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dustrialisation et une perte considérable de compétitivité par rapport à l’industrie
allemande, et que la surévaluation de l’Euro a encore accélérée. Loin de conver-
ger comme les pères de l’Euro en avaient l’ambition, les économies de la zone
ont massivement divergé. La construction même de l’Euro s’est révélée mortifère
pour les pays du sud de la zone, et par extension la France, dont les systèmes pro-
ductifs sont organisés sur un modèle différent du célèbre « modèle allemand »,
avec des exportations très sensibles aux taux de change. La part de la France dans
le marché mondial a ainsi régressé de 5,1% en 2002 à 3,8% aujourd’hui, et la
zone Euro dans son ensemble et sur la dernière décennie a subi une croissance
bien plus lente que celle des Etats-Unis ou de pays européens n’ayant pas adopté
la monnaie unique comme le Royaume-Uni ou la Suède. De sommet de la der-
nière chance en sommet de la dernière chance, la monnaie unique semble vouée
à l’éclatement, et de nombreux économistes ou acteurs financiers l’envisagent
ouvertement. Pour éviter une dissolution sauvage, il y aurait potentiellement une
perspective : la transformation de l’Euro de monnaie unique en monnaie com-
mune. Ce scénario serait à priori préférable à un éclatement sauvage de la zone
Euro et à un retour chaotique aux monnaies nationales. Mais est-il possible ?
L’étude qui suit détaille l’impact sur l’économie de la France – et celle des princi-
paux pays de la zone Euro – de différents scénarios de dissolution de la zone Euro
– procédant de différentes hypothèses de coopération monétaires – et de diffé-
rentes options de politique économique pour la France. Elle envisage également
l’impact de cette dissolution de l’Euro sur le système monétaire international et
examine la possibilité d’une construction d’une monnaie commune après une
phase préalable de retour aux monnaies nationales. Enfin, les auteurs analysent
les conséquences de cette dissolution sur l’industrie européene, sur les institu-
tions monétaires et de coordination macro-économiques européennes, sur le sys-
tème bancaire et financier, et son impact général sur l’économie française.
Sans nécessairement reprendre à son compte l’ensemble des analyses des auteurs,
la Fondation Res Publica remplit sa mission en versant au débat public un tel
document. La Fondation est consciente des fragilités de ce type d’études mais
elles contribuent à éclairer le débat nécessaire sur des questions déterminantes
pour l’avenir de la France et de l’Europe.