Festival
2005
Une de mes amies fait une distinction extrêmement intéressante
entre deux sens du mot patrie : la patrie-lieu et la patrie-temps.
La patrie-lieu, tout le monde sait ce que c’est. Mais la patrie-temps ?
Quelqu’un qui est né en Union Soviétique, pendant la guerre, dans
une ville de province. Quels sont ses souvenirs ? Une petite ville
soviétique de l’après-guerre, c’est un cauchemar du point de vue
d’aujourd’hui. Aucune distraction. Rien à manger. La seule attraction,
c’est un énorme tas d’ordures dans la cour, par-dessus lequel, les
enfants peuvent sauter. De temps en temps, ils tombent dedans.
C’est la seule distraction. Et pourtant, quand je pense à cette époque,
c’est à dire à mon enfance, je la considère comme l’une des plus
heureuses de ma vie. Pourquoi ? Je vais vous répondre. C’est la
patrie-temps. Ça a été mon époque.
Anatoli Smelianski,
Recteur de l’école du Théâtre d’Art de Moscou
TANT QUE LA SITUATION EST CALME,
ON PEUT RACONTER LES PETITES
HISTOIRES DU QUOTIDIEN, ON PEUT
FAIRE DU RÉALISME.
ANATOLI SMELIANSKI
Ma Reine des neiges
Blackland
Telefavela
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