aquarama #62 I 55
dioxyde de chlore ainsi que l’ozone deviennent plus
intéressants. Les biocides non oxydants (les isothi-
azolinones) sont également utilisés pour le contrôle
microbiologique des circuits de refroidissement.
D’un point de vue budgétaire, leur application indi-
viduelle pour des systèmes plus grands n’est cepen-
dant pas efficace. Par conséquent, un dosage régu-
lier de biocides oxydants va souvent de pair avec
un dosage intermittent de biocides non oxydants,
afin d’améliorer l’effet des biocides. L’effet améli-
oré est illustré dans la figure ci-dessous.
LeGIoNeLLA PNeUMoPHILA
En parlant de la contamination biologique des cir-
cuits de refroidissement, nous parlons également
toujours de la contamination par Legionella pneu-
mophila. Ces bactéries à gram négatif vivent dans
les biofilms des circuits de refroidissement, qui les
relâchent. Les biocides typiques sont incapables
de pénétrer dans les biofilms existants, laissant les
bactéries de la légionelle intactes. Au cas où un
biofilm épais se serait formé, d’importants dosages
de biocides oxydants, une application supplémen-
taire de biodispersants ou un nettoyage chimique
(par exemple à l’aide de peroxyde d’hydrogène)
s’imposent.
Au cours de ces dernières années, plusieurs rap-
ports ont identifié les circuits de refroidissement
industriels comme une source de contamination
par la légionellose parmi les humains. Le risque
d’infection est particulièrement élevé parmi les per-
sonnes ayant un système immunitaire affaibli, les
personnes âgées et les fumeurs. L’exposition à Legi-
onella pneumophila peut provoquer deux maladies :
bIoFoULING DANS LeS cIrcUITS De reFroIDISSeMeNT
Outre la corrosion et la formation de dépôts, le bio-
fouling est parfois un problème majeur dans les cir-
cuits de refroidissement ouverts. L’eau de refroi-
dissement est l’environnement idéal pour toutes
sortes de micro-organismes, notamment les bacté-
ries, les algues et les champignons. L’eau de refroi-
dissement est généralement de pH modéré et offre
un éventail de nutriments indispensables à la survie
et à la reproduction de micro-organismes. En parti-
culier en cas d’une présence d’hydrocarbures, aug-
mentant le Carbone Organique Total (COT) ainsi que
la demande chimique en oxygène (DCO), la crois-
sance microbiologique devient critique. La figure
ci-dessous illustre la corrélation entre la DCO dans
l’eau de refroidissement et l’occurrence du biofou-
ling dans les échangeurs de chaleur.
Étant donné que les algues ont besoin de la lumière
du jour pour la photosynthèse, elles seront unique-
ment présentes dans la tour de refroidissement,
tandis que les bactéries peuvent toutefois se trou-
ver partout dans le circuit de refroidissement. La
contamination biologique est souvent testée à
l’aide de lames gélosées. Néanmoins, les résultats
de cette évaluation ne sont qu’une demi-vérité,
puisque la formation de biofilms n’est pas prise en
compte. Or, l’impact de ces derniers sur l’efficacité
du circuit de refroidissement est encore plus impor-
tant. Le premier problème le plus évident est la
réduction du transfert thermique dans les échan-
geurs de chaleur, mais d’autres problèmes seront
également constatés. En particulier, la corrosion
influencée de manière microbiologique peut avoir
un effet néfaste sur la durée de vie d’un échangeur
de chaleur, étant donné qu’elle provoque une cor-
rosion de type pitting profonde et rapide.
Une mesure standard pour prévenir le biofouling
ainsi que la formation de biofilms, consiste en
l’application de biocides oxydants et non oxydants,
ou la combinaison des deux. Les biocides oxydants
standard les plus populaires dans les circuits de
refroidissement étaient les différents composés
chlorés, notamment le dichlore et l’hypochlorite
de sodium. Dans l’eau de refroidissement, ces com-
posés chlorés produisent de l’acide hypochloreux
(HOCI) et l’ion hypochlorite (ClO–), qui en sont les
substances actives. Cependant, le dosage de bio-
cides à base de chlore (halogènes) est limité dans
plusieurs pays, surtout en Europe. C’est pourquoi
d’autres biocides oxydants, tels le peroxyde, le
Durant plusieurs années, l’ozone a été
utilisé comme biocide dans plusieurs
systèmes de traitement des eaux. Le traite-
ment des eaux usées tout comme de l’eau
potable à l’aide d’ozone se sont répandus
de plus en plus. D’autre part, le contrôle
microbiologique des circuits de refroidis-
sement à l’aide d’ozone ne se voit que très
rarement, malgré l’existence d’un éven-
tail d’expériences positives. Notamment
dans les circuits de refroidissement plus
grands et donc dans les raffineries, Kurita
Europe utilise en effet l’ozone comme
unique biocide.
Le contrôle de la microbiologie dans les circuits de refroidissement
aquarama #62 I 55
DOSSIER
_______
haal meer uit
afvalwater
DOSSIER
_______
micro
biologie
DOSSIER
_______
micro
biologie
u
Fig. 1: L’impact du niveau de DCO sur le biofouling