Très vite les élèves ont procédé à des lectures et expliqué pourquoi ils avaient choisi une scène
plutôt qu’une autre. Il était frappant de voir qu’une majorité était tentée par Roberto Zucco, non
pour la langue de l’auteur mais parce que c’était la pièce la plus proche des écritures que les élèves
connaissaient : la seule où il y avait une histoire clairement identifiable. Les élèves ont d’abord été
déconcerté par Music-Hall (« on ne comprend rien à ce que ça raconte, on l’a lu plusieurs fois,
mais on ne comprend toujours rien ), et par Le repas. Ce n’est que progressivement que ces
écritures et cette langue ont fait sens pour eux, et ce grâce au travail de plateau. Les élèves ont
appris à aborder le texte comme une partition musicale (notamment en travaillant des scènes
collectives à partir des textes de Rebotier er Renaude) à interpréter et à travailler la langue comme
une matière (notion de langue organique). Ils se sont intéressés à la forme du langage, aux
caractéristiques du théâtre contemporain : distinction entre figure et personnage, entre partie,
séquence et acte. Ils ont pu voir que la forme donne le sens, que le rythme est à interpréter
(spécificité de la ponctuation, tirets, absence de ponctuation…), particularité de la typographie
(retours à la ligne…). Nous avons procédé à des exercices de profération et à un va-et-vient entre
le texte et la scène sans négliger l’enjeu de chaque scène.
Les spectacles et les actions culturelles : six spectacles vus dans le cadre de
l’enseignement
Dans le cadre du partenariat avec la MC93, Adeline Préaud, chargée des relations avec le public à
la MC93 a présenté la saison aux élèves. Tous ont vu au moins trois spectacles à la MC93 dont :
- Mesure pour mesure de Shakespeare, mis en scène par Jean-Yves Ruf,
- Le corps furieux, mis en scène par Jean-Michel Rabeux. Les élèves ont pu rencontrer le metteur en
scène au lycée après avoir vu le spectacle. Ce dernier a suscité un enthousiasme très fort de la part
des élèves. Il a bouleversé leur conception du théâtre. Huit élèves du groupe ont pris l’initiative
d’aller revoir le spectacle. Jean-Michel est venu pour la troisième année consécutive au lycée. Il
éveille à chaque fois l’intérêt des élèves qui sont toujours captivés par son discours sur le théâtre
(notamment sur la question du corps) et par les échanges qu’ils peuvent avoir avec lui.
- La nuit de l’iguane de Tennessee Williams, mis en scène par Georges Lavaudant.
Les élèves ont également assisté à trois autres spectacles :
- La tragique histoire du nécromancien Hieronimo et de son miroir, création dirigée par Françoise
Rivalland. Théâtre Paris-Villette (dans le cadre d’un partenariat avec le lycée). Ce spectacle a été
préparé par une rencontre en amont avec Lila Destelle, chargée des relations avec le public au
Théâtre Paris-Villette,
- Fantasio de Musset, mis en scène par Denis Podalydès à la Comédie-Française (dans le cadre
d’un partenariat avec le lycée),
- Un si funeste désir, mis en scène par Cédric Orain au Théâtre de la Bastille (dans le cadre du
partenariat avec La Compagnie Jean-Michel Rabeux). Afin de préparer les élèves au spectacle de
Cédric Orain, une action culturelle Tick’art a eu lieu au sein du lycée : « Rêves et cauchemars sur
le plateau », animée par le metteur en scène d’Un si funeste désir. Les élèves ont eu l’occasion de
pratiquer de nouveaux exercices, de lire un conte sur le plateau, de réfléchir à la manière de le dire
pour en faire du théâtre, de participer à des improvisations en racontant ou en évoquant un
cauchemar.
Nombre d’élèves se sont inscrits pour voir d’autres spectacles présentés par Margot Quénéhervé,
chargée des relations avec le public à La Compagnie : il s’agit de spectacles qui se déroulent dans
le cadre du festival TRANS qui a lieu au Théâtre de la Bastille (juin 2009).
Bilan : points forts et points faibles
Les points faibles :