En France, l’incidence des infec-
tions de site opératoire (ISO) est
de 1,93% toute chirurgie confondue
et de 2,9 % en chirurgie urologique
en 2000. Cette incidence varie selon
le type d’intervention, elle est de
0,9% pour la chirurgie des organes
génitaux masculins , de 3,5% pour la
chirurgie de l’appareil urinaire, de
4,7 %, pour la chirurgie de la prosta-
te et de 4,9% pour la chirurgie du rein
et du bassinet.
L’infection nosocomiale peut se pro-
pager de manière endogène ou exo-
gène. Dans les infections d’origine
“endogène” le malade s’infecte avec
ses propres germes, à la faveur d’un
acte invasif et/ou en raison d’une fra-
gilité particulière. Dans les infections
d’origine “exogène” les sources de
contamination sont multiples. Il peut
s’agir d’infections croisées, transmi-
ses d’un malade à l’autre par les
mains ou les instruments de travail
du personnel médical ou paramédical
(c’est le mode de transmission le plus
fréquent parmi les infections d’origi-
ne exogène) ; d’infections provo-
quées par les germes du personnel ;
d’infections liées à la contamination
de l’environnement hospitalier (eau,
air, matériel, alimentation...).
On décrit quatre voies de contamina-
tion du site opératoire : la contamina-
tion préopératoire (plaie ouverte,
souillée...), la contamination per opé-
ratoire endogène (flore bactérienne
cutanée du patient), la contamination
per opératoire exogène (mains, maté-
riels, environnement…), la contami-
nation post opératoire (drains, panse-
ments…). La voie de contamination
per opératoire endogène est la plus
fréquente.
Le risque de développer une infection
du site opératoire dépend de facteurs
liés au terrain (le patient) et de fac-
teurs liés aux soins chirurgicaux
(avant, pendant et après l’interven-
tion).
Les 2 mesures qui a ce jour ce sont
montrées les plus efficaces pour la
réduction du risque d’infection du
site opératoire par contamination
endogène per opératoire sont l’anti-
bioprophylaxie et la préparation cuta-
née de l’opéré.
La peau héberge une flore polymicro-
bienne pouvant varier de 100 à
1000000 germes/cm2 (Ex.: abdo-
men-sternum : 100 germes/cm2 , ais-
selle : 100.000 germes/cm2). Le
risque de développer une ISO est
étroitement dépendant du degré de
contamination bactérienne du site
opératoire.
La préparation cutanée a pour objec-
tif d’éliminer le plus possible de
micro-organismes de la zone opéra-
toire.
Elle se définit comme un ensemble
d’actes allant de l’hygiène corporelle
à l’antisepsie du site : le traitement de
la pilosité, la toilette préopératoire, la
désinfection du champ opératoire
Les taux d’infection du site opératoi-
re les plus bas sont observés chez les
patients n’ayant pas eu de dépilation
de la zone opératoire. Chez les
patients dépilés, les taux d’ISO les
plus bas sont observés chez les
patients dépilés le jour même avec
une crème dépilatoire ou par tonte.
La réalisation d’au moins une toilette
préopératoire avec un savon antisep-
tique réduit la flore microbienne au
niveau de la zone opératoire mais
IV. PRÉPARATION CUTANÉE DE
L’OPÉRÉ : ETAT ACTUEL DES
CONNAISSANCES
III. PRÉVENTION DES
INFECTIONS DU SITE
OPÉRATOIRE
II. MODES DE CONTAMINATION
ET FACTEURS DE RISQUES
I. INTRODUCTION
26
DÉCODAGE
Prévention des Infections du Site Opératoire,
Préparation Cutanée de l’Opéré :
État Actuel des Connaissances
N°2 Avril 2004
➢ Dr Hélène Ittah-Desmeulles, Spécialisé en Santé Publique et Hygiène Hospitalière
Service de Santé Publique, Hôpital de la Pitié Salpêtrière - Paris.