Vrit, langage et limites de la connaissance scientifique

IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE PHILOSOPHIE. ©
Vérité, langage et limites de la connaissance scientifique
Vérité, langage et limites de la connaissance
scientifique
Les limites de la connaissance philosophique
Connaître signifie se rendre compte de quelque chose et pour il faut l'existence
de deux éléments qui s'opposent et qui ont besoin mutuellement l’un de l’autre. Ces
deux éléments entre lesquels on établit la relation cognitive sont le sujet qui connaît et
l'objet connu.
Le sujet qui connaît est tout être qui a la capacité de se rendre compte de
quelque chose, c'est-à-dire, qui a un certain degré de conscience. En ce sens, les
animaux aussi peuvent connaître, mais leut connaissance ne transfère pas les limites de
ce qui est sensible. L'être humain, toutefois, en plus de connaître de manière sensible,
connaissance de choses concrètes qui impressionnent ses sens, comme cette maison,
cette voiture, cet arbre, cette femme qui passe par la rue, peut connaître de manière
abstraite, intellectuelle ou conceptuelle.
Les concepts sont des signes mentaux qui représentent les choses de manière
universelle et abstraite. Ils sont des représentations universelles, parce qu'ils peuvent
être appliqués à chacun des éléments qui appartiennent à une certaine classe. Et ils sont
abstraits, parce qu'ils représentent les choses en se passant de leurs notes exclusivement
individuelles. Ainsi, quand nous parlons de maison, voiture, arbre, femme nous ne nous
référons pas à la réalité individuelle et concrète de certaines maisons, voitures, arbres ou
femmes, mais aux propriétés communes et définitoires de l'organisme particulier de
toutes les choses qui peuvent être identifiées comme maisons, voitures, arbres ou
femmes.
L'objet de la connaissance est tout ce dont nous pouvons nous rendre compte.
D'abord, nous nous rendons compte de nos expériences immédiates et des objets qui les
causent. Mais nous pouvons aussi nous rendre compte d’idées, de jugements, de
croyances… De toutes ces choses nous pouvons nous rendre compte d'une manière
immédiate, sans avoir besoin de recourir à aucun type de raisonnement, ou d'une
manière médiate, en recourant à des connaissances préalablement acquises. Nous
pouvons avoir connaissance immédiate des données que nous fournissent les sens, des
contenus de la mémoire et de l'imagination, de quelques événements intérieurs, de
notre propre moi et de quelques idées et jugements. Des objets physiques nous
connaissons de manière immédiate leurs aspects, ce qu’ils nous montrent ; de ce qui est
au-delà de ces aspects nous pouvons seulement avoir des connaissance médiate.
La philosophie de la connaissance réfléchi sur tous ces sujets en essayant de
découvrir des bases solides sur lesquelles on peut construire des connaissances sûres.
1
mcco
IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE PHILOSOPHIE. ©
Vérité, langage et limites de la connaissance scientifique
1) Utilisations et attitudes devant la vérité
La réflexion sur la vérité naît de la nécessité qu’a l'être humain de trouver des
repères sûrs qui donnent sens et orientation à sa vie.
A) Utilisations du terme vérité
Le terme vérité peut être utilisé dans des contextes différents avec des significations
différentes. Ainsi, par exemple :
dans l'ordre logique la vérité est la cohérence ;
la fausseté, la contradiction ;
Gnoséologie: on la
considère comme
synonyme de théorie de la
connaissance. Elle est
normalement utilisée pour
désigner la théorie de la
connaissance dans
chacune de ses manières.
Épistémologie : est utilisé
pour désigner la théorie de
la connaissance dans le
domaine des sciences.
dans l'ordre épistémologique la vérité est
l'accord de la connaissance avec les faits; la
fausseté, le désaccord ;
dans l'ordre ontologique la vérité est ce qui est,
la fausseté ce qui n'est pas. La vérité est la
présence ou la manifestation de ce qui est en
réalité ;
dans l'ordre moral la vérité est de dire ce qu'on
pense (la sincérité ou la véracité), la fausseté (le
mensonge) dire le contraire de ce qu'on pense
dans l'intention de tromper.
Du point de vue gnoséologique ou épistémologique on peut dire que :
La vérité est une relation de correspondance entre deux pôles qui sont le
sujet connaissant et l'objet connu.
S’il manque un des deux pôles, la vérité devient inintelligible. Le sujet qui
connaît émet un jugement sur quelque chose qui existe indépendamment de l'acte lui-
même de connaître. Considérée en elle-même la vérité est une relation de
correspondance dans laquelle interviennent trois éléments : un sujet qui est
l'entendement en acte de connaître, un objet, qui est ce qui est connu, et la
correspondance qui est l'adéquation de la déclaration avec le fait qu'il énonce. Il ne
s'agit pas d'une égalité entre le sujet et l'objet mais d'une correspondance qui consiste à
dire qu'il existe ce qui existe et qu’il n'existe pas ce qui n'existe pas.
2
mcco
IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE PHILOSOPHIE. ©
Vérité, langage et limites de la connaissance scientifique
B) États de l'esprit en ce qui concerne la vérité
Ignorance, état de l'esprit dans lequel on ne connaît pas le contenu d'un ou plusieurs
jugements. La reconnaissance de l'ignorance joue un rôle positif dans le processus
de la connaissance, elle sert de détonnant pour déchaîner le processus cognitif. Celui
qui ignore qu'il est ignorant ne ressent pas le besoin de savoir.
Erreur. L'erreur est une fausse certitude qui consiste à attribuer à un sujet un
attribut qui ne lui convient pas. On affirme comme vrai ce qui est faux ou comme
faux ce qui est vrai. À différence du mensonge, elle est involontaire.
Doute, état subjectif d’incertitude ou d’indécision entre une déclaration et son
contraire. Ni on affirme ni on refuse la vérité d'un jugement, parce que les raisons
pour et contre ont un poids semblable. Quand le doute gagne l'esprit comme résultat
final d'un processus de décision il se transforme en doute sceptique. Et quand il est
utilisé comme ressource méthodologique pour obtenir un objectif déterminé on
l’appelle doute méthodique.
Opinion, état dans lequel l'esprit accepte un jugement comme vrai, bien qu'il
admette la possibilité d'erreur.
Certitude, état dans lequel l'esprit adhère à la vérité d'un jugement avec une sécurité
totale. C’est une qualité de la connaissance vraie, non une qualité de l'objet
cognoscible. Dans la certitude, l'esprit se sent ferme, sûr et inamovible. Selon le
fondement sur lequel il se base, la certitude peut être :
Métaphysique, quand il se base sur la même essence ou nature des objets. Sa
valeur se fonde sur quelque chose d’absolument nécessaire. La négation du
jugement qui la possède est fausse et contradictoire. Par exemple : l'être est,
le non être n'est pas ; tout ce qui est fait, est fait par un autre ; je pense, donc
je suis.
Physique, quand il se base sur des causes physiques. La certitude physique se
fonde sur les lois physiques et il se réfère à des déclarations sur les faits
concrets régis par des lois que le sujet connaît. Nous sommes sûrs qu'un
morceau de fer laché depuis une certaine hauteur tombe vers le bas, parce
que nous connaissons la loi de la gravité.
Morale, quand il se base sur des principes ou des lois morales. La certitude
morale se base sur des principes qui expriment la manière ordinaire d’agir
des personnes normales. Par exemple : les mères ne haïssent pas leurs fils ;
les personnes justes sont solidaires.
3
mcco
IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE PHILOSOPHIE. ©
Vérité, langage et limites de la connaissance scientifique
"(…) J’ai pensé que je devais rejeter comme absolument faux tout
cela dont on pourrait imaginer le moindre doute, afin de voir si
après cela il ne resterait pas quelque chose dans ma croyance qui
soit indubitable. Ainsi, puisque les sens nous trompent parfois, j'ai
voulu supposer qu'il n'y a rien comme on nous le fait imaginer ; et
puisqu'il y a des hommes qui se trompent en raisonnant, même sur
les plus simples raisons de la géométrie, et commettent des
paralogismes, j’ai pensé que j'étais tellement exposée à me tromper
comme tout autre et je rejetais comme fausses toutes les raisons que
j’avais eues avant comme demosntratives ; et, en fin, en considérant que toutes les
pensées que nous avons quand nous sommes éveillés peuvent aussi venir à nous quand
nous dormons, sans qu'il y ait en ces dernières rien de vrai, j'ai résolu alors de feindre
que toutes les choses qui jusqu'alors étaient entrées dans mon esprit n'étaient pas plus
vraies que les illusions de mes rêves."
René DESCARTES : Discours de la méthode. Quatrième partie.
Activités
1. Quel est l'objectif du doute méthodique cartésien ?
2. Indique les causes du doute qui apparaissent dans le texte.
3. Les causes indiquées sont-elles suffisantes pour mettre en doute toutes les
4. connaissances acquises ?
5. Quelle est la différence entre le doute sceptique et le doute méthodique ?
RENÉ DESCARTES - Biographie
Philosophe et scientifique français, connu comme
CARTESIUS, est né à la Haye (France), en 1596. De famille
bourgeoise, il a étudié dans le collège des jésuites de La
Flèche, dans lequel on suivait la philosophie scolastique, avec
la culture des sciences et spécialement des mathématiques.
À la mort de son père il vend les propriétés de la
famille, dont il obtient un revenu qui lui permet de vivre
modestement. Il s’engage dans l'armée néerlandaise
protestante et une année plus tard dans celle de Bavière,
catholique, avec lequel il prend part à la guerre de Trente Ans. À partir de 1629 il vit en
Hollande, bien qu’il voyage en France et en Angleterre.
Bien que catholique, il partageait les idées de GALILÉE condamnées par l'Église.
Philosophe, mathématicien et homme de science, son oeuvre a eu de grandes
répercussions dans la philosophie et les mathématiques - il a appliqué l'algèbre à la
géométrie -. Il n'a obtenu aucune découverte dans le domaine de la médecine, bien qu'il
soit très intéressé par elle. La reine Christine de Suède, qui souhaitait recevoir des
classes de philosophie, l'appelle à Stockholm, et la dureté du climat lui provoque la mort
en1650.
Entre ses oeuvres on souligne le Discours de la méthode, les Méditations
métaphysiques et Les passions de l'âme.
4
mcco
IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE PHILOSOPHIE. ©
Vérité, langage et limites de la connaissance scientifique
2) Interprétations philosophiques de la vérité
Les interprétations philosophiques de la vérité nous offrent divers visages, ou
mieux, les diverses manières de lui faire face au long de l'histoire.
Nous pouvons interpréter la vérité comme adéquation entre la pensée et la
réalité, comme évidence, comme cohérence et comme perspective.
A) la vérité comme adéquation
La vérité est la conformité ou l'adéquation de la pensée et la réalité. Selon
Aristote : "la vérité est dire de ce qui est qu'il est et de ce qui n'est pas qu'il n'est pas". La
philosophie scolastique du Moyen-âge et Thomas d’Aquin ont suivi concrètement cette
même interprétation. L'adéquation est donnée dans le jugement qui consiste à
affirmer ou à nier un ou plusieurs concepts de quelque chose, ou, d'un point de vue
logique- grammaticale, à affirmer ou à nier un attribut d'un sujet. La maison est
blanche ou les pierres ne sont pas intelligentes sont deux jugements dans lesquels
l'attribut affirme ou nie quelque chose du sujet. Si l'affirmation ou la négation
coïncident avec la réalité elles sont vraies, en cas contraire elles sont fausses. C'est
pourquoi on dit que le jugement est le lieu propre de la vérité.
Au XXº siècle Bertrand Russell y Ludwig Wittgenstein, entre autres auteurs,
défendent la conception de la vérité comme adéquation. Selon Bertrand Russell toute
théorie de la vérité doit remplir trois conditions :
1. On doit admettre qu'il existe la vérité et la fausseté. Vérité et fausseté sont des
concepts corrélatifs.
2. La vérité ou la fausseté sont des propriétés des croyances ou des jugements.
3. La vérité ou la fausseté des croyances dépend de quelque chose d’extérieur à elles-
mêmes.
En partant des hypothèses précédentes, Russell définit la vérité comme la
correspondance entre une croyance et un fait. Selon ses mots "la correspondance avec
un fait constitue la nature de la vérité".
La correspondance entre la croyance ou le jugement et le fait n'est pas une
relation du sujet avec un objet singulier, c'est-à-dire, une relation double, mais une
relation dans laquelle interviennent plusieurs termes (trois, quatre, cinq…) entrelacés
entre eux à un moment précis. Russell donne l'exemple suivant : Otelo croit faussement
que Desdémone aime Casio. Dans cette croyance interviennent quatre termes : Otelo,
Desdémone, aimer et Casio.
Le jugement unit les termes qui sont mis en rapport dans une unité complexe
qu’il appelle le fait correspondant à la croyance. Le fait n'est pas un phénomène simple
mais, comme il est vu dans l'exemple cité, un ensemble de phénomènes entrelacés dans
une relation avec un sens déterminé. Quand le jugement ou la croyance recueille l'unité
complexe du fait, il est alors vrai, dans le cas contraire il est faux.
5
mcco
1 / 16 100%

Vrit, langage et limites de la connaissance scientifique

La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !