Nous ´etudions la fonction fqui `a toute g´eod´esique d∈Ω associe la cardinalit´e
de d∩C.
Prenons pour premier ensemble au-dessus de Ω d´efinissant fle sous-graphe de
cette fonction, i.e. :
Y1={(d, n)∈Ω×N,0≤n < f(d)}π1(d, n) = d .
Le deuxi`eme ensemble au-dessus de Ω qui repr´esente ´egalement la fonction fest
l’ensemble Y2des couples (d, c) o`u d∈Ω, c∈C∩d, et o`u l’on pose π2(d, c) = d.
Comme une g´eod´esique dpassant par c∈Cest uniquement d´etermin´ee par la
direction qu’elle a en ce point, on peut identifier Y2avec C×S1et donc en faire
un espace mesurable usuel.
Montrons que si ϕest une bijection de Y1sur Y2telle que π2◦ϕ=π1, elle exhibe
un sous-ensemble non mesurable de l’intervalle [0,1]. Choisissons un irrationel α
et consid´erons le flot Fde pente αsur T2. Associons `a tout x∈T2sa trajectoire
d(x) qui est une g´eod´esique, d(x)∈Ω. On a, en g´en´eral, Cardinalit´e (d(x)∩
C)=+∞. Ainsi l’application x→ϕ(d(x),0) est une injection de l’espace
des trajectoires de Fdans Y2. Or, si l’on munit T2de la mesure de Lebesgue,
l’ergodicit´e du flot Fmontre que toute application mesurable de T2dans un
espace mesurable usuel (comme Y2) qui est constante sur les orbites de F, est
en fait presque partout ´egale `a une constante. Ainsi l’application ci-dessus de
T2dans Y2ne peut ˆetre mesurable.
On voit donc que l’axiome du choix, en donnant la mˆeme cardinalit´e au-dessus de
Ω aux ensembles Y1et Y2simplifie abusivement la situation. Tout en conservant
l’axiome du choix nous d´efinirons une fonction g´en´eralis´ee (`a valeurs enti`eres)
sur Ω comme une classe d’´equivalence d’espaces mesurables Yau-dessus de Ω,
en n’autorisant comme ´equivalence ϕ:Y1→Y2,π2◦ϕ=π1que les applications
mesurables. (La structure mesurable sur Yest suppos´ee usuelle et compatible
avec π:Y→Ω au sens o`u G={(y1, y2), π(y1) = π(y2)}est une partie mesu-
rable de Y×Y.)
Si Fd´esigne une fonction g´en´eralis´ee sur Ω qui est finie, i.e. Card π−1{ω}<
∞,∀ω∈Ω, on voit facilement en munissant Yd’un ordre total mesurable
(en l’identifiant `a [0,1]), que Fest ´equivalente au sous-graphe de la fonction
f(ω) = Card π−1({ω}). Ainsi la distinction ci-dessus n’int´eresse que les fonctions
infinies, on retrouve pour les valeurs finies la notion ordinaire.
(Le passage aux fonctions `a valeurs r´eelles positives se fait de la mˆeme fa¸con en
consid´erant un r´eel α∈[0,+∞] comme la classe de tous les espaces de Lebesgue
de masse totale α.)
Prenons maintenant pour Ω un espace singulier image par l’application pd’un
espace mesurable usuel (X, A). Nous dirons alors qu’une fonction g´en´eralis´ee F
sur Ω est mesurable si le sous-ensemble suivant de X×Yest mesurable :
{(x, y), x ∈X , y ∈Y , p(x) = π(y)}.
Une mesure g´en´eralis´ee sur Ω est alors une r`egle qui attribue `a toute fonction
g´en´eralis´ee F, mesurable, sur Ω un scalaire Λ(F)∈[0,+∞] et v´erifie :
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