ED 4208
Ces dernières années, on assiste à une aug-
mentation considérable du nombre et de
l’éventail des sources de champs électroma-
gnétiques, utilisées à des fins individuelles,
industrielles et commerciales. Parmi celles-
ci, les écrans de visualisation occupent une
place prépondérante.
Les écrans à tube cathodique émettent des
champs électromagnétiques1de très faible in-
tensité. Ils sont eux-mêmes particulièrement
sensibles à l’influence des champs provenant
d’autres sources d’émission, comme on peut le
constater en observant la déformation ou le
tremblement de l’affichage.
Ils cèdent à présent la place aux nouvelles
rations d’écrans plats qui émettent
encore moins de champs électromag-
tiques et y sont peu sensibles.
Cette fiche fait le point sur la situation.
PRINCIPE
DE FONCTIONNEMENT
DES ÉCRANS
Écrans à tube cathodique
Les écrans à tube cathodique utilisent la
technologie CRT (Cathode Ray Tube). Ils
sont composés d’un tube en verre vide d’air,
dans lequel un canon à électrons émet un
CHAMPS ÉLECTROMAGNÉTIQUES
Septembre 2006
Les écrans de visualisation
1. Les autres types d’émission : rayons X, UV, champs électrostatiques et ultrasons ne sont pas abordés dans cette fiche.
2CHAMPS ÉL ECTROMAGNÉT IQUES ED 4208
faisceau dirigé par un champ électrique vers
un écran tapissé de petits éléments phos -
pho rescents : les luminophores. Lorsqu’un
électron frappe un luminophore, ce dernier
est excité et produit une lumière. Par exem-
ple, le luminophore est exci toutes les
13,33 ms pour une fréquence de balayage de
75 Hz (soit 75 fois par seconde).
Le faisceau d’électrons est dévié horizontale-
ment et verticalement par des bobines de
flexion produisant chacune un champ
magtique. Ces déviations se traduisent
par un balayage de l’écran horizontal (bala -
yage ligne), puis vertical (balayage trame).
Écrans « plats»
Ces écrans affichent les images, non pas par
l’intermédiaire d’un tube cathodique, mais
à l’aide de diodes électroluminescentes,
de cristaux liquides ou de tubes plasma.
RAYONNEMENT
ÉLECTROMAGNÉTIQUE ÉMIS
À proximité des écrans cathodiques, on
mesure des champs électriques et magné-
tiques dans trois gammes de fréquences
différentes:
de 50 à 100 Hz : ils proviennent de la
source d’alimentation, des transformateurs
et des bobines de déflexion verticale;
de 15 à 150 kHz: ils sont produits par les
bobines de déflexion horizontale;
de 20 à 1000 MHz: ils résultent de la pré-
sence des différents circuits électroniques
(les oscillateurs notamment).
Le tableau 1 indique les valeurs typiques,
excessivement faibles, des champs relevés à
0,50 m de la face avant de tels écrans, que
l’on peut comparer avec les valeurs déclen-
chant l’action prescrites par la directive euro-
péenne 2004/40/CE.
SENSIBILITÉ DES ÉCRANS
AUX CHAMPS
ÉLECTROMAGNÉTIQUES
AMBIANTS
Les circuits électroniques des écrans à tube
cathodique sont très sensibles à la présence
de champs électromagnétiques. C’est le cas
en particulier des bobines de déflexion verti-
cale alimentées à la fréquence du secteur
(50 Hz), qui peuvent subir l’interférence dun
champ magnétique extérieur de fréquence
identique, et ce, à partir d’une intensité de
l’ordre du microtesla (1 µT).
La présence de tout équipement électrique
de 50 Hz à proximité d’un écran à tube
cathodique peut affecter son affichage.
Les situations concrètes sont nombreuses:
proximité de locaux électriques abritant des
transformateurs EDF, lignes de distribution
électrique, machines diverses…
Le s champs électromagné tiques
émis par le s écrans d’ordinate ur
( tube cathodique ou écran plat)
sont inférieurs aux valeurs déclen-
chant laction pré conisées par la
Les perturbations de l’affichage d’un écran à
tube cathodique (tremblements, déforma-
tions, ondulations de l’image) indiquent
probablement la psence d’un champ
électromagnétique dans le local. Cependant,
son intensité est souvent plusieurs cen -
taines de fois inférieure aux valeurs déclen-
chant l’action préconisées par la directive
2004/40/CE.
Pistes d’amélioration
Éloignement de l’écran: un déplacement
de quelques dizaines de centimètres peut
suffire.
Changement de la fréquence de balayage
de l’écran: l’adoption d’une fréquence trame
de l’écran supérieure à 50 Hz peut diminuer,
voire supprimer les tremblements de l’affi-
chage.
Réduction du couplage inductif: en rédui-
sant la surface des boucles de masse: voir
les figures 1 et 2 ci-après.
Remplacement des écrans à tube catho-
dique par des écrans plats.
Les écrans plats nutilisant pas de
haute tension ni de bobines de
déflexion ne sont pas perturbés par
le s champs électromagnétique s
Champ
Champ magnétique
Champ électrique
Champ électrique
Gamme
de fréquences
50 – 100 Hz
15 – 150 kHz
15 – 150 kHz
20 – 1 000 MHz
Valeurs typiques
mesurées
inférieures à 0,60 µT
inférieures à 0,20 µT
inférieures à 3 V/m
inférieures à 0,003 V/m
Seuils déclenchant
l’action
250 – 500 µT
30 µT
610 V/m
61 à 95 V/m
Tableau 1. Champs mesurés devant un écran à tube cathodique
pour les différentes gammes de fréquences.
La boucle de masse sétablit entre le blindage du câble reliant l’écran à son unité centrale, et les câbles dalimentation.
Figure 1 Figure 2
3CHAMPS ÉL ECTROMAGNÉT IQUES ED 4208
Directive 2004/40/CE du Parlement
européen et du Conseil du 29 avril 2004
concernant les prescriptions minimales
de sécurité et de santé relatives à l’exposi-
tion des travailleurs aux risques dus
aux agents physiques (champs électro-
magnétiques).
Guide pour l’établissement de limites dexposition
aux champs électriques, magnétiques et électroma-
gnétiques. INRS, ND 2143, 2001.
Autres fiches thématiques de la collec-
tion « Champs électromagnétiques ».
INRS, ED 4200 et suivantes, disponibles
sur le site Internet: www.inrs.fr
Écran de visualisation. Santé et ergonomie. INRS,
ED 924, 2005.
Dossier web « le travail sur écran » :
www.inrs.fr
POUR EN SAVOIR PLUS Auteurs:
Groupe RNI CRAM/INRS
Ch. Bisseriex, CRAM Auvergne
P. Laurent, CRAM Centre-Ouest
Ph. Cabaret, CRAM Languedoc-Roussillon
Ch. Bonnet, CRAM Centre
E. Marteau, CRAM Île-de-France
L. Trébuchet, CRAM Nord-Picardie
A. Becker, Ph. Demaret, J. Herrault, P. Donati
et R. Klein, INRS Lorraine
J.-P. Servent et Y. Ganem, INRS Paris
Contacts:
J. Herrault :INRS 03 83 50 87 94
J.-P. Servent :INRS 01 40 44 31 09
Service prévention CRAM
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