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Ce schéma est théorique car les firmes ont des logiques d'implantation différentes selon leur activité.
Si elles maîtrisent toute la chaîne dans les secteurs agroalimentaires ou miniers (Rio Tinto), de
l'approvisionnement à la vente, elles se contentent de délocaliser leur production et de la réimporter après
transformation dans l'industrie à faible valeur ajoutée (Textile, produits électroniques de consommation
courante). Pour les activités plus élaborées, elles cherchent à s’implanter, y compris pour leurs sites de
production, au plus près de leurs marchés (cf. stratégie de Toyota).
L'activité des firmes transnationales génère des flux de toutes natures. L'interconnexion des
établissements des FTN entraîne des flux d'investissements, mais aussi de personnes, d'informations. de
pièces détachées et de produits finis. Ces flux sont à la fois encouragés et contrôlés par les États et les
organisations intergouvernementales, telle que l'OMC [Organisation mondiale du commerce].
Les FTN sont également des acteurs financiers. Leurs investissements directs à l'étranger [IDE]
permettent aux FTN de créer ou de contrôler des filiales à l'étranger. Ces choix d'investissements
déterminent l'insertion des territoires dans la mondialisation. Le rôle des FTN des pays émergents s'accroît,
avec plus d'un quart des IDE émis en 2011.
La montée des transnationales des Suds est la grande nouveauté de la dernière décennie. Si les pays
développés dominent encore largement, les pays des Suds disposent de firmes de plus en plus nombreuses et
influentes, en particulier les grands pays émergents. Dans les mines, l'énergie, l'électronique, les transports
maritimes et la finance, elles partent à la conquête du monde. Ce sont de nouveaux concurrents redoutables
qui transforment les rapports de forces mondiaux.
Un tiers des principales FTN siège désormais dans un pays émergent. Les FTN des pays
émergents se déploient dans tous les secteurs, à l'image de la société pétrolière Sinopec ou du groupe indien
Tata (sidérurgie, construction automobile, télécommunications).
B. Etats et organisations régionales:
1. Les Etats:
Les États ont un rôle paradoxal dans l'épanouissement de la mondialisation. Historiquement, certains
comme les États-Unis, ont favorisé le développement du commerce international sans entrave par la mise en
place de législations nationales ou internationales favorables (cf. rôle clé des EU et des puissances
économiques occidentales dans les négociations du GATT puis de l’OMC pour développer le libre échange).
Cependant, affaiblis par l'essor de la concurrence internationale et l'effacement des frontières
économiques, les États peuvent aussi percevoir la mondialisation comme une menace pour l'emploi sur leur
propre territoire et comme un facteur de remise en cause de l’Etat-providence (retraites, chômage, assurance
maladie) du renforcement de la concurrence à l’échelle mondiale entre des pays n’ayant pas les mêmes
normes sociales ou salariales. Ainsi les Etats peuvent-ils parfois être tentés par la mise en place de politiques
protectionnistes pour éviter les délocalisations, surtout en période de crise.
Afin de trouver leur place dans la mondialisation, les États s'attachent ainsi à développer l'attractivité
de leur territoire et la compétitivité de leur économie (politiques fiscales, aménagements du territoire,
formation...). Mais leurs moyens d'action ont eu tendance à se réduire depuis une trentaine d'années au profit
des échelons inférieurs (collectivités locales : régions, métropoles) et supérieurs (organisations régionales et
internationales, firmes transnationales) .
Il faut toutefois noter que ce sont les pays qui se sont s'appuyés sur la mondialisation pour se
développer qui ont connu les taux de croissance les plus importants ces dernières années. Ce sont les pays
émergents.
Même si leur marge de manœuvre diminue dans une économie mondialisée, les Etats demeurent des
acteurs incontournables, en particulier les plus puissants d'entre eux qui, à l'instar des Etats-Unis, pèsent sur
tout le système. Par leur rôle géopolitique, géoéconomique, social et juridique, les Etats assurent la défense
et la promotion de leurs intérêts. Ils participent, à des degrés variables selon leur puissance, à l'organisation
et à la gestion des relations internationales et à la gouvernance mondiale (ONU, FMI, OMC...).
La montée du terrorisme depuis 2001 et la crise économique de 2008 se sont traduits par un
renforcement de l’action publique et un retour des Etats sur le devant de la scène dans les domaines
sécuritaire (Patriot Act aux EU ; état d’urgence en France) et économique (plans de relance de l’économie,
soutien financier aux entreprises et aux banques, baisse des taux d’intérêt…).