la langue, dans les langues qui constituent cet inconscient structuré comme un langage qui, au demeurant avec
Lacan, devient donc aussi celui du corps, de son rapport à l’espace, de Sade à Freud, pour penser l’acte de
faire l’amour avec ce « prochain ».
Lacan est pionnier, et le travail psychanalytique aujourd’hui fait figure d’explorateur des corps et des langues à
la recherche d’une mise en « nouvelle langue », après Freud, après la Shoah, des individus par eux-mêmes, en
tant qu’ils se constituent librement, sans pour autant nier les avancées scientifiques.
Ainsi, entre ces trois moments de l’ Ethique , nous pensons avoir englobé les trois sphères principales qui
donnent en chacune une définition particulière de ce concept.
Spinoza, dans la figure centrale en offre une conceptualisation qui englobe les deux autres, passive chez
Aristote, active chez Lacan.
Par active, nous entendons la valeur performative du langage qui, en énonçant actualise encore les énergies
des évènements où des personnages qu’il évoque.
Cette notion de performative est très ancienne et est toujours présente dans la praxis au regard de la citation
des grands ou petits prophètes ou des évènements tels la traversée de la mer Rouge en tant que , à nouveau
racontés, ils réactualisent l’événement, sa force énergétique et symbolique, et re-activent, activent encore,
et encore, par la langue, ce que les « premières » paroles ont énoncées. Voire Arad Aham fin XIX° siècle.
Aujourd’hui, quand elle n’est pas associée de manière erronée à la morale dogmatique, l’Ethique est souvent
confondue avec la déontologie.
Or la déontologie, se mesure à l’exigence dûe au respect des règles relatives à la pratique d’une profession au
regard de ces lois d’application : ainsi, on parle de déontologie de la médecine.
Différence entre déontologie et éthique : exemple de la médecine
Mais ici, ce qui nous intéresse, c’est la différence qui existe entre cette déontologie , soumise ou interprétative
des lois d’applications de la médecine et une éthique de la médecine qui viendrait conceptualiser la portée de
celle-ci au regard d’une certaine philosophie du monde.
Aussi, quand par déontologie , il est possible de dire que, les interprétations des lois d’applications médicales
tendent à une réflexion qui, si elle était approfondie et conceptualisée dans le champ de la philosophie, pourrait
alors, et seulement alors, constituer une Ethique de la médecine.
Pour revenir à nos comités d’ éthique, c’est ce que, sur différents points et dans différents domaines , ils sont
chargés de faire.
Cependant , l’éclatement des sciences modernes, leurs catégorisations et leurs spécialisations empêchent
souvent ne seraient-ce que les espaces et les temps de réflexion entre tous, d’exister.
C’est dès lors que ces « comités d’éthique » forment, de manière fragmentaire et variée, un portrait inachevé
et incomplet en son essence de l’ Ethique médicale7.
Les grandes idéologies des totalitarismes ayant quand même sombrer avec eux, la pensée totalitaire n’ose plus
se représenter en tant que telle, comme si elle pouvait en ce début de XXI° siècle englober tous les différents
aspects des savoirs humains et tous les champs de la connaissance à la fois.
Leurs intentions idéalistes, absolutistes, résolutrices et finalistes injectaient au sein même de leurs
raisonnements des réductions drastiques dont la science aujourd’hui ne peut plus se satisfaire.
Les nazis , en axant leurs objectifs sur la criminalité en tant que loi et objectif premier, ont orientées ces
recherches sur les bases d’applications dont nous sommes toujours et encore aujourd’hui témoin : de l’
euthanasie aux hygiènes dites médicales et jusqu’aux électrochocs8 : ce dernier cas est d’ailleurs très
symptômatique puisqu’aujourd’hui, on sait que ces électrochocs ne soignent rien. Par contre , on sait qu’ils
détruisent9. Aussi, une partie dommageable du corps médical, pour certaines raisons économiques, mais
encore pour d’autres «raisons » relatives au pouvoir que ces autorités partagent avec les pouvoirs politiques,
ont « dénommé » les électrochocs « Electro-convulso-thérapie », terme inconnu qui ne peut pas être
directement interprété par le « profane » et qui, cependant , laisse se poursuivre une technique, plus souvent
appliquée encore qu’on ne le croit, y compris en Europe, pour « soigner » les « dépressions adolescentes » :
ici, nous sommes loin de l’ Ethique et même encore loin d’une preuve que viendrait rencontrer ne serait-ce que
la déontologie médicale basique.
Et le procès des médecins nazis n’est pas tout à fait terminé en 2007 : puisque les dérives de la médecine,
7 Claire Ambrosselli « Que sais-je ? L’ éthique médicale » PUF . 1989.
8 Voire l’ ouvrage collectif : « Nazisme, science et médecine » Editions Glyphe . 2006.
9 Voir le rapport remis au Gouvernement du Québec par un comité d’Ethique en 2004.