PAGE 1 SUR ERREUR ! SOURCE DU RENVOI INTROUVABLE. – FAIRE UN USAGE RATIONNEL DE L'EAU - JUILLET 2010
GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS
- RECOMMANDATION PRATIQUE EAU02
GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS
- RECOMMANDATION PRATIQUE EAU02 -
FAIRE UN USAGE RATIONNEL DE L'EAU
Concevoir l'installation sanitaire pour minimiser les consommations tout en préservant
la qualité de l’eau.
PRINCIPES
CONTEXTE U
n usage rationnel de l'eau dans les bâtiments, compatible avec
les ressources naturelles et le réseau public de distribution, peut
être réalisé avec des moyens simples et peu coûteux.
Une installation d’adduction bien conçue garantit la qualité de l’eau
ta
ndis que des dispositifs d’économie contribuent à réduire les
quantités d’eau consommées. L’approvisionnement alternatif
permet de réduire encore d’avantage ces quantités
tout en
participant à la minimisation du ruissellement urbain.
Photo : B. Thielemans
PRINCIPES GENERAUX
> Priorité absolue : concevoir et réaliser une bonne installation d'adduction d'eau
Il s’agit d’assurer la qualité de l’eau dans l'installation intérieure depuis le compteur jusqu’aux
points de puisage et de protéger le réseau public.
o Une installation bien conçue évite les bras morts, la corrosion due à la présence de
métaux différents, l’altération de l’eau par des matériaux problématiques tels que le
plomb et la contamination par des eaux non potables (eau de pluie, ...)
o Une installation repérable et accessible facilite sa gestion, sa maintenance et sa
surveillance. Les problèmes éventuels sont aisément repérés et les réparations et
autres interventions n’entraînent pas de destructions.
o Une installation régulièrement entretenue permet de localiser rapidement les fuites
et de les réparer.
> Mettre en œuvre des dispositifs d’économie d’eau
Il s’agit la plupart du temps de dispositifs induisant un surcoût d’investissement faible ou nul,
regroupés ci-dessous en quatre familles :
o Le réseau d’adduction et ses accessoires : réducteurs de pression, proximité entre
les points de puisage et les préparateurs d’eau chaude sanitaire, détecteur de fuites
o La robinetterie et ses accessoires: limiteurs de débit, douchette économique,
mitigeur thermostatique, robinet automatique.
o Les équipements économes en eau pour un service équivalent : toilettes à rinçage
économique, à dépression ou sèche ; urinoirs sans eau, baignoires ergonomiques.
o Les appareils sanitaires induisant un usage économe : une douche (+/- 60litres)
plutôt qu’un bain (+/- 150 litres), éviers à deux bassins pour la vaisselle.
> Prévoir un approvisionnement alternatif
o Utiliser l’eau de pluie pour les usages ne requérant pas de l'eau potable (voir EAU03).
o Mettre en œuvre des dispositifs de recyclage des eaux grises (voir EAU04).
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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS
RECOMMANDATION PRATIQUE EAU02
INDICATEURS
> Indicateur pour la quantité d’eau consommée:
o Consommation journalière par personne exprimée en litres par personne et par jour.
o Les performances d’un dispositif d'économie d'eau sont exprimées en pourcentage de
réduction de la consommation par rapport au même usage sans dispositif.
> Indicateurs pour la qualité de l’eau:
o Les 62 paramètres qui déterminent la potabilité de l’eau.
OBJECTIFS
Minimum:
Respecter les « prescriptions techniques pour les installations intérieures » établies par
la fédération belge du secteur de l’eau (Belgaqua).
Limiter la consommation à 106 litres par jour et par personne (moyenne nationale,
source : Livre bleu BELGAQUA, 2008) dans les logements.

Conseillé:
Utiliser tous les dispositifs d’économie d’eau compatibles avec l’installation.

Optimum:
Eviter l’usage de l’eau pour les usages les plus polluants
Soustraire l’eau de pluie du ruissellement pour l’approvisionnement alternatif.
Le tableau ci-dessous indique le potentiel de réduction d’eau de distribution utilisée par
habitant. Dans l’hypothèse proposée l’eau de pluie couvre uniquement l’entretien, la
surface de toiture par habitant étant rarement suffisante pour couvrir d’avantage.
 
Utilisation % l/p/j réduction
l/p/j réduction l/p/j
Total 100% 106 40% 64 65% 38
Boisson et
alimentation 5% 5 0% 5 0% 5
Vaisselle 7% 8 50% 4 50% 4
Hygiène corporelle 36% 38 55% 17 55% 17
Lessive 12% 12 0% 12 0% 12
Entretien 9% 10 0% 10 100% 0
Rinçage des
toilettes 31% 33 53% 16 100% 0
0
20
40
60
80
100
120
Objectif optimum
Objectif conseil
Objectif minimum
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RECOMMANDATION PRATIQUE EAU02
APERCU GENERAL DES DISPOSITIFS D’ECONOMIE D'EAU
Dispositifs d’économie d’eau
Compatibilité avec une
installation existante
Economie d’eau
Autres avantages
environnementaux
Coûts
d’investissement (€)
Affecte les habitudes
Proximité des
préparateurs d’eau
chaude sanitaire oui 0,16 litres / puisage /
mètre de
canalisation
Economie d’énergie
(ECS) et de matière
(canalisation) - non
Limiteur de pression oui 2 à 9,5l /min pour un
robinet en fonction
de la pression
Augmente la durée
de vie de
l’installation 50 à 250 non
Installation
d’adduction
Détection de fuites oui 35 m³ /an pour un
goute à goute
Economie de
matière en évitant
les dégâts des eaux oui
Limiteur de débit
dynamique oui 55 % pour une
douche économique Economie d’énergie
(ECS) Sans
surcoût non
Mitigeur
thermostatique oui 65% (avec boucle
d’eau chaude
sanitaire)
Economie d’énergie
si la boucle ECS est
bien réalisée 250 non
Mitigeur oui 20% par rapport à
un mitigeur
traditionnel Economie d’énergie 75 à 100 non
Robinetterie et accessoires
Robinet automatique oui 60 (mécaniques) à
69 % (infra rouge) 75 / 250 non
Urinoir sans eau oui 100 % par rapport à
un urinoir classique
Augmente la durée
de vie des
canalisations
d’évacuation
500 à 600 non
Chasse double
touche oui
(1) 53 % par rapport à
une chasse de 9 l Diminue la dilution
de la pollution 75 à 100 oui
Toilette à
dépression non
(2) 89 % par rapport à
une chasse de 9 l
Diminue la dilution
de la pollution et
récupère les sous
produits
? non
Toilette sèche à
litière bio-maîtrisée oui 100 % par rapport à
un toilette à chasse
d’eau
Maintien la qualité
écologique du sol ;
absence de pollution
par les nitrates
100 à 200 oui
Equipements sanitaires
Clivus multrum non 100 % par rapport à
un toilette à chasse
d’eau
Diminue la dilution
de la pollution et
récupère les sous
produits
A partir de
1230 (pour 4
personnes) oui
Douche / bain oui 50 % Economie d’énergie oui
Evier deux bassins oui Evite les gaspillage Economie d’énergie oui
Appareils
sanitaires
Fontaines à boire oui Evite les gaspillage Bon pour la santé,
limite les déchets 450 à 1400 oui
(1) dépend du type de cuvette (2) demande une évacuation spécifique
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LES ELEMENTS DU CHOIX DURABLE
ASPECTS TECHNIQUES
> Compatibilité
Le type de dispositif à mettre en œuvre doit être choisi en tenant compte de sa compatibilité
avec l'installation individuelle ou collective dans laquelle il sera incorporé. Ainsi, certains
dispositifs peuvent être incorporés dans une installation existante alors que d'autres ne peuvent
l'être que dans une installation neuve adaptée.
> Facilité de mise en œuvre
Tant en rénovation qu’en construction, la plupart des dispositifs peuvent être aisément mis en
œuvre et ne nécessitent pas de moyens technologiques importants.
ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX
> Protection de la ressource eau
Outre l’importante économie d’eau qu’ils procurent, certains dispositifs jouent également un rôle
qualitatif positif dans le cycle de l’eau urbain : Les toilettes sèches, permettent d’éviter la
pollution de l’eau tandis que l’utilisation de l’eau de pluie la soustrait des flux de ruissellement
urbain problématiques à plusieurs égards (voir TER00 et TER01).
> Economie de moyens
De petits moyens en termes de matière, énergie, et encombrement permettent d’atteindre des
performances appréciables.
ASPECTS ECONOMIQUES
> Coût global
La plupart des dispositifs d’économie d’eau, de par leur simplicité et leur durée de vie
n’engagent que de faibles surcoûts d’investissement et d’entretien couverts par les économies
qu’ils dégagent. Les systèmes les plus élaborés (toilette à dépression et Clivus Multrum)
produisent non pas des déchets, mais de ressources qui peuvent être valorisées.
> Coût collectif
Des économies individuelles peuvent engendrer un coût collectif soit en amont au niveau de la
production/distribution d'eau, soit en aval au niveau de la collecte / épuration des eaux usées,
dans la mesure la répartition des frais fixes (traitement, maintenance du réseau) se fera sur
un volume moindre d'eau facturée.
ASPECTS SOCIAUX ET CULTURELS
> Acceptabilité sociale de certains dispositifs
Certains dispositifs, comme la toilette sèche à litière bio-maîtrisée, sont inhabituels et leur mise
en œuvre peut être confrontée à des difficultés d'acceptation dans le processus de décision du
projet.
> Une autre conception de l’assainissement ?
L’utilisation de l’eau comme véhicule des déchets - ou le « tout à l’égout » - qui paraissait la
solution optimale dans une perspective hygiéniste au 19
ème
siècle et au début du 20
ème
n’est
plus forcément soutenable quand la densité d’habitat est élevée. Ceci soulève la question de
l’opportunité d’un changement de conception de l’assainissement pour préserver les ressources
naturelles.
ARBITRAGE / AIDE A LA DECISION OU AU CHOIX
> Efficacité environnementale et dimension économique: trouver l’équilibre
La mise en place de dispositifs d’économie d’eau ne dégagera pas forcément d’importantes
économies financières au prix actuel de l’eau, mais permettra de trouver l’équilibre économique.
> Efficacité environnementale et dimension socioculturelle
Il faut souligner le fait que de réelles améliorations environnementales – dont l’économie d’eau -
ne pourront être réalisées sans une modification des usages.
o Dans les gestes quotidiens, d’une part, particulièrement déterminants pour la
consommation d’eau. Un effort permanent de dagogie est nécessaire pour sensibiliser
les usagers aux économies d’eau.
o Dans la gestion des excréta, d’autre part, particulièrement déterminante pour la qualité
des eaux de surface.
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RECOMMANDATION PRATIQUE EAU02
MISE EN ŒUVRE – POINTS COMMUNS A TOUS LES DISPOSITIFS
PROGRAMMATION
> Fixer des objectifs, les budgéter
> Vérifier l’applicabilité et l’acceptabilité des dispositifs
AVANT-PROJET
> Conception de l’installation
o Localiser les canalisations d’adduction et d’égouttage en pensant à leur accessibilité
ultérieure pour que des interventions ponctuelles n’affectent pas l’ensemble de
l’installation.
o Réserver l’espace pour les appareils sanitaires (douches, éviers 2 bacs, robinets
fontaines)
o Localiser les points de puisage en rapport avec les préparateurs d’eau chaude sanitaire.
o Se renseigner sur le niveau de pression d’alimentation auprès de l’IBDE.
PERMIS D’URBANISME
> Localisation des compteurs
Satisfaire aux exigences de l’IBDE (compteurs hors des parties privatives dans les immeubles à
appartement) tout en les plaçant à un endroit visible et régulièrement fréquenté par l’usager.
DOSSIER D’EXECUTION
> Prescriptions techniques pour les installations intérieures (Belgaqua).
Il s’agit des exigences minimales imposées par l’IBDE pour éviter toute altération de l’eau de
distribution entre le point de livraison et les points de prélèvement. On y trouve essentiellement:
o Les prescriptions générales concernant le placement et l’utilisation de l’installation
intérieure
o Tous les systèmes de protection pour éviter tout retour dans les canalisations d’eau
potable, d’eau considérée comme non potable.
o Le répertoire des appareils protégés de manière conforme, des protections agrées et des
fluides certifiés.
> Spécification du matériel et de ses performances
o La publication « Vivons l’eau ! » mentionnée dans la bibliographie contient une liste de
fournisseurs des différents dispositifs du guide susceptibles de procurer des informations
techniques détaillées.
o Valeurs de référence pour les débits :
Lavabo : 5 l/min Robinet de cuisine : 9 l/min
Pommeau de douche : 9 l/min Robinet de baignoire : Pas de limitation
CHANTIER
> Raccordement : dimensionnement du compteur
Un compteur de 20 mm (5m³/heure) est généralement satisfaisant pour les petits bâtiments.
Une éventuelle capacité supérieure peut être justifiée par la présence de dispositifs de lutte
contre l’incendie: un compteur de 40 mm (20 m³/heure) est requis en présence de plus d’un
dévidoir axial et un compteur de 50 mm (30 m³/heure) en présence d’une « griffe DSP ».
RECEPTION
> Documents à établir en fin de chantier
o Un plan des réseaux de distribution et d'évacuation «as build» doit être remis au
gestionnaire de l'immeuble à la réception provisoire du bâtiment. Ce plan doit identifier, à
partir du compteur général, tous les éléments constitutifs du réseau, dont l'implantation
des colonnes d'amenée et d'évacuation d'eau, des regards, des différents
embranchements ainsi que l'implantation numérotée de chaque robinet aux pieds des
colonnes de distribution. Tous les robinets au pied des colonnes de distribution seront
étiquetés et numérotés.
o En fin de chantier, l'entrepreneur aura l'obligation d'effectuer une mise sous pression du
réseau de distribution de manière à vérifier les mises en œuvre défectueuses pouvant
occasionner des fuites d'eau.
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