ATELIER DE PHILOSOPHIE
ANIMÉ PAR ALEXANDRE SCHILD
SAISON 1.2 (2016-2017)
« LA FIN DE LA PHILOSOPHIE » (I)
LA PENSÉE DE KARL MARX ET « LA FIN DE LA PHILOSOPHIE » (II)
INSTRUMENTUM II
1
–––––––––––––
1
À considérer avec la bienveillance due aux chantiers ! Merci de me signaler les erreurs, coquilles etc. !
2
I) ὌΡΓΑΝΟΝ
A) ALPHABET GREC
Majuscule
Minuscule
Romain
Nom
Α
α
a
ἄλφα
alpha
Β
β
b
βῆτα
ta
Γ
γ
g
γάμμα
gamma
Δ
δ
d
δέλτα
delta
Ε
ε
é ou e*
ἒπσιλον
e[é]psilon
Ζ
ζ
z
ζῆτα
ta
Η
η
è
ἤτα
èta
Θ
θ
th
θῆτα
thèta
Ι
ι
i
ἰῶτα
iôta
Κ
κ
k
κάππα
kappa
Λ
λ
l
λάμβδα
lambda
Μ
μ
m
μῦ
mu
Ν
ν
n
νῦ
nu
Χ
ξ
x
ξὶ
xi
Ο
ο
o
ὀμικρόν
omikron
Π
π
p
πῖ
pi
Ρ
ρ
r ou rh**
ῥῶ
rhô
Σ
σ ou ς (“s” final)
s
σῖγμα
sigma
Τ
τ
t
ταῦ
tau
Υ
υ
u ou y***
ὐψιλόν
upsilon
Φ
φ
ph
φῖ
phi
Χ
χ
kh ou ch
χῖ
chi
Ψ
ψ
ps
ψῖ
psi
Ω
ω
ô
ὦμέγα
ôméga
* Spécialement dans les diphtongues. Ainsi, par exemple, dans ἀληθεύειν, qu’il est en effet préférable
de transcrirepar « alètheuein » plutôt que « alèthéuéin ».
** Si surmonté par un « esprit [souffle] rude » : [transcrit par un “h” dit « aspiré »]. Comme dans
« », précisément, ou dans « ητορική [rhètorikè] », par exemple.
*** Ainsi, en caractères romains, φύσις et ψυχή peuvent être transcrits, respectivement, par « phusis »
ou, comme on le fait le plus souvent, par « physis », et par « psuchè » ou « psychè [mais non sans
risque de confusion avec ce qu’en français, entre autres, on entend par « psychè »] ».
3
II) RÉPERTOIRE DES PRINCIPALES CITATIONS (À SUIVRE…)
2
26) MARX et la philosophie 1
[…] avec cette manière de voir les choses telles qu’effectivement elles sont et se sont produites
[en clair : le « matérialisme historique »], […] chaque problème philosophique profond se
dissout tout simplement en un fait empirique.
3
27) MARX : la tâche de la pensée
[…] nous n’anticipons pas le monde dogmatiquement, […] ce n’est qu’à partir de la critique de
l’ancien monde que nous voulons trouver le nouveau. […] La construction de l’avenir et en finir
pour tous les temps n’étant pas notre affaire, ce que nous avons à accomplir présentement n’en
est que plus certain, et j’entends : la critique sans retenue de tout ce qui est établi [die
rücksichtslose Kritik alles Bestehenden], sans retenue également au sens où la critique ne craint
pas ses résultats et tout aussi peu le conflit avec les forces en présence.
4
28) MARX : la méthode dans l’accomplissement de la susdite “tâche de la pensée
1. […] mes résultats ont été obtenus par une analyse complètement empirique fondée sur une
étude critique de l’économie politique.
5
2. […] la façon de procéder dans l’exposition [Darstellungsweise] doit se distinguer
formellement de la façon de procéder dans l’investigation [Forschungsweise]. L’investigation a à
s’approprier la matière dans le détail [sich den Stoff im Detail aneignen], à analyser ses
différentes formes de développement et à détecter leur lien interne. Ce n’est qu’une fois ce
travail accompli que le mouvement effectivement réel peut être exposé d’une manière qui lui
corresponde [entsprechend dargestellt]. Cela dût-il réussir, et la vie de la matière dût-elle alors
trouver à se refléter en miroir [je me permets de souligner et mettre en relief cette attestation du
maintien, jusque dans Le Capital, de la conception de la pensée comme « reflet [Spiegelung] »
6
ou « expression réfléchissante [abspiegelnder Ausdruck] »]
7
idées sur le plan des idées [sich nun
ideell widerspiegeln], qu’il pourrait du coup sembler qu’on ait affaire à une construction a
priori.
8
29) MARX (esquisse préalable de sa « position philosophique fondamentale », ontologie 1)
[…] Le soleil est l’objet de la plante, un objet qui lui est indispensable, qui garantit [bestätigend]
sa vie, comme la plante est objet du soleil en tant qu’extériorisation [Äußerung] des forces du
soleil qui éveillent la vie, des forces objectives constitutives de l’être [von der gegenständlichen
Wesenskräfte] du soleil.
–––––––––––––
2
État aux alentours de la dernière séance de notre Atelier. Nota bene : au fil des séances à venir, et des aléas du
cheminement de notre travail, les citations ultérieures seront insérées dans le présent document, mais après un saut
de page, et cependant numérotation continue des pages.
3
Die deutsche Ideologie, in : MEW, Bd. 3, 1983 (11958) [ci-après DI], p. 43 / L’Idéologie allemande (« Conception
matérialiste et critique du monde. ») 1845-1846, in : Œ III [ci-après IA], p. 1079.
4
Briefe aus den „Deutsch-Französischen Jahrbüchern , in : MEW, Bd. 1, 1970, p. 344 / Une correspondance de 1843,
in : Œ III, p. 343.
5
ÖPM, p. 467 / ÉP, p. 5.
6
Voir Zur Kritik der Hegelschen Rechtsphilosophie. Einleitung [ci-après ZKHR-E], in : MEW, Bd. 1, p. 383 / Pour une
critique de la philosophie du droit de Hegel. Introduction [ci-après PCPDH-I], in : Œ III, pp. 388.
7
Voir, entre autres, ÖPM, p. 575 / ÉP, p. 127 :
[Chez Hegel] l’aliénation de la conscience de soi n’est pas considérée comme l’expression, l’expression se reflétant [sich
abspiegelnder Ausdruck] dans le savoir et la pensée, de l’aliénation effectivement réelle de l’être humain [des menschlichen
Wesens].
8
K. I, p. 27 / C. I, p. 558.
4
Un être [Wesen] qui n’a pas sa nature [Natur] en dehors de lui, n’est pas un être naturel [kein
natürliches Wesen], il ne prend [n’a] pas part [nimmt nicht Teil] à l’être de la nature [am Wesen
der Natur]. Un être qui n’a aucun objet [Gegenstand] en dehors de lui n’est pas un être objectif.
Un être qui n’est pas lui-même objet pour un troisième être [pour un tiers, si l’on veut : für ein
drittes Wesen
9
], n’a aucun être pour objet sien [hat kein Wesen zu seinem Gegenstand], c.-à-d.
qu’il ne se comporte [verhält sich] pas objectivement, son Être n’est rien d’objectif [sein Sein ist
kein gegenständliches
10
].
||XXVII| Un être non objectif [ein ungegenständliches Wesen
11
] est un monstrueux non-être
[ein Unwesen
12
].
Posez un être qui n’est pas lui-même objet et n’a pas plus un objet. Un tel être serait déjà
[erstens
13
] l’être unique, il n’existerait pas d’être en dehors de lui, il existerait solitaire et tout
seul [einsam und allein]. Car aussitôt qu’il y a [es gibt] des objets en dehors de moi, aussitôt que
je ne suis pas tout seul, je suis quelque chose d’autre [ein andres], une autre réalité effective
[Wirklichkeit
14
] que lui, c.-à-d. son objet. Un être qui n’est pas objet d’un autre être suppose donc
qu’aucun être objectif n’existe. Aussitôt que j’ai un objet, cet objet m’a pour objet. Mais un être
non-objectif est un être sans réalité effective [unwirklich], dépourvu de sensibilité [unsinnlich],
c.-à-d. un être seulement imaginé [eingebildet], un être de l’abstraction. Être sensible, c.-à-d. être
effectivement réel, c’est être objet du sens [des Sinns (i. e. de la faculté sensible, de sentir etc.)],
être objet sensible, donc avoir des objets sensibles en dehors de soi, avoir des objets [à portée] de
sa sensiblilité [Sinnlichkeit]. Être sensible, c’est être leidend.
15
30) MARX (esquisse préalable de sa « position philosophique fondamentale », épistémologie 1)
Denken und Sein sind [] zwar unterschieden, aber zugleich in Einheit miteinander.
Pensée et être sont […] à vrai dire différents, mais tout aussi bien en [une] unité l’un avec
l’autre.
16
31) MARX (esquisse préalable de sa « position philosophique fondamentale », épistémologie 2)
La conscience [das Bewußtsein] ne peut jamais être quelque chose d’autre que l’être conscient
[das bewußte Sein], et l’être [das Sein] des hommes, c’est le processus effectivement réel de leur
vie [ihr wirklicher Lebensprozess].
Où Marx résume le développement suivant :
La production des idées, ou représentations, de la conscience, est d’abord immédiatement
imbriquée dans l’activité matérielle et le commerce matériel [materieller Verkehr] des hommes,
elle est le langage de la vie réelle. L’activité de représenter [das Vorstellen], la pensée [Denken],
le commerce spirituel [geistiger Verkehr] des hommes, apparaissent […] comme découlant
directement de leur comportement matériel [als direkter Ausfluß ihres materiellen Verhalten]. Et
il en est de même pour la production spirituelle [geistige Produktion] qui s’expose dans le
–––––––––––––
9
« pour autrui », traduisent inconsidérement, mais à coup sûr intentionnellement (conformément à l’interprétation
“rubelienne” du « jeune Marx » comme promoteur d’« une éthique informulée parce que vécue [!!!] » ), Jean Malaquais et
Claude Orsoni ! Alors que ce que Marx dit n’est ni plus ni moins que ce qui est à proprement parler, c’est : 1) l’objet
qu’est tout étant, 2) l’ensemble des objets hors de lui dont il fait partie sans pour autant être, immédiatement du moins, en
rapport avec tous, et 3) l’objet hors de lui dont il se trouve être lui-me l’objet – « comme la plante est l’objet du soleil »,
par exemple, condition sine qua non de son objectivité à lui !
10
Malaquais et Orsoni : « son existence est immatérielle » !
11
M&O insistent : « un être immatériel » !
12
M&O se contentent de : « un monstre » ! Pour ma part, j’oserais dire, moyennant explications : « un monstre de “non-
étantité” [puisque “non-substanciel”] » !
13
On ne trouve pas de « zweitens » plus loin !
14
M&O se contentent de : « une réalité » !
15
ÖPM, pp. 578-579 / ÉP, pp. 129-131.
16
ÖPM, p. 539 / ÉP, p. 82. Où s’entend l’écho (médiatisé par la conception hégélienne de l’« esprit [Geist] ») du Fragment
III du Poème de Parménide : « τὸ γὰρ αὐτὸ νοεῖν ἐστίν τε καὶ εἶναι [ainsi le même est penser & être]. »
5
langage de la politique, des lois, de la morale, de la religion, de la métaphysique etc., d’un
peuple. Ce sont les hommes qui sont les producteurs de leurs représentations, idées etc., mais les
hommes effectivement réels, opérants [wirkende], tels qu’ils sont conditionnés [bedingt]
17
par un
développement terminé de leurs forces productives et du commerce, jusque dans ses formes
les plus élevées, qui correspond à celles-ci.
18
32) MARX (esquisse préalable de sa « position philosophique fondamentale », épistémologie 3)
L’homme est de l’ordre du soi [selbstisch]. Son œil, son oreille etc. est de l’ordre du soi ;
chacune des forces constitutives de son être a en elle la propriété dêtre de l’ordre du soi [die
Eigenschaft der Selbstigkeit]. Mais c’est pourquoi il est alors tout à fait faux de dire : la
conscience de soi a œil, oreille, force constitutive de l’être. C’est bien plutôt la conscience de soi
qui est une qualité de la nature humaine, de l’œil humain etc., et non pas la nature humaine qui
est une qualité de la conscience de soi.
19
33) MARX (esquisse préalable de sa « position philosophique fondamentale », épistémologie 4)
[Chez Hegel] l’aliénation de la conscience de soi n’est pas considérée comme l’expression,
l’expression se reflétant [sich abspiegelnder Ausdruck] dans le savoir et la pensée, de l’aliénation
effectivement réelle de l’être humain [des menschlichen Wesens].
20
34) MARX (esquisse préalable de sa « position philosophique fondamentale », épistémologie 5)
L’élément
21
de la pensée [das Denken] elle-même, le langage [die Sprache], est de nature
sensible.
22
Marx prend évidemment le contre-pied de la thèse hégélienne selon laquelle la pensée serait
« l’élément » du réel que serait une « idée » initialement suprasensible
23
.
35) MARX (esquisse préalable de sa « position philosophique fondamentale », épistémologie 6)
[…] l’homme a aussi “de la conscience”. Mais […] il ne l’a pas d’emblée, comme une
conscience “pure”. L’ “esprit” a d’emblée sur lui la malédiction d’être “entaché” par la matière,
laquelle survient sous la forme de couches d’air en mouvement, de sons, bref, du langage. Le
langage est donc aussi ancien que la conscience le langage est la conscience effectivement
réelle pratique, qui existe aussi pour d’autres hommes, et qui n’existe qu’alors seulement pour
moi-même aussi ; et le langage ne survient [entsteht], comme la conscience, que du besoin, de
l’indigence qui fait la nécessité du commerce [erst aus dem Bedürfnis, der Notdurft des
Verkehrs] avec d’autres hommes [Biffé dans le manuscrit : « Mon rapport [Verhältnis] avec ce
qui m’entoure [Umgebung (mon « environnement », dit-on aujourd’hui, mais Merleau-Ponty en
parlait encore en termes d’« entourage »)] est ma conscience]. il existe un rapport, il
existe pour moi [je souligne], la bête [das Tier] ne se « rapporte [comporte] » envers rien et [ne
se comporte] en somme pas du tout [„verhält” sich zu Nichts und überhaupt nicht]. Pour la bête,
son rapport [Verhältnis] aux autres n’existe pas en tant que rapport [als Verhältnis]. La
–––––––––––––
17
Au sens, mutatis mutandis, où Kant entend que la pensée humaine serait « bedingt », à savoir : conditionnée, certes, mais
par la « sensibilité [Sinnlichkeit] » en l’occurrence, et cela au sens littéral où il reviendrait à celle-ci de la “doter”, comme le
signale le préfixe be-, des « choses [Dinge] » que, faute de pouvoir les produire elle-même, il ne serait pas en son pouvoir
de connaître que sous cette… condition.
18
DI, p. 26 / IA, p. 1056.
19
ÖPM, p. 575 / ÉP, p. 127.
20
Idem.
21
Au sens où l’eau est l’élément des êtres aquatiques !
22
ÖPM, p. 544 / ÉP, p. 87.
23
Voir avant tout la définition de la logique au § 19 de l’Encyclopédie des sciences philosophiques en abrégé.
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