les grandes superficies de multiplication et de production des semences et les méthodes
de sélection classique ?
Qu’en sera-t-if pour les ressources phytogénétiques ?
Une approche intégrée « socio-écotechnologique » est nécessaire pour lutter contre
l’appauvrissement génétique et contribuer efficacement à une gestion équilibrée des
ressources
végétales. En effet, l’utilisation des biotechnologks ne peut se concevoir à
elle seule en dehors d’une stratégie efficace de gestion équilibrée de ces ressources,
dans leurs milieux naturels. Ainsi donc, des programmes de recherches visant à identi-
fier ces phyto-ressources et à définir les meilleures méthodes de leur protection nous
paraissent indispensables avant toute tentative d’utilisation de ces ressources par voie
biotechnologique.
Quel avenir pour l’amélioration des plantes ?
L’amélioration des plantes a toujours eu pour objectif essentiel la création de variétés à
haut rendement ou ayant une caractérisation spécifique comme la
résistance à unç tnala-
die, au stress hydrique. salin, etc. L’utilisation de ces variétés a entraîné dans beaucoup
de cas la disparition de cultivars traditionnels maintenus jusqu’alors en culture. L’intro-
duction de ces variétés dans des régions écogéographiquement défavorables a le plus
souvent montré leur faible valeur adaptative, en relation avec leur forte homogénéité
génotypique. Dans une autre mesure, l’amélioration des plantes devrait à l’avenir viset
l’obtention de variétés présentant une bonne souplesse adaptative, localement perfor-
mantes et fortement intégrées dans l’écosystème (conservation de la biodiversité). Pour
cela, l’intervention d’équipes pluridisciplinaires reste indispensable (généticiens, éco-
logues, physiologistes, botanistes, biochimistes, biométriciens. etc.). Dans une telle
approche, tout programme d’amélioration des plantes reposerait sur la stratégie
suivante :
Identification des ressources phytogénétiques locales
De nombreuses espèces végétales autochtones ont déjà disparu ou sont très menacées.
Dans ce domaine, les statistiques peuvent être trompeuses. En effet, seules sont indi-
quées les espèces ayant fait l’objet d’une étude particulière. Très nombreuses sont les
espèces disparues ou en train de le devenir, mais non recensées dans les prospections
dcjà entreprises, parce que sans intérêt dans les objectifs immédiats. Par ailleurs, des
cultivars traditionnels remarquablement adaptés aux conditions locales de l’environne-
ment [ 11 ont été abandonnés par les paysans et remplacés par des variétés supposées à
haut rendement. L’identification des ressources locales repose essentiellement sur :
- l’étude de la répartition écogéographique des populations naturelles [3] : il s’agit
de l’analyse de la variabilité inter et intra-populations, à travers des critères morpholo-
giques ou/et biochimiques. L’utilisation des marqueurs moléculaires est d’un apport
considérable [7, 8J mais reste liée aux moyens technobiologiques, quelquefois difficiles
à réunir dans des pays comme la Tunisie ;
- la définition des flux géniques par l’examen des caractéristiques du système de
reproduction sexuée, dans les conditions naturelles de pollinisation [2, 51, par les
méthodes de l’analyse génétique classique, moins onéreuses ;
- l’examen des conséquences de l’amélioration « traditionnelle » des plantes par la
prospection et la collecte des cultivars encore disponibles ;
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