Enforce : Faire
respecter l’interdiction
en faveur du tabac,
de la promotion et du
parrainage
Il faut interdire toute forme
de publicité et de promotion
indirectes
Il faut interdire toute forme de publicité, de promotion et de
parrainage indirects, à savoir :
●le parrainage de concerts et de manifestations culturelles et
sportives
●l’utilisation de produits autres que le tabac pour promouvoir
des marques ou des sociétés productrices de tabac
●le recours à des personnes célèbres pour cautionner le
produit.
Des mesures doivent aussi être instaurées pour restreindre
fortement la présence du tabac dans les médias de
divertissement, comme les films ou la télévision.
Les fabricants de tabac investissent dans des stratégies
sophistiquées pour promouvoir leur marque. Dans bon nombre
de pays à revenu faible ou intermédiaire, plus du tiers des
jeunes gens possèdent un objet portant le logo d’une marque
de cigarettes. Interdire les marques de cigarettes sur les
vêtements et autres articles peut contrecarrer cette technique
redoutable.
Il importe aussi d’interdire la distribution de cadeaux
publicitaires portant sur des produits du tabac et produits
connexes.
Les fabricants de tabac se lancent souvent dans des activités
qu’ils classent dans la rubrique « responsabilité sociale
d’entreprise » (RSE), lesquelles comprennent le parrainage
de recherches, d’associations caritatives et de projets
communautaires. La RSE vise aussi à améliorer l’image des
sociétés productrices de tabac en les présentant comme
des intervenants économiques socialement acceptables et à
persuader les pouvoirs publics de ne pas mettre en œuvre de
politiques susceptibles de faire chuter les ventes de tabac. Les
interdictions frappant cette forme d’activité promotionnelle
constituent un autre volet important d’une lutte antitabac
globale.
Les interdictions partielles
sont inefficaces
Les interdictions partielles n’ont que
peu ou pas d’effets car l’industrie se
contente de réorienter ses ressources vers
d’autres formes de publicité, promotion et
parrainage.
Par exemple, si la publicité radiophonique et télévisée est la
seule à être interdite, d’autres modes de marketing (journaux et
revues, panneaux d’affichage, points de vente et Internet) vont
proliférer.
Si la publicité directe est interdite, le parrainage de manifesta-
tions appréciées par les jeunes – courses, sports et festivals de
musique – peut très bien prendre de l’ampleur. Il arrive souvent
que des interdictions partielles ne réussissent pas à englober
toutes les formes de promotion indirecte ou parallèle.
Il faut mettre en œuvre
des interdictions efficaces
Les responsables de l’élaboration des politiques devraient
proclamer l’interdiction de la publicité, de la promotion et du
parrainage bien avant sa mise en œuvre. Cela laisserait aux
médias et autres secteurs d’activité le temps de trouver de
nouveaux annonceurs et bailleurs de fonds.
Les interdictions globales portant sur la
publicité, la promotion et le parrainage
doivent être régulièrement actualisées
de façon à tenir compte des innovations
en matière de tactiques industrielles et
de technologies médiatiques.
Les textes législatifs ne doivent pas citer la liste de toutes les
activités interdites de façon à pouvoir anticiper l’évolution
des technologies et tactiques de marketing. Les exemples de
publicité, promotion et parrainage interdits peuvent illustrer
les textes pour autant qu’il soit indiqué clairement qu’ils ont
uniquement valeur d’exemple.
Suivi et contrôle de l’application
des mesures d’interdiction sont
des points essentiels
Les activités de publicité, de promotion et de parrainage menées
par l’industrie du tabac doivent être surveillées de façon à faire
respecter les interdictions en vigueur.
Le suivi doit englober les moyens de communication et de
marketing traditionnels ainsi que les stratégies nouvelles.
Il importe aussi d’intégrer les nouvelles technologies et
tendances sociales dans les programmes de suivi et de contrôle
– communication par SMS, chats et boîtes de nuit underground
– qui se font connaître par le bouche à oreille.
La législation doit être solide
L’industrie du tabac fait souvent valoir qu’il n’est pas
nécessaire d’interdire formellement la publicité, la promotion
et le parrainage et que des codes de conduite volontaire et
d’autoréglementation suffisent. Or, les accords ou codes
volontaires sont inopérants car non exécutoires. En outre,
les codes volontaires ne visent pas les buralistes et, par
conséquent, ne parviennent pas à empêcher la publicité ni
l’exposition des produits sur le point de vente, lesquelles
figurent parmi les formes de marketing les plus courantes et les
plus insidieuses.
Pour interdire la publicité, la promotion
et le parrainage du tabac, les pouvoirs
publics devraient s’appuyer sur des textes
rédigés avec soin et appliqués à la lettre.
L’industrie est de plus en plus offensive dans sa manière
de contourner les interdits frappant les activités de
commercialisation dans le but de réduire le tabagisme.
Les sanctions pécuniaires doivent être lourdes. Les fabricants
de tabac sont souvent disposés à s’acquitter d’amendes
relativement modiques au regard du surcroît d’activité généré
par la commercialisation de leurs produits.
Il faut déjouer l’opposition
de l’industrie
L’industrie du tabac s’oppose vigoureusement aux interdictions
qui frappent la publicité, la promotion et le parrainage car elles
sont très efficaces pour réduire la consommation de tabac.
Les fabricants font aussi valoir que les interdictions restreignent
leurs droits de s’exprimer librement, y compris celui de
promouvoir un produit licite.
Ces revendications peuvent être neutralisées comme suit :
●Affirmer que les gouvernements ont le droit et le devoir de
protéger la santé et les droits des citoyens.
●Souligner le fait que bon nombre de gouvernements
interdisent ou restreignent la publicité relative à d’autres
produits licites, comme les armes à feu et les médicaments,
dans le cadre des lois sur la protection du consommateur.
●Insister sur le préjudice sanitaire et économique causé par le
tabac.
●Appeler l’attention sur le lien de cause à effet qui existe
entre la publicité, la promotion et le parrainage du tabac et
l’accroissement général de la consommation de tabac chez
les jeunes et du nombre de jeunes qui commencent à fumer.
Le droit qu’ont les populations de vivre
à l’abri des préjudices causés par une
addiction l’emporte sur les intérêts
financiers de l’industrie du tabac.
Publicité pour le tabac en Malaisie.
© ACS/CTFK/FCA/2008
Panneau publicitaire en Colombie : exemple de campagne de
prévention contreproductive, organisée selon le principe de
« responsabilité sociale de l’entreprise ».
© ACS/CTFK/FCA/2006
Fête parrainée par la marque de cigarettes Surya, au Népal.
© ACS/CTFK/FCA/2006
Exemple de marketing de cigarettes au point de vente
dans un kiosque au Bangladesh.
© ACS/CTFK/FCA/2008