Soins palliatifs précoces en oncologie. Le 8 avril 2016 Dr THOMAZEAU Joséphine Dr SAFFON Nicolas Unité résonance Hôpital Casselardit Toulouse Contexte oncologique • 14 millions nouveaux cas par an • 7 à 14% patients suivis par une équipe de soins palliatifs (1,2) • 90% des centres ont un programme de soin palliatifs (3) (1) Breuer. J Clin Oncol. 2011 (2) Gaertner. Curr Opin Oncol. 2013 (3) Hui. JAMA. 2010 Questions posées par la littérature • Dans la littérature anglaise : • Y a-t-il un intérêt pour le patient et sa famille à suivre précocement en soins palliatifs un patient atteint d’un cancer d’emblée non guérissable au diagnostic? fait référence à la prise en charge globale pluridisciplinaire centrée sur le patient ≈ soins de support français • Pec pluridisciplinaire, centrée sur les symptômes, la qualité de vie, et le projet de soin. Objectif = limiter les hospitalisation inappropriées, anticiper les problématiques, identifier les patients relevant d’une USP, accompagner les proches. Symptômes? Faut-il « préparer » le patient? • Non : • étude pilote de 18 patients : crainte des mauvaises nouvelles, et sentiment d’une information « trop précoce», notamment pour discuter de la fin de vie imminente, et ce pourtant quelques semaines avant le décès (1)—>information dosée, graduée • discordance entre l’information souhaitée et comprise du patient : parmi 50 patients avec un cancer gastro-intestinal au stade avancé, 75% veulent tout savoir alors que seulement 50% pensent avoir un cancer curable, et 22% ont eu discussion sur fin de vie (2). • effets délétères d’une information complète quant à la situation palliative (anxiété, Qol) (2). • Oui : • étude comparatvie 332 patients dont 123 patient avec qui discussion sur la fin de vie : intérêt des discussion en amont sur la prise en charge de la fin de vie, sans retentissement négatif émotionnel (3) • situations de fin de vie non anticipées, donnant au médecin un sentiment d’inachevé, le patient n’ayant pu se préparer ou préparer ses proches à son décès (4) (1) Deschepper. Patient Educ Couns 2008 (2) El-Jawahri. Cancer 2014 (3) Wright. JAMA 2008 (4) Srivastava. Lancet 2011 SP précoces : 4 obstacles à franchir • La compétence des intervenants (DU, DESC). • La continuité des soins pour le patient avec définition du rôle de chacun. (lien oncologie-EMSP- douleur-chirurgie) • L’accessibilité des soins palliatifs. (délai consultation EMSP) • La peur de la perception négative du patient et de la destruction de l’espoir (1). (1) Le. J Palliat Med 2014 Etudes randomisées type Temel design N= population Résultats quantitatifs Temel 2011 Monocentrique randomisé SP précoce versus standard. 151 CBNPC au diag Symptômes FACT-L à 12 semaines * Qualité de vie LCS à 12 semaines* (amélioration sur 12 semaines non significative) HAD-D à 12 semaines*, HAD-A à 12 semaines Survie* Temel 2012 idem idem idem 70% «traitement a pour objectif de guérir » ≠ 32% « cancer curable » Pas de différence à 12 semaines augmentation significative de réponse adapté à la question « mon cancer est curable » entre 2 évaluations quand suivi précoce (p=0,02) Greer 2012 Idem Idem Idem Nbre de chimiothérapies Moins de risque de recevoir une chimio dans les 2 mois précédents le décès * Zimmermann Multicentrique 461 2014 randomisé en cluster SP précoce versus standard. Cancer avancé (poumon, gynéco, gastro-intestinal, génito-urinaire, sein ) Qualité de vie FACIT-sp à 3 mois Qualité de vie QUAL-E à 3 mois* Symptômes ESAS à 3 mois Satisfaction proches FAMCARE P16 à 3 mois* Interactions dans la prise en charge CARE-MIS à 3 mois Bakitas 2015 Cancer avancé (au diag ou en rechute) Qualité de vie (facit-pal, QUAL-E), traitements (TOI), dépression (CES-D) à 3 mois Survie à 1 an* Multicentrique randomisé SP < ou > 3 mois annonce. 207 Faisabilité au CHU de Toulouse Tumeur digestives hautes palliatives au diagnostic Contexte • Tumeurs digestives hautes non résécables au diagnostic : espérance de vie 9 mois • Problématiques fréquentes de douleurs/occlusion/atteinte hépatique Questions • Faisabilité au CHU de Toulouse, par l’EMSP? • Adhésion de l’équipe de cancérologie? De l’EMSP? Du patient? • Evaluation du cheminement du patient Design • Patients en capacité de répondre à des questionnaires • Adénocarcinome pancréatique non résécable • Adénocarcinome gastrique-oesophagien métastatique • Cholangiocarcinome non résécable • • • • Annonce <8 semaines Suivis par EMSP toutes les 4 semaines En HDJ d’oncologie digestive (ou en secteur traditionnel) Inclusions de juin à septembre 2015 →Recueil : traitement, symptômes (Edmonton), qualité de vie (EQ5D3L), questions type Temel, évaluation du fardeau pour l’aidant (Zarit) Résultats : population N=15 Âge, ans 59 (36 à 86) Adénocarcinome pancréatique 9 (60%) Cholangiocarcinome 3 (20%) Doute 2 (13%) Adénocarcinome gastrique 1 (7%) Prothèse biliaire ou duodénale 6 (40%) Chimiothérapie 13 (87%) Alcoolisation plexique 3 (20%) Antalgique 13 (87%) Inclusions juinseptembre 2015 Suivi jusqu’à mijanvier 2016 Résultats faisabilité • 1 patient a reçu 7 visites • 3 patients ont reçus 6visites • 5 patients ont reçus 5 visites • 1 patient a reçu 3 visites • 3 patients ont reçus 2 visites • 2 patients ont reçu 1 visite • 3 visites non faites Résultats : efficacité • 42 visites (69%) avec impact : • 29 (69%) modif tt antalgique • 33 (77%) pec globale • 6 (14%) évaluations sociales 19 visites (31%) sans impact 1 patient transféré en USP Résultats V1 (n=15) Vmax (n=13) Antalgiques 13 (87%) 10 (77%) PCA 2 (13%) 2 (15%) Traitement neuropathique 2 (13%) 5 (38%) Douleur Edmonton, moy 3,9 (1 à 8) 3,1 (0 à 7) Anxiété Edmonton, moy 3,1 (0 à 7) 1,3 (0 à 4) Sentir bien Edmonton, moy 4,4 (1 à 8) 3,6 (1 à 6) Mon cancer peut se guérir, V1 Objectif traitement : se débarasser du cancer, V1 nspr 29% nspr 14% oui 50% non 22% non 21% oui 64% Mon cancer peut se guérir, Vmax Objectif traitement : se débarasser du cancer, Vmax nspr 17% nspr 25% non 17% oui 58% non 16% oui 67% Objectif traitement : vivre plus longtemps, V1 Objectif traitement : se sentir mieux, V1 nspr 21% nspr 29% non 7% oui 72% Objectif traitement : vivre plus longtemps, Vmax non 9% non 7% oui 64% Objectif traitement : se sentir mieux, Vmax nspr 8% nspr 25% non 8% oui 83% oui 67% Discussion : bénéfice patient • Faible nombre de patient, suivi non homogène : résultats définitifs en attente • Stabilité des représentations des patients • Peu d’ambivalence Discussion : faisabilité • Bonne adhésion • 1 refus → importance de la temporalité du patient • Questionnement des termes à employer : soins palliatifs? Soins de support? Remerciements • Pr GUIMBAUD et le service d’oncologie digestive • Dr SAFFON et l’unité Résonance notamment l’équipe mobile