34 N° 315 MAI 2012 • LES CAHIERS TECHNIQUES DU BÂTIMENT
CHANTIER PREMIÈRE MISE EN ŒUVRE
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permis de supprimer tous les rupteurs
de ponts thermiques hormis ceux des balcons.
Seuls quelques ajustements mineurs auront
été nécessaires afin de répondre correctement
à la réglementation thermique. En effet, alors
que les rupteurs de pont thermique présen-
tent un coefficient de transmission linéaire ψ
de 0,28 W/m.k, le béton Thermedia 0.6 affiche
un ψ de 0,6 W/m.k. Pour compenser cette dif-
férence, la porte d’entrée du bâtiment prévue
initialement avec une résistance thermique
de 4,8 m².K/W et un simple vitrage, a été rem-
placée par une porte au R de 5,8 m².K/W.
Gain de temps sur chantier
Cette simple modification a permis de corriger
l’écart de déperdition thermique générée par
le changement et de retrouver le Ubat origi-
nal, inférieur de 20 % à l’Ubat de référence
(0,644 W/m².K), les logements étant conçus
pour correspondre à la norme THPE.
Le système d’isolation par l’intérieur prévu à
l’origine n’a donc pas eu besoin d’être modifié.
Ainsi, le voile de béton de 18 cm d’épaisseur
est doublé d’un complexe 10+1 (10 cm de PSE
sous une plaque de plâtre) au R de 4,8 m².K/W.
En revanche, l’utilisation du Thermedia 0.6 a eu
un impact non-négligeable sur le déroulement
du chantier, puisqu’il a apporté gain de temps
et gain de productivité. S’il est innovant par
ses performances thermiques, il n’en reste pas
moins un béton fluide prêt à l’emploi, à mise
en œuvre traditionnelle. Le fait de remplacer
les rupteurs thermiques par ce béton aura fait
gagner une cinquantaine d’heures de travail par
plancher, soit environ 200 heures sur le temps
total de chantier. Un intérêt indéniable pour les
modes constructifs à isolation thermique par
l’intérieur, qui représentent aujourd’hui 90%
des logements collectifs construits en France.
Autre avantage, son faible poids, qui permet
la réalisation de façades légères, et donc la
réduction des dimensions des fondations et
armatures. N’ayant pu être mis à profit à Avrillé
à cause de l’élection tardive de la solution, cet
aspect sera à prendre en compte pour de pro-
chains chantiers.
o
M.P.
NATURE DU CHANTIER Logements
collectifs, Avrillé (49)
MAÎTRISE D’OUVRAGE
LogiOuest (49)
MAÎTRISE D’ŒUVRE Cabinet Rolland
et associés (62)
ENTREPRISES GO SARL Bonnel (49)
BUREAU D’ÉTUDES TECHNIQUES
BET AB Ingénierie (49)
A Les porte-à-faux des façades ont décidé l’entreprise
Bonnel à avoir recours au Thermedia 0.6. Une solution
qui a permis d’éviter la pose délicate des rupteurs et
d’accélérer le chantier. (Doc. M.P.)
B Fabriqué en centrale, le Thermedia 0.6 est livré sur
chantier prêt à l’emploi et ne demande pas d’adaptation
des méthodes constructives. Fluide, il se coule et se
vibre comme un béton classique. (Doc. H-A Ségalen/Lafarge.)
C 160 m3 de béton isolant Thermedia 0.6 ont été
utilisés pour les voiles de façade du chantier. Murs de
refends et dalles ont été réalisés en béton classique ou
Agilia de Lafarge. (Doc. H-A Ségalen/Lafarge.)
L’EXPERT RENAUD BONNEL, gérant de l’entreprise Bonnel
« Une solution intéressante se substituant aux rupteurs »
« Avec l’arrivée de la RT 2012 et du BBC,
les contraintes liées aux rupteurs de
ponts thermiques se sont multipliées.
Avant, nous n’en posions que sur les
balcons. Désormais, tous les linéaires
de voiles et de planchers sont concernés.
En raison des porte-à-faux présents sur
les trois bâtiments (A, B et C) de ce
projet, la mise en œuvre des rupteurs
s’avérait compliquée, avec des phases de
coulage et de reprise de béton délicates.
Le Thermedia, arrivé sur le marché en
juillet 2011, nous a paru très intéressant
pour nous affranchir des rupteurs sur ce
chantier. Mais le timing était très serré.
Le chantier étant déjà en phase de
démarrage, la solution n’a pu être validée
que pour le bâtiment A. En effet, ce
dernier a juste nécessité un changement
de porte d’entrée, alors que pour les
bâtiments B et C, le BET demandait la
modification du système d’ITI, afin de
corriger l’écart de déperdition thermique
et retrouver un Ubat réglementaire. Le
manque de temps nous a empêchés de
trouver d’autres solutions d’ajustement.
Mais ce temps a été largement gagné
sur la construction du bâtiment A,
qui avance plus vite que celle
des bâtiments B et C. »
A
B C