DOSSIER BIOPHOTONIQUE TECHNIQUE INSTRUMENTALE Gérald Brun, Maxime Jacquot, Isabelle Verrier, Colette Veillas* Biophotonique : faisabilité d’un dispositif de tomographie optique de cohérence « temps-fréquence » temps réel RÉSUMÉ Imagerie L’analyse non invasive et optique (1, 2, 3) des tissus vivants en vue du diagnostic médical, du suivi de traitement thérapeutique in vivo, de l’imagerie fonctionnelle ou structurelle des tissus est aujourd’hui en grande expansion et pleinement complémentaire en regard d’autres techniques d’imagerie médicale conventionnelle telles : la radiologie X, l’échographie ultrasonore ou l’imagerie par Résonance Magnétique Nucléaire (IRMN). L’optique s’avère en effet moins traumatisante pour les tissus que les rayonnements X (en raison de l’absence d’ionisation induite lors de la propagation des ondes lumineuses), plus résolvante que les ondes ultrasonores (en raison des courtes longueurs d’onde mises en jeu, voisines ou inférieures au micromètre) et elle s’appuie sur une instrumentation moins onéreuse que les dispositifs d’IRMN. L’optique présente en outre l’avantage de bénéficier de l’évolution rapide des composants optoélectroniques et d’être compatible avec les technologies d’endoscopie et de fibroscopie, autorisant le déport de la sonde de mesure par rapport à son instrumentation (source, détecteur, unité de stockage et de traitement de l’information). Parmi les techniques aujourd’hui largement étudiées et déjà mises en œuvre par les praticiens, la tomographie optique de cohérence (Optical Coherent Tomography ou OCT ) permet de réaliser des images hautes résolution dans de faibles profondeurs de tissus en utilisant le principe d’une échographie optique consistant à sonder point par point le milieu à analyser et à effectuer un balayage pour obtenir une image en coupe, voire une image tridimensionnelle (4, 5, 6, 7, 8). Bien qu’ayant conduit à des dispositifs de hautes performances, le principe d’analyse par sonde locale associée à un balayage mécanique, s’avère préjudiciable au suivi des dynamiques biologiques et à l’obtention d’une véritable imagerie temps réel. Nous proposons ici de valider la faisabilité d’un système d’analyse reposant sur le principe de la tomographie optique de cohérence, mais susceptible de fournir, en temps réel et avec une résolution latérale et axiale de quelques μm , l’image tridimensionnelle fonctionnelle de tissus biologiques. MOTS CLÉS Tomographie optique de cohérence, interférométrie Spectrale, holographie temporelle I - Position du problème, état de l’art Les techniques OCT reposent sur une analyse échographique des tissus biologiques (figure 1, page suivante). Une impulsion lumineuse, possédant une extension spatiale de quelques micromètres, est envoyée sur le tissu et les différents échos recueillis en réflexion sont porteurs d’informations structurelles sur le milieu de propagation LTSI Laboratoire Traitement du Signal et Instrumentation - UMR CNRS 5516 / Université Jean Monnet Saint-Etienne 10, rue Barrouin – 42100 Saint-Etienne - Tél. : 04 77 91 58 17 – Fax : 04 77 91 57 81 – E-Mail : [email protected] SPECTRA ANALYSE n° 244 • Mai - Juin 2005 35 DOSSIER BIOPHOTONIQUE TECHNIQUE INSTRUMENTALE Δτ de Fourier, la durée des impulsions est inverseΔν ment proportionnelle à la largeur de la bande spectrale de la source (voir figure 3). Ce critère est important puisqu’il conditionne la résolution spaΔz Ainsi pour accéder tiale et axiale du dispositif. à une résolution axiale Δz=1 μm il est nécessaire d’utiliser des impulsions de durée 8 ( ) et donc de metΔτ = Δz/ c = 3 fs (c=3.10 m.s-1) tre en œuvre une source présentant une largeur s p e c t r a l e Δν=1/Δτ = 0,3 GHz ou λ=λo02 u/Δz = 1000 nm (λ0≈ 1μm) De telles sources peuvent aujourd’hui être réalisées par génération de supercontinuum de lumière blanche obtenu à l’aide d’effets non linéaires engendrés dans des fibres optiques à cristal photo- Figure 1 Echographie optique de la rétine réalisée par OCT. (http://eyephoto.ophth.wisc.edu) A) B) C) Signal d'entrée Signal d'entrée Signal d' entrée τ ∝ e0 e0 t t t e0 e0 t t t Milieu à caractériser τ ∝ e0 Trace échographique Milieu à caractériser Trace échographique Milieu à caractériser τ ∝ e0 Trace échographique Figure 2 A) Echographie optique d’un milieu homogène limité par deux faces. Le signal recueilli présente deux échos séparés d’un délai proportionnel à la distance séparant les deux faces. B) Echographie optique d’un milieu stratifié. Le signal recueilli se présente sous la forme d’une distribution d’échos lumineux plus ou moins retardés et affaiblis en fonction de la pénétration de l’impulsion initiale dans le milieu. C) Echographie optique d’un milieu fortement hétérogène.Le milieu est constitué de structures de petites tailles (cellules biologiques par exemple) pouvant induire des déviations (diffusions) multiples des faisceaux à leur traversée de l’échantillon. Le signal recueilli va être fortement étalé en raison des parcours aléatoires des faisceaux dans le milieu. NOTE Les auteurs tiennent à exprimer leur reconnaissance et leurs remerciements à leurs collègues et amis Luc Froehly et Patrick Sandoz du Laboratoire P.M. Duffieux, FEMTO-ST de l’Université de Franche-Comté pour leur collaboration et leurs suggestions avisées. 36 dans lequel a voyagé la lumière. La figure 2 illustre le principe de cette échographie optique sur des exemples de complexité croissante. Compte tenu de la vitesse de propagation de la lumière voisine de 10 dans le vide, il n’est pas possible de discriminer directement les échos issus du milieu biologique en restant compatible avec une exigence de haute résolution spatiale. En effet, à titre d’exemple, le délai séparant les échos réfléchis par deux interfaces distantes de 3 µm est de 10 fs inaccessible par les détecteurs conventionnels. Il est alors nécessaire de recourir à un dispositif permettant d’obtenir indirectement cette mesure par l’intermédiaire de la fonction d’intercorrélation entre une impulsion de référence et le signal issu de l’échantillon à caractériser. Cette fonction est obtenue à partir d’un dispositif interférométrique permettant d’assurer la superposition cohérente des signaux de référence et de mesure. Comme le milieu à analyser doit être sondé par une impulsion lumineuse brève, l’interféromètre est éclairé en lumière large bande spectrale. En effet, en vertu des propriétés de la transformation SPECTRA ANALYSE n° 244 • Mai - Juin 2005 Figure 3 Dualité entre la largeur spectrale de la source et la durée de la vibration émise. nique (voir figure 4, page suivante) éclairées par un laser à impulsions brèves (nano ou pico seconde). Afin de réaliser la corrélation des signaux optiques dans l’interféromètre, il convient de superposer de manière cohérente les vibrations lumineuses issues respectivement du bras de mesure et du bras de référence. Deux approches sont utilisées : les méthodes de type TDOCT (Time Domain Opti- Technique Instrumentale Faisabilité d’un dispositif de tomographie optique de cohérence « temps-fréquence » temps réel A) B) Figure 4 A) Exemple de fibre à cristal photonique. B) Exemple de sources de lumière blanche par génération de supercontinuum. cal Coherent Tomography) et FDOCT (Frequency Domain Optical Coherent Tomography). Les techniques TDOCT permettent un enregistrement direct de la fonction d’intercorrélation optique dans le domaine temporel. Il s’agit de réaliser la superposition cohérente de la trace échographie de mesure avec l’impulsion de référence alors que cette dernière parcourt un trajet optique variable obtenu en modulant mécaniquement le bras de référence de l’interféromètre à l’aide d’un miroir vibrant monté sur une cale piézoélectrique (figure 5). La fonction d’intercorrélation issue de cette mesure est d’autant plus proche du signal échographique recherché que l’impulsion de départ est temporellement étroite (assimilable à une distribution de DIRAC). Les techniques FDOCT permettent d’enregistrer le signal de corrélation dans le domaine spectral. Le dispositif présenté sur la figure 6 est la configuration classique de la tomographie par interférométrie spectrale de type FDOCT. Il s’agit en fait de réaliser la superposition cohérente des deux signaux en les étalant spectralement à l’aide d’un élément dispersif (prisme ou réseau de diffraction). Le signal enregistré correspond à la densité spectrale d’énergie de la fonction d’intercorrélation de l’impulsion de référence et du signal échographique de mesure. Une transformation de Fourier numérique permet de remonter à la fonction d’intercorrélation. Le dispositif dont nous présentons la faisabilité se distingue des autres technologies d’OCT qui viennent d’être décrites par le fait qu’il est susceptible de donner accès, en temps réel (traitement tout optique), à une imagerie tridimensionnelle et à l’information spectroscopique locale (x,y,z) à l’intérieur des tissus. Figure 5 Montage classique d’imagerie par tomographie optique cohérente dans le domaine temporel. Figure 6 Montage classique d’imagerie par tomographie optique cohérente dans le domaine spectral. SPECTRA ANALYSE n° 244 • Mai - Juin 2005 37 DOSSIER BIOPHOTONIQUE TECHNIQUE INSTRUMENTALE II - Objectif de l’étude et principe de la mesure Figure 7 Corrélateur de champ. La méthode que nous proposons, relève de concepts similaires à ceux que nous venons d’exposer et repose sur l’analyse de la réponse impulsionnelle temporelle du milieu sondé. Cette dernière traduit en effet, en amplitude et en phase, la signature du milieu et permet de remonter à des informations structurelles sur ce dernier. Le dispositif de corrélation est un interféromètre de Mach-Zehnder dont la partie terminale assure la recombinaison des faisceaux par l’intermédiaire de deux réseaux de diffraction (figure 7). C’est ce procédé original caractérisée par une amplitude et une phase , les indices et désignent respectivement les phénomènes induits sur le bras de référence ou sur le bras de mesure. En sortie de l’interféromètre, chaque réseau diffracte le faisceau lumineux qu’il reçoit selon un angle régi par la relation de dispersion des réseaux : , expression dans laquelle désigne l’angle d’incidence sur chaque réseau, la fréquence spatiale de chaque réseau et la longueur d’onde de travail. Ainsi pour une fréquence de la plage spectrale explorée, le système recombine les ondes et véhiculées par chacun des deux bras de l’interféromètre en induisant un déphasage supplémentaire dû aux réseaux de diffraction. L’intensité lumineuse, mesurée à la fréquence , peut alors être exprimée par la relation suivante : Expression dans laquelle et désignent respectivement la partie réelle et le complexe conjugué de la quantité complexe . Le déphasage induit par les réseaux prend en compte l’angle de diffraction obtenu pour la fréquence de travail , ainsi que l’angle obtenu pour la fréquence qui correspond à la configuration du montage pour laquelle les deux faisceaux émergeants sont confondus (teinte plate exempte de franges d’interférences). L’intensité lumineuse produit ainsi, pour chaque fréquence de la bande spectrale explorée, un système de franges d’interférences dont la périodicité dépend des valeurs respectives des angles et , c’est-à-dire des valeurs respectives des fréquences et . de recombinaison, qui permet de réaliser la corrélation des champs de référence et de mesure en s’affranchissant de toute modulation mécanique (9, 10, 11). Le signal mesuré se présente sous la forme d’un train d’impulsions exprimant en amplitude et en phase les variations de chemins optiques rencontrées par l’onde lumineuse à sa traversée de l’échantillon. L’information obtenue décrit ainsi la structure longitudinale (dans la direction de propagation du faisceau) de l’échantillon testé et ne nécessite aucun mouvement mécanique dans le dispositif expérimental. Chaque bras de l’interféromètre véhicule une onde de la forme : 38 SPECTRA ANALYSE n° 244 • Mai - Juin 2005 L’éclairement final recueilli par le système d’acquisition, constitué d’une caméra CCD reliée à un système informatique, provient de la superposition cohérente des différents systèmes de franges par sommation sur l’ensemble des fréquences de la plage spectrale , des intensités lumineuses précédemment calculées. Cet éclairement, obtenu instantanément lorsque la source est à large spectre, peut être exprimé sous la forme : Cette relation peut encore être formulée de la manière suivante, en projetant dans un référentiel de coordonnées cartésiennes lié au détecteur : Expression dans laquelle représente un fond gène ; lumineux homoet Technique Instrumentale Faisabilité d’un dispositif de tomographie optique de cohérence « temps-fréquence » temps réel désignent respectivement les enveloppes temporelles des ondes et obtenues par transformation de Fourier de ces deux fonctions; le symbole représente l’opérateur de convolution sur la variable où le terme désigne un coefficient issu de la configuration géométrique du montage dépendant notamment de l’angle défini précédemment et de l’angle correspondant à la fréquence centrale de la plage spectrale explorée. Ainsi, comme nous venons de le montrer, le dispositif permet de recueillir directement la trace de corrélation, en amplitude et en phase, des deux signaux issus de l’interféromètre. Cette formulation est semblable à celle obtenue lors de la restitution d’un hologramme dans le cadre de l’holographie spatiale conventionnelle où l’information de profondeur est codée dans la phase dont l’obtention nécessite, pendant l’enregistrement, la superposition du signal issu de l’objet avec un signal de référence. Lors de la restitution, alors que l’hologramme est éclairé par le signal de référence, l’information issue de l’objet et enregistrée dans l’hologramme, est corrélée avec le faisceau de référence. Dans l’application que nous présentons ici, nous travaillons sur une dimension temporelle et non spatiale, mais nous avons conservé l’analogie avec l’holographie conventionnelle, en désignant la technique présentée sous le vocable d’holographie temporelle. Une première originalité de cette méthode réside donc dans la recombinaison des faisceaux à l’issue de l’interféromètre qui permet de s’affranchir de toute modulation sur le bras de référence et donc d’accéder à une mesure dynamique en temps réel d’une trace similaire à celle fournie par la tomographie optique de cohérence dans le domaine temporel (TDOCT). Par ailleurs, l’étude de faisabilité, réalisée avec un laser à colorant accordable en longueur d’onde, a aussi permis d’enregistrer les informations spectrales, et a ainsi permis de comparer les possibilités offertes par le dispositif sous l’aspect temporel et sous l’aspect spectral. Cette étude a été réalisée à partir de piles d’interférogrammes ouvrant de nombreux degrés de liberté dans le traitement des informations recueillies (figure 8). L’acquisition, pour chaque longueur d’onde de la plage spectrale explorée, de systèmes de franges spatiales conduit à la constitution de piles d’interférogrammes intégrant deux dimensions spatiales et une dimension spectrale comme l’illustre la figure 8. L’objectif étant d’obtenir une image tridimensionnelle de la surface d’onde après traversée du milieu sondé, divers modes opératoires sont possibles pour recueillir l’information pertinente. En premier lieu, il est possible d’utiliser le dispositif d’une manière totalement conforme au fonctionnement de la tomographie optique de cohérence dans le domaine temporel. Selon cette méthode, l’échantillon peut être éclairé soit ponctuellement (imposant alors un double balayage transversal de la cellule de mesure) soit selon une ligne (permettant alors de profiter pleinement du caractère bidimensionnel de la matrice CCD et évitant ainsi une direction de balayage transversal). Les différents systèmes de franges spatiales sont sommés pour reconstruire les zones de corrélation qui comportent les informations structurelles sur la dimension longitudinale de l’échantillon. Il est ainsi possible de reconstruire une coupe longitudinale de l’objet (voir figure 9 A). Le deuxième mode opératoire consiste à utiliser le champ de la caméra pour enregistrer directement une image bidimensionnelle spatiale et transversale de la cellule de mesure et, pour chaque pixel de la caméra, recueillir un interférogramme spectral fournissant l’information de profondeur au point considéré (localisé par le pixel de la caméra dans le champ de l’image bidimensionnelle) (voir. figure 9 B). Ces deux approches (que nous nommerons protocoles 1 et 2 respectivement) consistent donc à traiter de manière différentes les mêmes piles d’interférogrammes. Dans les deux cas, et pour cette étape de faisabilité, il est nécessaire de pro- Figure 9 A Premier protocole opératoire Figure 8 Piles d’interférogrammes SPECTRA ANALYSE n° 244 • Mai - Juin 2005 39 DOSSIER BIOPHOTONIQUE TECHNIQUE INSTRUMENTALE de l’impulsion de départ) dans la direction axiale (longitudinale). L’utilisation de l’ensemble des informations disponibles dans les piles d’interférogrammes permet en outre de remonter à une image tridimensionnelle de l’échantillon de mesure comme l’illustre l’exemple de la figure 11 sur laquelle est reconstituée en 3D une lentille de Fresnel immergée en solution turbide. III - Conclusion et perspectives Figure 9 B céder à un balayage soit spectral, soit spatial, pour obtenir l’intégralité de l’information. La validation expérimentale de cette technique a été effectuée sur des objets de formes simples et connues (empilement de lamelle de verre ou portion de lentille de Fresnel) immergés dans des solutions aqueuses de lait. La concentration des solutions permet de travailler sur des milieux présentant des caractéristiques de diffusion comparables à celles de tissus biologiques peu absorbants (peau par exemple), mais de traiter des objets de géométries simples. La figure 10 illustre les traces Deuxième protocole opératoire. Lames de verre immergées en solution turbide A) Les techniques reposant sur la tomographie optique de cohérence sont aujourd’hui amplement utilisées pour l’imagerie fonctionnelle ou structurelle de tissus vivants notamment dans le domaine de l’ophtalmologie et de la cosmétique. Comme nous l’avons souligné, deux types de dispositifs sont en compétition suivant que l’on traite directement la trace échographique temporelle ou le signal spectral associé. L’une et l’autre de ces techniques nécessitent de sonder l’échantillon point par point (ou ligne par ligne) afin d’obtenir une information tridimensionnelle. Bien que des progrès considérables soient survenus sur l’électronique de détection et de traitement, rendant aujourd’hui les temps d’acquisition acceptables, ces méthodes induisant un balayage, ne peuvent pas fonctionner en temps réel et assurer un suivi des dynamiques biologiques. Le travail présenté dans cet article vise à s’affranchir le plus possible du traitement numéri- B) Trace échographique recueillie Lentille de FRESNEL Direction du faisceau laser Trace échographique recueillie Direction du faisceau laser z z Figure 10 A) Trace échographique d’une coupe longitudinale d’un empilement de lamelles de verre. B) Trace échographique d’une coupe longitudinale de lentille de Fresnel. 40 de corrélation obtenues à la traversée d’un empilement de lamelles de verre et à travers une portion de lentille de Fresnel immergées dans une solution aqueuse de lait opaque à l’œil nu. Ces images peuvent être indifféremment issues de l’un ou l’autre des procédés opératoires décrits précédemment. Les résolutions accessibles sont limitées au micromètre par la tâche de diffraction des optiques utilisées dans les directions transversales de l’image et à une dizaine de micromètres par la largeur spectrale de la source (donc par l’extension spatiale SPECTRA ANALYSE n° 244 • Mai - Juin 2005 que des informations pour s’attacher à explorer une voie d’analyse physique alternative. Cette étude préliminaire a permis de montrer que la redondance d’informations obtenue lorsque l’on peut accéder simultanément à la trace échographique temporelle (technique TDOCT) et à l’information spectrale contenue dans le signal de mesure (FDOCT) peut conduire à l’obtention directe d’une image tridimensionnelle de l’échantillon sondé. Dans les premières analyses que nous venons de décrire, la reconstruction Technique Instrumentale Faisabilité d’un dispositif de tomographie optique de cohérence « temps-fréquence » temps réel Figure 11 3D nécessite encore de procéder soit à un balayage spectral (exploration de la bande spectrale longueur d’onde par longueur d’onde à l’aide du laser à colorant), soit à un balayage spatial de l’échantillon. L’objectif des travaux à venir est de proposer un dispositif permettant d’obtenir simultanément, en lumière blanche, le signal temporel et le signal spectral afin de pouvoir accéder en temps réel aux piles d’interférogrammes décrits ici et donc d’en extraire une image tridimensionnelle et fonctionnelle. L’étude du dispositif final est en cours et devrait faire l’objet d’une prochaine publication scientifique pour en présenter le principe. Image tridimensionnelle d’une lentille de Fresnel. 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