L’héloderme rose
L’héloderme est propre aux régions arides et
subarides du sud-ouest des Etats-Unis. Sa queue est
courte et épaisse. Elle emmagasine des réserves de
graisse pour les périodes de jeûne. Sa peau est
granuleuse et sa coloration contrastée - jaune et
noire – constitue un excellent camouflage pour le
désert.
Il passe de longs moments inactif, caché sous des rochers ou
dans un terrier qu’il a creusé ou dérobé à un rongeur. En hiver, il
hiberne.
L’héloderme fuit la chaleur estivale et ne sort qu’aux heures
fraîches, au crépuscule. Si un danger le menace, il se gonfle et
dresse la tête, ouvre la bouche et souffle. Si l’ennemi ne fuit pas,
il peut se précipiter et mordre son ennemi. Cependant, il n’agit
pas comme le serpent, qui injecte son venin dans la chair de sa
victime. L’héloderme, lui, laisse simplement le sien baigner dans
la blessure qu’il a créée en mordant. Ses glandes à venin sont
des glandes salivaires modifiées, longues parfois de quatre
centimètres, situées dans la mâchoire inférieure près de
l’extrémité du museau. Lorsque le lézard mord, les glandes
déversent leur contenu dans la fente séparant la lèvre inférieure
de la gencive : le venin glisse le long des dents sillonnées, puis
se répand dans la plaie. Les mâchoires de l’héloderme sont si
puissantes qu’elles peuvent laisser une morsure d’un centimètre
de profondeur dans la chair de la proie.
Les personnes mordues témoignent de violentes douleurs, mais
l’issue est rarement fatale – très peu de personnes sont mortes.
Le plus difficile est de forcer le lézard à ouvrir sa gueule pour
lâcher prise. Il faut savoir que l’héloderme est capable de se
retourner tout en mordant, ce qui favorise ainsi l’écoulement de
son venin.
Plusieurs croyances sont associées à l’héloderme : l’une lui
S’il arrive parfois que le lézard mange sa propre queue afin de limiter la perte d’énergie ou qu’il l’abandonne
à un prédateur, cela ne suffit à déduire que la queue est un instrument secondaire. Bien au contraire, elle
est d’une importance capitale.
Par exemple, certaines espèces emmagasinent jusqu’à 60% de leur graisse dans leur queue. Les
scinques, qui peuvent vivre trente-cinq jours sans manger, meurent au bout de vingt-quatre s’ils ont perdu
leur queue. La situation est pareille pour les geckos : ils peuvent survivre nonante jours sans nourriture,
mais ne peuvent survivre plus de cinquante sans queue !
Un autre désavantage : la femelle qui a perdu sa queue pondra moins d’œufs, une partie de son énergie
étant dépensée pour faire repousser la queue.
Le lézard doit donc peser le pour et le contre de l’opération avant de s’abandonner à son impulsion.
Lorsque la prédation est rare, cette méthode radicale a peu de chance d’être utilisée. Elle est moins
fréquente chez le lézard qui possède d’autres moyens de défense, comme une épaisse armure ou des
dents et des griffes puissantes. De plus, après le détachement de la queue, la fuite doit être garantie :
pourquoi laisser sa queue si on sait que le prédateur va nous rattraper d’un coup de patte ? Il vaut dans ce
cas mieux tenter un « combat ». De plus, si l’animal sait que par la suite, il ne pourra plus pêcher, attraper
ses proies ou se reproduire, le sacrifice aura été vain.
N’oubliez pas que la queue sert de balancier pour tous ses déplacements. Sans sa queue, le lézard courra
moins vite, sans sa queue, le lézard n’aura plus son cinquième membre pour la grimpe (certains se
suspendent même par la queue !), quant au lézard à tendance aquatique, sans sa « nageoire » (sa queue),
il ne pourra plus nager. Dans tous ces cas, le lézard devra donc prendre en compte ce handicap et
s’adapter à un nouveau style de vie. Certains y succomberont…
Enfin, socialement, sa queue marque son statut. Communiquer avec les autres sera un problème, occuper
un territoire deviendra une mission difficile, quant à trouver un partenaire… notre ami aura parfois
l’obligation d’y renoncer.
Ecailles personnelles
La forme des écailles varie beaucoup selon les espèces. Mais elles ont tout de même un point commun :
toutes sont faites de kératine, la substance qui compose les ongles humains. Ainsi, comme nos propres
ongles, de nouvelles écailles se forment continuellement et les anciennes se détachent par lambeaux.
L’héloderme du sud-ouest des Etats-Unis est revêtu d’écailles perlées épaisses qui le protègent des
prédateurs, du sable et de la chaleur. Mais il faut savoir que les épines du crapaud cornu, la crête des
iguanes, les cornes de certains
caméléons ne sont que des
écailles ayant pris une forme
particulière.
Chez les Lacerta, on remarque
une grande unification des
écailles. Les écailles de la tête
sont grandes. Celles du corps
sont petites et granuleuses sur le
dos, mais grandes et
rectangulaires sur le ventre.
Plus vite que
l’éclair
Mais comment donc un si petit
animal peut-il se déplacer si
vite ? Eh bien il faut croire qu’ils
ont une technique qui leur réussit
parfaitement. Lorsqu’ils
marchent, ils utilisent leurs quatre
membres (voir photo). Leurs
membres sont perpendiculaires à
leur corps et leur poids passe
d’un côté, puis de l’autre et ainsi
de suite, ce qui provoque un
mouvement ondulant, tandis que
leur queue fait office de balancier.
Au soleil