BANQUE DE LA REPUBLIQUE
DU BURUNDI
Les effets de la politique budgétaire sur la conduite et sur le mécanisme de
transmission de la politique monétaire au Burundi.
Par
Joseph Martin Busogoro
Octobre, 2015
Contenu
0. Introduction. .................................................................................................................................... 4
1. Revue de la littérature et cadre conceptuel .................................................................................... 4
1.1. L’approche néoclassique ......................................................................................................... 5
1.2. L’approche keynésienne .......................................................................................................... 6
2. La politique budgétaire au Burundi ................................................................................................. 7
2.1. Les composantes du budget de l’Etat ..................................................................................... 8
2.2. Les modes de financement des déficits budgétaires ............................................................ 10
2.2.1. Augmentation des impôts et taxes ............................................................................... 10
2.2.2. Emprunt intérieur .......................................................................................................... 10
2.2.3. Emprunt extérieur ......................................................................................................... 12
2.3. Le budget et l’extérieur ......................................................................................................... 13
3. La politique monétaire au Burundi................................................................................................ 14
3.1. Cadre de politique monétaire de la BRB ............................................................................... 15
3.2. Instruments de politique monétaire de la BRB ..................................................................... 16
3.2.1. Réserves obligatoires..................................................................................................... 16
3.2.2. Appels d’offres de liquidité ........................................................................................... 16
3.2.3. Facilité de prêt marginal ................................................................................................ 17
3.3. Performance de la politique monétaire ................................................................................ 17
3.4. Mécanisme de transmission de la politique monétaire de la BRB. ....................................... 19
3.4.1. Le canal de taux d’intérêt. ............................................................................................. 19
3.4.2. Le canal du crédit bancaire. ........................................................................................... 20
3.4.3. Le canal du taux de change. .......................................................................................... 21
4. La nécessité de coordination des politiques budgétaire et monétaire au Burundi ...................... 22
4.1. Cohérence des normes budgétaires et des objectifs monétaires. .................................... 23
4.2. Coordination des instruments monétaires et budgétaires ............................................... 24
5. Vérification empirique de l’interaction entre les politiques monétaire et budgétaire................. 25
5.1. Impact de la politique budgétaire sur la conduite de la politique monétaire. ..................... 25
5.2. Effets de la politique budgétaire sur les canaux de transmission de la politique monétaire.
28
5.2.1. Spécification du modèle ................................................................................................ 28
5.2.2. Données utilisées........................................................................................................... 30
5.2.3. Ordre d’intégration du VAR ........................................................................................... 30
5.2.4. Détermination du nombre de retards du modèle ......................................................... 30
5.2.5. Stabilité du VAR(1) ......................................................................................................... 31
5.2.6. Analyse des fonctions de réponses impulsionnelles ..................................................... 31
6. Conclusion générale ...................................................................................................................... 33
7. Bibliographie .................................................................................................................................. 35
0. Introduction.
Les politiques budgétaire et monétaire ont en commun les atouts d’agir sur la
demande globale. Ce sont des politiques dites de gestion de la demande. La gestion
de la demande globale est aujourd’hui devenue une préoccupation des théoriciens et
des praticiens de la macroéconimie. En effet, il est admis qu’une demande globale
trop élevée crée de l’inflation et qu’une demande trop faible entraîne une cession.
Face à ce dilemme, les gestionnaires des économies doivent s’assurer qu’une
croissance économique forte et stable est garantie. L’action sur l’offre globale ne
pouvant être envisagée que dans le temps, un contrôle permanent et efficace de la
demande globale s’impose pour s’assurer de l’équilibre entre l’offre et la demande.
Pour atteindre cet objectif, les décideurs politiques s’appuient notamment sur les
politiques budgétaire et monétaire. La politique budgétaire jongle entre les dépenses
de l’État (une des injections du circuit économique) et les impôts et les taxes (jouant
le rôle de ponction du circuit économique). La politique monétaire s’exprime, quant à
elle, par le choix de l’offre de monnaie ou du taux d’intérêt. Quoique ces politiques
utilisent des instruments distincts, elles ont des interactions entre elles basées
surtout sur les modes de financement du déficit budgétaire.
Pour analyser les effets de la politique budgétaire sur la conduite et le mécanisme de
transmission de la politique monétaire, les deux sections de ce chapitre examinent
tour à tour la façon dont ces deux les politiques sont conçues et menées.
1. Revue de la littérature et cadre conceptuel
Le développement de la science économique s’est construit de façon séquentielle
selon les problèmes économiques qui surgissent et leurs solutions. Au départ, les
économistes classiques se sont surtout préoccupés des moyens d’éviter les
récessions sans trop s’inquiéter des prix. Avant la crise de 1929, le pouvoir
d’intervenir sur l’économie était confié aux banques centrales qui agissaient sur leurs
taux d’escompte pour influer sur les investissements. Certains auteurs affirmaient
déjà que les cycles économiques constatés étaient d’origine monétaire( Wicksell,
Schumpeter et Keynes dans une certaine mesure). C’était la politique monétaire qui
était privilégiée.
L’apparition de la crise des années 30 est venue prouver que l’économie ne peut pas
s’ajuster par la simple manipulation des taux d’intérêt. C’est alors que les
gouvernements, en s’appuyant sur la pensée de Keynes, décidèrent d’intervenir en
accroissant la dépense publique. Ce fût le début de la politique budgétaire.
Keynes opposait à l’influence des taux d’intérêt sur la demande globale notamment
l’inélasticité-intét de l’investissement. En effet, il avançait que les facteurs
d’incertitude affectant l’efficacité marginale du capital l’emportent en cas de faible
niveau de taux d’intérêt ne permettant pas un arbitrage entre investissement et
placement.
Deux grands courants de pensée et leurs pendants ont dominé les débats. Il s’agit de
l’école des néoclassiques et des keynésiens.
1.1. L’approche néoclassique
Les économistes néoclassiques sont des monétaristes jurés. Ils affirment que
l'augmentation de la quantité de monnaie en circulation dans l'économie n'a aucune
incidence sur l'économie puisque, en situation de plein emploi, les capacités de
production sont pleinement utilisées et l'accroissement de la masse monétaire se
traduira par plus d'inflation. L'intervention de l'État serait inefficace pour relancer
l'activité économique. En effet, les politiques économiques ne servent à rien puisque
c'est le marché qui doit assurer le retour au plein emploi. L'État ne doit intervenir que
pour assurer le fonctionnement correct du marché, c'est-à-dire pour assurer le libre
jeu de la concurrence.
Au sujet de la politique budgétaire, les économistes libéraux considèrent que, dans le
cas d’une politique budgétaire pure : le déficit budgétaire provoquerait un effet
d’éviction, cette éviction d'origine financière revêt un double aspect :
- Un effet direct : cet effet peut jouer lorsque l'encaisse de spéculation
(thésaurisation) est nulle (ce qui correspond dans le modèle IS LM à la zone dite
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