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Les causes du déficit structurel du compte courant du Sénégal
ANSD - 2013
INTRODUCTION
a question des déséquilibres de compte courant est l’une des plus grandes
préoccupations de la macroéconomie internationale surtout depuis le début
des années 2000 avec les déficits importants de compte courant des Etats–
Unis. Le compte courant est, en fait, une partie de la balance des paiements. Cette
dernière enregistre l’ensemble des opérations entre une économie nationale et le
reste du monde sur une période d’un an, en général. Le compte courant regroupe
les opérations portant sur les biens, les services, les flux de revenus et les transferts
courants entre l’économie nationale et le reste du monde. L’importance du solde
du compte courant vient du fait qu’il constitue le canal par lequel transitent les
chocs extérieurs affectant l’économie nationale. Son évolution à court terme reflète
la conjoncture à la fois de l’économie nationale et de l’extérieur ; à long terme, elle
renseigne sur la compétitivité du pays. Aussi, l’évolution à court et moyen terme du
solde du compte courant est-elle suivie de prés par les observateurs économiques et
les décideurs en matière de politique économique. A ce sujet, l’un des huit critères
de convergence de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)
plafonne le déficit du solde du compte courant (hors transferts officiels) à 5% du
PIB nominal.
L’examen de l’évolution du solde du compte courant du Sénégal sur une période
de trente ans (1980-2010) permet de se rendre compte de l’ampleur et de la
persistance des déséquilibres. En effet, il révèle un déficit chronique. Mais, cette
situation déficitaire du compte courant du Sénégal n’est pas un fait isolé au vu de
celle des autres pays de l’UEMOA et de celle des pays en développement en
général. Toutefois, un aspect particulier demeure car, non seulement le compte
courant est structurellement déficitaire mais le déficit s’est accru rapidement
notamment à partir de 2002 où il se situait à 7,7% du PIB pour atteindre en
2008, 14,6% du PIB, soit le niveau le plus élevé depuis 1985. Sur la période 2003-
2010, le déficit moyen par jour est évalué à 1,3 Milliard de Francs Cfa.