficaces pour la protéger des turbulences du marché. Cependant, des défis
subsistent et la vigilance doit être maintenue pour assurer l'efficacité continue et la
minimisation des effets indésirables. Dans le cas spécifique du FAD, le maintien de taux
d'intérêt bas va créer une pression sur son revenu étant donné la forte sensibilité au niveau
général des taux d'intérêt et des rendements des placements détenus jusqu’à leur maturité.
I.
INTRODUCTION
1.1
En tant qu’institution de financement du développement, la principale activité de la
Banque est de fournir des ressources en vue d’assister ses clients des pays membres
régionaux (PMR), tant dans le secteur public que dans le secteur privé, dans le financement
de leurs projets et programmes liés au développement. Dans le cours normal de ses
opérations et comme toutes les institutions financières, la Banque est exposée à un certain
nombre de risques, principalement aux risques de crédit en relation avec ses activités de
développement et aux risques financiers découlant de ses activités d’emprunt, de placement
et de ses activités liées à la gestion actif-passif.
1.2
Compte tenu du manque de ressources et dans le but de se focaliser sur son activité
principale, la Banque s’est donné comme principale philosophie de gestion des risques
l’optimisation de l’utilisation de sa capacité de couverture des risques pour couvrir ses
engagements liés au développement (ses risques principaux).
1.3
Cet objectif est atteint en réduisant au minimum l’exposition à ces risques qui, bien
qu’étant importants, découlent de la mission de développement de la Banque (risques
accessoires). Ces risques accessoires sont les risques de liquidité, de taux d’intérêt, de change
et de contrepartie, plus généralement désignés sous le nom de risques de marché. S’il est vrai
que les implications financières de ces risques ont été traditionnellement beaucoup moins
importants comparés aux risques de crédit des prêts, l’évolution du marché financier
international au cours des dernières années requièrent une adaptation continue de la gestion
du risque de marché de la Banque. Le risque de réputation potentiel qui pourrait résulter
d’une gestion inefficace du risque de marché est important ; ce risque de réputation pourrait
affecter la capacité de la Banque à mobiliser des ressources au meilleur coût sur les marchés
de capitaux. Par conséquent, il est impératif que ces risques soient surveillés de près.
1.4
Par ailleurs, avec l’évolution du paysage financier, de nouveaux défis sont apparus
(notamment les problèmes d’évaluation, la forte volatilité de la valeur des actifs, les
problèmes de solvabilité persistants et les révisions à la baisse des notes de crédit) qui
pourraient avoir une incidence sur la qualité du portefeuille et exercer une pression sur le
revenu net et les marges d’intérêt. Ces évolutions récentes et futures imposent d’accorder une
attention égale à ce type de risque et à affiner le cadre de gestion des risques de marché de la
Banque.
1
ADB/BD/WP/2010/173
Page1
1.5
Afin d’aider le Conseil d’administration à exercer ses responsabilités de supervision
du risque, la Direction fournit au Conseil deux revues annuelles du risque. La première est la
Revue du risque de crédit lié au portefeuille de la Banque1 dont l’objectif est de fournir au
Conseil une évaluation du profil de risque général du portefeuille d’engagements liés au
développement vis-à-vis du secteur public et du secteur privé (c'est-à-dire les risques à
l’activité principale) et de son évolution. La seconde est la Revue des risques de marché, qui
fait l’objet du présent document, dont l’objectif est de : i) fournir au Conseil des informations
sur les risques de marché auxquels la Banque est exposée, qui découlent premièrement de ses
activités de placement de trésorerie, d’emprunt et de gestion actif-passif, ii) évaluer
l’efficacité des stratégies utilisées par la Direction pour atténuer ces risques, et iii) mettre en
exergue les zones de défis où des améliorations supplémentaires pourraient être requises.
Compte tenu de la volatilité actuelle du marché et des préoccupations de la solvabilité de
certains pays européens, la Direction communique également dans ce rapport un point de
situation sur son engagement limité vis-à-vis de ces pays. Outre la revue annuelle du risque
de marché, le Conseil reçoit également des rapports mensuels et trimestriels sur la gestion des
placements et du passif2 ainsi que des points de situation sur les violations 3 des Directives de
gestion actif-passif et des Directives en matière de placement du FAD.
1.6
Le présent document est organisé en cinq chapitres. Après cette introduction, le
chapitre 2 présente le contexte des activités de gestion du risque de marché de la Banque
tandis que le chapitre 3 décrit en détail, pour chaque type de risque, les objectifs, les
stratégies et l’efficacité globale des pratiques et des activités de gestion du risque de marché
de la Banque. Bien que la revue mette principalement l’accent sur la Banque africaine de
développement, nous saisissons l’occasion de traiter aussi les questions spécifiques liées au
portefeuille du Fonds africain de développement au chapitre 4.). Le chapitre 5 émet quelques
observations finales.
II.
LE CONTEXTE DES ACTIVITÉS DE GESTION DU
RISQUE DE MARCHÉ DE LA BANQUE
CARTOGRAPHIE GÉNÉRALE DU RISQUE FINANCIER DE LA BANQUE
2.1
La philosophie générale de gestion des risques de la Banque consiste à optimiser
l’utilisation de sa capacité à couvrir les risques pour soutenir ses activités liées au
développement (c’est-à-dire ses risques opérationnels de base). Pour ce faire, la Banque
s’efforce de réduire au
Figure 1: Risques opérationnels et accessoires
minimum son exposition à
d’autres sources de risques qui
découlent de sa mission de
développement (les risques
accessoires
ou
risques
financiers).
2.2
Ces risques accessoires
ou financiers sont divisés en
deux catégories principales : i)
les risques de marché, et ii) le
risque de liquidité. Les risques
de marchés désignent le risque
que des variations des taux
d’intérêt, des taux de change
et du cours des actions entraînent une fluctuation de la valeur des actifs nets de la Banque, y
compris les instruments dérivés. Le risque de liquidité fait référence au risque que la Banque
ne puisse pas honorer ses engagements de paiement à une échéance donnée. Un tel risque
modifiera négativement la cote de crédit de la Banque et augmentera par conséquent de façon
significative son coût de financement. Ces risques surviennent de façon structurelle dans les
opérations de trésorerie (placements, emprunts et transactions sur les marchés financiers) et
dans d’autres opérations. Ils ont généralement consommé de faibles ressources en capital
jusqu’à l’avènement de la crise financière internationale comme l’illustre la figure 1..
Par exemple: "Report on Investment Performance and Liability Management Activity for the Month of January
2011" (ADB/BD/IF/2011/59)
3
Par exemple: "Report on Breaches to the ADB Asset and Liability Management Guidelines and ADF
Investment Management Guidelines" (ADB/BD/IF/2011/61)
Page2
2
2.3
En effet, tandis que le risque de marché dans le cadre des opérations de la Banque ait
toujours été relativement limité, la crise financière a mis en lumière le changement de
paradigme. La volatilité de la valeur des actifs, les problèmes de solvabilité, les hausses des
coûts de financement et les problèmes de liquidité ont affecté la Banque tout autant que
toutes les autres BMD.
2.4
Il s’avère que les risques de marché consomment davantage de ressources en capital
qu’auparavant et, bien que constituant un risque accessoire, ils nécessitent néanmoins un
contrôle et une gestion actifs. De plus, en raison de l’évolution du profil du bilan de la
Banque et de l’apparition de nouveaux types d’opérations d’intermédiation, des évènements
de crise sur le marché pourraient avoir des répercussions significatives sur le revenu net et sur
la stabilité de la marge d’intérêt nette engrangées les années précédentes.
LES RISQUES DE MARCHÉ STRUCTURELS
Les risques de marché dans le bilan et le compte de résultat de la Banque
2.5
La Figure 2 montre un bilan et un compte de résultat simplifiés de la Banque. Elle
indique que de façon très générale, la Banque possède deux principales catégories d’actifs :
les actifs en trésorerie et les
Figure 2: Bilan simplifié
actifs liés au développement
(prêts, investissement en fonds
propres, garanties, etc.). Ces
actifs
sont
financés
principalement par deux sources:
les fonds propres (capital libéré et
réserves accumulées) et les
emprunts (dettes). En outre, les
instruments dérivés, constitués
principalement de swaps de taux
d’intérêt et de devises, sont
utilisés dans les deux parties du
bilan aux fins de gestion des
risques. Les risques de marché
découlent
des
interactions
(parfois) complexes entre la
nature des actifs et des passifs.
2.7
Risque lié au compte de résultats – L’effet des variations des taux du marché sur la
valeur de l’actif (A) et du passif (P) ainsi que sur la valeur des instruments sensibles aux taux
d’intérêt rattachés à ces éléments d’actif et de passif se reflète dans les niveaux des revenus et
des charges futurs engendrés par ces positions. En période de forte volatilité du marché, des
positions non couvertes pourraient exposer le niveau du revenu net aux fluctuations.
Page3
2.6
Risque de bilan – Le risque de marché est inhérent aux instruments financiers
associés aux actifs (prêts, prises de participation, placements affectés à des portefeuilles de
négociation ou à des portefeuilles détenus jusqu’à leur échéance) et aux passifs (emprunts et
instruments dérivés connexes) de la Banque, à l’atténuation du risque de crédit, etc. Un
déséquilibre entre les actifs et les passifs sur une période de temps donnée entraînent une
position ouverte nette de l’actif ou du passif. Ce déséquilibre pourrait être en termes de
devises, de taux d’intérêt ou de la structure des échéances. Tout risque généré par une
situation de déséquilibre du bilan qui ne serait couvert, pourrait engendrer des pertes ou des
gains potentiels en cas de variation des taux.
Gestion actif-passif et financement symétrique
2.8
Dans sa gestion actif-passif, la Banque poursuit certains objectifs fondamentaux : i) se
prémunir contre les risques de marché (c’est-à-dire les risques de change, de taux d’intérêt et
les risques liés aux matières premières) ; ii) offrir aux clients la gamme de produits la plus
large et la plus rentable possible ; iii) créer un cadre favorisant des activités d’emprunt
flexibles tout en garantissant un processus efficace d’affectation de la dette.
2.9
La réalisation de ces objectifs requiert un financement suffisamment coordonné qui
renvoie aux principes de financement des prêts par des éléments de passif présentant
globalement les mêmes caractéristiques en ce qui concerne les taux d’intérêt, les taux de
change. Ceci limitera au minimum les effets des variations des taux d’intérêt et des taux de
change sur les actifs financés par le marché.
2.10 Bien que le financement soit coordonné au départ, des risques de taux de change et de
taux d’intérêt peuvent survenir en raison de facteurs tels que les remboursements anticipés,
les déséquilibres résultant de l’affectation de la dette, des écarts possibles au niveau des dates
de révision du taux LIBOR entre les actifs et les passifs. Ces décalages font l’objet d’un
contrôle interne rigoureux qui donne lieu à des mesures correctives en cas de besoin.
Risques de refinancement
2.11 Bien que la Banque ne mobilise pas de ressources par rapport à chaque prêt, elle est
néanmoins potentiellement exposée à un risque de refinancement, c’est-à-dire au risque de
n’être pas en mesure de lever des fonds une fois que les passifs arrivent à échéance. Ce risque
est réduit grâce à une politique de liquidité prudente, en assurant que la Banque maintient des
niveaux prudentiels de liquidité afin de diminuer le risque d’emprunt forcé dans des périodes
où les conditions du marché ne sont pas favorables ainsi qu’à chercher à financer les actifs à
long terme avec des passifs à long terme.
Les risques de marché croissants résultant des activités d’intermédiation des risques
2.12 Alors que la Banque s’efforce d’assurer une adéquation parfaite entre ses actifs et ses
passifs, atteindre ce défi est difficile étant donnée la dynamique de son portefeuille d’actifs
et de passifs. La croissance de la proportion des prêts du secteur privé, des titres de
participation, des quasi-fonds propres, des garantie de premières pertes de défaut, etc. ont
introduit de nouvelle dimension à son activité. Alors que les produits de prêt de la Banque
sont conçus pour minimiser ou éliminer l'exposition aux risques de marché, les titres de
participations et quasi-fonds propres introduisent souvent des risques de change indirects à
travers la nature des devises de placements (devises fortes)de la Banque et les monnaies
locales utilisées par l'investisseur ou les fonds d’investissement en capital risque. En outre, la
Banque est directement exposée au risque lié au coût des titres de participation avec des
moyens limités ou nuls d'atténuation des risques.
Page4
2.13 En cherchant à étendre ses activités de prêts en monnaies locales la Banque a élaboré
un cadre qui est conçu pour la protéger contre les risques de marché importants et ce grâce à:
des emprunts et de prêts effectués dans les mêmes devises (au travers d’émissions
obligataires ou de swaps), la structuration et/ou la tarification des prêts pour couvrir les
scénarios de risques potentiellement plus élevés tels que les risques de refinancement, les
coûts de détention de liquidité, les remboursements anticipés, etc.. et les clauses de
substitution de la monnaie.
RISQUES INDUITS PAR L’ENVIRONNEMENT EXTERNE
2.14 La récente crise et les turbulences financières (zone euro et MENA) ont montré
encore une fois que bien que les risques du marché ne soient pas des risques essentiels liés à
l’activité, leurs implications pourraient être plus importantes que prévu dans un
environnement opérationnel normal. La Banque se doit d’appliquer une politique de risque
prudente qui l’amène à réajuster son approche de gestion de risque de marché afin de pouvoir
résister à des conditions de marché anormales et préserver des ratios financiers adéquats.
Accroissement des risques de marché systémiques
2.15 Risque de contagion en situation de crise – Les marchés financiers internationaux
continuent de refléter les séquelles de la crise financière et économique mondiale qui a
débuté en 2007. Ayant débuté comme une crise des crédits hypothécaires à haut risque, elle
s’est transformée rapidement en une crise de la liquidité et en une crise bancaire. Au cours de
l’année écoulée, l’inquiétude s’est propagée dans un certain nombre de pays, en particulier
dans l’Eurozone, et l’on s’attend à des défaillances ou à une restructuration de certaines
dettes souveraines de la part de nombreux investisseurs. En outre, les discussions sur le
plafonnement de la dette des États-Unis ont conduit au moins une agence de notation à juger
« pessimiste » la perspective de la note de la dette des États-Unis. Les évènements dans le
Moyen-Orient et Afrique du Nord devraient avoir un impact limité sur la Banque étant donné
qu'il n'y a pas de contreparties éligibles dans ces pays, principalement en raison des exigences
minimales de la Banque qui sont élevées quant à la notation de crédit des contreparties, et ce,
en ligne avec la philosophie de minimisation des risques non-essentiels. Certains nombre
d’investissement de montants assez limités sont détenus dans des comptes bancaires dans les
banques africaines. L'impact le plus direct de la crise nord-africaine est susceptible d'être en
relation avec la position de liquidité de la Banque dans le cas de prêts à décaissement rapide
significative. Toutefois, cette position est forte. Il est aussi vrai que la Banque a une
exposition importante liée à ses activités de développement quant à la région de l'Afrique du
Nord qui, en plus de sa localisation géographique dans cette région pourrait avoir un impact
sur les perceptions des investisseurs, et donc un impact négatif sur ses coûts de financement.
Le département du Trésor a intensifié ses efforts de communication avec les investisseurs
afin d'atténuer ce risque.
2.16 La complexité grandissante des produits de marché et l’augmentation des
activités de trésorerie pour couvrir les risques de marché structurels normaux et répondre
aux exigences de prêts contre-cycliques ont induit certains risques dans le portefeuille. La
réponse rapide de la Banque aux demandes d’assistance de ses clients pour faire face aux
effets de la crise financière, en particulier en 2009, a entraîné une augmentation substantielle
des approbations de prêts, des emprunts et des actifs de trésoreries au cours des deux
dernières années.
III. OBJECTIFS, STRATÉGIES ET EFFICACITÉ DE LA GESTION
DES RISQUES
CADRE DE GOUVERNANCE DES RISQUES APPLICABLES AUX RISQUES DE
MARCHÉ
Page5
3.1
Délégation d’Autorité et les Directives de gestion actif-passif – Les activités et
processus de gestion des risques du marché de la Banque sont gérés dans le cadre de la
Figure 3: Cadre de gouvernance
délégation générale des pouvoirs de gestion
actif-passif de la Banque (Pouvoirs de
gestion actif-passif)4. La Délégation
d’Autorité de gestion actif-passif est
approuvée par le Conseil d’administration et
constitue le document de politique générale
détaillé concernant toutes les activités de
gestion actif-passif de la Banque se
rapportant aux risques de change, de taux
d’intérêt, de liquidité et aux risques de
crédit de la contrepartie. En vertu des
pouvoirs de gestion actif-passif, le Président
est autorisé à approuver les Directives de gestion actif-passif qui définissent des paramètres
spécifiques, des règles et des limites dans lesquelles les opérations de gestion actif-passif sont
exécutées. Ces Directives sont soumises au Conseil pour information 5. Un résumé des
paramètres essentiels des Directives de gestion actif-passif est présenté à l’Annexe 1.
3.2
ALCO – Les Pouvoirs de gestion actif-passif assignent au Comité de gestion actifpassif (ALCO), la responsabilité de veiller à l’application des pouvoirs et des Directives. Le
département de la trésorerie (FTRY) est le premier responsable de l’exécution des opérations
de gestion actif-passif de la Banque et est chargé à cet effet de la définition et de l’exécution
des différentes stratégies de placement et d’emprunt. Le Département de la gestion financière
(FFMA) est principalement chargé d’assurer le suivi quotidien de la mise en œuvre des
pouvoirs et des Directives.
3.3
Outre les Pouvoirs de gestion actif-passif, les Pouvoirs généraux relatifs aux produits
et services financiers6 tracent le cadre dans lequel les produits de prêt de la Banque sont
conçus afin de garantir leur conformité avec le cadre global de gestion actif-passif de la
Banque.
3.4
ALCO se réunit de façon régulière, généralement tous les mois, pour examiner les
questions liées à la situation financière, aux placements, aux emprunts de la Banque, etc. et
est appuyé dans son travail par un certain nombre de groupes de travail techniques interdépartements et inter-complexes7 qui se réunissent régulièrement pour examiner les niveaux
d’exposition aux risques de marché et émettre des recommandations à l’intention d’ALCO
sur des aspects liés à la couverture des risques et/ou au rééquilibrage des positions, au suivi, à
la conformité et à l’information sur les résultats réalisés.
4
5
6
7
Proposal for Revising the Banks’ General Authority on Asset and Liability Management
(ADB/BD/WP/2005/101)
ADB/BD/IF/2005/293 and ADB/BD/IF/2011/117
ADB/BD/WP/1999/164
Projections de taux d’intérêt, de taux de change, projections financières, produits financiers, crédits non
souverains, risque-pays, risque opérationnel
Page6
3.5
Le suivi et l’information sur les expositions aux risques de marché sont confiés à
deux divisions: i) FFMA.1, chargé de la gestion actif-passif, gère le modèle financier et les
projections financières de la Banque, ses politiques/directives financières, le suivi et la
communication de rapports sur les risques de taux d’intérêt, de change et de liquidité et le
cadre d’adéquation du capital ; ii) FFMA.3, chargé de la gestion des risques de trésorerie, qui
veille à la conformité des transactions, procède à l’évaluation des instruments, assure le suivi
des risques de contrepartie et celui du portefeuille de trésorerie, la conformité et la
communication de rapports ainsi que la supervision des systèmes de gestion de la trésorerie et
des risques de la Banque (Summit et Numerix).
EFFICACITÉ DES STRATÉGIES DE GESTION DU RISQUE
3.6
La Banque s’efforce de réduire au minimum les risques de marché à travers un
ensemble de plafonds d’engagement prudentiels, de directives, de pertes maximales etc. La
gestion et la maîtrise de ces risques par la Banque ont été éprouvées durant la crise financière
et se sont avérées efficaces dans la mesure où cela a aidé la Banque à éviter des pertes
importantes contrairement à d’autres IFI. Toutefois, au cours des dernières années, la gestion
du risque de marché est devenue de plus en plus complexe, à cause de l’usage d’instruments
financiers de négociation plus sophistiqués, en rapport aux risques associés à un bilan
traditionnel. La Banque a dû renforcer davantage ses stratégies prudentielles et ses pratiques
de gestion actif-passif qui sont résumées ci-dessous.
GESTION DU RISQUE DE CHANGE
3.7
L’objectif primordial de la gestion du risque de change est de réduire au minimum
l’impact du taux de change sur la valeur du capital-risque de la Banque et de ses dépenses
administratives.
Sources du risque de change dans les opérations de la Banque
3.8
Les sources potentielles de risque de change dans les opérations de la Banque sont
nombreuses. Il s’agit notamment des emprunts, des placements, des investissements en fonds
propres et des dépenses administratives.

Portefeuille de prêts – La Banque offre des prêts à devise unique tirée d’un ensemble
de devises et des prêts aux conditions du marché dans différentes devises (par
exemple, le dollar, l’euro, le yen et le rand) ainsi que la possibilité des prêts en
devises locales dont le volume est limité. Elle peut également effectuer des achats de
monnaies pour répondre aux demandes de décaissement des clients ou de
remboursement ou peut offrir des produits de gestion des risques clients tels que les
échanges de devises. Quoique toutes ces opérations puissent exposer la Banque au
risque de change, celui-ci est atténué par l’association des prêts dans une devise avec
des passifs (emprunts après swaps) dans la même devise.

Placement et financement – la Banque peut mener des transactions de placements
entre plusieurs devises ou des swaps liés au financement à condition que la Banque
n’ait pas d’exposition résiduelle.

Budget administratif – La Banque prévoit un budget pour ses dépenses
administratives en UC. Toutefois, comme les dépenses effectives sont payées en
devises, en cas de fluctuation des taux de change, la valeur en UC des dépenses varie
également. La volatilité introduite par les fluctuations des taux de change sur la valeur
en UC des dépenses dépend à la fois de la volatilité des taux du marché et des
monnaies qui composent effectivement ces dépenses.
3.9
Le principe général qui régit l’atténuation des risques résiduels est de faire
correspondre le profil de devise des actifs nets de la Banque (c’est-à-dire la différence entre
les actifs et les passifs libellés dans les mêmes devises) avec le panier de devises de sa devise
de référence (DTS = UC). Dans la mesure où l’actif net en devises de la Banque représente
la valeur de ses fonds propres qui est en UC, si la structure monétaire des fonds propres est
Page7
Stratégie d’atténuation du risque de change
alignée sur celle du DTS, les fluctuations de taux de change du marché compenseront alors
parfaitement la valeur en UC des fonds propres de la Banque.
3.10 Les instruments utilisés pour atténuer ce risque sont les contrats de change à terme,
les swaps de devises, les contrats à terme, etc. Ces instruments permettent de protéger les
actifs nets et le revenu net de la Banque contre les pertes qui pourraient survenir à cause des
mouvements volatiles des taux de change.
Efficacité de la stratégie d’alignement des devises de la Banque avec le DTS
3.11 À la fin du premier trimestre de 2011, les
fonds propres de la Banque étaient relativement
bien alignés sur la monnaie de référence, le DTS,
tel que résumé au Tableau 01. Pour maintenir
l’alignement des devises composant les fonds
propres de la Banque avec le panier de monnaies
du DTS, la Banque effectue des opérations
d’ajustement
périodiques
de
devises8,
généralement des conversions (en espèces) sur
le marché au comptant des actifs liquides pour
maintenir l’alignement souhaité.
Tableau 1: Composition en devises des
fonds propres par rapport au DTS
Monnaie
Fonds
propres
UC (DTS)
USD
42.78%
42.81%
EUR
33.10%
36.44%
GBP
14.19%
11.11%
JPY
8.79%
9.64%
Autres
1.14%
-
8
Les opérations d’alignement de devises sont approuvées chaque trimestre par ALCO sur la base de l’analyse et
des recommandations du Groupe de travail sur les risques de change
Page8
3.12 Les gains et pertes de conversion de devises sont limités malgré la volatilité des
taux de change du marché tel que cela apparaît dans le graphique ci-dessous, avec une partie
des effets de conversion découlant d’un indice de déviation bien connu dans la méthodologie
de calcul du DTS que la Banque continue de surveiller. La perte de conversion relativement
importante enregistrée au premier trimestre de 2011 résulte de l’impact du changement des
poids des devises du panier du SDR le 1er janvier 2011 et de l’insuffisance de liquidité dans
certaines monnaies dû à l’exécution tardive des opérations d’alignement. La Figure 4 montre
qu’en 2010, les gains ou pertes de change de la Banque ont progressé de moins de 0,25 %, ce
qui indique l’efficacité stratégies de gestion du risque de change de la Banque.
3.13 Conformément aux
Normes
Tableau 2: Sensibilité des devises
internationales d’information financière
Valeur des fonds propres
Variation de sensibilité
Perte/Gain
actuellement en vigueur, la Banque est
(en millions d’UC)
tenue d’établir et de divulguer dans ses
Avec
En
Sans
(en millions
Devise
Variation Valeur
couverture
points
couverture
d'UC)
états financiers la sensibilité de son bilan
intégrale
de base
10 %
4,820
4,820
-0.74
1
aux fluctuations des taux de change des Euro contre dollar
Livre sterling contre dollar
10 %
4,819
4,820
-1.55
3
monnaies (par exemple, les effets d’une
Yen contre dollar
10 %
4,821
4,820
0.75
2
appréciation/dépréciation de 10 % de
Monnaies
africaines
10 %
4,816
4,820
-3.92
8
chaque monnaie composant le panier de contre DTS
monnaies de l’UC). Le Tableau 2 indique
que l’impact d’un test de résistance d’une variation de 10 % de chaque devise constituant le
panier de l’UC par rapport au dollar a été limité. Comme les devises africaines ne font pas
partie de l’UC, la sensibilité aux fluctuations de ces devises par rapport à l’UC est plus
prononcée. Le déséquilibre résiduel concernant les monnaies africaines est principalement dû
aux investissements en actions en monnaies locales pour lesquels aucun financement en
monnaie locale n’est disponible.
Efficacité de la couverture des dépenses administratives
3.14 La Banque protège son budget administratif (qui est libellé en UC) contre les
dépassements budgétaires potentiels dus aux variations des taux de change en concluant des
contrats de change à terme en vue d’aligner la composition de dépenses projetées (qui sont
libellées en devises) sur l’UC/DTS. Comme une part substantielle de la composante du
budget relative au salaire est libellée en UC, une partie du risque de change est déjà
largement neutralisé. Pour 2010, le montant total nominal qu’il faudrait couvrir était de
144,5 millions d’UC, soit 55 % du budget administratif, tandis que la structure en devises de
ces fonds reflète aussi près que possible le profil de répartition des dépenses administratives
de l’année précédente.
3.15 Dans une situation de couverture parfaite, le règlement des contrats à terme
compenserait exactement la variation effective des dépenses de la Banque. Dans la pratique,
cependant, il existe des différences dans la structure actuelle en devises des dépenses par
rapport à la structure en devises prévue des dépenses ainsi qu’un écart de temps entre le taux
utilisé dans le budget et le taux auquel il est possible d’effectuer la couverture. Pour 2010,
l’effet net de la couverture a été une perte de 285 000 UC, dont l’essentiel (256 700 UC) a été
dû à l’écart entre le taux de la couverture et le taux inscrit au budget. Dans l’ensemble, la
couverture a permis effectivement de limiter les dépassements budgétaires dus aux
fluctuations des taux de change. Un rapport plus détaillé sur la couverture du budget est
fourni dans un document séparé9.
Les stratégies de gestion du risque de change de la Banque ont généralement permis
effectivement de limiter l’effet des fluctuations des taux de change sur les pertes
budgétaires et les pertes de change. Toutefois, compte tenu des variations rapides des taux
de change, le défi à relever pour la Banque est d’assurer un rééquilibrage plus fréquent
des décalages entre les monnaies afin de limiter davantage les effets des gains et des pertes
de change.
9
Execution Report On The Hedging Of The 2011 Bank Group Administrative Expenses (ADB/BD/IF/2011/71)
Page9
GESTION DES RISQUES DE TAUX D’INTÉRÊT
3.16 La philosophie de base
qui régit la gestion des risques Figure 6: Structure des taux d’intérêts
de taux d’intérêt est celle du
financement
coordonné,
complété par les tests de
résistance et l’analyse des
scénarios, afin de réduire au
minimum les disparités de la
structure et des échéances
(réévaluation du prix) des
actifs et des passifs dans les
portefeuilles de la Banque. La
minimisation de ces disparités
protège la marge d’intérêt nette de la Banque des fluctuations à court terme des taux d’intérêt
du marché.
Sources du risque de taux d’intérêt dans les opérations de la Banque

Les actifs et les passifs à taux variable (flèches en zigzag) sont composés des
emprunts (convertis en emprunts à taux variable), les placements liquides et les prêts à
taux variable qui sont gérés par rapport à un taux d’intérêt de référence correspondant
au Libor à 6 mois afin de « verrouiller » la marge d’intérêt nette de la Banque quelles
que soient les variations futures des taux. Aux fins de gestion du risque de liquidité,
les placements sont répartis entre un portefeuille opérationnel qui offre le pool de
liquidité le plus accessible pour financer les besoins de liquidité à court terme et un
portefeuille prudentiel qui fournit également de la liquidité qui n’est peut-être pas
immédiatement nécessaire pour les activités opérationnelles.

Les composantes à taux variable comprennent les prêts à taux variable (VLR – un
des produits les plus anciens et les moins utilisés de la Banque) qui sont financés à
partir d’un pool comprenant des emprunts à taux fixes et variables.

Les actifs et les passifs à taux fixe (flèches droites) dont le taux d’intérêt ne varie pas
jusqu’à l’échéance, quelles que soient les évolutions des taux d’intérêt du marché et
qui comprennent les capitaux propres (capital versé plus réserves accumulées), les
prêts à taux fixe et le portefeuille de placements détenus jusqu’à leur maturité (HTM)
ou « adossé aux fonds propres » (EQB). Aux fins de gestion et d’enregistrement
comptable, les fonds propres sont considérés comme étant sans échéance et sans
contrepartie financière. Ces actifs et ces passifs sont par conséquent gérés par rapport
à une valeur de référence qui permet à la Banque de générer un rendement sur fonds
propres constant et offre un flux de revenus relativement stable. Concrètement, le
portefeuille HTM ou EQB est investi dans une structure d’échéances à plusieurs
niveaux sur une période de 10 ans de sorte que 10 % de ces actifs arrivent à échéance
chaque année pendant les 10 prochaines années.
Page10
3.17 Le risque de taux d’intérêt est une conséquence directe de la fonction d’intermédiation
financière de la Banque. La Banque possède une variété d’actifs et de passifs à taux fixes et
variables dont beaucoup sont sujets à une révision lorsque les taux d’intérêt évoluent. La
Figure 6 montre le bilan simplifié en faisant ressortir ses caractéristiques générales liées aux
taux d’intérêt. Si les passifs à court terme et les actifs à long terme à taux fixe occupent une
place prédominante dans le bilan, celui-ci serait sujet à des pertes lorsque les taux d’intérêt
augmentent et vice versa.
Stratégie d’atténuation du risque de taux d’intérêt
3.18 La principale stratégie pour la gestion du risque de taux est d’égaler la sensibilité au
taux d’intérêt des deux côtés du bilan. Plus précisément, des groupes d’actifs sont financés
par de la dette qui a les mêmes caractéristiques en terme de taux d’intérêt (fixe ou flottant),
devise et maturité. Cela crée un mécanisme naturel de compensation qui « immunise » le
bilan.
3.19 Compte tenu de la structure décrite ci-dessus, la gestion du risque de taux d’intérêt est
axée sur la détermination de la sensibilité des taux d’intérêt et des écarts du bilan et sur
l’application des pratiques de gestion du risque pour assurer une couverture contre les effets
potentiels des variations de taux d’intérêt.
Stabilisation de la marge d’intérêt nette (NIM)
3.20 Comme l’illustre la Figure 7, malgré la persistance des variations nettes des taux
d’intérêt, l’impact sur la marge d’intérêt nette de la Banque a été relativement limité au cours
de la dernière décennie, ce qui démontre l’efficacité générale des stratégies de gestion du
risque de taux d’intérêt de la Banque. Le portefeuille EQB est raisonnablement bien aligné
sur son indice de référence comme l’indique la Figure 8.
Effet de stabilisation du portefeuille détenu jusqu’à son échéance
3.21 Le portefeuille de placements gérés en interne de la Banque comprend deux
composantes : le portefeuille de
négociation géré par rapport à un Figure 9: BAD Portefeuille HTM (YTD Return)
indice de référence correspondant au
Libor à 6 mois et le portefeuille de
placements détenus jusqu’à leur
échéance (HTM) ou adossés aux
fonds propres (EQB) en utilisant une
structure
de
refacturation.
Conformément à la stratégie de
gestion du risque de taux d’intérêt qui
est destinée à protéger la marge
d’intérêt nette contre les variations des taux d’intérêt, le portefeuille de placements détenus
jusqu’à leur échéance offre un effet de stabilisation tel qu’illustré par la Figure 9.
3.22 Malgré la concordance de taux d’intérêt entre les actifs et les passifs, des
déséquilibres résiduels exposent la Banque à des gains et à des pertes à mesure que les taux
d’intérêt évoluent. À titre d’exemple, et comme noté ci-dessus, les fonds propres de la
Page11
Tests de résistance – Sensibilité à la volatilité des taux d’intérêt
Banque ne sont pas sensibles aux variations des taux d’intérêt tandis que les actifs financés
par ces fonds propres sont investis à taux fixe avec des échéances allant de un à dix ans.
Lorsque de tels actifs à taux fixe arrivent à échéance, les fonds sont réinvestis dans de
nouveaux actifs qui seront négociés selon toute probabilité à un taux d’intérêt différent de
celui des actifs arrivant à maturité. Comme les fonds propres sont considérés comme à coûts
nuls à des fins comptables, le revenu de la Banque variera alors par rapport au rendement de
l’actif financé par fonds propres. Au 31 mars 2011, un mouvement parallèle à la hausse/à la
baisse des taux d’intérêt du DTS de 100 points de base aurait entraîné un gain/perte de revenu
d’environ 7 millions d’UC.
3.23 Certains actifs et passifs sont détenus à leur juste valeur10 (par opposition à coût
amorti), leur valeur fluctue selon le niveau des taux de marché (courbes du Libor). Des
changements de taux d’intérêt généreraient des changements dans les valeurs de ces actifs et
passifs qui impliqueraient des gains ou des profits. Au 31 mars 2011, une évolution à la
hausse des courbes de taux de 100 points de base pourrait entraîner un gain de 110 millions
d’UC et une évolution à la baisse semblable entraînerait une perte de 125 millions d’UC pour
la Banque. Une bonne partie de cette sensibilité résulte de la valorisation des swaps de taux
attachés à des prêts, pour lesquelles les prêts sous-jacents n’offrent pas une compensation
dans la mesure où ces prêts sont détenus au coût amorti. La Banque a commencé récemment
à appliquer les dispositions relatives à la comptabilité de couverture qui devraient réduire la
sensibilité déclarée aux taux d’intérêt.
Nouveaux défis à relever
3.24 Déséquilibre du portefeuille VLR – Compte tenu du montant important des
paiements anticipés de prêts VLR avant
Figure 10: Evolution des couts de portage
2007, l’on a observé un important
déséquilibre entre le pool des actifs et
des passifs qui requiert un suivi et une
gestion rigoureux. Les emprunts
finançant le pool de prêts VLR sont les
plus anciens, à taux d’intérêts fixes et
élevés, avec une échéance plus longue
que les prêts qu’ils financent. À mesure
que les prêts sont amortis ou
remboursés par anticipation, la Banque se retrouve avec des emprunts onéreux pour lesquels
elle ne dispose pas d’actifs à haut rendement pour réinvestir les fonds, particulièrement dans
le contexte actuel où les taux d’intérêt sont bas. Ce sur-financement et le coût de portage sont
indiqués dans la Figure 10. La Banque surveille cette position de façon permanente afin de
tirer parti de toute possibilité d’accroître le rendement sur ces passifs excédentaires et
minimiser le coût de portage.
10
11
Portefeuille de négociation, dérivés et emprunts qui ont été choisis pour l’option de la juste-valeur.
The Debt Allocation Methodology (ADB/BD/IF/97/168)
Page12
3.25 Affectation de la dette – La dette de la Banque est affectée soit à des pools
d’emprunt spécifiques permettant de financer des prêts de nature identique, ou à la
liquidité11. Les pools d’emprunt permettent à la Banque de déterminer la marge de
financement qui doit être appliquée aux prêts financés par ces pools. Avec l’augmentation des
activités de prêt de la Banque aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé au
cours des dernières années et face à l’augmentation des produits dont les coûts ne sont pas
entièrement répercutés à la clientèle, la Banque est actuellement en train de réviser sa
méthode d’affectation de la dette afin d’allouer de manière plus optimale ses emprunts à
l’ensemble de la gamme des produits de prêt qui permettra à la Banque de mieux gérer
l’impact de la volatilité du marché sur son revenu.
Si les stratégies de gestion du risque de taux d’intérêt ont permis effectivement de
minimiser l’impact des variations de taux d’intérêt sur la marge d’intérêt nette de la
Banque, le coût, excessivement élevé des emprunts qui financent les prêts à taux variable
(VLR) continuera d’influer négativement sur le revenu net de la Banque et doit alors être
surveillé de près et géré de façon active.
GESTION DU RISQUE DE CONTREPARTIE12
3.26 La Banque s’efforce de minimiser la perte financière associée au risque que des
contreparties dans une transaction de placement ou de produit dérivé fassent défaillance avant
l’échéance de la transaction ainsi que les risques non financiers découlant (de réputation).
Sources du risque de contrepartie
3.27 Le risque de contrepartie est distinct des risques de crédit de base encourus dans le
cours normal des opérations de prêts souverains et non souverains. La Banque se trouve
exposée au risque de contrepartie à travers ses activités de trésorerie, notamment ses activités
de négociation et de placement13, d’emprunt et les activités connexes liées aux instruments
dérivés (surtout les swaps)14.
 Les activités de négociation et de placement concernent les fonds qui sont détenus
dans les comptes de la Banque ou investis dans une variété d’instruments financiers,
notamment des titres.
 Emprunts et instruments dérivés – La Banque est également exposée au risque de
contrepartie lorsqu’elle s’engage dans des transactions sur des instruments dérivés tels
que les swaps avec des contreparties. Bien que la plupart des swaps aient une juste
valeur nulle au début de la transaction, au fil du temps, l’évolution des taux du marché
peut modifier la juste valeur des swaps en faveur de la contrepartie ou de la Banque.
Dans la mesure où la juste valeur des swaps amène la contrepartie à être débitrice vis-àvis de la Banque à un moment donné, la Banque est exposée au risque de contrepartie.
Stratégie d’atténuation du risque de contrepartie
3.28 La Banque s’efforce de réduire le risque qu’une défaillance de la contrepartie ou
qu’un abaissement de sa notation de crédit puisse entraîner soit une perte financière ou porter
préjudice à la réputation de la Banque à travers un cadre prudentiel comprenant : i) des
contreparties agréées ; ii) des normes minimales de notation du crédit; iii) des plafonds
d’engagement vis-à-vis des contreparties, et iv) des mesures d’atténuation du risque de
contrepartie.
Si le risque de contrepartie peut ne pas être généralement considéré comme un risque de marché véritable
comme le risque de taux d’intérêt ou de change, il se manifeste à travers les variations de la valeur des actifs
et des passifs, et par conséquent à travers les gains ou pertes résultant de variations du risque de crédit de la
contrepartie.
13
Fonds détenus dans les comptes bancaires, les dépôts ou investis dans une variété d’instruments financiers, y
compris des titres
14
Bien que la plupart des swaps aient une juste valeur nulle au début de la transaction, au fil du temps,
l’évolution des taux du marché peut modifier la juste valeur des swaps en faveur de la contrepartie ou de la
Banque. Dans la mesure où la juste valeur des swaps amène la contrepartie à être débitrice de la Banque à un
moment donné, la Banque est exposée au risque de crédit de la contrepartie.
Page13
12
Tableau 3 : Cadre d’atténuation des risques
Approche
Mesures prudentielles
Priorité


Diversification

Contreparties
agréées

Notations
minimales

Plafonds
d’engagement sur
contreparties
Gestion des
engagements
Autres
mesures
d’atténuation

Documentation et
accords juridiques
Diversification des activités entre un certain nombre de
contreparties afin de minimiser l’impact d’une défaillance de
la part d’une seule contrepartie.
 Toutes les nouvelles contreparties (contreparties de placement,
de négociation ou d’instruments dérivés) doivent être
officiellement agréées par le Vice-président chargé des
Finances sur la base de leur conformité avec les Directives de
gestion actif-passif, des justifications opérationnelles fournies
par FTRY et de l’analyse du risque fourni par FFMA. La liste
agréée est révisée et validée périodiquement par ALCO.
 Pour que toutes les contreparties agréées correspondent aux
risques de crédit inhérents aux différents types de transactions
(voir Annexe 1). Généralement, des notations minimales plus
élevées sont exigées pour les transactions à échéances plus
longues et ayant un caractère plus complexe.
 Chaque contrepartie se voit assigner un plafond lié à sa note de
crédit, lequel plafond est exprimé en pourcentage du montant le
moins élevé entre la valeur nette de la Banque et la valeur nette
de la contrepartie.
 Toutes les contreparties dans des transactions de dérivés sont
tenues de remplir une documentation uniformisée (Accordcadre de l’ISDA et Annexe de garantie ou CSA) qui permet de
« compenser » les engagements liés à des transactions
multiples conclues avec une contrepartie unique. Ceci réduit
généralement le niveau d’exposition net.
3.29 La Figure 11 et la Figure 12 montrent l’évolution des risques de contrepartie (AAA,
AA = AA- à AA+, A
Figure 12: Profil de notation
= A- à A+ et moins).
Figure 11:
Profil historique du risque de crédit de
Le profil de notation
En mars 2011
contrepartie
de l’exposition au
A
AA
AAA
risque de contrepartie 100%
s’est amélioré au fil 90%
80%
du temps, avec une 70%
60%
exposition accrue vis- 50%
40%
à-vis des entités notées 30%
20%
AAA.
La crise 10%
0%
2005
2006
2007
2008
2009
2010
financière a entraîné
une tendance à se
replier sur la meilleure qualité ce qui s’est manifesté par la hausse des engagements sur les
contreparties notées AAA, mais elle a également entraîné une augmentation du nombre de
contreparties ayant une cote inférieure à cause de la dégradation de la note des contreparties
de nos placements existants. Cette tendance a été particulièrement prononcée en 2008.
Pendant l’année 2010, cependant, l’exposition aux contreparties ayant une cote inférieure a
Page14
Amélioration de l’exposition au risque de contrepartie et profils de classes d’actifs
été sensiblement réduite. La Figure 12 révèle la prédominance des placements souverains,
supranationaux et d’agences, soit 59 % du portefeuille.
Engagements liés aux ABS/MBS
Figure 13:
3.30 Le secteur des titres adossés à
Portefeuille de la BAD par catégorie d’instrument au 31
des hypothèques (MBS) et plus
mars 2011
(Exprimé en pourcentage de la valeur totale de l’actif net)
précisément le secteur des crédits
hypothécaires à haut risque a été
largement à l’origine de la crise
financière
survenue
en
2007.
35%
L’exposition de la Banque aux titres
25%
ABS/MBS à la fin de l’année 2007
représentait environ 12 % du
portefeuille total de placements et a
nettement baissé depuis lors pour
s’établir à 4% seulement. 83 % des titres ABS/MBS figurant dans le portefeuille de la
Banque conservent encore leur notation minimale admissible AAA. Pendant la révision des
Directives de gestion actif-passif de 2010, la Banque a réduit les plafonds d’exposition
acceptables aux ABS/MBS dans le portefeuille de négociation de 35 % à 25 % de la taille du
portefeuille. Ce taux demeure à 10 % pour le portefeuille HTM.
Actual (December)
Limit
59%
21%
10%
4%
ABS/MBS
6%
Corporate
Banks
Gov./Supras/Agencies
Money Market
Les plus importants engagements
3.31 Les engagements de la Banque vis-à-vis des entités souveraines et des institutions
bancaires sont concentrés dans les pays et institutions fortement cotés comme le montre
l’Annexe 2. Au niveau des pays, l’exposition à l’Allemagne, la France, les Pays-Bas
représente la plus grosse partie de l’exposition à la zone Euro tandis que la Zone Non-Euro
est dominée par les USA et le Royaume-Uni.
Constitution de fortes garanties pour les engagements sur instruments dérivés
3.32 Tous les engagements sur instruments dérivés, à l’exception d’un instrument auquel la
Banque est exposée à hauteur de 5 millions de dollars, sont garantis quotidiennement avec
des valeurs en espèces ou des titres éligibles. Au 31 mars 2011, la Banque détenait des
contrats sur instruments dérivés d’un montant nominal de 14milliards d’UC pour une valeur
marchande de 770 millions d’UC et a reçu des garanties d’un montant de 735 millions d’UC
pour couvrir ces engagements.
Conformité avec les Directives
3.33 Les placements dans des titres détenus en violation des Directives - Comme il a été
porté à la connaissance des Conseils)15 ; certains placements ont été dégradés pendant la
crise financière et sont détenus actuellement en violation des Directives de gestion actifpassif (181 millions d’UC ou 2,4 % du portefeuille au 31 mai 2011). Quatre points sont à
souligner :

15
La Banque continue de réduire ces positions des que les conditions sont favorable sur
le marché financier.
les violations sont largement inférieures à leur pic de 2009 (636 millions d’UC, soit
12 % du portefeuille) et se sont stabilisées ou continuent de baisser ;
«Report on Breaches to the ADB Asset and Liabiliy Management Guidelines and ADF Investment
Management Guidelines » (ADB/BD/IF/2011/61)
Page15



36 % des placements détenus en violation des Directives arriveront à échéance d’ici à
la fin 2012 et 75 % d’ici à la fin 2015;
Ces exceptions peuvent être ramenées dans les limites du minimum exigé par les
Directives au fil du temps car les notations minima exigées sont plus faibles pour des
échéances plus courtes.
En résumé, la Banque continue de maintenir un niveau de risque de contrepartie prudent
à la lumière des problèmes de solvabilité persistants. Le renforcement de la surveillance
des expositions aux contreparties qui peuvent avoir des expositions importantes vis-à-vis
des pays de la zone euro, est déterminant. Le risque de contrepartie devrait rester un enjeu
clé dans la zone euro étant donné l'effet de contagion potentiel. Même en l'absence d'un
défaut, les problèmes de solvabilité restent alimentés par l’impact négatif des marges
d’investissement, ce qui peut entrainer des pertes latentes. Ceci est partiellement atténué
par le maintien d'un portefeuille de titres détenus à des fins de négociation à échéances
relativement courte.
ENGAGEMENTS
DIFFICULTÉ
LIMITÉS
VIS-À-VIS
DES
RÉGIONS
ET
ENTITÉS
EN
3.34
La Banque n’a aucun engagement vis-à-vis de gouvernements ou entités situés au
Portugal ou en Grèce. Elle a une exposition de
moins d’un million d’UC sur un titre Table 4: Exposition à l’Espagne et l’Italie
ABS/MBS enregistré en Irlande16. Les
expositions à mai 2011 vis-à-vis de l’Italie et
de l’Espagne sont présentées au Tableau 4.
16
Bien que la garantie soit des prêts automobiles italiens
Page16
3.35 Les expositions de la Banque vis-à-vis
de trois contreparties « en difficulté » pour
lesquelles elle a déjà constitué des provisions
dans ses comptes financiers ont évolué et ont
eu un impact positif sur le portefeuille. Le
placement de 50 millions de dollars dans
Golden Key,
un instrument de papier
commercial adossé à des actifs qui a fait défaut en 2007, a été finalement restructuré en
2010. Ce placement a été déprécié dans les livres de la Banque d’environ 56 %. Suite à cette
restructuration, la Banque a reçu un versement en numéraires et un portefeuille de titres
sous-jacents de l’instrument de placement. Ces titres sont gérés en interne. Les engagements
de la Banque liés à des instruments dérivés vis-à-vis de AIG (d’un montant nominal de 358
millions de dollars) ont été transférés à d’autres contreparties en 2010 suite à la décision
d’AIG de sortir de l’activité de négociation des instruments dérivés. Le portefeuille renferme
toujours des expositions aux obligations (56 millions de dollars, 10 millions d’euros et 16
millions de livres sterling) avec des échéances comprises entre 2011 et 2013. La valeur de
ces titres a augmentée et ce qui a entrainé une reprise sur dépréciation. L’exposition à MBIA
a été réduite au premier trimestre 2011 suite à la vente de 30 millions de dollars (sur un total
de 80 millions de dollars) liée à des obligations arrivant à échéance en 2015. Le solde
demeure dans le portefeuille avec une provision pour dépréciation d’environ 30 %.
3.36 Il est important de noter que les évènements dans le Moyen-Orient et Afrique du Nord
devraient avoir un impact limité sur la Banque étant donné qu'il n'y a pas de contreparties
éligibles dans ces pays, principalement en raison des exigences minimales de la Banque qui
sont élevées quant à la notation de crédit des contreparties, et ce, en ligne avec la philosophie
de minimisation des risques non-essentiels. Certains investissements de montants assez
limités sont détenus dans des comptes bancaires dans les banques africaines.
GESTION DU RISQUE DE LIQUIDITÉ
3.37 Les objectifs primordiaux de la gestion du risque de liquidité sont : i) de couvrir tous
les besoins de trésorerie probables pour un exercice donné sans avoir besoin de solliciter des
financements supplémentaires auprès des marchés de capitaux, et ii) assurer que les
placements de négociation peuvent être liquidés à brève échéance sans engager des coûts de
transaction excessifs dans les conditions normales du marché. Pour ce faire, la Banque
s’efforce de maintenir en toutes circonstances un niveau minimum d’actifs liquides (le
PML17).
Sources du risque de liquidité dans les opérations de la Banque
3.38 En tant qu’institution de financement du développement finançant des projets à long
terme qui emprunte des ressources et les détient sous forme de liquidité en vue d’effectuer
des décaissements suivant le calendrier d’exécution des projets/programmes, la Banque fait
généralement face à deux types de risques de liquidité : i) l’insuffisance de liquidité pour
faire face aux besoins de trésorerie en temps voulu, notamment l’effet défavorable sur la
réputation résultant de l’incapacité de continuer à assurer le déroulement normal des activités
de prêt, et ii) l’incapacité de vendre un placement ou de racheter une position courte à un prix
raisonnable dans le délai requis.
3.39 Les principales composantes ayant une incidence sur les besoins de liquidité de la
Banque sont les rentrées de fonds (remboursement des prêts, revenus des prêts et placements
et les versements de souscriptions) et les sorties de fonds (décaissement, paiement du service
de la dette, appel sur garanties et dépenses administratives). Tandis que nombre des
composantes sont relativement prévisibles, le niveau et le calendrier des décaissements
prévus est le paramètre le plus essentiel pour une gestion efficace du risque de liquidité. Ceci
est particulièrement important dans le cadre de l’intervention de la Banque face à la crise
financière et à l’heure où la Banque conclut des prêts de gros montant dont un grand nombre
sont également des prêts à décaissement rapide.
Stratégie d’atténuation du risque de liquidité
17
Niveau minimum prudentiel de liquidité. Le PML est le besoin de trésorerie net projeté sur un horizon mobile
d’un an et est calculé de façon trimestrielle.
Page17
3.40 À la lumière de ce qui précède, le cadre de gestion du risque de liquidité est destiné à
identifier des mesures permettant de réduire totalement le risque de déficit de liquidité. La
stratégie d’atténuation du risque se situe à un niveau opérationnel et prudentiel et répond au
souci d’une gestion tactique du risque se rapportant à la structure et aux caractéristiques de
liquidité du portefeuille de placements (négociabilité, niveau d’engagement par notation et
instruments). Le PML fixe le niveau minimum d’actifs liquides que doit maintenir la Banque
en toutes circonstances et est calculé de façon trimestrielle comme étant le besoin de
trésorerie net prévisionnel sur un horizon mobile d’un an. La raison justifiant la mise à jour
trimestrielle est d’assurer que le PML suit étroitement les besoins de trésorerie effectifs de la
Banque. La Banque est également en mesure d'accéder à des financements de court terme
grâce à son programme de papier commercial (Euro Commercial Paper – ECP) et par des
accords de rachat des actifs de haute qualité dans son portefeuille EQB.
3.41 Ce cadre a été utile au maintien d’un niveau de liquidité et de financement adéquat
qui est un facteur crucial à la base de la cote de crédit solide dont jouit la Banque. Également
dans une situation de volatilité du marché, une liquidité forte constitue pour la Banque une
protection. C’était le cas pendant la crise financière où la Banque disposait d’un matelas
minimum de trésorerie important et a toujours pu accéder à de nouvelles ressources auprès
des marchés de capitaux quoiqu’à un coût plus élevé comme ce fut le cas pour tous les
emprunteurs, y compris les BMD.
La situation de la liquidité de la Banque demeure forte
3.42 Au début de l’année 2010,
la Banque a révisé la définition
Figure 16:
de la liquidité admissible pour
inclure les placements hautement
liquides
figurant
dans
le
portefeuille HTM qui avaient
jusqu’ici été exclus. Certains
placements non liquides figurant
dans
le
portefeuille
de
négociation, qui étaient tous
considérés auparavant comme
faisant partie de la liquidité admissible sont désormais exclus dans la nouvelle définition. La
nouvelle définition inclut désormais toutes les valeurs en espèces, en dépôts, en titres publics,
les titres supranationaux et d’agence ainsi que les titres bancaires et d’entreprise avec des
décotes liées à la notation quel que soit le portefeuille dans lequel ils sont détenus. Les titres
ABS/MBS sont exclus car ils se sont avérés non liquides. L’effet de cette nouvelle définition
a été un accroissement substantiel du niveau actuel de la liquidité en comparaison du PML,
comme présenté à la Figure 16. Comme on peut l’observer, le niveau effectif de liquidité est
resté constamment supérieur au minimum prudentiel prescrit par la politique. Ceci confirme
le fait que la Banque disposait d’une liquidité plus que suffisante pour faire face aux besoins
de trésorerie nette d’une année en cas de perturbation du marché.
Portefeuille hautement liquide
Table 5: Profil de maturité du portefeuille d’investissement
Mars 2011
(millions d'UC)
0 — 6 mois
Disponibilités
231
Dépôts
1173
Gouvern. et agences
162
6 mois —
1 an
1—
3 ans
3—
5 ans
> 5 ans
569
982
76
9
Entités supranationales
13
48
58
2
Institutions financières
162
144
937
78
Entreprises
18
7
23
10
89
TAA/TAH
1
0
4
0
TOTAL
1,760
768
2,004
166
98
Total cumulé
1,760
2,528
4,532
4,699
4,797
% cumulé
37%
53%
94%
98%
100%
Page18
3.43 En outre, la
structure des échéances
du
portefeuille
de
négociation
(opérationnel
et
prudentiel) qui est censé
fournir la source de
liquidité
la
plus
immédiate montre que
37 % des actifs ont une
échéance très courte, y
compris la trésorerie et
les dépôts.
La situation de liquidité de la Banque est saine. En raison de la forte cote de crédit de la
Banque et à sa capacité à se financer sur le marché de court terme la probabilité d’un
scénario de grave crise de liquidité est considérée comme faible.
IV. CAS SPÉCIFIQUE DU FAD
4.1 Le FAD est exposé à des risques de marché semblables à ceux de la BAD, à savoir les
risques de taux d’intérêt, de change, de contrepartie et de liquidité. Toutefois, le caractère
spécifique du financement du FAD rend le compte de résultats plus sensible aux risques
structurels (par exemple, des variations de taux d’intérêt) que la BAD. En effet, si la BAD
emprunte sur les marchés de capitaux et est généralement en mesure de dégager une marge
positive entre le coût de ses emprunts et le rendement des placements18, le FAD n’emprunte
pas et la marge réalisée sur son portefeuille de placements baisse lorsque les taux d’intérêt
diminuent. Les risques liés à de tels écarts structurels font appel à différents types de stratégie
d’atténuation.
CADRE DE GOUVERNANCE DU RISQUE DU FAD
4.2 Les activités de placement du FAD sont actuellement gérées dans le cadre des
Directives relatives aux placements approuvées par le Conseil19 en 2003. Le cadre de
gouvernance des risques du FAD est moins flexible que celui de la BAD, comme il n'existe
aucune délégation d’autorité sur la gestion des risques de l’Actif/Passif qui régit les activités
du FAD, et tout changement au niveau des Directives de placement doit être approuvée par le
Conseil. La Direction est cependant en train de définir de tels Pouvoirs qui devraient être
soumis au Conseil au second semestre de 2011. En vertu des pouvoirs de gestion actif-passif
envisagés, les Directives relatives aux placements seraient remplacées par des Directives de
gestion actif-passif applicables au Fonds qui doivent être approuvées par le Président sous la
supervision d’ALCO. Ceci mettrait en cohérence la structure de gouvernance du risque des
deux institutions.
ÉCART OPÉRATIONNEL STRUCTUREL
Figure 15: Ecart de revenu du FAD
Écart de revenu opérationnel
200
La politique de liquidité du FAD tel que
approuvée par le Conseil en 2000, prévoit que
l’objectif pour la liquidité du FAD est de
générer un niveau positif du revenu net ou tout
au moins arriver au seuil de rentabilité20. Les
deux principales sources de revenu du FAD
sont la commission de service sur prêts et le
revenu des placements. Si le niveau de revenu
160
105
4.3
86
99
91
70
46
39
Millions d’UC
120
48
15
24
Écart entre les
revenus d'exploitation
21
80
17
40
Revenu des Prêts
Total des Dépenses
0
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
18
La marge d’intérêt obtenue sur les emprunts est de quelques points de base pour la liquidité destinés au financement de la
dette, de 60 bps pour les prêts souverains destinés au financement de la dette, and 200 bps en moyenne pour les prêts au
secteur privé destinés au financement de la dette.
19
ADF/BD/WP/2003/141
Voir le document ADF/BD/WP/99/42/Rev.2. La section 4 indique : «Dans la mesure où ses actifs de prêts productifs ne
génèrent pas suffisamment de revenus pour prendre en charge la totalité de ses dépenses, le Fonds doit maintenir ses avoirs
liquides à un niveau supérieur au minimum requis pour répondre à ses objectifs opérationnels, afin de réaliser l’équilibre de
sa situation financière, comme demandé par les Plénipotentiaires… Le Conseil- autorise la Direction…à ajuster le niveau
minimum ... afin de s'assurer que ce niveau est suffisamment élevé pour permettre au Fonds de parvenir au moins à un
équilibre de sa situation financière.
Page19
20
des prêts est resté stable au cours des dernières années, le montant total des dépenses du
Fonds évolue à la hausse, entraînant une augmentation de son écart opérationnel structurel. Il
était initialement prévu que cet écart serait couvert par le revenu des placements. Toutefois,
face aux taux d’intérêt bas pratiqués actuellement, le retour sur investissement a été
insuffisant pour combler l’écart. Comme l’illustre la Figure 15, la tendance actuelle de l’écart
de revenu opérationnel s’est considérablement renforcée, passant des niveaux proches de 20
millions d’UC enregistrés avant 2003 à 100 millions d’UC en 2010.
4.4 Il convient de noter que la mise en œuvre du MDRI en 2006 a contribué à accroître
l'écart de revenu d'exploitation. En effet, avec l'annulation des soldes des prêts, le revenu de
prêt prévu ne s'est pas concrétisé et est plutôt reçu comme les ressources des donateurs ce qui
augmente la capacité d'engagement FAD. Depuis 2006, la moyenne des charges annuelles
liées aux prêts annulés par le mécanisme de MDRI a été de UA 37 millions d'euros et
devraient avoir contribué à réduire le déficit opérationnel présenté dans la figure 15.
Déficit/excédent du Fonds
4.5 Un autre problème qui a un impact négatif sur le revenu du FAD est l’amortissement
de la décote sur encaissements accélérés qui sont accordés aux États participants. La plupart
de ces décotes ont été accordées à un moment où les taux d’intérêt en vigueur étaient élevés,
en particulier en 2007 pour le 11è FAD. En revanche, les produits des encaissements
accélérés génèrent un faible rendement car ils sont actuellement investis dans le portefeuille
opérationnel par rapport à une valeur de référence correspondant au Libor à 3 mois. La Figure
16 présente l’ampleur de l’écart de revenu opérationnel par rapport au revenu des placements
et à la décote sur encaissement accéléré.
4.6 Actuellement, la Direction conduit une étude visant à améliorer le rendement des produits
provenant d’encaissements accélérés et à minimiser le risque de taux d’intérêt une fois
qu’une décote est accordée à des États participants. Cette stratégie de placement améliorée
sera mise en œuvre en juillet dès qu’elle sera approuvée par le Comité ALCO.
Hormis les anticipations de hausse des rendements sur investissements, afin d’améliorer sa
stabilité financière, le Fonds devra réexaminer sa structure de tarification des prêts ou
s’assurer que le montant total de ses dépenses du Group de la Banque n’augmente pas de
manière significative. La Direction a mis en place un groupe d’étude chargé de réfléchir à
la question de la viabilité financière à long terme du Fonds. Les conclusions issues de
l’étude seront communiquées au Conseil.
Page20
Figure 16: Couverture de l’écart du revenu opérationnel avec le revenu des placements et la décote sur
encaissements accélérés
GESTION DU RISQUE DE TAUX D’INTÉRÊT
4.7 En cherchant à réaliser un rendement stable et raisonnable sur la liquidité investie,
l’objectif principal de gestion du risque de taux d’intérêt est de réduire la sensibilité des
rendements sur investissement du Fonds aux variations des taux d’intérêt du marché. À
l’instar de la Banque, cet objectif est atteint à travers une structure de portefeuille double
composée d’un portefeuille opérationnel (à court terme) et d’un portefeuille de placements (à
long terme), qui vise également à atténuer le risque de liquidité. À l’exemple de la BAD, le
portefeuille de placements a généré un rendement stable depuis sa mise en place en 2003
tandis que l’on a observé une plus grande volatilité en ce qui concerne le portefeuille de
négociation ainsi que des rendements très faibles en 2008 et en 2010.
Figure 17
Figure 18
Portefeuille d'investissements FAD
(Rendements annuels)
6.0%
5.0%
4.0%
3.0%
2.0%
1.0%
0.0%
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Malgré cette approche basée sur une structure de
portefeuille double, le revenu global des placements du
FAD reste sensible au niveau des taux d’intérêt du marché
qui sont orientés à la baisse tel qu’illustré par l’évolution
de l’indice de référence correspondant au Libor à 3 mois
présenté à la Figure 19. En conséquence, le rendement du
portefeuille du FAD a atteint un faible niveau historique
en 2010.
Figure 19
GESTION DU RISQUE DE CHANGE
4.8 Le FAD gère ses monnaies dans le but d’assurer qu’il est en mesure de fournir les devises
de décaissement demandées par ses emprunteurs tout en minimisant le niveau d’exposition
des ressources de développement nettes du Fonds et des remboursements futurs aux risques
de conversion en devise qui pourraient affecter négativement la capacité d’engagement du
Fonds.
4.9 À cet égard, le Fonds s’efforce de maintenir l’alignement de la composition monétaire de
ses ressources d’engagement disponibles (CRB)21 avec le DTS. Toutefois, il demeure
quelques problèmes à régler concernant la méthodologie actuelle de gestion de risque de
change du FAD. Premièrement, comme la CRB comprend des éléments hors bilan, son
réalignement avec le DTS requiert parfois l’exécution d’opérations de réajustement qui ne
peuvent être menées avec la liquidité disponible dans le bilan du Fonds. Deuxièmement,
même si la CRB du Fonds pourrait être totalement alignée sur le DTS, l’ajustement des
Les ressources d’engagement disponibles (CRB) comprennent les Ressources de développement nettes (NDR)
du FAD de même que les produits liés aux remboursements des prêts et les contributions à la MDRI. Les
ressources de développement nettes sont définies comme la somme des investissements, des montants dus par
les banques, des engagements à vue et des comptes à recevoir dans le bilan du Fonds.
Page21
21
conversions monétaires cumulées du FAD (CCTA) dans le bilan, qui dépend de l’alignement
entre le NDR et le DTS, pourrait fluctuer dans une large mesure et influer parfois
négativement sur le bilan du Fonds. Ces questions sont en train d’être analysées par la
Direction et seront traitées dans la proposition révisée relative à la gestion du risque de
change du FAD qui est en cours d’élaboration.
GESTION DU RISQUE DE CONTREPARTIE
4.11 La gestion du risque de contrepartie du FAD obéit aux mêmes processus et
procédures que ceux de la Banque et donne des résultats similaires, tel que le démontre la
Figure 20. A la date de Mai 2011, aucune
Figure
20: de contrepartie
Figure 20: Profil
du risque
dépréciation des placements du FAD ni
Profil du risque de credit de contrepartie
aucune exposition à la Grèce, au Portugal
100%
ou à l’Irlande ne sont constatées, tandis
75%
que l’on enregistre des expositions
50%
limitées à l’Espagne et à l’Italie. Les
investissements détenus en violation des
25%
Directives représentent actuellement 54
0%
2006
2007
2008
2009
2010
Mars 11
millions d’UC, soit moins de 2% du
portefeuille, contre un pic de 635
millions d’UC, soit près de 20% du
portefeuille en 2009. 23 % de ces placements détenus en violation des Directives arriveront
à échéance d’ici à la fin 2012 et 58% d’ici à la fin 2015.
AAA
AA
A
GESTION DU RISQUE DE LIQUIDITÉ
4.13 En outre, la structure des échéances du portefeuille opérationnel qui est destiné à fournir
la source de liquidité la plus immédiate pour les décaissements montre que 33 % des actifs
ont une échéance très courte, à savoir notamment la trésorerie et les dépôts.
Page22
4.12 À l’instar de la Banque, l’objectif principal de la politique de gestion de la liquidité du
FAD est de faire face aux obligations financières en temps opportun. La politique de liquidité
du Fonds exige que le Fonds détienne
Figure 21
sous forme d’actifs liquides entre 50% et
75 % de la moyenne mobile des trois
années de décaissements attendus. La
liquidité admissible est définie comme les
ressources disponibles aux fins de
décaissement que le Fonds utilise pour
veiller au respect de sa politique de
liquidité. Actuellement, le Fonds
considère le portefeuille opérationnel
comme étant sa liquidité admissible. Le
portefeuille de placements détenus jusqu’à échéance (HTM), qui est composé des fonds qui
ne sont pas immédiatement nécessaires pour les décaissements, est investi sur un horizon
temporel plus long et est exclu de la liquidité admissible. La Figure 21 montre que le niveau
de liquidité opérationnelle actuelle et projetée du Fonds reste bien au-dessus de la limite
supérieure fixée par la politique de liquidité. La liquidité opérationnelle maintenue au-dessus
de la limite supérieure de la politique de liquidité sera utilisée pour créer un nouveau
portefeuille HTM pour contenir le produit des encaissements accélérés et obtenir des
rendements plus élevés. La définition de la liquidité admissible sera révisée en conséquence
dans la version révisée des Directives de gestion actif-passif du FAD.
V.
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
5.1 La Banque continue de maintenir un cadre robuste de gestion des risques de marché grâce
à des stratégies spécifiques d'atténuation des risques, des limites prudentielles, des
contreparties éligibles, exigences minimales de notation, une garantie sur les expositions
de contrepartie dérivés, etc. Les stratégies de gestion des risques ont été mises à l'épreuve
pendant la crise financière et ont été efficaces pour aider la Banque à éviter des pertes
importantes.
5.2 Bien que les stratégies de la Banque de gestion du risque ont jusqu'ici bien servi,
l'incertitude sur les marchés financiers internationaux continueront à introduire des défis
dans la gestion du risque de marché. L'effet potentiel de contagion, en particulier dans la
zone euro, doit être soigneusement contrôlé.
5.3 La vigilance reste une haute priorité et la Banque continuera à s'efforcer de minimiser
l'impact du risque de marché sur sa situation financière. La Banque met aussi en œuvre un
tableau de bord des risques pour accroître la sensibilisation institutionnelle, d'améliorer la
divulgation et les rapports.
Page23
5.4 Le contexte actuel de faibles taux d'intérêt pose des défis particuliers pour le FAD et la
Direction est en train de revoir le cadre global de gestion financière et de risque.
ANNEXE 1
RÉSUMÉ DES PRINCIPAUX PARAMÈTRES DES DIRECTIVES DE GESTION
ACTIF-PASSIF DE LA BAD
Portefeuilles de placements à court terme gérés de manière active
Portefeuille
Paramètre
Limite
Opérationnel BAD
Référentiel
Révision mensuelle du Libid à 1 mois
Fourchette de temps autorisée
0 à 2 mois
Durée
de
titre/instrument dérivé
Prudentiel BAD
chaque Plus ou moins d’1 an
Référentiel
Révision du Libor à 6 mois le 1er
février et le 1er août
Fourchette de temps autorisée
Plus ou moins de 6 mois par rapport à
la durée de référence
Durée
de
titre/instrument dérivé
chaque Plus ou moins de 10 ans
Portefeuilles HTM alignés de façon passive
Portefeuille
Valeur de référence
Portefeuille adossé aux fonds Basé sur un profil de réévaluation uniforme de 10 ans pour
propres de la BAD
les actifs nets
Restrictions concernant la notation des contreparties
Type
Contrepartie
instruments
négociation
Note minimum
des
de
Contrepartie
des
instruments dérivés
22
Limites additionnelles/Observations
A-2/P-2/F-2
Transactions réglées selon le mécanisme de
règlement-livraison22 (DVP)
A-1/P-1/F-1
Transactions non réglées selon le mécanisme
de règlement-livraison
AA- attribuée par au moins
deux agences
A- attribuée par au moins
deux agences
Contrepartie sans CSA
Contrepartie avec CSA
Le règlement-livraison ou DVP peut être décrit comme un mécanisme de règlement des transactions où le titre
de propriété sur un actif et les paiements sont échangés de façon simultanée. Cette méthode est normalement
utilisée pour réduire le risque de règlement dans les transactions financières.
Type
Contrepartie
placements
Note minimum
des
Limites additionnelles/Observations
A, sauf indication contraire.
Notation de la monnaie
locale de la République sudafricaine pour les
investissements libellés en
ZAR.
Voir placements autorisés
Investissements autorisés
Type
de
placement
Gouvernement
Agence/
Supranational
Banque
dépositaire
Entreprises, y
compris
les
institutions
financières non
bancaires
MBS/ABS
Note minimum*
Échéance limite
Admissibilité au
HTM
Long
terme
Marché
monétaire
AAA
-
30 ans
Oui
AA-
-
15 ans
Oui
A
-
1 an
Oui
AAA
-
30 ans
Oui
AA-
-
15 ans
Oui
A
A-1
1 an
Oui
AAA
-
10 ans
Oui, mais ne dépassant
pas l’échéance limite de
5 ans
AA-
A-1
5 ans
Oui
A
A-1
6 mois
Oui
10 ans
Oui, mais ne dépassant
pas l’échéance limite de
5 ans
AAA
AA-
A-1
5 ans
Oui
A
A-1
6 mois
Oui
AAA
A-1+
40 ans (50 ans pour les MBS du
Royaume Uni23) mais les
projections des remboursements
sont obligatoires.
La durée de vie moyenne
pondérée au moment de l’achat
ne doit pas dépasser 5 ans24
Uniquement pour les
émissions garanties par
l’État
23
Pour les titres adossés à des hypothèques et à des actifs où la garantie sous-jacente a été créée au Royaume
Uni, les échéances finales restantes ne doivent pas dépasser 50 ans.
24
La durée de vie moyenne pondérée (WAL) sera calculée en utilisant le CPR moyen sur 6 mois le plus récent
tel que spécifié sur Bloomberg. Pour les placements initiaux, le WAL tel que spécifié dans le prospectus
s’appliquera.
Type
de
placement
Note minimum*
Échéance limite
Transaction sur
instruments
AA- (sans
dérivés sur taux
CSA)
d’intérêt et sur
A- (avec
opération
de
CSA)
change à terme
Fonds mutuel
intervenant sur
le
marché
monétaire
AA-m
Admissibilité au
HTM
Oui, mais seulement
limité aux transactions
d’alignement et aux
contrats de couverture
-
Oui
* La note minimum peut être soit une note à long terme ou une notation du marché monétaire ; les
investissements ayant uniquement une notation du marché monétaire doivent nécessairement avoir
une notation d’émetteur minimum de A.
Limites par catégorie (pourcentage de la taille du portefeuille)
Catégorie
Portefeuille
Limite
Entreprises, y compris les Opérationnel+prudentiel de la BAD
institutions financières non
bancaires
ABS/MBS
35 %
Adossé aux fonds propres de la BAD
25 %
Opérationnel+prudentiel de la BAD
25 %
Adossé aux fonds propres de la BAD
10 %, uniquement avec garantie
de l’État
Liquidité admissible

Totalité de la trésorerie et des dépôts,

Placements gouvernementaux avec une décote de 20 % pour les notes AA+ à
AA- et de 40 % pour les notes A+ à A-,

Placements d’agence/d’organisations supranationales avec une décote de 20 %
pour les notes AA+ à AA- et de 40 % pour les notes A+ à A-,

Placements d’entreprises (y compris les institutions financières non bancaires)
avec une décote de 50 % pour toutes les notations

Banques dépositaires avec une décote de 50 % pour toutes les notations

Les investissements dans les ABS/MBS ne sont pas autorisés pour la liquidité
admissible
ANNEXE 2
Risques les plus importants : Au 31 Mars 2011, les engagements de la Banque vis-à-vis des
entités souveraines et des institutions bancaires sont concentrés dans les pays et institutions
hautement cotés.
GLOSSAIRE
ABS
–
Titre
adossé à des actifs
Un titre dont la valeur et les revenus perçus proviennent d’un pool
spécifié d’actifs sous-jacents et sont donc « adossés à ce pool
d’actifs ». Les pools d’actifs sous-jacents comprennent les paiements
par carte de crédit, les prêts-auto et les prêts hypothécaires et autres.
Titres d’agence
Titres émis par un organisme ou intermédiaire d’un État
de
La notation de crédit reflète le risque de crédit d’une entité et est une
évaluation de sa capacité à honorer ses obligations.
Credit Support
Annex (CSA)
C’est un document normalisé utilisé pour recenser la garantie
bilatérale et les autres arrangements de soutien au crédit entre les
contreparties à des transactions sur instruments dérivés. Il permet le
transfert des actifs, c’est-à-dire les garanties en liquide ou sous forme
de titres négociables, d’une partie à l’autre de temps à autre aux fins
de réduire les risques découlant des transactions sur instruments
dérivés entre les parties.
Obligation
couverte
Une obligation garantie est une obligation émise par une institution
financière avec recours à un pool d’actifs qui « couvre » l’obligation
en cas de défaillance de l’émetteur. Le principal avantage des
obligations couvertes est qu’en cas de défaillance, l’investisseur a
recours à la fois au pool et à l’émetteur.
Instrument
dérivé
Un instrument financier dont la valeur dépend d’autres variables
sous-jacents tels que le prix d’un autre instrument financier (l’actif
sous-jacent), des taux d’intérêt, des indices, etc.
EQB
–
Portefeuille
adossé aux fonds
propres
Le portefeuille qui est financé en principe par les fonds propres de la
Banque (capital versé et réserves) dans l’objectif de fournir un revenu
stable à la Banque.
HTM – détenu
jusqu’à
son
échéance
Autre nom du portefeuille EQB et tiré de la classification comptable
comprenant des actifs détenus avec l’intention de les conserver
jusqu’à leur échéance, comptabilisés au coût amorti et qui ne sont
donc pas sujet aux réévaluations aux prix du marché.
ISDA
–
International
Swaps
and
Derivatives
Association, Inc
Créée en 1985, l’Association vise à garantir la sécurité et à
l’efficacité des marchés de négociation des instruments dérivés en
encourageant le développement prudent et efficient de l’activité de
négociation privée des instruments dérivés dans trois domaines
cruciaux – réduire le risque de crédit de la contrepartie, accroître la
transparence et améliorer l’infrastructure opérationnelle du secteur.
Accord-cadre de
L’Accord-cadre de l’ISDA et les documents connexes sont des
Notation
Crédit
l’ISDA
documents normalisés utilisés par les intervenants sur le marché pour
documenter leurs transactions sur instruments dérivés.
MBS – Titres
adossés à des
hypothèques
Un titre adossé à des actifs (ABS) où le pool d’actifs sous-jacents
comprend des hypothèques.
« Compensation »
des engagements
Il est communément utilisé dans la détermination des risques liés aux
transactions sur instruments dérivés. La compensation consiste à
autoriser une valeur positive et une valeur négative afin qu’elles se
compensent et s’annulent partiellement ou entièrement, réduisant
ainsi le niveau d’engagement global.
Swap
Un accord entre deux parties en vue d’échanger des flux de trésorerie
selon des modalités définies d’accord-parties.
DTS – Droit de
tirage spécial
Les droits de tirage spéciaux ont été créés par le FMI en 1969 ; ils
sont conçus comme un actif détenu sous forme de réserves de change
dans le cadre du système de taux de change fixes de Bretton Woods.
La valeur du DTS est déterminée par la valeur de plusieurs monnaies
qui revêtent une grande importance pour les systèmes commerciaux
et financiers mondiaux et est composée du yen japonais, du dollar
américain, de la livre britannique et de l’Euro. Le panier de monnaies
utilisé pour établir la valeur du DTS est « pondéré », ce qui signifie
que les monnaies plus importantes ont un impact plus important sur la
valeur du DTS. Actuellement, la valeur du DTS est égale à la somme
de 0,423 Euros, 12,1 yens, 0,111 livres et 0,66 dollar.
Ce panier est réévalué tous les cinq ans et les monnaies qui le
composent ainsi que les coefficients de pondération qui leur sont
attribués peuvent ensuite varier.
Indice
de
déviation du DTS
En 2005, la Banque a observé qu’il existe de légères différences entre
les taux de change théoriquement corrects du DTS et les taux calculés
par le FMI en raison de la méthodologie utilisée pour évaluer le
panier de monnaies du DTS par rapport à d’autres monnaies.
Ces légères différences ont entraîné des « indices de déviation »
réduits, mais persistants entre les gains et les pertes de conversion
effectives de la Banque et les écarts prévus.
Même si les écarts peuvent être comblés en recourant à des taux de
change « dérivés » du DTS légèrement différents des taux publiés par
le FMI, la Banque a continué de recourir aux taux publiés par le FMI
et continue de suivre l’effet de cet indice de déviation.
Téléchargement