De l’économie administrée à l’économie de marché.
Les PME à l’épreuve de la mise à niveau
des entreprises en Algérie
Mohamed MADOUI
CNAM, Chaire d’analyse sociologique
du travail, de l’emploi et des organisations
Laboratoire interdisciplinaire pour
la sociologie économique
Moussa BOUKRIF
Université de Béjaia
RÉSUMÉ
Confrontée à un environnement socio-économique marqué par la mondialisation des échanges
et la compétitivité, l’Algérie s’est engagée dans un programme de mise à niveau dont
l’objectif est de soutenir les dynamiques de restructuration, d’intégration et de croissance
industrielles. Notre objectif ici est de tenter une analyse critique du concept de mise à niveau
forgé par les institutions internationales et plaqué tel quel à une réalité socio-économique
algérienne marquée par la prédominance de la petite entreprise. Notre propos, s’appuyant sur
une enquête empirique conduite auprès des consultants chargés du diagnostic global, des
chefs d’entreprises, des cadres et des travailleurs concernés par la mise à niveau, nous
permettra de s’interroger sur le sens et la manière dont ces différents acteurs perçoivent la
mise à niveau des entreprises et leurs attentes face à un tel dispositif. Qu’en est-il de
l’information, de la formation et de l’accompagnement de ces petits entrepreneurs? Qu’en est-
il aussi de l’implication de leurs salariés dans une telle opération quand on sait que le mode de
gestion des ressources humaines dans les PME est fortement marqué par la concentration de
tous les pouvoirs décisionnels entre les mains du chef d’entreprise?
MOTS CLÉS
PME : théories et caractéristiques PME et GRH PME et organisation
« La vulnérabilité des TPE et des PME dans un environnement mondialisé », 11es Journées
scientifiques du Réseau Entrepreneuriat, 27, 28 et 29 mai 2009, INRPME, Trois-Rivières, Canada
De l’économie administrée à l’économie de marché. Les PME à l’épreuve de la mise à niveau des
entreprises en Algérie
2
INTRODUCTION
Ce n’est qu’à partir de la fin des années 80 que l’on assiste en Algérie à un regain d’intérêt
pour la petite et moyenne entreprise présentée dès lors comme l’axe et le pilier du
développement. Les raisons qui expliquent cet intérêt tiennent d’abord à leur expansion et à
leur poids dans les économies de service, aux processus de reconfiguration des systèmes
productifs suites aux crises successives des grandes organisations (crise du modèle
développement algérien) et surtout à la montée spectaculaire du chômage. Tous ces facteurs
font que les regards se tournent ces quinze dernières années vers la petite entreprise et les
petits entrepreneurs pour créer de l’emploi et participer au processus de modernisation de
l’économie algérienne. Confrontée à un environnement socio-économique marqué par la
mondialisation des échanges et la compétitivité, l’Algérie s’est engagée à l’instar de ses
voisins dans un programme de mise à niveau dont l’objectif est de soutenir les dynamiques de
restructuration, d’intégration et de croissance industrielles. C’est sur le concept de mise à
niveau que nous voulons centrer notre intervention. Ce concept initié en 1988 dans le cadre
des mesures d’accompagnement de l’intégration du Portugal à l’Europe se veut un dispositif
d’incitation à l’amélioration de la compétitivité des entreprises. Le succès du programme
stratégique de dynamisation et de modernisation de l’économie portugaise (PEDIP) a inspiré
des initiatives de mise à niveau dans des contextes d’économie en développement. Notre
objectif est double : Il s’agit, d’une part, de déconstruire ce concept flou, tant sur un plan
scientifique et académique que politique. La notion de "niveau" est une notion avant tout
scolaire. Qu’est ce que l’on entend par « mettre à niveau », mesurer quoi, comment et par
rapport à quoi (ou à qui)? Quelle est donc la "commune mesure" qui permettrait cela? L'idée
que l'économie et les finances, les techniques et technologies, le climat social ou la culture
d'entreprise peuvent répondre à des "standards" est un leurre tout simplement parce qu’il n'y a
pas de "standard européen", ni d'entreprise-type européenne, diamétralement opposé aux
entreprises des pays du Sud de la Méditerranée. D’autre part, en s’appuyant sur une enquête
empirique conduite auprès des consultants chargés du diagnostic global, des chefs
d’entreprises, des cadres et des travailleurs concernés par la mise à niveau, nous avons voulu
saisir la manière dont ces différents acteurs perçoivent les démarches qualité et de mise à
niveau des entreprises et de leurs attentes face à de tels dispositifs? Qu’en est-il de
l’information, de la formation et de l’accompagnement de ces petits entrepreneurs? Qu’en est-
il aussi de l’implication de leurs salariés dans une telle opération quand on sait que le mode de
gestion des ressources humaines dans les PME est fortement marqué par la concentration de
tous les pouvoirs décisionnels entre les mains du chef d’entreprise?
Notre objectif est de tenter de comprendre la manière dont ces dispositifs avaient été menés,
puis appropriés, repoussés, détournés ou instrumentalisés par les chefs d’entreprises et les
salariés des entreprises étudiées. Qu’en est-il également de l’attitude des pouvoirs publics
algériens qui semblent prêté main forte à ces dispositifs sans leur faire subir au préalable un
examen de mise en question et d’adaptation aux réalités économiques, sociales et culturelles
locales? Pour explorer cette question du développement et de la mise à niveau des entreprises
algériennes, nous devons ne pas réduire l’action de l’entrepreneur qu’à la seule finalité
économique (recherche du profit et goût du risque), d’autres éléments comme les normes
sociales, les croyances, les motivations psychologiques (désir d’accomplissement de soi,
recherche d’une reconnaissance sociale), la culture, le rapport à l’action publique, sont
nécessaires à l’appréhension du monde complexe de la PME en Algérie.
« La vulnérabilité des TPE et des PME dans un environnement mondialisé », 11es Journées
scientifiques du Réseau Entrepreneuriat, 27, 28 et 29 mai 2009, INRPME, Trois-Rivières, Canada
De l’économie administrée à l’économie de marché. Les PME à l’épreuve de la mise à niveau des
entreprises en Algérie
3
Cadre d’analyse et méthodologie de recherche
Disons d’emblée que peu d’études ont concerné la question de mise à niveau des PME en
Algérie. Les quelques travaux qui ont fait l’objet de séminaires et de journées d’études ont
porté sur des approches descriptives du processus de mise à niveau et la présentation des
bilans enregistrés, ce qui limite à notre avis la compréhension du comportement des différents
acteurs face à ce dispositif. Afin de comprendre les difficultés de la mise en œuvre de la mise
à niveau, nous avons entrepris une enquête dans deux wilayas d’Algérie (départements) :
Bejaia et Alger. Nous avons procédé de la manière suivante : D’abord, une étude
documentaire en faisant un détour par la littérature produite sur les programmes de mise à
niveau et sur les documents internes aux entreprises (comptes-rendus des rares réunions
tenues relatives à la mise à niveau, rapports des bureaux de consultings, documents relatifs à
l’opération de mise à niveau, documents du Ministère de l’industrie et de la restructuration
industrielle, etc.). Ensuite, nous nous sommes engagés sur le terrain où nous avions collecté
des données grâce à la fois à l’enquête par questionnaire et à l’enquête qualitative auprès de
20 PME (5 publiques et 15 relevant du secteur privé, secteur agroalimentaire et boulonnerie).
Ces entreprises sont situées à Alger et à Béjaia. Il est à noter que le nombre de PME au sein
de la wilaya de Bejaia selon les statistiques établies au premier semestre 2008 est de 13 231.
Le nombre d’entreprises engagées dans le programme de mise à niveau n’est que de 25 dont
02 seulement ont atteint la phase de préfinancement. Aucune n’a atteint la phase finale, d’où
l’intérêt pour nous de tenter de comprendre les raisons de l’échec de l’opération de mise à
niveau. Pour ce faire, l’entretien apparaît comme la technique la plus appropriée pour notre
recherche. Compte tenu de la nature du sujet qui porte non seulement sur les aspects
techniques de la mise à niveau, il nous est apparu nécessaire d’appréhender les aspects
comportementaux, sociologiques et culturels de la PME algérienne. L’objectif des entretiens
était d’interroger l’ensemble des acteurs des entreprises ciblées et les responsables de cabinets
de conseils au sujet des représentions qu’ils se font du programme et du processus de mise à
niveau. Ces entretiens ont touché à la fois les entreprises qui ont mené l’expérience de la mise
à niveau et celles qui l’ont réfutée. Les entreprises enquêtées se répartissent sur différents
secteurs d’activité tels que le secteur agroalimentaire, l’industrie, le bâtiment ou le textile.
L’étude porte sur l’analyse des comportements et les attitudes des chefs d’entreprise à l’égard
des programmes de mise à niveau, les conséquences de l’idéologie socialiste sur la culture
d’entreprise et sur les comportements managériaux des cadres dirigeants et l’évolution du
secteur de la PME en Algérie. Pour cela, nous avons mobilisé un certain nombre de théorie
des organisations, notamment la théorie du changement, le concept d’attitude, de
représentations sociales ou encore de culture, voire de culture d’entreprise. Quand aux deux
questionnaires, ils étaient destinés aux chefs d’entreprises et aux cadres. Le premier est
constitué de questions relatives aux attentes, aux représentations des entrepreneurs à l’égard
du programme de la mise à niveau. Le second destiné aux cadres porte sur leur degré
d’implication et leur connaissance des objectifs du programme.
1. L’ENVIRONNEMENT MACRO-ÉCONOMIQUE DEMEURE MALGRÉ TOUT
PEU FAVORABLE AUX PETITES ENTREPRISES
Si l’économie de marché fait désormais partie du nouveau sens commun, mettant fin à une
culture sociale fortement imprégnée de la présence de l’État dans tous les domaines de la vie
politique, économique et sociale, l’ampleur des réformes ne doit pas cacher les énormes
difficultés qui se dressent sur le chemin des entrepreneurs et/ou des artisans. Lors de notre
enquête, nous avons maintes fois entendu les même critiques, les mêmes colères, voire un
profond ressentiment à l’égard de tout ce qui représente l’État (administration, collectivités
« La vulnérabilité des TPE et des PME dans un environnement mondialisé », 11es Journées
scientifiques du Réseau Entrepreneuriat, 27, 28 et 29 mai 2009, INRPME, Trois-Rivières, Canada
De l’économie administrée à l’économie de marché. Les PME à l’épreuve de la mise à niveau des
entreprises en Algérie
4
locales, chambres de commerce, organismes de financement, etc.). Les entrepreneurs
rencontrés estiment que la privatisation et le désengagement de l’État n’a pas mis fin au
pouvoir de la bureaucratie, aux pratiques clientélistes des pouvoirs publics et aux lenteurs
administratives qui leur rendent la vie dure. L’environnement macro-économique a encore du
mal à s’adapter à l’économie de marché. Les entrepreneurs se plaignent surtout de la
complexité de l’arsenal législatif et réglementaire, des lourdeurs administratives, du manque
d’information et d’accompagnement, de la difficulté pour les petites entreprises d’obtenir des
financements bancaires ou encore de la pression fiscale qui poussent un nombre important
d’entreprises de petite taille (généralement moins de neuf salariés) à opérer dans le secteur
informel. La non-déclaration d’une partie importante de main-d’œuvre se justifie, selon les
entrepreneurs par les charges sociales qu’ils considèrent comme excessives. Le passage de
l’économie administrée à l’économie de marché a même favorisé l’émergence d’un grand
nombre d’activités économiques relevant de l’informel1. La complexité du rapport aux
institutions financières et aux banques revient comme un leitmotiv dans le discours des
entrepreneurs interviewés. Certains dénoncent les lenteurs des procédures, d’autres
l’incompétence des banquiers ou leur clientélisme. Cet extrait d’un entretien avec un
entrepreneur d’une cinquantaine d’année, patron d’une entreprise de fabrication de chaises
métalliques à Béjaia, illustre bien l’ampleur du problème : « (…) Je ne peux compter sur la
banque. Vous arrivez avec un dossier bien ficelé, et encore si vous avez la chance d’être reçu,
et on vous dit : ah non! Ce n’est pas possible, nous ne pouvons pas financer ceci ou cela ou
bien ils vous demandent des garanties énormes. Non seulement la banque est complètement
inadaptée au contexte de l’économie de marché, et combien même les banquiers voudront
changer, ils ne peuvent pas; c’est culturel, ils ne savent pas travailler, pas formés non plus,
ils sont des administratifs de la finance. La neige peut fondre en Sibérie mais pas en Algérie.
C’est une question de mentalité. Quand vous allez les voir, vous avez l’impression que ce
n’est pas un crédit qu’il va vous accorder, c’est comme si l’argent sortait de leur poche. Ils
vous demandent des garanties et des hypothèques qui dépassent le rationnel. Il vous faut vivre
200 ans pour pouvoir tout rembourser si toutefois vous réussirez dans votre affaire. (…)J’ai
attendu 32 mois pour voir accepter mon dossier et à ce moment là le produit que je voulais
fabriquer était dépassé et le marché inondé. Avant, il fallait justifier par l’acte de propriété,
maintenant ils demandent trop de garanties jusqu’à même vous demander les bons de
commandes de vos futurs clients avant même que votre entreprise soit créée. Autrement dit,
vous devriez vendre avant d’avoir produit. Moi je le dis et je le répète. On a l’impression
qu’ils misent sur les perdants. Ils ont financé des gens qui n’ont rien avoir avec les
entrepreneurs (…) ».
Cette crise de confiance dans les organismes financiers et plus largement dans
l’administration incite certains entrepreneurs à recourir à leurs propres systèmes de règles et
de normes (financement familial et communautaire, sous ou non déclaration des employés et
équipements, pratique d’achat et de vente de produits sans facture, fraude fiscale, etc.) car ils
ont l’impression que les mécanismes économiques continuent toujours de privilégier les
grandes firmes et les holdings. Il revient donc à l’État, dans cette phase de transformation, de
créer un contexte propice à l’entreprise « moderne » en fournissant aux entrepreneurs
l’armature institutionnelle et la confiance nécessaires pour qu’ils s’impliquent non pas dans
1. La définition du secteur informel fait l’objet d’un débat depuis plus de deux décennies. Selon Philippe Hugon
(1991), la définition du secteur informel, d’un point de vue statistique, repère un secteur non enregistré ou
out-law (absence de comptabilité, non-respect de la codification et de la fiscalité, chiffre d’affaire ou nombre
de travailleurs limités). Une définition fonctionnelle retient des critères organisationnels comme « activités à
petite échelle où le salariat est limité, où le capital avancé est faible mais où il y a néanmoins circulation
monétaire et production de biens et services onéreux » (p. 21).
« La vulnérabilité des TPE et des PME dans un environnement mondialisé », 11es Journées
scientifiques du Réseau Entrepreneuriat, 27, 28 et 29 mai 2009, INRPME, Trois-Rivières, Canada
De l’économie administrée à l’économie de marché. Les PME à l’épreuve de la mise à niveau des
entreprises en Algérie
5
des logiques spéculatives, informelles mais dans une logique productive et d’innovation. Car,
dans une économie de marché, c’est l’entrepreneur (au sens schumpetérien du terme) qui
occupe une place centrale de par son rôle crucial dans le développement du pays. C’est dans
ce contexte qu’a été mis en place le dispositif de la mise à niveau des entreprises pour offrir
aux TPE-PME algériennes de sortir de la logique informelle et de la reproduction vers une
logique de productivité, de compétitivité et d’innovation.
2. C’EST QUOI AU JUSTE LE PROGRAMME ALGÉRIEN DE LA MISE À NIVEAU
DES ENTREPRISES (PAMN)?
L’Algérie à l’instar de ses voisins méditerranéens s’est lancée depuis la fin des années 90 dans
ce programme de mise à niveau. Ce concept est initié en 1988 dans le cadre des mesures
d’accompagnement de l’intégration du Portugal à l’Europe. Le succès du programme PEDIP
(programme stratégique de dynamisation et de modernisation de l’économie portugaise) a
inspiré des initiatives de mise à niveau dans des contextes d’économie en développement.
Pour les experts de l’ONUDI, la mise à niveau est définie comme : «l’action d’amélioration
des performances de l’entreprise (production et croissance)2 et de sa compétitivité pour lui
permettre de se battre efficacement dans son nouveau champ concurrentiel, de s’y maintenir
et d’y croître». Le programme de mise à niveau est donc un dispositif d’incitation à
l’amélioration de la compétitivité. Il touche le niveau micro (entreprise), le niveau méso-
économique et le niveau macro-économique. L’adhésion de l’entreprise à ce programme est
volontaire. Il est conditionné par une lettre d’intention adressée aux autorités compétentes
accompagnée d’un dossier d’éligibilité. La décision fera l’objet d’intervention de plusieurs
partenaires selon le dispositif mis en place. D’autre part, la signature de l’accord d’adhésion
de l’Algérie à la zone de libre échange de l’Union Européenne (ZLE/UE), intervenue en avril
2002 et la perspective d’adhésion à la l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC)
constituent un défi majeur pour les TPE-PME algériennes considérées depuis très longtemps
comme le parent pauvre des politiques de développement économique. C’est dans cet objectif
qu’a été mis en place le programme dit dit Euro Développement PME (ED-PME) engagé
depuis 1999 entre l’Algérie et l’Union européenne et auquel participe le ministère de la PME
et de l’Artisanat. S’étalant sur cinq ans, il bénéficie d’un financement de 62 900 000 euros,
dont 57 000 000 euros au titre de la contribution de la commission européenne, 3 400 000
euros accordé par le gouvernement algérien et 2 500 000 euros représentant la contribution
des entreprises bénéficiant des prestations du programme. Le programme a ciblé 2 147
PME/PMI sur une population de 246716 activant en Algérie soit 0,008% du totale des
PME/PMI.
2.1. Les étapes de la mise en œuvre du (PAMN)
Une fois le dossier accepté, l’opération de mise à niveau se met en œuvre comme sur cinq
étapes. Il s’agit d’abord d’élaborer un diagnostic global par le bureau de consulting retenu par
l’entreprise et agrée. Ensuite, d’élaborer du plan de mise à niveau qui sera approuvé et
exécuter par le chef de l’entreprise. Enfin, l’opération de suivi du plan par paiement
(figure 1).
2. Salah HAMDANE, 2001, « Formulation du plan de mise à niveau », dossier documentaire, INPED 22-25
avril, Alger.
1 / 17 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans l'interface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer l'interface utilisateur de StudyLib ? N'hésitez pas à envoyer vos suggestions. C'est très important pour nous!