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Une des finalités des accords de Bologne signés en 1999 sur l’enseignement supérieur et la
formation continue, dite réforme LMD (Licence, Master, Doctorat) est d’organiser l’harmonisation
européenne des diplômes et de favoriser le rapprochement entre l’université, les grandes écoles et
le monde professionnel. La réforme LMD permet d’harmoniser les maquettes pédagogiques selon
un modèle unique et un découpage en modules avec l’acquisition de crédits, (ECTS2).
Le principe de la délivrance aux titulaires d’un diplôme d’Etat relevant du domaine de la
santé, d’un grade équivalent au titre universitaire, comme pour d’autres formations
(architectes,…), a été retenu pour plusieurs raisons :
- en France une même formation ne peut pas conduire à la délivrance de deux diplômes
différents, ce qui serait par exemple le cas avec une licence d’infirmier et un diplôme
d’Etat d’infirmier (diplôme d’exercice) ;
- les diplômes de licence et master sont des diplômes obtenus à partir d’un contenu de
formation qui est sous la seule responsabilité des universités, dans le cadre de leur
autonomie pédagogique ; or les formations des professions de santé doivent conserver
un cadrage national, comme l’exigent les diplômes d’exercice des professions
réglementées ;
- l’accès aux formations médicales et à certaines études paramédicales est soumis à un
numerus clausus ou un quota.
Les conditions de formation initiale créent d’emblée une séparation entre les différentes
professions de santé. Les formations proposées aux professions de santé sont marquées par un écart
important en termes de durée (9 à 11 ans après le bac pour les médecins et 3 ans le plus souvent
pour les auxiliaires médicaux) et de nature de l’enseignement dispensé (universitaire avec un
cursus de recherche pour certaines professions, professionnel pour les auxiliaires médicaux et les
sages-femmes sans possibilité d’évolution autre que managériale). Cette organisation singulière ne
reconnaît que très partiellement le besoin en qualifications intermédiaires.
Le cadre légal d’exercice génère le cloisonnement. Dans le système de droit français, une
intervention sur le corps humain, si elle entraîne un dommage, constitue, par principe, une «atteinte
à l'intégrité physique des personnes » au sens du Code pénal. Elle est, à ce titre, punissable, la peine
dépendant de la gravité de l'atteinte. Cela implique en particulier que seule la loi peut autoriser un
professionnel de santé à intervenir sur le corps humain.
La profession médicale, qui est au cœur du système d’organisation des professions de
santé, est définie sur le principe d’une exonération au principe de protection de l’intégrité
corporelle. Cette exonération constitue le « monopole médical ». Les interventions des autres
professionnels de santé sont, pour leur part, conçues comme des dérogations à ce monopole. Pour
les autres professions médicales (sages-femmes et odontologistes), ces dérogations sont autorisées
dans le cadre d’un modèle d’intervention fondé sur les missions qui leur sont imparties. Pour les
auxiliaires médicaux elles sont autorisées dans le cadre des décrets d’actes. Ce cadre juridique
définit en particulier les règles de la responsabilité des professionnels de santé.
Les modes de rémunération des professionnels de santé sont relativement rigides.
L’organisation de l’offre de soins en France est fondée sur deux secteurs, la ville et l’hôpital, et
deux modes d’exercice, l’activité libérale et l’activité salariée, obéissant à des règles de
fonctionnement et de gestion très différentes.
2. Un environnement en mouvement
L’environnement des professions et des professionnels de santé est en mutation permanente
et ces derniers s’y adaptent du mieux possible avec une constance remarquable. Les changements
se sont accélérés dans la dernière décennie et les professionnels de santé sont aujourd’hui
2 European Credit Transfert System : Système Européen d’Unités Capitalisables Transférables.