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Bulletins économiques
lement joué). Enfin, les exportations belges auront également
à pâtir de la dynamique progressivement moins favorable de la
conjoncture européenne.
Un léger ralentissement
La vision sur les différentes composantes du PIB se traduit
par une croissance économique attendue de 1,2% en 2017,
selon nos estimations (voir tableau en page 6). Soit un léger
tassement par rapport au chiffre de 1,3% sur lequel nous nous
étions basés pour 2016. La croissance économique belge pour
cette année comme pour l’an prochain reste ainsi tout juste
inférieure à celle de la zone euro (1,4% en 2016 et 1,3% en
2017). Si les prévisions de KBC pour la croissance belge en 2017
sont inférieures à celles avancées par les organisations interna-
tionales telles que le FMI, l’OCDE et la CE (1,4% à 1,6%), ces
dernières datent d’avant le scrutin britannique. Entre-temps, les
prévisions du consensus pour 2017 (1,3%) et celles du Bureau
fédéral du plan (1,2%) ont été revues à la baisse.
Du fait de la lenteur persistante de la croissance, « l’écart de
production », c’est-à-dire l’écart entre les niveaux de PIB réel et
potentiel, ne se résorbera que difficilement. Nous nous atten-
dons à ce qu’il ne revienne dans le vert qu’à l’horizon 2020 (voir
également encadré en pages 7 à 9). L’inflation sous-jacente
restera elle aussi atone pour un certain temps encore. La nette
hausse de l’inflation en Belgique au cours de l’année écoulée,
jusqu’à une pointe de 2,3% durant l’été, s’est avant tout révé-
lée être une conséquence de l’introduction ou du relèvement
d’un certain nombre de taxes et de prélèvements. Les prix de
consommation électrique ont ainsi grimpé en flèche. En 2017,
l’inflation en Belgique connaîtra un nouveau ralentissement à
quelque 1,6% en moyenne. Il s’agit là d’une conséquence de
la concrétisation de l’impact haussier des
interventions gouvernementales sur l’aug-
mentation annuelle de l’indice des prix à
la consommation et de l’influence négative
des mesures de réduction du coût de la
main-d’œuvre sur l’inflation sous-jacente. Johan Van Gompel
Où en sommes-nous dans le cycle conjoncturel ?
L’inversion d’un certain nombre de baromètres nous amène à
nous demander si la reprise conjoncturelle en Belgique ne serait
pas arrivée aujourd’hui à bout de souffle. Elle avait débuté
au printemps 2013, après une récession modérée en 2012, et
était jusque-là relativement limitée. La croissance économique
cumulée depuis le creux du PIB en 2013 s’élevait à 4,5% seu-
lement en Belgique. À 5%, elle était légèrement supérieure à
ce chiffre dans la zone euro. Si nous considérons la reprise de
manière plus vaste, depuis la Grande récession de 2008-2009,
la croissance moyenne du PIB réel belge entre 2010 et 2015 n’a
augmenté que de 1,2% par an (0,8% dans la zone euro). Cela
implique que l’économie n’a pas encore pu renouer avec les
pourcentages de croissance d’avant la crise financière. Durant
la décennie qui a précédé l’éclatement de la crise en 2008, le
PIB progressait de 2,5% par an en moyenne.
La croissance du PIB sur laquelle nous pourrons tabler pour
les prochaines années est liée à l’évolution de la dynamique
conjoncturelle et de la croissance potentielle sous-jacente. Afin
de vérifier dans quelle phase du cycle conjoncturel on se situe,
c’est en général la variation du niveau du PIB effectif autour
de son niveau potentiel qui est analysée. Contrairement à ce
que son nom suggère, le niveau de production potentiel ne
correspond pas à la production maximale réalisable lorsque
les facteurs de production disponibles ont atteint leur impact
maximal mais au niveau de production en cas d’exploitation
normale de la capacité de production. Il doit être vu comme un
niveau d’équilibre auquel il n’y a ni surutilisation ni sous-utilisa-
tion de la capacité. Son augmentation, la croissance potentielle,
est alimentée par le progrès technologique, l’élargissement des
réserves de capitaux ou une hausse du nombre et du niveau de
formation des travailleurs.
Un écart de production qui n’est pas comblé
L’écart en pourcentage entre le PIB réel effectif et potentiel
constitue l’écart de production. Une valeur positive signale
une haute conjoncture, une valeur négative une conjoncture
basse. Le graphique 6 illustre les phases conjoncturelles succes-
sives traversées par l’économie belge depuis 1970. Les chiffres
illustrent l’important déficit de production enregistré par la
Belgique depuis l’éclatement de la crise financière en 2008.
CE OCDE FMI
-3
-2
-1
0
1
2
3
1970 75 80 85 90 95 2000 05 10 16*
Graphique 6 - Écart de production en Belgique
(en %)
(*) estimation