1. CALCUL DES CARACTÉRISTIQUES « R-
L-C » D'UNE JONCTION TRIPHASÉE
Transport et Distribution de l'Énergie Electrique – Manuel de travaux pratiques
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1. CALCUL DES CARACTÉRISTIQUES « R-L-C » D'UNE JONCTION TRIPHASÉE ......... 1
1.1. Introduction ........................................................................................................ 3
1.2. Méthode Générale de calcul............................................................................... 3
1.2.1. Rappels....................................................................................................... 3
A. Schéma équivalent d'une ligne................................................................... 3
B. Résistance longitudinale............................................................................. 3
C. Réactance longitudinale (Inductance) ........................................................ 5
D. Réactance transversale (Capacité).............................................................. 5
E. Systèmes équilibrés et déséquilibrés.......................................................... 6
F. Les réseaux symétriques............................................................................. 7
1.2.2. Etude des caractéristiques longitudinales................................................... 7
A. Induction magnétique créée par un conducteur seul .................................. 8
B. Géométrie du système à n conducteurs...................................................... 8
C. Flux embrassé par deux conducteurs dans un système à n conducteurs .... 9
D. Tension induite entre deux conducteurs................................................... 10
E. Matrices des résistances et des inductances longitudinales linéiques...... 11
F. Extension à un système triphasé équilibré ............................................... 12
G. Notion d’impédance effective.................................................................. 12
H. Notion de rayon moyen géométrique....................................................... 13
1.2.3. Caractéristiques transversales .................................................................. 15
A. Champ électrique d’un axe chargé........................................................... 15
B. Champ électrique d’une ligne au voisinage du sol - méthode des images16
C. Champ électrique de deux axes parallèles dans l’air................................ 17
D. Matrice des coefficients de potentiel........................................................ 18
E. Extension aux systèmes triphasés équilibrés............................................ 19
1.3. Exercice résolu ................................................................................................. 22
1.3.1. Enoncé...................................................................................................... 22
1.3.2. Résolution................................................................................................. 23
A. Schéma et description de la ligne............................................................. 23
B. Hypothèses ............................................................................................... 23
C. Simplification de la géométrie longitudinale de la ligne.......................... 23
D. Résistance de la ligne ............................................................................... 25
E. Inductance de la ligne............................................................................... 25
F. Schéma simplifié de la ligne .................................................................... 26
G. Etablissement de l'impédance longitudinale ............................................ 26
H. Le champ à l'intérieur du conducteur....................................................... 28
I. Chute de tension........................................................................................... 28
J. Modification de la distance entre sous-conducteurs ................................ 28
K. Modification de la distance entre phases.................................................. 28
L. Présence d'un deuxième terne .................................................................. 29
M. Ordre direct, inverse et homopolaire........................................................ 29
N. Cas de la liaison souterraine..................................................................... 29
O. Géométrie simplifiée de la ligne pour le calcul de l'admittance .............. 29
P. Schéma équivalent de la ligne.................................................................. 31
Q. Schéma équivalent complet de la ligne.................................................... 32
R. Chute de tension....................................................................................... 32
1.3.3. Exercice proposé ...................................................................................... 33
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1.1. Introduction
Les lignes aériennes constituent des circuits de transmission des réseaux triphasés
reliant des générateurs aux charges.
Chacune possède ses propres caractéristiques résistive, inductive et capacitive.
Ce chapitre vise à déterminer les valeurs de ces paramètres. Il fait la distinction entre
les caractéristiques longitudinales (résistances des conducteurs et les inductances entre les
conducteurs) et les caractéristiques transversales (capacité des conducteurs).
1.2. Méthode Générale de calcul
1.2.1.Rappels
A. Schéma équivalent d'une ligne
Une ligne aérienne (de longueur inférieure à 100 km) peut se mettre sous la forme du
schéma équivalent suivant :
Figure 1.1 : Modèle de ligne électrique
Le schéma est composé par :
L'impédance effective longitudinale (composée de la résistance linéique R' et de la
réactance linéique X’ = jωL’) :
Zlongitudinale = R' + jX’ [/m] (1.1)
L'impédance effective transversale composée de la susceptance linéique :
Y’ = jωC’ [S/m] (1.2)
B. Résistance longitudinale
Partons de la loi d'Ohm locale :
EJ GG σ= (1.3)
où : J est la densité de courant [A/m2] ;
σ est la conductivité électrique [-1m-1] ;
E est le champ électrique (dans le conducteur) [V/m].
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Appliquée à un conducteur de longueur ‘l’ [m], de section ‘S’ [m2] et de conductivité ‘σ
[-1m-1], parcouru par un courant continu d’intensité ‘I’ [A], nous trouvons :
V
l
Sσ
I
= (1.4)
La résistance d’un conducteur se définit de la manière suivante :
S
l
S
l
R
ρ
=
σ
= [] (1.5)
où « ρ = 1/σ » est la résistivité du conducteur [m].
Par extension, la loi d'Ohm est également utilisée en régime quasi-stationnaire.
Cependant, ce régime introduit des modifications dans la répartition du courant dans les
conducteurs.
Les courants alternatifs qui circulent dans les conducteurs créent un champ d'induction
magnétique (alternatif également) qui existe non seulement entre les conducteurs, mais aussi à
l'intérieur de ceux-ci. Un contour fermé à l'intérieur d'un tel conducteur embrasse un flux
d'induction variable et se trouve être le siège d'une tension induite qui provoque, à son tour,
l’apparition de courants dans le métal. Ces courants, appelés courants de Foucault, modifient
la répartition du vecteur densité de courant, ‘J’, admise uniforme en première approximation.
Plus la fréquence est élevée et l'épaisseur des conducteurs forte, plus l'effet des courants de
Foucault est important.
La répartition du courant à l'intérieur d'un conducteur (plein ou faisceau) est différente
en courant alternatif de ce qu'elle est en courant continu. Pour un conducteur plein, le courant
se concentre sur la surface externe (effet pelliculaire1). L’utilisation d’un faisceau de
conducteurs au lieu d’un conducteur unique améliore cette situation (meilleure exploitation
du matériau conducteur) ; ce n’est toutefois pas la raison pour laquelle on utilise des faisceaux
de conducteurs en HT.
Lors d'un défaut à la terre, la partie des courants de retour qui circulent par la terre
circulent essentiellement en surface (effet pelliculaire1) et suivent le tracé de la ligne (effet de
proximité2).
Figure 1.2 : Résistance linéique en fonction de la fréquence
1 La profondeur de pénétration de l'effet pelliculaire ou effet de peau est défini comme δ = 2
0
ωσµ
, avec ‘ω’ la
pulsation du courant, ‘σ’ la conductivité du milieu, ‘µ0’ la perméabilité du vide. La densité de courant en
surface est d'autant plus marquée que l'épaisseur du matériau est grande ou que ω est élevée. Vu que, à 50 Hz,
δ = 1cm (pour Cu ou Al), l’effet pelliculaire est faiblement marqué (quelques pourcents sur la valeur de la
résistance), sauf pour des diamètres de conducteur supérieurs à 3 cm.
2 L'effet de proximité est le phénomène par lequel le courant alternatif a tendance à emprunter des chemins aussi
voisins que possible pour l'aller et le retour.
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La difficulté d'introduire dans les calculs le conducteur terre provient du fait que les
dimensions de la couche de terre par où passe le courant sont mal définies, que la répartition
du courant dans cette couche n'est pas uniforme et que la résistivité du sol est irrégulière dans
l'espace et variable au cours du temps. Nous devons aussi nous attendre à trouver diverses
canalisations enterrées (eau, gaz, câbles, ... ), particulièrement aux voisinages des lignes
électriques. La résistivité du sol peut ainsi varier, suivant l'endroit et les conditions
météorologiques, entre 0,1 et 106 .m. La résistance du sol dépend fortement de la
fréquence, du courant (figure 1.2).
Pour un courant de fréquence 50 Hz, la profondeur de pénétration pour un conducteur
de cuivre vaut 10 mm et pour un sol de résistivité 100 .m, elle vaut 100 m.
Nous pouvons donc assimiler le sol à un conducteur de 100 m de rayon. La résistance
du sol est donc de environ 70 m/km.
La résistivité d'un matériau croît avec la température selon la loi 1.6 :
T)α(1ρρ 0θ
+
= [m] (1.6)
ρ0 est la résistivité du conducteur à 20 °C [m] (AMS : ρ0 = 0,325.10-7.m) ;
α est le coefficient de température [°C-1] (AMS : α = 0,004 °C-1) ;
T est l’écart de température par rapport à 20°C [°C].
C. Réactance longitudinale (Inductance)
Une inductance (supposée linéaire) est toujours le quotient entre le flux embrassé par la
boucle conductrice et le courant qui la parcourt. Elle est déterminée par la relation (1.7) :
i/L φ= [H] (1.7)
φ est le flux induit par le courant [Wb] ;
i est le courant circulant dans le conducteur [A].
Nous avons deux types d'inductances :
L’inductance propre (ou self-inductance) d'un conducteur électrique parcouru par un
courant est définie, à un instant donné, comme étant le rapport entre les valeurs du flux
induit par le courant et ce courant lui-même.
L’inductance mutuelle se manifeste par l'interaction entre les conducteurs de phases, entre
les conducteurs des différents ternes et entre tous les conducteurs parcourus par un courant
tel que le fil de garde et le retour par la terre.
D. Réactance transversale (Capacité)
Nous pouvons assimiler les lignes aériennes à un condensateur qui est constitué de deux
conducteurs (les conducteurs de phase et la terre). A cause de la présence des charges, sur ces
deux conducteurs, le potentiel a des valeurs différentes sur ces deux-ci. Si nous prenons
comme valeur du potentiel de la terre la valeur zéro (la référence), la valeur de la tension du
conducteur de phase représente la différence de potentiel.
La relation linéaire qui lie la charge électrique (q+, q-) sur les deux conducteurs et la
différence de potentiel entre ceux-ci est donnée par :
u/qC = [F] (1.8)
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