Avant-Propos
Le commerce international a connu un changement structurel important au cours de la
dernière décennie, notamment en ce qui concerne la multiplication des accords de libre-
échange de nouvelle génération et le lancement des négociations sur les accords des
grandes zones de libre-échange (FTAs), comme l’Accord de Partenariat Trans-pacifique
et Le partenariat transatlantique de commerce et d'investissement également connu
sous le nom de traité de libre-échange transatlantique (TAFTA en anglais).
En juin 2015, l’Afrique a accédé à son tour au Club des Accords des Grandes Zones de
Libre-Echange FTAs. Ainsi, trois grands groupements économiques régionaux africains,
réunis à Sharm-Sheikh du 7 au 10 juin 2015, ont signé un accord pour la création de la
plus grande zone continentale de libre-échange. L’Accord compte parmi ses membres
26 Etats appartenant au Marché Commun de l’Afrique Orientale et Australe
(COMESA), la Communauté Ouest Africaine (EAC) et la Communauté de
Développement d'Afrique Australe (SADC).
Malgré l’adoption d’un Accord International sur la facilitation du commerce en
décembre 2013, l’échec du cycle des négociations de Doha a été déterminant dans
l’évolution structurelle du commerce international, au cours de la dernière décennie.
D’autre part, les exigences de plus en plus draconiennes des pays développés en
matière de concessions, leur volonté affichée d’outrepasser les dispositions de
l’Uruguay Round, les nouvelles mesures multilatérales et les règles contraignantes de
l’OMC, souvent imposées par ces pays, dans l’unique souci d’augmenter leur bien-être,
sont autant de facteurs qui ont contribué au bouleversement des structures du
commerce international. Le contexte géopolitique qui connait des mutations profondes
n’est pas en reste. En effet, face aux pays émergents comme la Chine et les pays du
BRICS, les pays développés ont eu un réflexe tout à fait naturel, celui de protéger leurs
propres intérêts.
Le troisième facteur et non des moindres, concerne la croissance des chaînes de valeurs
au niveau des multinationales qui exigent l’adoption de nouvelles règles commerciales,
après négociations dans le cadre de la nouvelle génération des accords de libre-échange,
comme la politique de la concurrence, les investissements directs étrangers ( IDE ), les
services et la main d’œuvre, l’application des normes et la réduction des barrières non
tarifaires.
Le fonds Monétaire International (FMI) estime que les politiques nationales constituent,
plus que par le passé, des obstacles majeurs au commerce international. On peut citer à
cet égard le non-respect des Droits sur la Propriété Intellectuelle et des Investissements
qui a un impact très négatif sur les chaines de valeurs, car les entreprises qui se risquent
de transférer leurs productions dans d’autres pays, craignent toujours de mettre au
grand jour leurs capitaux à l’échelle planétaire.
Deux facteurs principaux ont motivé certains Etats du Sud à mettre en œuvre des
Accords de Libre Echange, de nouvelle génération : d’une part, la complexité et les
obstacles dus au phénomène du « bol de spaghetti : spaghetti bowl » (interférences
entre les accords régionaux et les règles d’origine) ; d’autre part, l’inefficacité des
Accords Commerciaux Régionaux Sud/Sud. Ces Accords sont souvent handicapés
pour des raisons politiques et économiques, comme les barrières non tarifaires, la
faiblesse des secteurs complémentaires entre les Etats, la fragilité de l’infrastructure de