Technique Instrumentale
39
SPECTRA ANALYSE n° 244 • Mai - Juin 2005
Faisabilité d’un dispositif de tomographie optique de cohérence
« temps-fréquence » temps réel
désignent respec-
tivement les enveloppes temporelles des ondes
et obtenues par transformation
de Fourier de ces deux fonctions; le symbole
représente l’opérateur de convolution sur la va-
riable où le terme désigne un coefficient
issu de la configuration géométrique du montage
dépendant notamment de l’angle défini précé-
demment et de l’angle correspondant à la fré-
quence centrale de la plage spectrale explorée.
Ainsi, comme nous venons de le montrer, le dis-
positif permet de recueillir directement la trace de
corrélation, en amplitude et en phase, des deux si-
gnaux issus de l’interféromètre.
Cette formulation est semblable à celle obtenue
lors de la restitution d’un hologramme dans le ca-
dre de l’holographie spatiale conventionnelle où
l’information de profondeur est codée dans la pha-
se dont l’obtention nécessite, pendant l’enregistre-
ment, la superposition du signal issu de l’objet avec
un signal de référence. Lors de la restitution, alors
que l’hologramme est éclairé par le signal de réfé-
rence, l’information issue de l’objet et enregistrée
dans l’hologramme, est corrélée avec le faisceau de
référence. Dans l’application que nous présentons
ici, nous travaillons sur une dimension temporelle
et non spatiale, mais nous avons conservé l’ana-
logie avec l’holographie conventionnelle, en dési-
gnant la technique présentée sous le vocable d’ho-
lographie temporelle. Une première originalité de
cette méthode réside donc dans la recombinaison
des faisceaux à l’issue de l’interféromètre qui per-
met de s’affranchir de toute modulation sur le bras
de référence et donc d’accéder à une mesure dy-
namique en temps réel d’une trace similaire à celle
fournie par la tomographie optique de cohérence
dans le domaine temporel (TDOCT). Par ailleurs,
l’étude de faisabilité, réalisée avec un laser à colo-
rant accordable en longueur d’onde, a aussi permis
d’enregistrer les informations spectrales, et a ainsi
permis de comparer les possibilités offertes par le
dispositif sous l’aspect temporel et sous l’aspect
spectral. Cette étude a été réalisée à partir de piles
d’interférogrammes ouvrant de nombreux degrés
de liberté dans le traitement des informations re-
cueillies (figure 8).
L’acquisition, pour chaque longueur d’onde de la
plage spectrale explorée, de systèmes de franges
spatiales conduit à la constitution de piles d’inter-
férogrammes intégrant deux dimensions spatiales
et une dimension spectrale comme l’illustre la fi-
gure 8. L’objectif étant d’obtenir une image tridi-
mensionnelle de la surface d’onde après traversée
du milieu sondé, divers modes opératoires sont
possibles pour recueillir l’information pertinente.
En premier lieu, il est possible d’utiliser le dispositif
d’une manière totalement conforme au fonction-
nement de la tomographie optique de cohérence
dans le domaine temporel. Selon cette méthode,
l’échantillon peut être éclairé soit ponctuellement
(imposant alors un double balayage transversal de
la cellule de mesure) soit selon une ligne (permet-
tant alors de profiter pleinement du caractère bidi-
mensionnel de la matrice CCD et évitant ainsi une
direction de balayage transversal). Les différents
systèmes de franges spatiales sont sommés pour
reconstruire les zones de corrélation qui compor-
tent les informations structurelles sur la dimension
longitudinale de l’échantillon. Il est ainsi possible
de reconstruire une coupe longitudinale de l’objet
(voir figure 9 A).
Le deuxième mode opératoire consiste à utiliser le
champ de la caméra pour enregistrer directement
une image bidimensionnelle spatiale et transversa-
le de la cellule de mesure et, pour chaque pixel de
la caméra, recueillir un interférogramme spectral
fournissant l’information de profondeur au point
considéré (localisé par le pixel de la caméra dans
le champ de l’image bidimensionnelle) (voir. figure
9 B). Ces deux approches (que nous nommerons
protocoles 1 et 2 respectivement) consistent donc
à traiter de manière différentes les mêmes piles
d’interférogrammes. Dans les deux cas, et pour
cette étape de faisabilité, il est nécessaire de pro-
Figure 8
Piles d’interférogrammes
Figure 9 A
Premier protocole
opératoire