Intel, Bombardier et les obligations
3 septembre 2004
Paul Dontigny jr., Investissements PDJ
Les contradictions abondent dans les marchés ces jours-ci. La logique semble
aussi absente que le volume de transactions qui a été très faible cet été,
notamment au mois d’août. En fait, il n’y a pas seulement absence de logique,
mais il semble y avoir énormément de confusion. C’est là le point commun entre
Intel, Bombardier et les obligations (taux d’intérêt). Je veux aujourd’hui vous
illustrer l’étendue de la confusion et tenter de trouver des règles de base qui
permettraient d’agir intelligemment dans cet environnement.
Intel
Prenons d’abord l’exemple d’Intel. La compagnie a annoncé hier soir qu’elle
coupait ses prévisions de ventes et de bénéfices pour le prochain trimestre. Pas
pour les dix prochaines années, mais pour le prochain trimestre. La réaction du
titre fut instantanée et similaire à celle de la mi-juillet lorsqu’Intel avait annoncé
que ses bénéfices avaient doublé. Le titre avait alors perdu 12% en 2 jours et
hier soir il a chuté de plus de 7% en quelques minutes. Intel est un des titres les
plus connus des marchés mondiaux. Comment les gestionnaires et analystes
peuvent-ils être surpris deux fois en deux mois à raison de changements
instantanés de 10% de la valeur boursière de ce leader mondial ?
Bombardier
L’équivalent canadien est certes Bombardier. Oublions un instant la compagnie
et ses produits pour focaliser uniquement sur sa valeur boursière depuis 2 ans.
Le titre était à près de 7$ en janvier 2003 et a chuté à autour de 2,80$ en mai
2003. Quel événement économique peut justifier qu’une compagnie de cette
envergure chute de plus de moitié aussi rapidement ? Et si cette baisse était
ustifiée, comment expliquer alors que le titre ait rebondi à presque 7,00$ en
mars 2004, moins d’un an plus tard ?
C’est peut-être que les investisseurs ont finalement compris la valeur réelle de la
compagnie et qu’après des analyses censées, ils ont rétabli la véritable valeur
de la compagnie ? Pas si on en croit la suite … le titre vient en moins de 6 mois
de reperdre 60% de sa valeur boursière. Est-ce que les ventes de Bombardier
ont doublé, puis tombé de 50% puis redoublé pour enfin retomber de 60% ?
Non. Comment expliquer ces mouvements ? Les analystes avaient-ils réussi à prévoir ces mouvements
de prix, ou ont-ils simplement réagi aux mouvements après le fait ?
utant de questions sans
éponse claire ni logique. On ne parle pas ici d’une petite compagnie inconnue
manipulée par deux ou trois escrocs spéculateurs. Il s’agit d’une des plus grandes et respectées
entreprises canadiennes. On pouvait dire la même chose de Nortel et de plusieurs compagnies
américaines qui ont été tout aussi volatiles en bourse sans grand changement économique apparent.
C’est là une de mes premières observations significatives : les prix en bourse semblent fluctuer plus
violemment que ce qui est justifié par les changements économiques annoncés.
Obligations
Passons maintenant à l’exemple des obligations. Depuis le début de juin, le prix des obligations
américaines de 30 ans a grimpé d’environ 10%. C’est le gain en capital que vous auriez fait en achetant
au début de juin et en vendant cette semaine. La plupart des gens ne réalisent pas que l’on peut faire
d’aussi forts et aussi rapides gains avec les obligations. Peu de médias passent beaucoup de temps à
couvrir le marché obligataire et avec raison, car les auditeurs ou lecteurs « trouveraient ça pas mal plate
». Parlez d’actions par contre et l’intérêt de tous est soulevé rapidement.
Pour ceux qui suivent de plus près les développements des marchés obligataires, les commentaires les
plus courants au cours de l’année ont été que « les taux d’intérêt sont au plus bas depuis 50 ans et
doivent absolument remonter ». On a même annoncé que Bill Gross, le plus grand gestionnaire
d’obligations au monde (le Buffett des obligations) avait liquidé les obligations à long terme de plusieurs
portefeuilles, incluant son portefeuille personnel. Ces faits ont été largement publicisés dans la première
moitié de l’année pour supporter la thèse inflationniste voulant que les taux avaient atteint un plancher. «
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