PARTIE 1 OFFRE ET DEMANDE DE TRAVAIL [Mode de compatibilité]

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Objectifs du cours
Ce cours porte sur l’approche microéconomique de
l’économie du travail et de l’emploi.
L’objectif de ce cours est de donner des outils d’analyse
pour comprendre les mécanismes microéconomiques du
marché du travail.
Microéconomie du travail et de l’emploi
Nouvelles perspectives
D. Masclet
CNRS-Université Rennes1
Plan du cours
Plan indicatif du cours (Susceptible de modifications)
Introduction
Partie 1 . Offre et demande de travail
Chapitre 1. Le modèle néoclassique
Chapitre 2. Sélection adverse et modèles de signalement
Chapitre 3. La théorie du capital humain
Partie 2. Le chômage
Chapitre 1. Définitions et faits stylisés
Chapitre 2. Les théories relatives au chômage
Il vise également à présenter les nouvelles avancées en
économie du travail et notamment celles reposant sur la
théorie
des
jeux,
l’économie
comportementale,
l’économie expérimentale et l’économie des ressources
humaines
Plan du cours
Partie 3. Salaires et conditions de travail
Chapitre 1. Quelques faits stylisés
Chapitre 2. Les théories relatives à la formation des rémunération
Chapitre 3. La rémunération des performances collectives
Partie 4 : L’organisation du travail
Chapitre 1. Division horizontale du travail
Chapitre 2. Division verticale du travail
Chapitre 3. La flexibilité des organisations
Partie 5: Les négociations et les conflits au sein de l’entreprise
Chapitre 1. Le rôle des syndicats
Chapitre 2. Les jeux de négociation
Chapitre 3. Les conflits au travail et les grèves
Partie 1 Offre et demande de travail
1. La demande de travail
Chap.1. Le modèle néoclassique d’offre
et de demande de travail
1.1. Quelques faits stylisés
Faits stylisés sur la demande de travail
Faits stylisés sur la demande de travail
(2) La Déclaration de Mouvement de Main d’Œuvre
(DMMO) gérée par les Directions Régionales du Travail
et de l’Emploi
Statistiquement la demande de travail est mesurée
par les déclarations d’embauche des entreprises. Ces
dernières permettent d’évaluer, ce que les
statistiques administratives définissent comme les
offres d’emploi.
(3) La Déclaration Unique d’Embauche (DUE) gérée
par les organismes gestionnaires des cotisations
sociales.
En France il existe plusieurs sources permettant
d’évaluer les flux d’entrée et de sortie en emploi :
(1) Les Déclarations Annuelles de Données Sociales
(DADS) gérées par l’INSEE.
9
10
Faits stylisés sur la demande de travail
Ces informations statistiques sont à la base du calcul
des taux d’entrée ,de sortie et de rotation de main
d’œuvre dans les entreprises.
1.2. Modélisation de la demande de travail
11
La fonction de production est une relation entre d’une
part la quantité de production obtenue Y et d’autre
part les combinaisons possibles des facteurs travail L et
de capital K. On écrit
On suppose que le capital disponible à une date précise
est fixe, on a : Y = f ( L , K )
1.2.1 Demande de travail et concurrence
parfaite
Y = f ( L)
14
Cette fonction a les propriétés suivantes :
Dans ce cas on démontre que la fonction de production
est concave.
La pente de la fonction de production traduit la
productivité marginale du travail
(1) Elle est croissante :plus le nombre d’heures
travaillées est élevé, plus la production est importante.
(2)Elle présente des rendements factoriels décroissants.
Pour un stock de capital donné, l’embauche de
nouveaux salariés génère un volume de production
positif mais décroissant au fur et à mesure que l’on met
au travail de nouvelles personnes.
Figure 1. La fonction de production
Y
F(L)
L
15
16
Lorsque le salaire varie, la droit OR se déplace et le
point A qui maximise les profit de l’entreprise se
déplace aussi.
Pour l’entreprise le critère de décision est la recherche
du profit maximal compte tenu du cout du travail c est
à dire du salaire horaire réel w.
Figure 2. Fonction de production et variation du salaire
Figure 2. La fonction de production
Y
Y
F(L)
A
F(L)
R
A
L
O
Dans l’exemple, lorsque le salaire baisse et
passe de 0R à 0R’, alors le point qui maximise
le profit de l’entreprise passe de A à A’.
A’
R
R’
La quantité de travail recrutée par l’entreprise
passe de L à L’.
L
O L L’
On observe donc une relation décroissante entre salaire et
emploi. La quantité de travail que la firme souhaite acheter
ne peut donc augmenter que si le salaire réel diminue
17
Formellement: La décision de l’entrepreneur consiste à
choisir le volume de travail qui maximise son profit.
Soit :
Max Π ( L ) = pf ( L ) − wL
La relation entre salaire et niveau d’emploi est
représentée par la fonction de demande qui
correspond à tous les couples salaire-niveau d’emploi.
L
Figure 2. Fonction de production et variation du salaire
Ou p est le prix d’équilibre sur le marché des biens et w
est le taux de salaire horaire d’équilibre sur le marché
du travail.
W/P
Y
18
F(L)
A
A’
O L L’
R
R’
La demande de travail découle alors directement du
critère de maximisation du profit soit :
L
LD tel que M ax Π ( L ) = pf ( L ) − w L
L
L
19
20
La condition d’optimisation du premier ordre de la
fonction de profit permet d’écrire :
LD tel que f '( L ) =
w
p
En ce point la productivité marginale du travail est
égale au salaire réel
1.2.2 Demande de travail et concurrence
imparfaite
21
L’hypothèse d’un marché du travail réunissant les
conditions de la CPP relève plus d’une vision normative
du fonctionnement du marché du travail.
Causes d’un fonctionnement non concurrentiel du
marché du travail :
On parle de situation d’oligopsone lorsqu’il n’y a qu’un
faible nombre d’entreprises en concurrence pour attirer
la main d’œuvre.
On parle alors de situation de monopsone lorsqu’une
seule entreprise représente à elle seule la demande de
travail face à une offre de travail atomistique.
-Rejet de l’hypothèse d’atomicité des agents: les
offreurs et demandeurs de travail ne sont pas
forcément suffisamment nombreux pour qu’aucun
d’entre eux ne dispose d’un pouvoir de marché et
notamment d’un pouvoir de fixation des salaires.
Tel est le cas lorsqu’un faible nombre d’entreprises
voire une seule gouvernent les conditions d’embauche
sur le marché local.
On peut aussi imaginer que c’est le cas lorsque les
salariés sont peu mobiles du fait de leur statut
résidentiel (propriétaire peu mobiles) ou du fait de cout
de recherche et de déplacement élevés si les entreprises
sont imparfaitement distribuées sur le territoire.
23
24
La fonction de profit du monopsoneur se distingue d’une
firme en concurrence pure et parfaite par le fait
qu’étant seul sur le marché, la firme ne peut ignorer
que sa politique d’embauche influera sur le niveau du
salaire d’équilibre si bien que w=w(L).
La demande de travail du monopsoneur notée LM est
donc telle qu’elle maximise la fonction de profit
suivante dans laquelle le salaire est désormais une
fonction du volume d’emploi de la firme :
max π L = pf ( L) − w( L) L
Soit la condition de premier ordre :
f ' (L) =
w(L) + Lw' (L)
p
Cette égalité traduit le fait que la firme égalise la
productivité marginale et le cout réel du travail.
25
26
Graphiquement cela peut être représenté de la façon
suivante:
Si l’on compare la situation en CPP et la situation de
monopsone, on voit bien qu’un nouveau terme apparait
à droite w’(L)L/p. Puisque w’>0, l’offre de travail est
inférieur à l’offre de travail en situation de CPP.
Figure 5. Demande de travail en concurrence imparfaite
W(L)/p+Lw’(L)/p
Ce terme correspond à la rente du monopsone.
f’(L)
Rente du
monopsone
W(L)/p
Le niveau optimal de demande de
travail du monopsone LM est en
dessous du niveau de demande de
travail en CPP, LC.
Pour ce niveau de demande de travail
LM, le salaire est obtenu à l’intersection
avec la courbe de salaire w(L).
WM
f’(L)
LM
27
LC
28
L’offre individuelle de travail: pour un individu, la
courbe d’offre de travail associe à chaque niveau du
taux de salaire réel les quantités d’heures de travail que
le salarié souhaite vendre sur le marché.
2. L’offre de travail
30
1. Le modèle de base : offre et demande de travail
La courbe d’offre de travail repose sur trois hypothèses.
(1) L’individu peut choisir le nombre d’heures qu’il
désire consacrer au travail.
(2) Le travail est pénible : pour qu’un individu
l’accepte, il faut lui verser un salaire
(3) Le travailleur n’est pas sujet à l’illusion monétaire :
ce qui l’intéresse n’est pas le niveau de son salaire
exprimé en euro mais la quantité de biens qu’il peut
acquérir grâce à ce revenu.
C’est en d’autre termes sur le salaire réel horaire
w=W/p qu’il fonde ses décisions.
L’offre de travail résulte d’un arbitrage travail –loisir : le
travailleur compare la désutilité du travail (cout de
l’effort ) et le gain escompté (salaire réel et non pas
nominal car pour les néoclassique les agents économiques
ne sont pas victimes de l’illusion monétaire).
L’offre de travail est une fonction croissante du salaire
réel On peut écrire:
Noffert=Noffert(W/P) avec W le salaire nomimal et P le
niveau des prix.
31
32
1. Le modèle de base : offre et demande de travail
1. Le modèle de base : offre et demande de travail
Soit U(c,l) ou c et l désignent respectivement la
consommation de biens permise par le travail et de
loisir.
L’ensemble des couple (c, l) pour lequel le
consommateur obtient le même niveau d’utilité est
appelé courbe d’indifférence.
L’analyse théorique standard de l’offre de travail :
arbitrage entre consommation de bien (ce qui suppose
de travailler) et loisir
Cet arbitrage est représenté à l’aide d’une fonction
d’utilité qui reflète les préférences d’un individu.
Consommation C
Figure 3. Courbe d’indifférence
Loisir
33
1. Le modèle de base : offre et demande de travail
1. Le modèle de base : offre et demande de travail
La contrainte budgétaire temps l’agent
Soit l 0 le temps disponible de l’individu qu’il réparti
entre temps de loisir l et temps de travail h tel que
wl0 = wh + wl avec w = W / P
où wh correspond aux revenus issus du travail qui
pemettent de consommer une valeur C et wL
représente le prix d’une heure de loisir (cout
d’opportunité).
l0 = l + h
Si l’on considère maintenant la valeur en terme de
consommation de sa dotation totale en temps, l’on
peut réecrire en multipliant tous les termes par w
(où désigne w le salaire horaire réel, w=W/p)
wl 0 = wh + wl avec w =
34
On peut donc réécrire la contrainte :
W
p
wl0 = c + wl avec w = W / P
35
36
1. Le modèle de base : offre et demande de travail
1. Le modèle de base : offre et demande de travail
Ce problème se résout en utilisant la méthode du
Lagrangien. Ce dernier s’écrit :
Le problème du consommateur : La résolution du
problème du consommateur est une problème
d’optimisation sous contrainte de budget. On obtient
ainsi les fonctions de demande de bien de
consommation et de loisir.
L(c, l, µ) = U (c, l) + µ(R0 − c − wl)
avec µ ≥ 0 le multiplicateur de Kuhn et Tucker
La solution d’équilibre s’obtient à partir des conditions
de premier ordre suivantes :
max U ( c , l )
c ,l
sous la contrainte de budget
c + wl ≤ R0 = wl0
37
1. Le modèle de base : offre et demande de travail
∂L
= 0 ⇔U c(c, l ) − µ = 0
∂c
∂L
= 0 ⇔U l(c, l ) − µw = 0
∂l
∂L
= 0 ⇔ ( R0 − C − wL) = 0
∂µ
38
1. Le modèle de base : offre et demande de travail
Graphiquement : L’arbitrage consommation loisir
A l’équilibre, on trouve donc :
Figure 4. La droite du budget et le choix optimal
Ul (c, l)
W
= w=
Uc (c, l)
P
C
Cette égalité illustre qu’à l’équilibre, le taux de
substitution entre loisir et consommation égalise le taux
de salaire réel.
R
B
-W
Conso.
0
Autrement dit, le consommateur demandera du loisir
tant que l’utilité marginale qu’il ressentira sera
supérieure à celle induite par un supplément de
consommation.
Loisir
travail
L
Compte tenu de sa contrainte budgétaire l’agent
maximise son utilité lorsqu’il choisit sa courbe
d’indifférence la plus élevée possible compatible avec sa
droite de budget. C’est le cas au point R de la figure cidessus.
39
40
1. Le modèle de base : offre et demande de travail
1. Le modèle de base : offre et demande de travail
L’arbitrage consommation loisir
Figure 5. Impact d’une hausse de salaire
Figure 4. La droite du budget et le choix optimal
C
C
B’
B
R’
Conso.
R
B
R
-W
Conso.
0
Loisir
L
travail
-W
0
L
Lorsque le salaire w augmente, la droite de budget pivote
autour du point A vers le haut.
En effet, pour un niveau donné de loisir, une hausse de
salaire permet de consommer davantage, ce qui se traduit
par une rotation de la droite de budget dans le sens des
aiguilles d’une montre.
Loisir
Au point R le taux marginal de substitution entre
consommation et loisir est égal au salaire du marché w
(avec w=W/p)
41
1. Le modèle de base : offre et demande de travail
A
42
1. Le modèle de base : offre et demande de travail
La relation entre salaire et niveau d’emploi est
représentée par la fonction de demande de travail qui
correspond
à tous les couples salaire-offre de travail.
C
Figure 6. réaction à une hausse de salaire et
offre de travail
B’
travail
B
La courbe d’offre de travail aura généralement une
forme de courbe à pente positive.
Mais ce n’est pas toujours le cas: dans certains cas, une
augmentation du salaire peut conduire à une baisse de
l’offre de travail (offre coudée).
R’
Conso.
Pourquoi?
R
-W
0
travail
L
Cela va dépendre de l’ampleur des effets substitution et
effets revenu.
Salaire réel
Loisir
Offre de travail
43
44
1. Le modèle de base : offre et demande de travail
1. Le modèle de base : offre et demande de travail
Impact d’une hausse de salaire
(1) L’effet de substitution : lorsque le salaire
augmente les loisirs deviennent relativement moins
attrayant puisque leur prix relatif a augmenté, ce qui
incite à travailler davantage
Au final l’agent la forme de la fonction d’offre de travail
va dépendre de l’effet substitution ou revenu qui
l’emporte.
Généralement l’effet de substitution l’emporte et donc
l’effet net est positif : une hausse du salaire entraine
une augmentation de l’offre de travail. Cette réaction
est décrite sous la forme d’une courbe d’offre de travail
à pente positive.
(2) un effet revenu : lorsque le salaire augmente
l’agent étant mieux payé il peut augmenter à la fois
ses loisirs et sa consommation.
Si l’effet revenu l’emporte, alors la courbe d’offre de
travail est une courbe coudée.
45
46
1. Le modèle de base : offre et demande de travail
Figure 7. réaction à une hausse de salaire et
offre de travail coudée
B’
C
A
un
moment,
un
accroissement du salaire
conduit à un effet de revenu
plus fort, ce qui se traduit par
une courbe d’offre de travail
penchée en arrière.
B
R’
Conso.
R
-W
0
travail
L
Salaire réel
Loisir
Offre de travail
47
Chapitre 2. Sélection adverse et
modèles de signalement
Supposons que l'employeur fait face à deux catégories de
candidats à l'embauche: des travailleurs avec une
productivité haute, PM+ et des travailleurs avec une
productivité basse , P M-.
L'offre d'un contrat qui serait unique et basé sur une
productivité moyenne est inefficace en raison du
problème d’anti sélection.
1. Le problème d’antisélection
Pourquoi?
50
La raison:
- Les bons travailleurs risquent de refuser le contrat qu’ils
trouveront dissuasif eu égard à leur productivité.
-A l’inverse, les mauvais travailleurs trouveront au
contraire attractif un tel contrat et vont s’empresser
d’accepter l’offre de contrat.
2. Le modèle de signalement de Spence
On parle alors d’anti sélection dans la relation d’emploi
pour caractériser ce type de situation où le mauvais
candidat chasse le bon.
Quelles solutions ?
Les modèles de signalement
51
Pour résoudre les problèmes d’anti-sélection, l'employeur
doit mettre en place des contraintes incitatives qui
forcent le candidat à révéler son type: fortement
productif ou faiblement productif.
Figure 1. cout d’acquisition du signal et contrats
séparateurs
La firme peut annoncer un niveau de signal, par exemple
le niveau d'éducation, S*, et propose d'offrir un salaire W+
si un individu est doté de ce niveau de signal et d'offrir un
salaire W- sinon (on parle alors de contrat séparateur)
Les individus pour qui le cout d’acquisition d’un diplôme
est plus faible auront intérêt à investir jusqu'au niveau S*.
Cela leur rapporte un bénéfice (AE) qui est supérieur au
bénéfice obtenu sans formation soit OB.
53
Figure 1. cout d’acquisition du signal et contrats
séparateurs
54
Au final seuls les individus à qualité haute (C) se
présenteront sur le marché du travail avec le niveau de
formation S*.
Les individus à qualité basse (C2) n'investissement pas
dans le signal et révèlent de ce fait un niveau de
productivité PM- auquel ils seront rémunérés par le
contrat B.
Les individus pour qui le cout d’acquisition d’un diplôme
est élevé (C2) n‘auront pas intérêt à investir dans le
signal.
Le rendement attendu de l'acquisition du signal pour eux
est mesuré par la distance AD, valeur inférieure au salaire
55
attendu en cas de non-acquisition du signal (OB).
56
Les limites des modèles de signalement
La théorie du signalement de Spence (1973) repose sur le
postulat selon lequel l’éducation n’augmente pas la
productivité marginale des individus.
Cette hypothèse est assez excessive même si elle est
acceptable pour certaines catégories d’investissement en
capital humain.
Par ailleurs, les signaux peuvent être des prédicateurs
imparfaits : le cout d’acquisition du signal diplôme peut
dépendre des capacités de l’individu mais aussi de son
milieu social.
Enfin, l’efficacité productive d’un salarié ne dépend pas
que du diplôme mais dépend de variables multiples (les
aptitudes intellectuelles, verbales, motrices, les savoirs et
savoir faire, la personnalité (savoir etre), l’intérêt
57
professionnel, ect.
Définition:Le capital humain est l'ensemble des
aptitudes, talents, qualifications, expériences accumulés
par un individu et qui déterminent en partie sa capacité à
travailler ou à produire pour lui-même ou pour les autres.
Chapitre 3. La théorie du capital humain
Particularités du capital humain :
Inappropriabilité :le capital humain, contrairement au
capital financier, ne peut devenir propriété d’un tiers
Limitation : le capital humain est limité à l’individu qui
l’incorpore .
Les investissements en capital humain peuvent etre
distingués à la suite de Becker entre ceux réalisés dans le
cadre de l’école (schooling) et ceux réalisés dans le cadre
de l’activité professionnelle (on the job training).
Conséquences sur la relation de travail :
1) Il est risqué pour un employeur d’investir dans le
capital humain car l’employé peut à tout moment
soustraire celui-ci à l’employeur (en allant travailler
ailleurs par exemple).
2) A partir d’un certain âge, un employeur n’aura plus
intérêt à investir dans le capital humain d’un individu.
59
60
1. Le modèle de capital humain de Becker
Les hypothèses du modèle :
-Contrairement à la théorie du signalement, la TCH
suppose que l’acquisition de capital humain va accroitre
sa productivité.
-Il n'existe pas de rigidités sur le marché du travail ni de
pénurie .
-Les individus sont rémunérés à leur productivité
marginale.
-Il n'existe pas de discriminations salariales: deux
individus ayant la même dotation perçoivent le même
salaire.
-Il n'existe pas de limite à l'investissement en capital
humain, hormis celle liée à sa rentabilité.
62
Rendements et couts de l’investissement en formation initiale
2. La formation continue
63
On distingue deux cas selon que la formation continue
est générale ou spécifique.
Si la formation est générale (formation aux outils
bureautiques ou a l’anglais), cette formation peut être
utilisé dans n’importe quelle autre entreprise.
Si l’entreprise finance intégralement une
telle
formation, elle court le risque que l’individu une
fois
formé quitte l’entreprise et aille valoriser son
capital humain ailleurs.
L’entreprise risque donc de perdre son investissement.
On parle de situation de braconnage qui conduit à un
investissement sous optimal en formation continue.
2.1. La formation continue
et le risque de braconnage
66
Considérons deux firmes A et B ayant à choisir entre
deux actions possibles (former ou ne pas former leurs
salariés)
Matrice de braconnage dans la formation continue
Considérons deux firmes A et B ayant à choisir entre
deux actions possibles (former ou ne pas former leurs
salariés)
Matrice de braconnage dans la formation continue
Firme A
Firme B
Forme
Forme
6,6
Forme pas 8,1
Firme B
Forme pas
1,8
2,2
Forme
Firme A
Note :le premier chiffre indique le gain de A et le second celui de B
La stratégie choisie par les deux firmes est de ne pas
former, ce qui correspond à l’équilibre de Nash. On
vérifie que si A forme, B choisit de ne pas former et
profite du braconnage.
Forme pas
Forme
6,6
1,8
Forme pas
8,1
2,2
Note :le premier chiffre indique le gain de A et le second celui de B
La situation qui en résulte est pareto sous optimale
puisqu’une politique de formation permettrait
d’accroitre les gains des deux entreprises (6,6 contre 2,
2).
67
68
Le risque de braconnage sera plus faible si l’on se situe
en concurrence imparfaite :
Si la firme formatrice détient des informations que ne
possèdent pas les firmes concurrentes qu’il s’agisse du
contenu de la formation recue
Si l’hétérogénéité des firmes et de leur processus de
production rend en pratique la formation plus ou moins
transférable (Stevens, 1994 ; Lene, 2005).
Lorsque le marché est non concurrentiel ou moins
concurrentiel, alors la firme peut financer (en partie ou
totalement) la formation continue puisqu’elle risque
moins son de voir son salarié quitter l’entreprise.
En concurrence pure et parfaite, les firmes
investirons donc en formation continue à un niveau qui
serait inférieur au niveau pareto optimal.
La sécurisation de l’investissement formation est un
problème essentiel qui s’il n’est pas résolu peut installer
l’économie dans un équilibre durable de sous formation
(Chapman, 1993).
69
70
Le risque de braconnage sera également plus faible si la
formation est spécifique, (formation pour utiliser une
machine ou un logiciel propre à l’entreprise).
L’entreprise court moins le risque de transférabilité
puisque le capital humain acquis ne peut être utilisé en
dehors de l’entreprise.
2.2 Solutions au problème
de braconnage
71
Selon Becker, devant le risque de braconnage, il est
rationnel pour l’entreprise de laisser le salarié payer
l’intégralité du cout de la formation générale (totalement
transférable) et de le rémunérer à sa productivité
marginale après formation.
Rendements et coûts de la formation continue
Cas A. Formation générale
PM1 W1
Au contraire, l’entreprise pourra financer totalement ou
en partie la formation spécifique (totalement ou en
partie intransférable).
Le partage des couts de la formation est donc le moyen
de se donner mutuellement des garanties.
PM
0
W0
t1
tn
73
74
Rendements et coûts de la formation continue
Cas B. Formation spécifique
PM1
W1
2.3. Intervention de l’état dans la
formation continue
PM0
W0
t1
tn
75
Le fait que les firmes choisissent de sous investir dans la
formation générale peut être sous optimal de façon
générale (au niveau pareto) en raison du dilemme social
posé par le problème de braconnage.
On parle alors de défaillance du marché.
Pour sortir de ce dilemme, et remédier à l’échec du
marché, les interventions de l’état peuvent s’avérées
nécessaires (Booth et Snower, 1996).
Les formes concrètes de l’intervention de l’état dans la
formation continue peuvent en être diverses :
-Mise en place d’une obligation légale de financement de
la formation (droit individuel de formation, DIF)
-Clauses de dédit-formation (légalisées en France) qui ont
pour objet d'exiger d'un salarié ayant bénéficié d'une
formation entièrement financée par l'entreprise, de rester
un certain temps au service de ladite entreprise.
En cas de départ anticipé, il devra verser une somme
forfaitaire fixée à l'avance ou devra rembourser les frais
de formation engagés.
-Mutualisation des financements de la formation (par
exemple au niveau d’une branche)
77
78
3. Les critiques de la théorie du CH sur la
Formation continue
La TCH crédite les agents de puissantes facultés
d’anticipation et d’analyse.
Ils sont supposés capables d’évaluer ex ante et ex post le
taux de rendement des différents investissements en
formation possibles.
En pratique on parvient à estimer les couts directs et
d’opportunité de la formation mais l’évaluation des
recettes se révèle souvent délicate.
Le calcul de la rentabilité ex ante des dépenses de
formation n’est pas une démarche courante.
80
Mesurer le stock de capital humain peut également
s’avérer être une démarche difficile.
En effet, il n’existe pas d’évaluation du capital humain
de même nature et de même qualité que celle qui sont
disponibles pour le capital non humain (patrimoines
financier, ect).
En pratique on va approximer le CH accumulé à la fois à
l’école et au cours de la vie professionnelle par un
ensemble de trois durées (Mincer, 1974) : la durée des
études, durée totale d’activité professionnelle et
ancienneté dans la dernière entreprise.
En outre, le fait de faire des études ne peut pas se
réduire à un seul gain salarial mais il importe également
de considérer le contenu de l’activité professionnelle
ainsi que les conditions de travail.
Par ailleurs, certains individus peuvent également se faire
plaisir en suivant des études qui correspondent à leur
passion ou à leur vocation tout en sachant qu’elle n’offre
guère de débouchés professionnels.
81
82
Enfin, à aptitudes égales, un même investissement en
formation peut représenter un sacrifice inégal d’autant
plus élevé que le niveau du groupe domestique est faible.
Il est connu que la probabilité de faire des études longues
est positivement corrélé avec le niveau de CSP des
parents et que la pauvreté accroit le risque d’échec
scolaire.
Cette situation peut justifier l’intervention de l’état
(octroi de bourses d’études par exemple).
Pour conclure, concernant la formation continue, il est
important de noter que dans la réalité la formation est
un mélange de formation générale et spécifique et qu’il
est difficile de les isoler complètement.
83
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