2
Quentin Hiernaux
Master en philosophie à finalité approfondie : 2013.
Mots-clés : Kripke, logique modale, métaphysique, sémantique, (néo-)essentialisme,
épistémologie, philosophie du langage, référence directe, intuition, désignateur rigide, sciences
du vivant, nomologie (lois de la nature), nécessité physique, mondes possibles, biologie,
taxinomie, classification, systématique, espèce naturelle, ontologie du procès, exobiologie,
cryptozoologie.
Résumé du mémoire. Étude des relations métaphysiques entre la logique modale et la
philosophie des sciences : La logique des noms propres de Saul kripke et ses implications
épistémologiques et nomologiques dans les sciences du vivant
Le point de départ de la réflexion est La logique des noms propres de Saul Kripke. Nous
donnons d’abord une introduction générale au problème de la modalité et à sa reprise par le
courant analytique de la métaphysique dans lequel s’inscrit Kripke. Ensuite, nous détaillons le
sens contemporain du concept de monde possible qui a permis de mener à bien ce projet de
reprise métaphysique, notamment via La logique des noms propres. Une section anticipe les
difficultés soulevées par les enjeux sémantiques et métaphysiques de La logique des noms
propres pour les sciences. Nous insistons sur les principaux points d’accroche avec les sciences
du vivant qui nous occuperont dans le cœur du travail : la définition et classification des espèces
naturelles, l’essentialisme biologique et le statut des lois de la nature (ces questions étant liées
dans notre propos). La fin du chapitre porte plus précisément sur les notions biologiques
importantes des sciences de la classification dont nous aurons besoin pour cerner et tenter de
résoudre les problèmes évoqués.
Le chapitre II est un commentaire assez suivi du corps du livre de Kripke construit autour
de la théorie de la référence directe. Il détaille les différences que l’auteur marque entre
l’aprioricité et la nécessité ; expose ce qu’est le descriptivisme et sa critique ; présente
l’approche causale de la référence ; comment fonctionne un désignateur rigide et quel est son
rôle dans le débat sur l’identité transmondaine. Le rôle de l’intuition chez Kripke est aussi mis en
avant. Le chapitre II se clôt sur des considérations de La Logique des noms propres
spécifiquement relatives à notre problématique puisqu’il s’agit d’introduire la position
essentialiste de Kripke qui porte tant sur les individus que sur les espèces et substances naturelles
aussi étudiées par les sciences.
Enfin, dans le chapitre III, nous disposerons des concepts philosophiques et scientifiques
sur lesquels nous pourrons revenir pour tenter une approche cohérente des problèmes mis en
évidence précédemment. Il s’agira de comprendre comment l’essentialisme peut s’interpréter
selon la philosophie de la biologie, tant au niveau des individus dont la science traite, qu’au
niveau des lois qui les gouvernent. Nous comparerons ainsi le statut épistémique et
métaphysique de plusieurs approches taxinomiques et nomologiques dont l’ontologie du procès.
Pour ce faire, nous aurons recours à des exemples avant de tirer les conclusions plus générales de
notre interprétation.