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Les intervenants à l'école élémentaire :
un enjeu pour les enseignants et pour l'école ?
1. La part du vécu :
Il se trouve que j'ai été adjoint en 92/93 et 93/94, directeur en 94/95 et 95/96 et que je travaille depuis
auprès d'un Inspecteur de l'Education Nationale.
J'ai donc vécu en quelques années différentes positions par rapport aux intervenants :
• En tant qu'adjoint, l'avantage des intervenants était de me décharger d'une demi-classe (en EPS)
ou de la classe entière (éducation musicale) pour des disciplines ou des activités pour lesquelles je
ne me sentais pas compétent. L'inconvénient était très faible puisqu'il n'y avait pas encore de
convention ou de formalisation à donner à cette collaboration. De plus, ces intervenants étaient
très performants, techniquement et pédagogiquement, ce qui me dispensait de toute tâche de
l'ordre de la "gestion des comportements indésirables". J'avais pris pour principe de profiter de
l'intervenante en éducation musicale pour me former, essentiellement par observation. A cette
époque, l'enseignant pendant ces interventions était, dans les faits, presque toujours présent mais
souvent concentré sur la correction des cahiers…
• En tant que directeur, j'ai dû gérer les emplois du temps de la natation, des langues, de l'éducation
musicale, de études et de la BCD. A cette occasion, j'ai pu constater le volume horaire (29% de
l'emploi du temps des élèves en présence d'intervenants), la difficile gestion des objectifs (le
spectacle de fin d'année était-il vraiment un objectif d'apprentissage ?, jeter un enfant dans l'eau
lui apprend-il à nager ?), des prérogatives (renvoyer un élève dans sa classe pour indiscipline) et
des statuts (qui décide de la forme et du contenu en musique ?). A cette époque, on commençait à
intégrer les intervenants dans le projet d'école, celui de la classe, à les convier aux réunions de
cycles et aux conseils des maîtres… Il fallait donc négocier.
• Ces trois dernières années, j'ai travaillé notamment avec le Conseiller Pédagogique d'EPS chargé
de gérer tout le secteur "intervenants". M'y étant intéressé auparavant et participant à
l'informatisation de la gestion de la circonscription, j'ai pu constater la complexité des textes,
parfois contradictoires, et la lourdeur de cette gestion, essentiellement justifiée par la nécessité de
respecter des règles de sécurité, d'où conventions, agréments, "projets piscine", comptages
multiples, déclarations, dossiers de classes vertes, de sorties, etc…
Une part grandissante de l'emploi du temps de ce Conseiller pédagogique s'est développée autour
de ce suivi ainsi qu'à la prise en compte des implications de cette inflation d'intervenants (calcul
du "poids horaire", négociations avec les structures, rappel des textes concernant les
responsabilités pédagogiques et pénales,…) si bien que les problèmes "urgents de la Rentrée" de
gestion et de réglementation étaient résolus aux vacances d'hiver... Pour autant, le renouvellement