2. Modélisation compacte
Le FinFET est constitué d’une grande épaisseur
d’oxyde de 50 nm sous la grille supérieur, et d’une
épaisseur d’oxyde de 1,5 nm pour les deux grilles
latérales. La section horizontale du FinFET est très
similaire à la structure d’un MOSFET double grille
conventionnel. Cela est particulièrement vrai pour les
FinFETs très étroits qui ont une hauteur H
Si
supérieure à
50 nm. La perte de contrôle électrostatique du canal par
l’influence combinée des grilles latérales et de la grille
supérieure aux angles supérieurs du canal, dit « effets de
coin », peut être négligée. Ainsi le cœur physique du
modèle compact de FinFET peut être dérivé de celui d’un
modèle de MOSFET double grille symétrique [5, 8, 9]. Le
cœur du modèle est basé sur le modèle canal long, dont
l’équation fondamentale du courant de drain est rappelée
ci-dessous en utilisant une normalisation des grandeurs
électriques, telle que détaillée dans [5]
2
2
2 ln 1 with
2
mD
mS
q
m m m
q
i q q q
αα
α
=− + ⋅ + ⋅ − ⋅ =
où i est le courant normalisé, q
m
la densité de charge
mobile normalisée, C
ox
la capacité d’oxyde de grille par
unité de surface et C
Si
la capacité du film de silicium par
unité de surface.
2.1 Modélisation des effets canaux courts
Pour les plus courts canaux, la réduction de leur
longueur produit, pour une largeur W
Si
donnée, une
modification de la tension de seuil. Cette dégradation est
accentuée par l’effet dit d’"abaissement de la barrière
induite par le drain" (DIBL) qui provient de l’influence de
la tension de drain sur la barrière de potentiel du canal.
Par le tracé du profil de potentiel du canal, de la source au
drain, la Figure 2 montre l’influence de la longueur du
canal et de la tension source-drain sur la barrière de
potentiel du transistor. Une bonne approximation du
courant de drain en inversion volumique est de considérer
uniquement la diffusion des porteurs libres, de la source
vers le drain, qui dépend de la barrière de potentiel. Dans
le cas des canaux courts, le profil de potentiel le long du
canal n’est plus plat, même s’il n’y a pas de tension
source-drain appliquée. Les profils de potentiel des
jonctions source/canal et drain/canal deviennent
prédominantes. L’approximation du canal graduel ne peut
donc plus s’appliquer. Le potentiel minimum, qui est le
potentiel à la barrière de potentiel, imposant donc le
courant en inversion volumique, nous proposons de
considérer un profil de potentiel avec le potentiel
minimum étendu à la totalité du canal (pointillés de la
Figure 3). La variation de potentiel minimum par rapport
au canal long est noté ∆ψ
Smin
.
En faible inversion, pour les canaux longs non dopés,
le potentiel de surface peut être supposé égal à la tension
de grille v
g
[10]. Ainsi en gardant la forme du modèle
canal long [5], nous l’étendons pour le cas des canaux
courts en remplaçant simplement v
g
par v
gN
:
gN g S
v v
ψ
= +∆
(2)
Pour calculer ∆ψ
Smin
nous utilisons la solution exacte
du profil de potentiel le long du canal définie dans [10].
La validité de (2) dans tous les régimes de fonctionnement
est explicitée dans [9], et peut ainsi être utilisée pour
calculer les densités de charges.
Figure 2 : Potentiel du canal de la source au drain
pour les deux longueurs L = 20 nm et L = 80nm, et
pour W
Si
= 10 nm. Simulations 2D.
Figure 3 : Potentiel du canal en fonction de la position
normalisée à la longueur de canal pour les deux
longueurs L = 40 nm et L = 1 µm, pour W
Si
= 10 nm.
2.2 Modélisation de la mobilité
La mobilité en forte inversion a déjà bien été
modélisée dans différents modèles compacts [4, 12], mais
pour la faible inversion ce problème reste ouvert. La
dépendance de la mobilité en faible inversion avec la
longueur du canal a été étudiée expérimentalement dans
[13], et montre une dégradation de la mobilité
significative pour les longueurs de canal inférieures à
100 nm. Pour des films de silicium de quelques
nanomètres, il est observé que la mobilité des électrons en
faible inversion et en inversion modérée devient
dépendante de la largeur W
Si
[14], avec une forte
dégradation pour les plus petites valeurs de W
Si
(3-5 nm).
Son origine physique tient au phénomène de dispersion
des phonons optiques de surface [14].
Pour constater l’influence de la dégradation de la
mobilité sur les caractéristiques du dispositif, nous
comparons la variation de la tension de seuil par rapport à
la longueur, entre des simulations Atlas avec une mobilité
constante et des simulations utilisant le modèle de
mobilité CVT. Comme cela est montré à la Figure 4, la
différence entre les deux conditions de mobilité est
significative pour des longueurs inférieures à 100 nm.
Nous proposons un modèle prenant en compte la
dépendance de la mobilité transverse à la longueur et à la
largeur du canal. Nous partons du modèle de mobilité de
Lombardi, qui est aussi utilisé dans nos simulations
(1)