COMBAT ENTRE LES COMPAGNONS D'ULYSSE ET LES KIKONES. Chant
IX. 40-62.
Peinture d'une amphore. (Pinacothèque de Munich.)
Mythes homériques
Les épopées homériques, composées au IXe ou VIIIe siècle av. J.-C., représentent des
compilations d’épisodes d’origines et d’époques très variées, transmis par la tradition orale et
dont certains seulement remontent à l’âge du bronze. Les Grecs de l’époque classique
considéraient les ruines de Mycènes et de Pylos comme les vestiges de leurs propres ancêtres,
ils n’avaient pas souvenir d’une civilisation mycénienne différente de la leur.
Mythologie
La mythologie nous offre l’image d’une Mycènes violente où les querelles familiales et
dynastiques s’achèvent souvent dans le sang. Avant de porter la guerre en terre troyenne,
Agamemnon, roi de Mycènes et commandant en chef de l’armée grecque, dut sacrifier sa
fille Iphigénie pour obtenir des dieux les vents favorables qui pousseraient ses nefs d’Aulis
en Béotie vers les rivages d’Anatolie.
La reine Clytemnestre, indignée par la dureté du roi et meurtrie par le sacrifice d’Iphigénie,
n’a pas attendu le retour d’Agamemnon en épouse docile et amoureuse. Lorsque le roi
victorieux rentre de son expédition contre Troie, elle partage désormais sa couche avec
Egisthe. Agamemnon rapporte en butin la belle prêtresse Cassandre, fille de Priam.
Clytemnestre et son amant assassinent Agamemnon et l’innocente Cassandre. Les deux
enfants d’Agamemnon et de Clytemnestre, Oreste et Electre, assistent à la scène dissimulés
derrière une tenture.
Au nom de l’implacable loi du talion, le jeune Oreste, contraint à venger son père, va tuer sa
mère ainsi qu’Egisthe. Poursuivi par les déesses infernales, les fameuses Erinyes, Oreste ne
retrouvera la paix qu’après bien des épreuves et des errances, lorsque, grâce à l’intervention
d’Athéna, le tribunal de l’Aréopage l’acquittera du meurtre de sa mère.
Les Guerriers mycéniens
Les Mycéniens étaient un peuple de guerriers. Ils devaient, à peu de chose près, comme le
confirment les découvertes archéologiques, apparaître semblables à la description des
guerriers achéens faite par Homère dans l’Iliade. Ils portaient des casques à dents de sanglier
cousues sur une calotte de cuir et parfois des armures de bronze. Leur bouclier en forme de 8
était en cuir durci.
Leur comportement au combat est particulièrement codifié. Le guerrier arrive sur le champ de
bataille monté sur son char, conduit par un valet d’arme. Puis il attaque l’ennemi avec ses
armes de jet (lance, javeline) avant de descendre de son char pour combattre à pied avec son
épée à lame étroite et allongée ou avec son poignard. Il commence par effectuer un véritable
carnage (aristeias) parmi les ennemis avant d’affronter en duel le seul adversaire digne de son
rang.
Coutumes funéraires
Le rituel funéraire décrit dans l’Iliade est celui du bûcher funéraire alors que les découvertes
archéologiques démontrent que c’est l’inhumation qui était de loin la plus pratiquée. Le
défunt, couvert de bijoux et d’ornements, était entouré d’un riche mobilier composé de toutes
sortes d’objets lui ayant appartenu. le texte homérique est par contre confirmé par les
découvertes archéologiques de Lefkandi datant de l’époque proto-géométrique.
On a retrouvé des tombes mycéniennes de deux types : des grandes fosses rectangulaires
creusées à même le rocher, comme à Mycènes, et des tombes à tholos. Les tombes
rectangulaires étaient recouvertes de dalles ou d’une couche de branchages ; les parois sont
doublées de petits murs et le fonds était recouvert d’un cailloutis. Il s’agit alors de sépultures
collectives ; quand la place vient à manquer les ossements les plus anciens sont entassés dans
un coin. Dans les tombes à tholos, le corps est déposé à même le sol. Au-dessus, on élève un
puits, rempli de terre, lui même recouvert d’un tumulus surmonté d’une stèle.
Les Mycéniens
Des Achéens...
Les Achéens apparaissent sur le continent grec aux environs de 1900 av. J.-C. Originaires des
régions plus septentrionales, arrivés par l’ouest, ces premiers Grecs s’arrêtent d’abord en
Epire, puis passent en Thessalie et dans le Péloponnèse. Les Achéens qui s’installent en
Attique, appartiennent au même groupe que celui qui forme la population ionienne d’Asie.
Les similitudes linguistiques sont là pour le prouver.
Ils s’installèrent dans les grandes plaines du pays et imposèrent leur présence aux populations
de Béotie, d’Attique et du Péloponnèse. On ne sait pas exactement ce qui causa la rapide
montée en puissance des Mycéniens vers 1600. Attirés par la renommée de ses richesses, ils
passèrent en Crète et ruinèrent l’empire minoen. Enfin, ils poussèrent jusqu’à Chypre.
...aux Mycéniens
On appela cette civilisation mycénienne car la plus importante des cités qu’ils bâtirent était
Mycènes, mais leur véritable nom est inconnu. Jusqu’aux fouilles d’Evans à Cnossos, on ne
distingua pas la civilisation mycénienne de la civilisation minoenne.
L’influence des Minoens sur les Mycéniens fut certaine et très importante. Ainsi, les
Mycéniens ont bel et bien assimilé le linéaire B dès la fin du XVIIIe siècle avant notre ère. De
même, les Mycéniens introduisirent en Grèce l’habitation à toit en double pente et le
mégaron minoen. Par ailleurs, les tombes mycéniennes ont livré de nombreux objets
d’inspiration minoenne. Cette faculté d’assimilation est d’ailleurs l’un des traits
caractéristiques des Mycéniens.
Le monde mycénien était constitué d’une multitude de petites aristocraties guerrières comme
l’indiquent la présence d’armes nombreuses dans les tombes et les thèmes favoris de
l’iconographie. Elles affirment leur prestige par un goût immodéré pour les objets de luxe.
Disparition
Longtemps on a cru que les Doriens avaient été les responsables de la destruction des
citadelles mycéniennes. Cette hypothèse est désormais écartée. Les fouilles récentes, en
particulier à Thèbes et à Mycènes, nous apprennent que le monde mycénien a subi un premier
choc aux alentours de 1280 avant notre ère. Les maisons bâties hors de la citadelle de
Mycènes sont détruites ; le palais de Thèbes et certaines de ses salles d’archives sont
saccagées par de mystérieux agresseurs ; en Crète le palais mycénien de La Canée, l’antique
Kydonia, est rasé. Quelques décennies plus tard, Pylos, Mycènes, Tirynthe, Midéa, presque
tous les grands palais seront détruits aux alentours de 1200 av. J.-C. , aussi bien en Grèce
continentale qu’en Crète.
Ces évènements sont peut-être à rapprocher de l’invasion des « Peuples de la mer » qui aurait
ruiné le commerce avec les royaumes du Proche-Orient. Selon une autre hypothèse, le
système politique et économique mycénien, très centralisé et extrêmement bureaucratique,
était incapable de s’adapter aux crises et aux tensions internes. À la chute de l’empire hittite,
quand les grandes villes d’Orient ont été mises à sac, le réseau commercial complexe sur
lequel reposait depuis des siècles l’économie mycénienne se serait démantelé. Privés de leurs
revenus, les palais mycéniens se seraient retrouvés sans moyens de se maintenir.
La période de troubles et de destructions est très longue et les causes sont vraisemblablement
diverses. Quelle que soit l’origine de ce déclin, les palais mycéniens ne seront pas reconstruits
et l’on voit, durant près d’un siècle probablement, une vague de colons émigrer vers Chypre.
Source :
http://www.cliolamuse.com/spip.php?article16
Pour compléter, accès au dictionnaire des antiquités grecques et romaines :
http://dagr.univ-tlse2.fr/sdx/dagr/index.xsp
Un autre site très documenté pour les passionnés d’histoire et d’archéologie :
http://fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/375332
Et toujours le site de la BNF :
http://expositions.bnf.fr/homere/arret/08.htm
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