Fournage Ludovic ; CPGE- ECE 2010-2011 - Lycée Champollion, Grenoble
Fiche de lecture d’un ouvrage "développement durable"
3
Ce changement d’économie et de mentalité exige de nouveaux moyens de mesurer
leur impact sur la société. Ainsi Corinne Lepage propose de changer de système de
comptabilité ; la comptabilité actuelle s’établit bien souvent sur la base du PIB alors que
celui-ci prend parfois en compte des externalités négatives de la croissance, ce qui gonfle
la croissance. On parlerait alors du GPI (Genuine Progress Indicator) qui tient compte de
dix catégories : les crimes et drames familiaux, valeur du travail domestique et volontaire,
amélioration du bien-être, augmentation du temps de loisirs, redistribution,
environnement, dépenses de prévention, consommation durable, infrastructures
publiques et PIB.
Pour « soutenir l’économie soutenable », on a besoin d’un système financier solide,
transformé grâce à un rôle plus grand des banques centrales et donc du retour de l'État
dans l’encadrement des prises de risques, etc. On parle aussi d’un nouveau Bretton
Woods, comme facteur de responsabilisation des États.
Enfin, une reconversion industrielle est souhaitée, impulsée par les administrations,
aidant les entreprises à dépolluer, à réduire les coûts, etc. A terme cela diminuerait les
budgets consacrés à cet objet. Il vaut mieux éduquer à mieux produire plutôt que toujours
réparer ces irresponsabilités. Dans cette reconversion rentre aussi la nécessité d’utiliser
les déchets pour produire :
« La déconstruction, qui se substitue à la démolition, permet de récupérer
tous les matériaux du bâtiment, lesquels représentent 40% du montant total
des déchets » (p. 65).
Les secteurs des énergies renouvelables créent plus d’emplois que ceux qui produisent à
partir des fossiles.
Après cette première partie consacrée au système économique du futur, la deuxième
partie décrit la société de transition qu’il est nécessaire de préparer car les conséquences
sociales d’un bouleversement structurel de l’économie et des mentalités ne peut
s’effectuer sans heurts …
2. La société de transition
Le titre « vivre autrement » est réellement développé dans ce chapitre où les sous
parties sont traitées comme une litanie : produire autrement, se nourrir autrement,
consommer, se déplacer autrement etc.
Dans le contexte actuel de l’épuisement inévitable des ressources non renouvelables,
il est nécessaire de parler d’obligation de changer d’énergie et surtout d’en venir à un
système décentralisé de production d’énergie. Ainsi, Corinne Lepage propose que les
ménages ou les villages produisent au niveau local pour assurer une indépendance par
rapport aux grands fournisseurs. De plus le coût, à long terme, de ces énergies
renouvelables comme l’éolien, le solaire (7 ans avant un retour sur investissement), et la
biomasse (produits naturels recyclés en matière première) ne sont pas élevés et peuvent
même permettre un revenu à ceux qui revendent leur surproduction à EDF. Malgré l’essor
de ces solutions alternatives, on ne peut que regretter la lenteur avec laquelle elles
parviennent jusqu’aux particuliers. Cela est du aux idées reçues (une éolienne plus moche
qu’une centrale nucléaire qui pollue nos rivières ou les plages d’algues bretonnes
provoquées par la pollution ?) mais aussi au blocage des lobbys du nucléaire ainsi que les
incitations à la consommation au-delà des besoins réels des consommateurs en
électricité.
Produire autrement serait un moyen pour en venir au biomimétisme, c'est-à-dire
essayer de reproduire la nature à travers certaines de ses caractéristiques les plus